Michel Jacob (NEC): “Musées et technologies : les nouveaux enjeux pour attirer les visiteurs”

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Temps de lecture : 5 min

Le temps consacré aux loisirs, à la visite d’un musée ou à une attraction représente, pour la plupart des gens, une part importante de leur temps libre. Jamais les consommateurs n’ont eu un tel choix et un budget aussi conséquent réservé aux loisirs ; et s’il est vrai que la concurrence est rude dans ce domaine, il est impératif que l’expérience vécue réponde aux attentes.

Yorkshire Museum screen nec
York Museum (c) NEC

À ce titre, les musées et autres établissements de loisirs se trouvent aujourd’hui dans l’obligation de s’adapter aux pressions de l’ère technologique et d’utiliser la large panoplie de technologies d’affichage pour pouvoir avancer. Dans la majorité des cas, l’ambition de ces institutions ne se résume naturellement pas à faire de l’argent. Elles cherchent plutôt à inspirer, à stimuler la curiosité et à divertir, tout en assurant un rôle de conservateur et en donnant l’occasion de mieux étudier les artefacts ou les pièces exposées.

Le défi numérique en période d’austérité

Après une période d’investissement massif dans plusieurs pays au niveau des infrastructures et de la technologie, les mesures d’austérité frappent désormais fortement ces institutions et les organismes exerçant sur le marché des loisirs. Les projets centralisés et locaux sont plus particulièrement touchés, notamment les musées et les galeries d’art.

Cette austérité frappe plus les pays d’Europe, y compris la France, que d’autres régions du monde. Au Moyen-Orient, les investissements sur le marché des loisirs restent florissants et le nombre de projets impressionnant. En observant le phénomène à une échelle plus large, les effets conjugués d’une population “branchée” grandissante et d’investissements à la baisse laissent entrevoir que les musées, galeries, expositions et autres lieux de loisirs doivent aujourd’hui se montrer plus éclairés pour enrichir l’expérience de leurs visiteurs.

On note en particulier que de nombreux musées se trouvent dans une phase de transition et que leur survie est conditionnée par un certain nombre de défis. Désormais, les directeurs des musées modernes se doivent également d’appréhender et de comprendre les besoins pour pouvoir à la fois attirer les visiteurs de tout âge, et développer en outre des partenariats étroits avec des entreprises.

Prenons le cas du Royaume-Uni où le rôle des musées a été explicitement défini entre 2007 et 2010 par le Museum, Libraries and Archives (MLA) Strategic Statement (déclaration stratégique des musées, librairies et archives) :

“Les musées doivent se réinventer. Nos institutions culturelles ne sont pas les dépositaires passifs du passé, mais les catalyseurs d’une nouvelle ère économique et créative”.

Mary Rose Museum (c) NEC
Mary Rose Museum (c) NEC

Gamification et intégration des réseaux sociaux

Avec l’avancée des médias sociaux et des techniques de plus en plus variées pour promouvoir les activés muséales, les décisions se prennent dans de nombreux cas sur la base d’un budget en baisse.

Depuis le début des années 90, la technologie des écrans tactiles est venue compléter l’utilisation de projecteurs, d’écrans plasma et d’écrans LCD. Aujourd’hui, les musées et les organismes de loisirs commencent à inclure au sein de leurs expositions davantage d’écrans sophistiqués, immersifs et interactifs pour attirer et divertir les visiteurs. Cette tendance se traduit par l’utilisation, sous toutes ses formes, d’écrans 3D et interactifs, de visiocasques, par la “gamification” et par l’intégration des médias sociaux.

Indépendamment de la méthode utilisée – écrans tactiles servant à renforcer l’interactivité et à collecter des informations, publication de messages d’inscription visant à rassembler des données sur les visiteurs, ou encore stimulations de l’interactivité par l’intermédiaire de flux Twitter –, les écrans et les projecteurs occupent une place toujours plus grande dans les activités de loisirs.

