Quarante ans après son inauguration, l’établissement public Musée national Picasso-Paris s’engage dans une nouvelle transformation. Le projet « Picasso 2030 », lancé il y a plus de deux ans et tenu secret, a été annoncé le dimanche 28 septembre 2025, lors de la soirée du quarantenaire du nouveau musée. Le projet prévoit l’aménagement d’une nouvelle aile pour y présenter les expositions temporaires et la fusion de son actuel jardin avec le square Leonor-Fini, afin d’y créer un jardin de sculptures, en accès gratuit. L’investissement devrait être autofinancé par le musée. Il a accueilli 482 405 visiteurs en 2024.
« Le bâtiment est magnifique et très bien entretenu, mais au fur et à mesure, j’en ai vu les limites, car tous les flux se croisent sans arrêt. Le musée a été conçu dans les années 1980 comme un écrin, et non un lieu de vie », a expliqué au Figaro Cécile Debray, qui préside l’établissement depuis 2021.
Depuis deux ans, la Présidente a conduit avec succès des discussions avec ses différents partenaires : la Ville, propriétaire de l’hôtel particulier et du jardin adjacent, l’Etat, propriétaire de la collection, mais également les héritiers Picasso, réunis au sein de la Picasso Administration qui devraient tous contribuer au projet d’agrandissement.
« La famille Picasso a toujours été en symbiose avec le Musée Picasso. C’est un projet plein de vie, comme mon père, et une belle façon de l’honorer », a précisé Paloma Picasso, dernière fille du maître, qui a réussi à convaincre la quinzaine d’héritiers Picasso de toutes les générations de s’impliquer dans le projet.
- Un nouveau jardin de sculptures en accès gratuit
Le projet, selon les mots de la présidente du musée, aspire à offrir une « parenthèse enchantée ».
Dans ce nouveau jardin parisien, des sculptures monumentales de Pablo Picasso seront installées dans un espace accessible gratuitement à tous. L’espace de 2 300 mètres carrés, entièrement végétalisé offrira une expérience immersive inédite au cœur du quartier du Marais. Les enfants pourront jouer au milieu des œuvres, tandis que les adultes découvriront l’oeuvre de Picasso d’une autre manière.
Paris n’avait pas encore d’équivalent, contrairement à d’autres villes comme New York ou Chicago, où des œuvres de Picasso ornent déjà l’espace public.
Le jardin accueillera une dizaine de sculptures en bronze, dont certaines aussi emblématiques que La Chèvre.
Pour Paloma Picasso, l’animal évoque un souvenir d’enfance touchant : « Une chèvre vivante a habité tout l’été avec nous dans la maison La Californie sur la Côte d’Azur. Elle dormait au premier étage, et un jour, mon père l’a attachée à son modèle en bronze, ce qui nous faisait rire ».
- Un investissement de 50 millions d’euros autofinancé par la Fondation du musée
La nouvelle aile doublera la surface dédiée aux expositions temporaires, passant à 800 mètres carrés.
Un café-restaurant donnant sur le jardin, une librairie spécialisée dans l’art moderne et des espaces pédagogiques innovants compléteront l’expérience.
Le coût du projet est estimé à 50 millions d’euros, à partir d’une première étude de programmation. Cet investissement sera autofinancé par le musée et le soutien de la famille Picasso.
La nouvelle fondation du Musée Picasso, créée en juin 2023 et abritée par l’Institut de France, sera mobilisée pour collecter des fonds notamment philanthropiques.
La refonte se déroulera de 2028 à 2030, sans fermeture du musée. 2030 sera également la date de réouverture du Centre Pompidou métamorphosé.
L’établissement public Musée national Picasso-Paris détient le fonds le plus important de l’artiste, avec plus de 5 000 œuvres et 200 000 pièces d’archives.
SOURCES : Le Monde, Le Figaro, presse
PHOTOS : Wikimedia Commons
PHOTO du carrousel : façade du Musée Picasso Paris 2010 LPLT / Wikimedia Commons
Date de première publication : 29/09/2025