Des répliques d’oeuvres d’art imprimées en 3D permettent au visiteur du musée de mieux interagir avec l’art

Partager :
Temps de lecture : 4 min

Au musée, il est difficile de s’approcher trop près et il est le plus souvent impossible de toucher les œuvres. Le projet Smart Replicas propose une alternative innovante : produire des répliques fidèles des œuvres d’art, grâce à l’impression 3D, pour permettre au public de s’en approcher sans risque.

Smart replicas 1

Basée aux Pays-Bas, la designeuse Maaike Rozenburg a mis en place ce projet afin de rendre les musées plus attractifs et engageants. Il combine les hautes technologies de numérisation 3D et d’impression avec les techniques traditionnelles de la céramique pour créer des répliques de pièces de musée fragiles qui sont généralement tenus à l’écart des mains des visiteurs, et parfois même de leur vue.

L’objectif du projet Smart Replicas est de permettre au visiteur de toucher et d’interagir avec des œuvres d’art par des répliques produites grâce à la technologie d’impression en 3D et des techniques de la céramique.

Mis en place pour la première fois et testé pour le musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam, ce projet pourrait bel et bien permettre une nouvelle façon bien plus interactive et dynamique d’appréhender l’expérience de la visite.

Smart Replicas est un concept qui se déroule en deux étapes. Tout d’abord, il consiste à répliquer grâce à l’impression 3D des objets historiques qui sont ensuite exposés dans le musée. Ensuite, grâce à une application de réalité augmentée, le visiteur va pouvoir passer son smartphone devant une pièce de collection pour pouvoir découvrir sur son portable son apparence originale. Des tablettes sont également laissées à sa disposition pour observer les œuvres originales en réalité augmentée.

Maaike Rozenburg regrette que le patrimoine historique, culturel et social des objets de valeur soit géré par des «institutions» comme les musées, ne les rendant accessibles au public que d’une manière très conservatrice.

Selon Maaike Rozenburg, ne pas être en mesure de toucher et de sentir ces objets «dépouille les objets de leur but et leu fonction principale – leur utilisation d’origine – et les isole de notre vie quotidienne».

Smart replicas 3

Une artiste, un musée et une université

La designeuse a donc décidé de reproduire des objets afin que les visiteurs du musée puisse réellement découvrir l’art dans leurs mains. Elle a alors commencé à explorer la possibilité de les numériser et les reproduire.

Smart replicas 4Durant six mois, Maaike Rozenburg a partagé son temps entre le musée Boijmans Van Beuningen et l’Université de Technologie de Delft pour trouver une solution de travail qui conviendrait au musée, ne nécessitant pas une manipulation directe des objets.

Celui-ci a finalement accepté la technique de scan sans contact à l’aide d’un scanner médical. Comme les scanners ne sont généralement pas utilisés pour de l’impression en 3D, les fichiers ont été convertis en modèles 3D imprimable valides par des étudiants de l’Université.

Maaike Rozenburg a également travaillé avec Wim van Eck, du AR Lab à la Royal Academy of Art de La Haye pour ajouter de réalité augmentée dans les répliques. Elle a aussi collaboré avec l’agence de création LikeFriends, spécialisée dans la réalité augmentée. Les couches de réalité augmentée peuvent ainsi être vues à travers une application appelée Junaio à l’aide d’un smartphone ou d’une tablette. L’utilisateur sera en mesure d’afficher les détails des objets et d’autres informations les concernant.

Smart replicas 2La designeuse a mis en œuvre cette technique pour créer notamment des répliques d’ustensiles historiques comme un ensemble de tasses de thé qui font partie d’une collection au Musée Boijmans Van Beuningen à Rotterdam.

Ces répliques ont été exposées au musée et les visiteurs ont pu les toucher et les manipuler, mais aussi interagir avec les objets en utlisant leurs smartphone ou tablette et ainsi visualiser des contenus et informations en réalité augmentée.

Le blog smartreplicas.blogspot.ca explique le projet et en partagera les résultats

SOURCES: smartreplicas.blogspot.ca, creapills.com

AUTEUR: Aurélie Weigel

Date de première publication: 05/09/2014

Clic-separateur(A LIRE SUR LE SITE DU CLIC) (3)

La Cité de l’Architecture et le musée d’Orsay s’associent à Ulule pour restaurer des œuvres du patrimoine français

Au musée des Beaux-Arts de Mons, le public compose des vers numériques avec les objets de la Grande Guerre

Au museum d’histoires naturelles de NY, des élèves recréent le squelette d’un dinosaure grâce à l’impression 3D

Les spécialistes de l’imagerie numérique du Smithsonian scannent et impriment le président Obama en 3-D

Avec le projet Midas Touch, l’impression 3D offre une expérience inédite de la peinture pour les malvoyants.

Le musée Boijmans Van Beuningen (Rotterdam) annonce le succès de son programme de numérisation en public de l’art contemporain

banner clic avril 2024

Laisser un commentaire