En attendant sa réouverture en mai 2019, le musée des Beaux-Arts de Dijon expose des chefs d’oeuvres hors de ses murs

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Depuis le 4 mars 2019, et en attente de sa réouverture prochaine en mai, le musée des Beaux-Arts de Dijon expose des œuvres issus de sa collection au cœur de la ville de Dijon. Sept lieux accueillent ainsi 14 œuvres du musée. Un coup de lumière pour ce musée en travaux depuis 10 ans.

Depuis 2008, le musée des Beaux-Arts de Dijon fait l’objet d’un plan de rénovation de grande ampleur. Depuis le 31 décembre 2018, le musée est fermé aux publics, excepté la salle des tombeaux des ducs de Bourgogne.

L’opération « MBA hors les murs »

Afin d’annoncer l’inauguration du musée métamorphosé, le 17 mai 2019, le musée propose une exposition hors les murs dans Dijon. Une déambulation dans la ville permet de découvrir 14 oeuvres originales issues de la collection du musée, installées dans des lieux insolites.

Comme l’explique le musée, “Après un projet de rénovation de plusieurs années, une nouvelle page se tourne dans l’histoire du musée des Beaux-Arts de Dijon qui rouvrira tous ses espaces le 17 mai 2019. D’ici là, en attendant de regagner leur place au fil des 50 salles du parcours permanent métamorphosé, plusieurs œuvres originales font le mur dans la cité à partir du 4 mars.”

A la déambulation s’ajoute des actions de médiation dans certains espaces. Par exemple : la bibliothèque patrimoniale met en avant les manuscrits de Cîteaux, pour faire le lien avec la Crosse de Robert de Molesme, l’un des vestiges du trésor de l’Abbaye.

L’exposition permet de promouvoir l’inauguration du musée annoncée pour le 17 mai 2019 et d’attirer de nouveaux visiteurs. Cette exposition se veut donc un outil pour “consolider le lien entre les œuvres et les habitants de Dijon”.

“L’objectif est de faire vivre le musée durant sa fermeture. Il fallait qu’on existe encore et que les Dijonnais ne nous oublient pas”

7 lieux municipaux emblématiques et inattendus accueillent les œuvres

Le musée a choisi d’exposer les quatorze œuvres œuvres dans sept lieux culturels, touristiques et patrimoniaux de Dijon, qui deviennent par la même occasion de nouveaux lieux d’exposition temporaire. Des établissement à la fois publics et privées, qui sont emblématiques de la ville de Dijon.

On y trouve notamment:

  • La gare SNCF
  • le Grand Hôtel La Cloche : un hôtel cinq étoiles et véritable monument dijonnais
  • L’office de tourisme, Chapelle des Élus
  • La Bibliothèque Patrimoniale et d’Étude
  • Le conservatoire à rayonnement régional Jean-Philippe Rameau : établissement d’enseignement artistique proposant trois spécialités (musique, chorégraphie et art dramatique)
  • La Vapeur, salle de concerts et spectacles.

Les 14 œuvres exposées dans les 7 lieux

Les œuvres ont fait l’objet d’une sélection opérée sur des critères de conservation et de sécurité. Les œuvres, des tableaux ou sculptures, sont pour la plupart du 19e et du 20e siècle.

Dans la retonde de la gare SNCF

. La Véloterie du Père Gaston, réalisé par Gérard Pascual, en 1975. Sculpture en fer peint à l’acrylique. Gérard Pascual a conçu la Véloterie du père Gaston, pour rendre hommage au peintre Gaston Chaissac, mort en 1964. Tout comme ce dernier, Pascual cultive la “poésie du rebut” et récupère les objets et déchets pour les métamorphoser en œuvres d’art décalées.

  • Dans la vitrine de l’Hôtel Grand Hôtel La Cloche

. Diane au Rocher, sculpture en bronze, 1943, d’Hubert Yencesse. Le sculpteur a choisi comme sujet Diane, la déesse de la chasse reconnaissable par son arc. Représentée nue sur un rocher avec une coiffure moderne, elle incarne la féminité absolue et intemporelle.

. L’Age d’Airain, d’AUGUSTE RODIN, 1943 d’après un modèle De 1876. Sculpture en bronze, Fonte Rudier. L’homme des premiers âges tenait à l’origine une lance que le sculpteur a supprimée pour créer un nouveau geste sculptural. À la première exposition de l’œuvre, Rodin est accusé d’avoir directement moulé le plâtre sur son modèle tant la sculpture paraît vivante. Au milieu du scandale, il réussit à prouver sa bonne foi en faisant témoigner son modèle et en produisant des photographies.

  • Aux Galeries Lafayette

. La Vache-paysage (Bessy-sur-Cure), Samuel Buri, 1971. Faite à partir d’un moule, la sculpture est peinte de motifs géométriques ou floraux. Elle témoigne de la recherche de Samuel Buri soucieux de mêler intimement art et écologie.

