Le 23 juillet 2025, le London Museum a lancé un nouveau chatbot IA qui répond aux questions du public sur les collections du musée. « Clio 1.0 » est décrit comme une expérience visant à voir comment le public interagit différemment avec la collection et les contenus numériques du musée. Le chatbot du musée utilise le langage naturel pour engager le public de manière innovante.
Cette initiative intervient alors que le musée est actuellement fermé dans le cadre d’un déménagement vers son nouveau domicile à West Smithfield, où il devrait rouvrir en 2026.
« Bienvenue dans Clio 1.0, notre nouvel agent de recherche conversationnel. Il vous permet d’explorer les collections et les histoires du musée de manière plus intuitive, en utilisant un langage naturel, comme si vous discutiez avec un guide » écrit la responsable de l’innovation numérique du musée, Trish Thomas, dans un article publiés sur le blog du musée.
- Accès sur toutes les pages collection du site du musée
Les visiteurs du site Web du London Museum peuvent désormais voir apparaître des fenêtres de discussion en bas à droite, sur toutes les pages objets de ses collections, ainsi que sur les histoires et les blogs publiés par le musée.
Le chatbot a été créé par le musée en collaboration avec des agences digitales, et utilise l’IA, et plus particulièrement le traitement du langage naturel, pour répondre aux questions.
Le musée décrit Clio 1.0 comme « une expérience pour voir comment le public pourrait interagir différemment avec notre contenu et nos collections ».
Le chatbot s’appuie sur 2 modèles créés par les acteurs de la technologie de l’IA OpenAI et Anthropic :
. le modèle text-embedding-3-small d’OpenAI – « un modèle léger et spécifique à une tâche plutôt qu’un modèle de langage à usage général »
. le modèle Claude Haiku 3.5 d’Anthropic – « Les Haikus sont les modèles les plus petits et les plus rapides de la famille Claude d’Anthropic ».
- Questions en langage naturel
Le public peut poser des questions à Clio 1.0 en langage naturel, avec des phrases complètes ou courtes, comme par exemple :
. « Avez-vous des bijoux romains ? »
. « Avez-vous des objets de Lewisham ? »
. « Avez-vous des peintures de la Tamise ? »
. « Combien de personnes sont mortes dans le grand incendie de Londres ? »
. « Y avait-il des suffragettes hommes ? »
Si l’utilisateur souhaite que la réponse inclut des liens, il est possible de le préciser dans la question, par exemple « avez-vous des peintures de la Tamise ? Inclure des liens ».
- Données de confiance du musée de Londres
Dans son article de blog, Trish Thomas précise que Clio a été entrainé uniquement sur des contenus provenant des « données de confiance du musée de Londres », et non sur des informations provenant d’Internet au sens large.
« La recherche est optimisée par l’intelligence artificielle (IA) et utilise uniquement les données fiables du London Museum pour répondre à vos questions. Ainsi, si d’autres informations relatives à votre requête, présentes ailleurs en ligne et non incluses dans les données du London Museum, ne seront pas prises en compte dans nos réponses. En puisant dans nos multiples sources, il peut vous donner des réponses plus complètes à vos questions au lieu de vous orienter vers une liste de pages Web comme le fait une fonction de recherche conventionnelle » peut on lire sur le blog.
Sous la réponse, le chatbot renvoie également vers certaines pages connexes que le visiteur est invité à explorer.
Les utilisateurs du nouvel outil peuvent s’attendre à des réponses différentes d’un utilisateur à l’autre, car il prend en compte l’intégralité de la conversation.
- Engagements écologiques
La politique du musée est de donner la priorité aux solutions d’IA qui « minimisent la consommation d’énergie et l’impact environnemental, contribuant ainsi à nos objectifs de durabilité plus larges ».
Le chatbot IA ayant été entraîné sur un ensemble de données relativement restreint, il génère donc moins d’émission carbone qu’un chatbot IA plus généralisé.
L’outil actuel ne fait pas apparaître de contenus multimédia (images, sons ou vidéos) dans la fenêtre de discussion, mais il peut indiquer les pages clés pour voir les images. « Nous avons choisi de ne pas afficher les résultats sous forme d’images afin de limiter l’impact environnemental de la recherche. Afficher des images de cette manière consomme beaucoup de données ».
L’outil est actuellement uniquement formé pour répondre en anglais, ce qui réduit la puissance de calcul et donc la consommation d’énergie.
« Pour mettre les choses en perspective, une requête d’IA conversationnelle consomme environ 100 à 600 fois plus d’énergie qu’une recherche Google traditionnelle. Ainsi, si vous effectuez 500 à 1 000 requêtes, cela représente à peu près la même énergie que faire bouillir une bouilloire. »
- Limites
Le musée reconnaît les limites actuelles du chatbot IA, « mais nous pensons que les avantages l’emportent sur les inconvénients ! ».
Voici quelques limites identifiées :
. Les outils de recherche conversationnelle résument ou interprètent souvent les données de collection en utilisant un langage naturel, ce qui signifie que les dates, les titres ou les documents peuvent être simplifiés ou arrondis
. le chat n’est pas formé pour rechercher dans des langues autres que l’anglais, « donc même s’il peut essayer de vous donner des réponses, nous ne pouvons pas garantir la qualité »
Le musée évoque également une autre limite actuelles du Chatbot : « Si vous posez à Clio une question subjective ou très théorique comme : “à quoi servent les musées ?”, il y a de fortes chances qu’elle vous donne une réponse existentielle ! Vous pouvez l’interpréter comme vous le souhaitez, mais cela ne représentera pas nécessairement le point de vue du London Museum. Il en va de même si vous lui posez une question subjective comme : “quel est le meilleur objet de la collection ?”. »
- Développements futurs
« La qualité du chat s’améliorera au fil du temps et avec une utilisation plus fréquente, à mesure que la technologie de l’IA s’améliore quotidiennement et que nous continuons à la former en fonction de l’interaction des utilisateurs », annonce la responsable de l’innovation numérique du musée.
Concernant son développement ultérieur, elle explique : « nous formons Clio 1.0 à utiliser des termes de langage appropriés basés sur des normes inclusives, mais nous sommes conscients que des termes offensants et une terminologie obsolète existent dans nos anciens enregistrements. Par conséquent, des termes que nous ne jugeons plus acceptables peuvent parfois apparaître. À l’avenir, nous nous efforcerons de normaliser notre langage, en choisissant consciemment les termes que nous utiliserons ou non ». En savoir plus sur notre approche du langage acceptable.
www.londonmuseum.org.uk/blog/introducing-our-conversational-search-agent/
SOURCES : London Museum presse
PHOTOS : London Museum
Date de première publication : 25/07/2025