L’importance des écrans : mise en valeur et interactivité

York Museum (c) NEC
York Museum (c) NEC

À la différence de la signalétique et des affiches statiques, le contenu des écrans numériques peut être facilement et régulièrement mis à jour. Cela permet aux institutions de redonner des forces à l’expérience vécue sur la base d’exigences et de paramètres démographiques changeants. Les visiteurs souhaitent s’engager de manières différentes et l’intégration judicieuse d’écrans présente une solution pouvant servir ici d’interface. Le niveau de flexibilité signifie également que ces activités de loisirs dans leur ensemble peuvent être adaptées pour répondre aux besoins des nouveaux publics, ou personnalisées pour des événements personnels – dans le cadre, par exemple, d’expositions uniques ou organisées à l’attention d’entreprises.

Pour être encore plus efficaces en termes de performances et de fiabilité, ces installations pourraient utiliser des écrans bureautiques professionnels et des écrans grand format, lesquels s’avèrent parfaitement adaptés pour répondre aux exigences non négligeables des lieux de loisirs quant à leurs heures d’ouverture et à leur disponibilité. Des projecteurs et des rétroprojecteurs savamment installés peuvent également fournir une autre solution flexible pour conquérir l’imagination du visiteur.

En cette période d’austérité, les musées tendent à prendre leurs décisions au niveau local. Lorsque vient le moment de procéder à des petites installations et des remplacements, le prix devient le facteur clé. Il est probable que l’économie réalisée soit relative puisqu’elle pourrait ici se traduire par une image de piètre qualité, mais aussi une durée de vie plus courte des produits et donc, une maintenance continue coûteuse.

Nec screen Press2013-Products-EA294WMiDans certains cas, les écrans peuvent être simplement informatifs, et fournir des informations complémentaires sur une œuvre, par exemple dans une galerie d’art. Pourtant, on constate de plus en plus fréquemment que les écrans deviennent partie intégrante de la mise en espace, apportant un contexte, voire même un certain degré d’interactivité. Les musées peuvent, par exemple, utiliser des écrans pour montrer sous quelle forme un artefact pourrait apparaître dans son cadre habituel, ou comment un fragment particulier pourrait s’inscrire dans un contexte plus large.

Les écrans d’affichage, notamment lorsqu’ils sont tactiles, peuvent égayer une exposition qui serait un peu monotone. Il est néanmoins important que la technologie ne nuise pas aux éléments présentés sur l’écran, mais contribue à leur amélioration.

À une époque galopante et toujours plus orientée vers le numérique, les écrans numériques peuvent inviter le visiteur à participer et renforcer l’interactivité. Leur usage s’inscrit dans un cadre très large qui peut prendre la forme d’une signalétique et d’informations simples – en fournissant un arrière-plan et un contexte historique, en permettant de comprendre les choses de manière plus détaillée – ou être un média interactif incitant les visiteurs à s’engager. Ces écrans peuvent également s’adapter à de nombreuses utilisations, comme dans l’organisation de réceptions professionnelles, offrant ainsi de nouvelles ressources aux organismes qui cherchent des opportunités de recettes parallèles.

Une modernité qui n’exclut pas durabilité et élégance

Pour conclure, certes la révolution numérique peut sembler à marche forcée pour les musées, mais elle n’a pas à se faire au détriment du rôle de conservateur de ces derniers. Ainsi, la qualité de l’image, sa résolution et son rapport de contraste sont autant de détails techniques décisifs pour qu’une mise en espace soit réussie. Lorsque ces critères sont correctement associés, ils procurent à l’espace une certaine élégance et discrétion, divertissent et engagent le visiteur, et témoignent d’une intemporalité et d’une durabilité, par leur fonction comme par leur forme.

Auteur: Michel Jacob

Michel Jacob est Vice Président de NEC Display Solutions France et Afrique du Nord

Article publié dans Les Echos, le 22/10/2013

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