Carnet de route : impressions des professionnels français sur l’édition 2016 de Museums & the Web

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Temps de lecture : 4 min

La 20ème édition de la conférence annuelle Museums & the Web (M&W) s’est déroulée à Los-Angeles du 6 au 9 avril 2016. Une petite délégation de professionnels Français y a participé. Voici leurs impressions croisées de retour d’Amérique.

(c) MW Flickr
(c) MW Flickr

. Quelle est la tendance principale que vous retenez des débats et présentations de M&W 2016 ?

Vincent Roirand (Mazedia): Par rapport aux dernières éditions de MW, il me semble une volonté de réorientation sur des sujets de fond, alors que les années précédentes, les conférences portaient souvent sur des sujets très précis, assez pratiques, mettant en avant des expériences.

Ce qui est positif dans ce changement, c’est qu’il était possible de confronter des idées et de rentrer avec une amorce de réflexion, voir de plan d’action, mais en revanche, on s’éloigne un peu de la présentation d’expériences innovantes et marquantes comme c’était parfois le cas les années précédentes.

Ce sont les sessions « CRIT » qui doivent un peu porter les projets innovants, mais le niveau était assez faible pour les sessions auxquelles j’ai assistées (Web et mobile).

Yannis Koikas (Institut du Monde Arabe): les problématiques de dématérialisation de la billetterie et d’outils numériques d’accueil ont été particulièrement traitées. Un sujet d’actualité pour nous aussi en France.

Frédéric Durand (smArtapps): Clairement il y a une mise en avant de sujets de fonds, à la mode ou pas (story-telling, user-centered design, family&kids, etc) et moins d’expérimentations innovantes “ponctuelles”. On est donc dans une logique de maturité (au niveau USA en tous cas) voire de commodité.
La session Mobile Crit était assez décevante de mon point de vue.
Il y a toujours cette focalisation générale de MW sur le monde anglo-saxon. Nous étions moins de 10 français pour 800 participants -> small but strong !

(c) Vincent Roirand / Mazedia
(c) Vincent Roirand / Mazedia

. Avez-vous retenu une ou deux innovations ou outil originaux (hors de France) ?

VR: Je n’ai rien vu de très original, en tous cas, qui n’existe ou qui ne puisse pas exister en France.

YK: J’ai apprécié la société Area 360 qui propose un bel outil d’applications, incluant la fonction ticketing: http://www.area360.com/#explore.

FD: L’analyse geoloc indoor pour le De Young Museum était originale mais ne fonctionne qu’en vase clos avec le système Apple.
Pour le reste, rien vu qui ne soit dans les tiroirs ou ne puisse exister en France.

(c) Yannis Koikas / IMA
(c) Yannis Koikas / IMA

. Lors des présentations ou de vos discussions, avez-vous découvert un lieu / musée / monument particulièrement innovant ? 

VR: Je trouve que les musées anglais ont réellement un temps d’avance. Beaucoup d’entre eux étaient représentés lors des conférence, avec un niveau d’expertise élevé. J’ai participé par exemple à un workshop sur les visites en famille pour laquelle l’intervenante (anglaise), apportait un regard particulièrement pertinent, en montrant comment susciter une relation parents/enfants induite par les outils numériques.

FD: Il me semble que les musées anglais ont une réflexion/méthodologie plus approfondie que les musées américains, en tous cas totalement centrée sur le visiteur.

(c) MW Flickr
(c) MW Flickr

. Avez-vous le sentiment que la France soit en retard ou en avance en matière d’innovation muséale et patrimoniale ?

VR: J’ai la perception que l’on est plutôt en avance pour les dispositifs et la qualité des sites web des sites français. La diversité des thématiques des musées est bien plus grande qu’aux USA. Nous avons beaucoup de musées d’histoire, d’écomusées, qui ont plus besoin du digital que les musées d’Art. Comme chaque année, j’ai noté cependant un retard dans la fidélisation des publics (globalement, la relation client) tant sur les outils que sur la stratégie in situ.

YK: En matière d’applications mobiles, nous n’avons rien à envier à nos amis américains.

FD: J’ai le sentiment qu’en France on est globalement en avance. D’ailleurs il est assez intéressant de voir que beaucoup d’institutions anglo-saxonnes sont encore confrontées à des problématiques technologiques qui sont traitées ou résolues en France.
En revanche, il y a deux choses sur lesquelles la France peut s’améliorer et que font très bien les anglo-saxons :

  • Adopter une logique projet itérative (try & learn) pour profiter pleinement des apports/retours du public
  • Mieux partager et communiquer sur les innovations et les dispositifs mis en place (avec succès ou pas d’ailleurs)
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(c) Frédéric Durand / smArtapps

Interview par mail le 12/01/2016

Photos: Frédéric Durand, Vincent Roirand et Yannis Koikas

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