Le Quotidien des Arts: “Le numérique au service de la médiation culturelle”

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Dans les années 1960, les premiers supports vidéo étaient introduits dans les musées. Vingt ans plus tard, suivaient les audioguides. Depuis plus de dix ans, le web ne cesse de renouveler le rapport du visiteur au musée et au patrimoine. Nouvelle donne, les technologies numériques se développent de nos jours au service du patrimoine selon trois axes : la médiation in situ (dispositifs multimédias déclinés dans les expositions et sites), la médiation mobile (applications mobiles, audioguides, codes QR…), et Internet.

La technologie multitouch est aujourd’hui au centre des recherches sur la médiation culturelle in situ. Le Centre Érasme d’innovations numériques pour musées est parmi les premiers en France, depuis 2007, à travailler sur ce concept. « L’explorateur “museotouch” [sous forme d’une table tactile] permet de faire participer plusieurs personnes en même temps, ce qui ouvre un panel de possibilités, car un même dispositif peut être utilisé selon différents besoins », explique Yves-Armel Martin, directeur du Centre Érasme. Ce service public dépendant du Conseil général du Rhône a ainsi développé une table multitouch au musée des Confluences à Lyon, lors de l’exposition « Le Musée des Confluences dévoile ses réserves », clôturée en mai 2011. Ayant bénéficié du soutien financier étatique dans le cadre de l’appel à projets 2010 du ministère de la Culture sur les « Services numériques culturels innovants », cette table tactile permet d’explorer les collections en jouant avec l’image des oeuvres, en accédant à leurs notices, en les regroupant selon ses propres critères… La Commission européenne déclare qu’en 2015, l’ensemble des téléphones portables sera des smartphones. Face à cette réalité, les musées investissent largement cette nouvelle plateforme numérique personnelle par le biais des applications cellulaires.

Selon une étude menée par le Club Innovation & Culture (CLIC France) et publiée le 6 février, 29 musées en France disposent d’une application permanente ; tandis que 26 en ont développé une liée à leur événementiel, sur l’année 2011. Philippe Rivière, responsable du pôle diffusion de la Cité de l’architecture et du patrimoine, a présenté lors du salon du SimeSitem, à Paris en janvier dernier, l’application développée par la société BlueApps pour l’exposition « L’Hôtel Particulier, une ambition parisienne » (jusqu’au 19 février). « L’exposition a une problématique intérieur/extérieur. L’utilité de l’application prend ici tout son sens : elle permet de faire découvrir ce que nous ne pouvons présenter dans l’exposition », explique-t-il.

Le développement de mini-sites Internet procède de cette même logique. Lors d’une présentation le 19 décembre2011 au ministère de la Culture du futur projet du musée national d’art moderne « Centre Pompidou- Virtuel », site Internet basé sur la technologie du web sémantique, Alain Seban, président du Centre Pompidou, déclarait : « les sites Internet de musées tendent aujourd’hui à un enrichissement des contenus, et à une éditorialisation accrue ». Le futur site Internet du musée, lancé d’ici l’été, sera conçu comme un vaste centre de ressources accessible à tous. Les contenus de la bibliothèque Kandinsky, les archives, des interviews, des documents publics, et bien sûr les oeuvres de la collection et leurs documentations formeront le noyau de la future plateforme.

L’apport de la technologie numérique dans les musées est donc double. Ces dispositifs permettent en premier lieu une personnalisation de la visite, grâce à une appropriation des contenus et à l’interactivité qu’ils proposent entre l’oeuvre et le spectateur. De plus, technologie mobile et Internet permettent un prolongement (en amont ou en aval) de la visite, principalement basée sur la transmission des savoirs.

Auteur : Sarah Hugounenq pour Le Quotidien des Arts

 Source : Le Quotidien des Arts, le 14 février 2012

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