Dans les vitrines des Galeries Lafayette, cinq tableaux  du 19e siècle s’exposent également à la vue des passants.

. Le Vase de fleurs, Henri Martin (1880-1943) , huile sur toile. Henri Martin propose ici une toile bucolique où les lilas sous la tonnelle sont traités selon la touche pointilliste des post-impressionnistes. La décomposition des coups de pinceau donne à toute la toile une vibration qui traduit tant l’atmosphère printanière que les préoccupations de l’artiste dans la représentation de la lumière.

. Orphée, Henri martin (1880-1943) , huile sur toile. Par des touches courtes et spontanées, Henri Martin s’inspire librement des théories scientifiques du pointillisme. Les thèmes de ses peintures relèvent davantage du symbolisme, comme ici cette interprétation poétique du mythe d’Orphée

. Baigneuses, Alfred-Philippe Roll, 1891, huile sur toile. Tout au long de sa carrière Roll s’est vu confier de nombreux décors d’institutions où il peint des fresques populaires. Ici, l’héritage impressionniste est visible dans le traitement des végétaux, tandis que le modelé précis des corps relève davantage du naturalisme.

. L’Entrée du vieux bassin, Fernand Legout-Gerard, 1901. Originaire de Bretagne, Fernand Legout-Gérard se tourne vers la peinture assez tardivement. Il s’installe à Concarneau dont il défend le patrimoine historique. Ici, le crépuscule tombe doucement sur le port de la ville, nimbant les bateaux d’une lumière orangée.

. Le Château d’If : effet du matin, Raphaël Ponson, 1904, huile sur toile. Spécialisé dans les scènes de bord de mer autour de Marseille, Ponson se voit confier différents décors provençaux pour des cafés ou des institutions comme le muséum d’histoire naturelle de la ville. Dans cette toile, il représente Le château d’If , forteresse militaire du XVIe siècle, dressé sur une île au milieu de la rade de Marseille. Il traduit ici les effets de l’aube sur l’eau et l’horizon.

  • Dans la Chapelle des Elus, située à l’intérieur de l’office de tourisme.

Arlequinade, Jean-Paul Thaeron, 1982, tôle peinte découpée. Cette sculpture joue avec le regard du spectateur en lui offrant une multiplicité de points de vue, tous colorés et surprenants. L’œuvre est restée dans sa boîte, rappelant ainsi aux visiteurs que son installation dans ce lieu est éphémère.

  • Dans la Bibliothèque Patrimoniale et d’Étude

La crosse dite de Robert de Molesme, fondateur de l’abbaye de Cîteaux en 1098,  argent doré et cabochons d’améthyste et de grenat.  Le succès de l’ordre cistercien dans toute l’Europe et jusqu’en Méditerranée explique la présence, en Bourgogne, de cet objet remarquable et son travail complexe de filigranes de tradition byzantine. Son attribution à Robert de Molesme reste hypothétique.

  • Au Conservatoire à rayonnement régional Jean-Philippe Rameau

Le Génie de la Danse, Jean-Baptiste Carpeaux, réduction en bronze, d’après le haut-relief de l’Opéra Garnier inauguré en 1869. Le relief de l’Opéra à Paris a fait scandale. On a reproché à l’artiste la nudité réaliste des figures, indigne d’un monument public. Trouvant succès auprès des amateurs privés, l’artiste tire en bronze des fragments de son œuvre, dont Le Génie , qu’il commercialise.

  • A La Vapeur, la salle de concerts et spectacles, s’exposent deux œuvres contemporaines de l’artiste Etienne Hajdu

. Tête Rose, 1957, Etienne Hajdu, Marbre du Portugal. Hajdu développe à loisir le thème de la femme. Chez le sculpteur, elle semble vouloir échapper à sa condition terrestre. Les formes de celle-ci atteignent une simplicité primordiale qui rappelle l’art des Cyclades dont l’artiste s’est fortement inspiré.

. Célébration solaire, 1957, Etienne Hajdu.  Célébration solaire fait partie d’un ensemble de bas-reliefs commencé en 1955. Le métal martelé permet un jeu dynamique de formes élémentaires opposées qui se heurtent tout en étant solidaires : ils émergent de la même matière.

Une visite originale qui permet de découvrir des œuvres du musée dans un cadre inhabituel en attendant l’inauguration du musée le 17 mai 2019. 

Informations pratiques 

L’exposition hors les murs se déroule du 4 mars au 17 mai prochain

SOURCES: musees.dijon.fr, infos-dijon.com, bienpublic.com, 

PHOTOS: France 3, infos-dijon.com

Date de première publication: 18/03/2019

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