Le Centre national pour les droits civiques et humains a rouvert ses portes le 8 novembre 2025 après un agrandissement de 57,9 millions de dollars (49,8 M Euros) « qui concrétise la vision de ses fondateurs : devenir un musée et une institution culturelle ». Ce projet renforce également son rôle de chef de file national en matière d’éducation aux droits civiques et humains, au moment où le président Trump tente de réécrire une partie de l’histoire américaine. Le Centre a levé 1,3 million de dollars de plus que son objectif initial de 56,6 millions.
L’agrandissement ajoute plus de 2 000 mètres carrés de nouvel espace pour atteindre 5 800 m², comprenant six nouvelles galeries, une galerie rénovée, trois salles de classe, des espaces modulables pour événements et réunions, et des expériences interactives conçues pour « relier l’histoire aux enjeux pressants d’aujourd’hui ».
« Notre réouverture intervient à un moment charnière », a déclaré Jill Savitt, présidente et directrice générale du Centre national pour les droits civiques et humains. « Le Centre a pour vocation de montrer comment l’histoire éclaire le présent. Grâce à ces nouvelles galeries et ces nouveaux espaces, nous pouvons offrir non seulement des récits du passé, mais aussi des pistes de réflexion, d’engagement et de contribution à la construction de l’avenir. »
- Hommage aux leaders d’Atlanta : Pavillon Franklin et Salle d’inspiration Blank
Les deux nouvelles ailes du Centre portent le nom de deux habitants d’Atlanta dont la vision et la philanthropie ont rendu le Centre possible :
. Le pavillon Shirley Clarke Franklin, situé à l’est du bâtiment, abrite des salles de classe, des espaces de réunion et une terrasse sur le toit offrant une vue imprenable sur la ville d’Atlanta. Shirley Clarke Franklin a joué un rôle déterminant dans la création du Centre et en a longtemps présidé le conseil d’administration.
. Le hall Arthur M. Blank Inspiration Hall, situé à l’ouest, abrite trois nouvelles galeries ainsi qu’une boutique et un café. Arthur M. Blank Family Foundation compte parmi les plus importants mécènes du Centre. En 2024, il avait annoncé un don de 17 millions de dollars (14,7 millions d’euros) pour accompagner le projet de rénovation du musée.
Arthur M. Blank, président de la Fondation familiale Arthur M. Blank a déclaré : « J’ai toujours cru en la mission du Centre, aux leçons qu’il dispense et à l’espoir qu’il inspire », a déclaré Arthur M. Blank, propriétaire et président du groupe Blank Family of Businesses. « Participer à cette expansion est un honneur pour moi, ma famille et notre fondation familiale, et nous avons hâte de voir le travail exceptionnel qui continuera de façonner notre communauté et notre avenir. »
- Galeries et expositions agrandies
Le nouveau musée agrandi présente six nouvelles galeries et des mises à jour de la galerie emblématique du Centre sur le mouvement des droits civiques :
. Des nouveautés se profilent à l’horizon. La galerie emblématique du Centre, consacrée au mouvement américain des droits civiques, bénéficiera de plusieurs améliorations : des documents sur le Black Power et un espace de recueillement. L’expérience immersive au comptoir-bar voit sa surface doublée. Le public peut« s’immerger dans les images, les sons et le courage moral de la protestation non violente et ressentir ce que signifie prendre position en s’asseyant ». Cette galerie occupe désormais un seul étage et donnera accès à la galerie dédiée au Dr King.
. Une vie engagée : La collection Martin Luther King Jr. du Morehouse College. La galerie du Centre consacrée au Dr King a été déplacée au sein même du Centre et entièrement repensée. Le Centre renouvellera les expositions deux fois par an et invitera désormais un commissaire d’exposition différent à chaque rotation. La première commissaire invitée est le Dr Bernice King, la plus jeune enfant de Coretta Scott King et du Dr King.
