“Talking Pictures”, la nouvelle exposition du MET présente des conversations visuelles sur smartphone partagées par des artistes

Partager :
Temps de lecture : 4 min

Du 27 juin 2017 au 13 décembre 2017, le Metropolitan Museum of Art à New York propose une exposition expérimentale d’art numérique. “Talking Pictures” invite des artistes à communiquer par photos uniquement avec leurs smartphones.

qzdsd

Au cours de la dernière décennie, les appareils photos des téléphones mobiles ont changé la façon dont les photographies sont faites, utilisées et partagées. Alors que l’appareil photo fonctionnait autrefois principalement comme un outil pour préserver le passé, aujourd’hui, on utilise les téléphones mobiles pour partager leur expérience visuelle en temps réel et avec une intimité sans précédent. Cette exposition explore ce qui se passe lorsque des artistes s’associent à d’autres et forment un couple s’engageant dans un dialogue visuel numérique.

Pour son exposition “Talking Pictures”, le Metropolitan Museum of Art a proposé à 12 artistes de milieux artistiques différents de s’associer à un autre artiste de son choix pour participer à des conversations photographiques mobiles afin de créer une oeuvre artistique numérique.

Les règles étaient simples: les artistes ont pu travailler sur une période de cinq mois allant de novembre 2016 à avril 2017 en envoyant des photos à leur interlocuteur choisi sans fournir de légende, de commentaire ou de contexte. L’unique contrainte consistait à ne surtout pas partager les photos sur les réseaux sociaux jusqu’à ce que l’exposition soit révélée au public.

Une exposition unique

sd
(c)  Shannon Liao / The Verge

Le rendu final est une réflexion visuelle remplaçant la parole, remplie de jeux de mots visuels et d’images qui se répondent ou se contredisent. Certaines photos transmettent une forme de sensibilité, d’autres non. Les conversations sont affichées sur différents supports : tableaux, livres imprimés, tablettes, projections, tandis que d’autres sont affichés sur des parois, des téléviseurs à écran plat, etc. L’objectif était d’adapter un support particulier à chacune des conversations pour exposer au mieux ces œuvres d’art numériques.

Une exposition politique ?

Un des grands thèmes dans ces conversation est l’élection de 2016 du président Trump, puisque la période du projet correspondait aux élections américaines. Cela se voit surtout dans la conversation entre Laura Poitras, journaliste et artiste, et Teju Cole, auteur et photographe, lorsque Poitras cesse de répondre aux photos de Cole après l’élection de Trump. Cole envoie une série de fleurs pour consoler son amie mais Poitras ne répond qu’avec un silence.

Pour autant, les artistes ont pu aborder différents sujets, personnels, sociaux, politiques, sans tabou. Ce que ces artistes capturent à travers les lentilles de leurs smartphones nous raconte des détails intimes sur la façon dont ils voient la vie. Certaines des plus belles images de cette exposition sont celles de tous les jours, car les objets du quotidien se sont transformés parce que capturés sous un angle différent: l’oeil de l’artiste.

Les points forts de l’exposition incluent une conversation entre Manjari Sharma et Irina Rozovsky, qui ont découvert qu’elles étaient enceintes et ont toutes deux accouchées en avril (leur conversation s’est terminée par des images de leurs nouveau-nés) ; un échange de photographies de peintures créées spécialement pour ce projet par Cynthia Daignault et Daniel Heidkamp ; et un dialogue spirituel sur le féminisme et la résistance politique entre Nicole Eisenman et A. L. Steiner.

“Parfois, nous acceptons et faisons écho aux images de l’autre et parfois nous nous séparons”, a déclaré la photographe Irina Rozovsky au sujet de sa conversation numérique avec Manjari Sharma à The Verge.

fullsizeoutput_14
(c) Shannon Liao / The Verge

Même si ces discussions ont été “commanditées” par le Met, cela n’enlève pas pour autant l’émotion suscitée par les différents échanges. Les artistes eux-mêmes étaient désireux de participer à ce projet ; Sharma et Rozovsky disent qu’elles travaillent déjà à leur prochaine collaboration, qui sera peut-être sous forme d’oeuvre d’art numérique.

L’exposition est parrainée par Adobe, marquant le deuxième partenariat que le musée a conduit avec l’entreprise. La première coopération portait sur une exposition de 2012 intitulée «Faking It: photographie manipulée avant Photoshop».

Sources : The Verge, Metropolitan Museum of Art

Date de première publication: 05/07/17

À-lire-sur-le-site-du-CLIC1

Rhizome reçoit 600.000 $ de la Mellon Foundation pour améliorer l’archivage des oeuvres d’art numérique

The Wrong, première biennale mondiale d’art numérique uniquement accessible sur le web

Le Deserteur, le premier musée éphémère d’art numérique qui ne se visite que sur un iPad

Le Musée d’art contemporain d’Australie (Sydney) diffuse en ligne sa première commande d’oeuvre d’art numérique

Dimoda, le musée de l’art numérique qui se visite en réel ou sur lunettes immersives

banner clic 2024 V1

Laisser un commentaire