A.Sadaka et B.Segalen (Timescope): “2 mois après l’installation de la première borne de réalité virtuelle à la Bastille, les retours valident notre modèle économique”

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Temps de lecture : 6 min

Le CLIC France propose désormais un nouveau format d’interview en donnant la parole à des startups françaises innovantes dans le domaine du numérique et du patrimoine, qu’il soit artistique, historique ou scientifique. Cette semaine, le CLIC a posé quelques questions à Adrien Sadaka et Basile Segalen, co-fondateurs de la société Timescope.

Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours professionnel ? 

Amis d’enfance, nous avons toujours voulu monter un business ensemble et avons développé des parcours complémentaires ! Alors qu’Adrien faisait ses armes en conseil en stratégie, j’ai démarré à la Communication d’un grand groupe. Nous nous sommes retrouvés après 5 ans d’expériences professionnelles.

Quel est le concept de Timescope ?

Timescope est la première borne de réalité virtuelle en libre service. Le concept consiste à proposer aux visiteurs d’un lieu une immersion in situ dans les différentes époques dudit lieu grâce à des panoramas en 3D à 360° et des univers sonores réalistes.

Comment avez-vous eu l’idée de ce nouvel outil ? Pourquoi ?

Il nous est tous déjà arrivé de nous demander à quoi ressemblait un lieu, dans le passé. Au cours d’un voyage à Pompéi que nous avons fait ensemble, Adrien et moi, il y a plusieurs années, nous sommes un peu restés sur notre faim : les touristes qui déambulaient dans ces rues, habillés en touristes, rendaient un peu difficile d’imaginer ce qu’étaient précisément ces rues, plusieurs siècles plus tôt. Lorsque nous avons vu se développer les premiers casques de réalité virtuelle, quelques temps plus tard, nous nous sommes dit qu’il y avait là quelque chose à faire pour proposer une véritable immersion !

Quand est née la société ? Pendant combien de temps avez-vous développé l’outil ?

Timescope existe depuis quelques mois. La société a été créée en 2015, et cela fait un an que nous développons cet outil.

Quel est l’effectif actuel de la société ?

Nous sommes deux co-fondateurs. L’équipe s’est ensuite étoffée avec un designer industriel, un ingénieur mécanique, un développeur, et des graphistes car nous réalisons aussi les contenus 3D.

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Comment avez-vous financé ce projet ? 

Le projet a jusqu’à ce stade été autofinancé. Nous préparons une levée de fonds prochainement.

Vous avez implanté la première borne à Paris, à l’angle du boulevard Richard-Lenoir place de la Bastille. Quel contenu / quelle visite proposez-vous ?

En effet ! La première borne de réalité virtuelle au monde a été installée le 13 mars 2016 à Paris, sur la place de la Bastille ! Vous pouvez venir tester l’expérience de voyage dans le temps pour 2 euros. Au choix, vous vous retrouverez soit au moyen-âge, soit au petit matin de la révolution française.

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Comment avez-vous reconstitué le paysage parisien de 1416 ? 

Pour chaque contenu que nous créons, nous commençons par un travail de pré-production qui consiste à rassembler des sources variées (documents iconographiques, gravures d’époque, plans…), que nous synthétisons, pour permettre à nos graphistes de réaliser un environnement 3D réaliste. Ensuite, nous faisons appel à des historiens professionnels pour valider le caractère scientifique de l’expérience proposée. C’est par exemple Héloïse Bocher (qui a notamment travaillé avec le Musée Carnavalet et qui est spécialiste de la Bastille) qui nous a aidé sur cette installation.

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Quel est le modèle économique de Timescope ? 

Nous proposons deux options : paiement à l’acte (2 euros) pour les personnes qui veulent découvrir la Bastille à différentes époques ; mais aussi location de la borne à des musées, châteaux, entreprises, pour des installations de long terme ou pour des événements.

A Paris, le public doit payer sa session 2 euros. Reversez-vous un portion à la ville en échange de l’occupation de l’espace ? 

L’expérimentation place de la Bastille ne coûte rien à la ville. C’est l’utilisateur final qui paye 2 euros pour bénéficier de l’expérience. Le coût pour la ville est nul, et nous avons financé nous-mêmes les travaux, la production et l’installation de la borne.

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Pourriez-vous proposer un autre type de paiement ?

Le paiement actuel est proposé en ligne, sur le site de timescope où l’on peut acheter son ticket. Prochainement, il sera également possible de payer par carte bancaire sans contact, directement sur la borne.

Vous avez inauguré votre première implantation le 14 mars 2016. Quels sont les premiers retours d’usages ? 

Le lancement place de la Bastille s’est particulièrement bien passé ! Les retours sont très positifs. On ne s’attendait pas à ce qu’autant de personnes testent la borne place de la Bastille – car c’était certes une avant-première, mais pas le lieu le plus touristique de la capitale. Beaucoup de Parisiens souhaitent en savoir davantage sur leur ville, et voir à quoi elle ressemblait, ou ressemblera plus tard. Les premiers résultats valident notre modèle économique.

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L’expérience dure aujourd’hui 1 minute. N’est-ce pas un peu court et frustrant ? Vous n’envisagez pas de accroître ?

L’expérience a été prolongée à 1 minute 30, pour offrir davantage de confort dans l’expérience, et permettre une visualisation à 360° complète.

Vous avez fait l’objet d’une couverture média (presse et audiovisuel) impressionnante. Vous attendiez-vous à un tel impact ?

Là encore, c’était une bonne surprise !

Pourriez-vous coopérer avec d’autres start up spécialisée dans la modélisation 3D patrimoniale ?

Nous sommes bien entendu ouverts à tout type de collaboration !

Avez-vous des concurrents en France ou dans le Monde ?

Nous sommes les premiers, mais ça viendra!

En dehors de l’aspect « machine à remonter le temps », a quoi pourrait servir Timescope ? 

Timescope permet d’entrer en immersion dans un environnement 3D qui représente le passé, mais aussi potentiellement l’avenir ! Il est possible de découvrir ainsi l’évolution d’un quartier, de voir à quoi ressemblera un bâtiment, lorsque sa construction sera achevée. Les architectes, les urbanistes et les entreprises de l’immobilier sont aussi très intéressés par nos bornes.

Articles

Quelles seront les prochaines implantations du Timescope?

Plusieurs installations sont prévues, mais nous préférons pour le moment garder le secret. Un peu de patience ! 🙂

Avez-vous des projets de développement hors de l’hexagone ?

La réponse est oui.

La start up en quelques chiffres

Date de création : Juillet 2015
Nombre de salariés : NC
Capital : 2.000 euros
Actionnaires : NC
Business angel : NC
Forme juridique : SAS
Incubateur : 104factory
Contact (adresse, mail et téléphone) : hello@timescope.co
Site internet: http://www.timescope.co/

PHOTOS: Timescope

Date de première publication: 15/04/2016

Interview réalisée par mail le 11/04/2016

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