. Partout. Pour tous : Le mouvement mondial des droits humains. La nouvelle galerie des droits humains présente des témoignages sur les enjeux liés aux droits humains et les défenseurs des droits humains du monde entier, ainsi qu’une installation immersive et temporaire intitulée « Un kilomètre dans mes chaussures », conçue comme un magasin de chaussures où les visiteurs peuvent écouter des récits d’autres personnes tout en se mettant à leur place.
. Laboratoire d’action : Un espace où les visiteurs peuvent concevoir des programmes d’engagement civique personnalisés. Cet espace répond à la question que se posent souvent les visiteurs du Centre après leur visite : « Que puis-je faire ? »
. Galerie des expositions temporaires : Pour la première fois, le Centre disposera d’un espace dédié aux expositions temporaires et itinérantes. La première présentation dans cette galerie sera « Reclaiming History : Selections from the Tinwood Foundation », une exposition d’art d’artistes noirs du Sud ayant travaillé dans les années 1980. « Elle démontre comment l’art s’attaque à l’injustice, renforce la solidarité et ouvre la voie au changement ».
- Prochaines ouvertrures de salles en décembre 2025 et avril 2026
2 nouvelles salles ouvriront leurs portes en décembre 2025 et avril 2026.
. L’Aventure des Agents du Changement. Cette nouvelle galerie pour les enfants de moins de 12 ans est conçue comme « un quartier général secret pour les acteurs du changement ». Elle propose des activités interactives qui développent leurs compétences civiques et leur curiosité pour la justice. Ouverture prévue en avril 2026.
. Promesses non tenues : L’héritage de la Reconstruction. Cette galerie, consacrée à la période charnière qui a suivi la guerre de Sécession, présente la collection « Without Sanctuary » et une œuvre commémorative de l’artiste Lonnie Holley. Ouverture prévue en décembre 2025.
- Un nouveau centre névralgique pour les événements et les rassemblements
Grâce à l’agrandissement majeur, le Centre compte s’imposer également comme l’un des nouveaux lieux les plus remarquables d’Atlanta pour les événements publics et privés, et les réservations pour 2025 et 2026 sont déjà ouvertes.
Le centre a doublé sa surface événementielle, qui atteint désormais plus de 1 000 mètres carrés.
Les 500 nouveaux mètres carrés aménagés dans l’aile est offriront un espace modulable pouvant servir de salle de classe ou d’espace événementiel. Il pourra accueilir des conférences, les célébrations d’événements importants et les rassemblements communautaires, mais également les privatisations comme les séminaires d’entreprise ou même les mariages.
Le toit de l’aile est comprend une terrasse offrant une vue imprenable sur l’horizon, qui pourra également être privatisée.
« Nous souhaitions des espaces imprégnés de l’essence même d’Atlanta », a déclaré Jill Savitt. « Des espaces où les enfants peuvent apprendre, où les personnes de tous âges peuvent se recueillir et où les communautés peuvent célébrer. Le Centre offre désormais un lieu de confrontation avec l’histoire et un lieu de rassemblement. »
- Pourquoi une telle rénovation et extension maintenant ?
Cette réouverture intervient dans un contexte de débats intenses sur la présentation de l’histoire dans les musées et les écoles, notamment ceux qui bénéficient de fonds fédéraux. Ces derniers mois, des directives fédérales ont contraint la Smithsonian Institution à revoir ses expositions et à retirer les récits jugés « clivants » ou « inappropriés » par certains responsables. Des personnalités du monde culturel et des associations de musées craignent que l’ingérence politique dans les expositions n’ait un effet dissuasif sur les musées à travers le pays.
« L’histoire américaine n’a jamais été un long fleuve tranquille », a ajouté la présidente et directrice générale du Centre national pour les droits civiques et humains. « Elle a toujours été un dialogue constant entre progrès et résistance, entre nos plus beaux idéaux et les forces qui s’y opposent. Cet élargissement nous offre de nouvelles façons de partager ces récits avec intégrité et de rappeler à chacun que nous pouvons tous contribuer à faire avancer la justice. »
- Une expansion menée par des femmes : une histoire d’émancipation
Cette expansion a été menée par des entreprises détenues et dirigées par des femmes dans les domaines de la conception, de la construction et de la conservation. Ainsi, le musée, l’Atelier Bruckner (agence de conception d’expositions) et Juneau Construction (entreprise de construction) sont 3 organisations dirigées par des femmes.
