Le collectif britannique BLAM permet d’installer des sculptures de l’histoire black en réalité augmentée

Partager :
Temps de lecture : 4 min

BLAM, collectif à but non lucratif de Londres, vient de publier une application en réalité augmentée appelée History Bites, qui permet aux utilisateurs de commémorer l’histoire des Noirs à travers des sculptures virtuelles. Lancée dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, l’application mobile s’adresse en priorité au jeune public, et met en vedette cinq personnages différents, dont Mae Jemison, la première femme noire à voyager dans l’espace.

“Au sein de Blam, nous cherchons constamment de nouvelles façons de contrebalancer les effets de l’eurocentrisme et du racisme sur la vie noire et la création de cette application peut aider les enfants noirs en leur apportant des idées positives sur leur identité noire” a expliqué le fondateur de Blam, Ife Thompson, au site web Dezeen.

Avec l’application mobile BLAM History Bites, les utilisateurs sont invités à répondre à un quizz sur chacun des 5 personnages. Cette étape leu permet de placer un monument correspondant dans l’espace qui les entoure à l’aide de la réalité augmentée.

Ils peuvent ainsi découvrir le patrimoine et l’histoire “black” dans un espace public ou dans leur propre salon.

Un monument AR pour les astronautes noirs de l'application BLAM Black HistoryUne statue AR de La Mulâtresse Solitude de l'application BLAM Black History

  • 5 personnages de l’histoire noire

L’application imaginée par BLAM présente des hommes et des femmes de toute l’histoire et de la diaspora africaine.

. Musa I (Mansa Moussa) a régné sur l’empire ouest-africain du Mali dans les années 1 300 et est considérée comme la personne la plus riche qui ait jamais vécu sur la terre.

. Kwame Nkrumah a conduit la colonie de la Côte d’Or à l’indépendance des Britanniques en 1957 et a continué à gouverner la région en tant que premier président du Ghana.

L’application présente également deux femmes qui sont encore en vie aujourd’hui:

. l’astronaute de la NASA Mae Jemison et Stella Dadzie, auteure britannique et fondatrice du groupe activiste Organisation des femmes d’ascendance africaine et asiatique.

Une autre des statues intégrées à l’application représente la Mulâtresse Solitude, qui a combattu l’esclavage en Guadeloupe française alors qu’elle était enceinte.

“Nous pensons qu’il est possible de rehausser l’estime raciale et l’identité raciale des enfants noirs en leur montrant des récits positifs sur eux-mêmes, afin de les empêcher d’internaliser les stéréotypes négatifs sur leur groupe racial” a ajouté la fondatrice de BLAM.

Une statue AR de Kwame Nkrumah de l'application BLAM Black HistoryA raised black first AR statue commemorating the Bristol Bus Boycott from the BLAM Black history app

Le seul événement présenté dans l’application est le Bristol Bus Boycott, qui a duré quatre mois au Royaume-Uni en 1963 et a forcé la Bristol Omnibus Company à renoncer à son interdiction discriminatoire des conducteurs noirs et asiatiques. Ce moment de l’histoire est immortalisé à travers une sculpture d’un poing noir levé, “symbole de solidarité et de résistance”.

“Nous n’avons pas assez de statues de Noirs au Royaume-Uni”, explique Ife Thompson“Le système éducatif britannique reste un espace blanc. Et puisque nous n’apprendrons pas de récits véridiques sur notre passé, il est presque impossible d’honorer quelque chose que vous n’avez même jamais appris.”

  • 15 sculptures “black” au Royaume Uni aujourd’hui

D’après la BBC, sur des milliers de statues situées au Royaume-Uni, seules 15 représentent des individus noirs. Le même nombre de statues “célèbrent” des personnes directement impliquées dans la traite transatlantique des esclaves. Une de ces statues, représentant le commerçant d’esclaves Edward Colston, a d’ailleurs été démolie par des manifestants lors d’une manifestation Black Lives Matter à Bristol en juin 2020. Des personnalités comme le maire de Londres Sadiq Khan ont demandé leur remplacement par des monuments qui représentent la communauté locale et son histoire. Des artistes britanniques blancs, dont Banksy et Marc Quinn, ont même proposé des œuvres pour remplacer la statue de Colston.

En attendant que les rues n’accueillent ces statues réelles, l’application mobile du collectif BLAM permet donc de le faire de manière virtuelle.

Au sujet de BLAM

Fondé par six jeunes femmes, BLAM a officiellement commencé comme un événement de sensibilisation communautaire au printemps 2017. L’événement a suscité un haut niveau d’intérêt communautaire et a reçu le soutien de personnalités britanniques. Devenue un organisme à but non lucratif, BLAM “imagine et partage des solutions pragmatiques à des problèmes sociaux qui menacent de fragmenter l’esprit communautaire de Londres”. BLAM organise des projets éducatifs et forme les enseignants “contre le racisme et pour l’inclusion des récits noirs”. Il les incite à “intégrer le patrimoine culturel noir britannique et les histoires africaines et afro-caribéennes dans leur enseignement quotidien”.

Pour plus d’ informations sur BLAM blamhistorybites.org, Facebook Blam Charity, Twitter @BLAMCharity et Instagram @blamcharity.

SOURCES: BLAM, Deezen

PHOTOS: BLAM

Date de première publication: 10/11/2020

Clic-separateur(A LIRE SUR LE SITE DU CLIC) (3)

Avec Google et le National Museum of India, les miniatures prennent vie grâce à l’IA et à la RA

L’opérateur télécom Verizon et la Smithsonian Institution s’associent pour imaginer des expériences muséales interactives

Les artistes contemporains Nina Chanel Abney et D.S. Bradford choisissent la réalité augmentée comme nouveau terrain d’expression

Google ajoute des créatures préhistoriques de Moscou et de Londres à sa bibliothèque d’objets en réalité augmentée

Olafur Eliasson et Acute Art partagent des œuvres d’art « nature » en réalité augmentée

KAWS & Acute Art lancent des sculptures AR monumentales dans 12 lieux à travers le monde

banner clic sitem 2024 V1

Laisser un commentaire