« Cette extension porte l’empreinte du leadership féminin à chaque étape », a déclaré Jill Savitt. « De notre fondatrice, Shirley Franklin, à la conception, construction et conservation de nos expositions, les femmes ont façonné cette extension avec soin et vision. »
- Evènements de réouverture
Le Centre a rouvert ses portes au public le 8 novembre 2025.
Les abonnements achetés avant la réouverture incluent trois mois d’avantages supplémentaires, ainsi qu’un accès réciproque aux musées partenaires à l’échelle nationale.
La journée de réouverture a été marquée par des conférences exceptionnelles, des activités surprises, et une programmation communautaire « qui inaugureront une nouvelle ère pour le Centre ».
- Le musée hors de ses murs
Durant sa phase de travaux, le centre est resté actif grâce à des programmes inclusifs : un institut LGBTQ+; des formations sur la diversité, l’équité et l’inclusion; des formations sur les droits de l’homme pour les forces de l’ordre et son initiative « Vérité et Transformation » visant à sensibiliser le public au travail forcé, à la terreur raciale et à d’autres injustices historiques.
Pendant sa fermeture, le musée a fortement développé ses activités hors les murs.
. Son portail éducatif propose de nombreuses ressources éducatives pour les éducateurs (plans de cours, exercices) et les élèves (contenus textes, photos, audio et vidéo). « Notre approche pédagogique s’appuie sur des sources primaires, développe la pensée critique et encourage l’empathie en utilisant des ressources pédagogiques pour guider les enseignants et les élèves à travers l’histoire des droits civiques et humains » explique le musée.
L’institution invite également les enseignants à participer à des activités communautaires.
. Les « malles de voyages » permettent aux enseignants d’intégrer l’histoire dans leur salle de classe. Ces kits comprennent « des leçons pratiques avec des objets, des récits et des activités qui rendent l’histoire des droits civiques et humains concrète pour les élèves de la maternelle à la terminale ». Ils portent sur plusieurs thématiques : « Notre empreinte éthique. L’impact de nos achats sur les droits humains dans le monde »; « Le rôle des médias dans le mouvement des droits civiques »; « Dévoiler l’histoire. Le leadership des femmes noires dans le boycott des bus de Montgomery »; « Planifier le changement. La stratégie derrière la Marche sur Washington en 1963 »; « Jeunesse en action. Le rôle directeur des jeunes dans le mouvement »; « Découvrir le passé. Le massacre racial d’Atlanta de 1906 à travers la réalité augmentée et les archives ».
- A propos du Centre national pour les droits civiques et humains
Le Centre national pour les droits civiques et humains est un musée et une organisation culturelle qui inspire chacun d’entre nous à devenir acteur du changement. Imaginé par les figures emblématiques de la lutte pour les droits civiques Evelyn Lowery et Andrew Young, le centre a ouvert ses portes en 2014 sur un terrain offert par la Coca-Cola Company, à proximité de l’aquarium de Géorgie et du parc d’attractions The World of Coca-Cola, et est rapidement devenu une attraction touristique majeure. Le Centre établit un lien entre l’histoire des droits civiques aux États-Unis des années 1950 et 1960 et les mouvements internationaux de défense des droits humains, notamment pour les personnes de couleur, les femmes, les personnes immigrées, les personnes en situation de handicap, les personnes LGBTQ+ et bien d’autres. Ses expositions mettent en lumière des personnes qui ont œuvré pour la protection des droits et qui incarnent des exemples de changement positif. civilandhumanrights.org
www.civilandhumanrights.org/center-expansion/
SOURCES : National Center for Civil and Human Rights (NCCHR) (CP), presse
PHOTOS : National Center for Civil and Human Rights
PHOTO du carrousel : Extérieurs du musée agrandi. (c) Juneau Construction Company
Date de première publication : 13/11/25

