En pleine transformation, le Musée des Beaux-Arts de Bilbao lance son « extension numérique »

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Le samedi 27 septembre 2025, le musée des Beaux-Arts de Bilbao a dévoilé ce qu’il appelle son « autre extension » : « une plateforme numérique pionnière conçue pour ouvrir les portes de ses vastes collections, archives et connaissances curatoriales au monde ». Alors que l’expansion physique du musée, dirigée par Norman Foster et Luis María Uriarte, transforme et agrandit actuellement son espace physique, « ce saut numérique parallèle est sur le point de redéfinir la façon dont le public se connecte à l’art, à l’histoire et à la culture ».

Le vaste chantier en cours baptisé « Agravitas » prévoit une forte augmentation de l’espace du musée pour développer ses activités, tant publiques qu’internes, et, d’autre part, l’amélioration de l’accessibilité, le respect et la mise en valeur de l’architecture existante et de l’environnement naturel dans lequel il s’inscrit.

  • Agrandissement et rénovation du musée

L’importante transformation du musée comprend 6 743 m² de nouvelles constructions (plus de 60 %) et la rénovation de 8 000 m² supplémentaires. Parallèlement, la durabilité des installations est renforcée pour une meilleure efficacité énergétique et le musée se voit attribuer un nouveau rôle dans l’architecture de la ville.

L’agrandissement de l’espace d’exposition pour la collection et les expositions temporaires est l’un des principaux objectifs du projet. La collection bénéficiera ainsi de 1 635 m² supplémentaires (45 % de plus que l’espace actuel). Les expositions temporaires, quant à elles, occuperont le nouvel espace BBK-Museoa, situé au dernier étage de l’extension. Cet espace, avec la nouvelle terrasse, atteint 2 200 m², doublant ainsi la surface d’exposition actuelle.

Le projet de transformation du Musée des Beaux-Arts de Bilbao, conçu par Norman Foster et Luis María Uriarte, a franchi une étape importante avec l’achèvement des travaux de rénovation du bâtiment de 1970.

Réalisée parallèlement à la construction du nouveau bâtiment, cette importante rénovation va permettre d’accueillir des expositions et des activités pédagogiques dans cet espace à partir du 8 octobre 2025.

  • Un musée sans murs

Sans attendre la fin du chantier, prévu en juin 2026 ou 2027, le musée des Beaux-Arts de Bilbao a dévoilé ce qu’il appelle son « autre extension » : « une plateforme numérique pionnière conçue pour ouvrir les portes de ses vastes collections, archives et connaissances curatoriales au monde ».

Le directeur du musée, Miguel Zugaza, a souligné qu’il s’agit d’un « projet à long terme, basé sur la recherche et l’archivage », et a souligné qu’« aucun musée n’a encore développé un outil de cette nature ».

La commissaire numérique du musée, Sonia López, a précisé que la nouvelle plateforme « remplace l’ancien site web et va au-delà, car il rassemble mais relie également des collections, des archives et des fonds, offrant ainsi un patrimoine numérique unique au Pays basque ».

Avec cette initiative, le musée souhaite « renforcer sa mission d’étude et de diffusion et ouvrir la porte à une relation plus étroite avec des publics de plus en plus diversifiés , élargissant son héritage au-delà de ses murs physiques et se positionnant sur la carte internationale de l’innovation culturelle ».

Inaugurée le samedi 27 septembre 2025, la nouvelle plateforme, hébergée sur le site web du musée bilbaomuseoa.eus, fonctionne comme « un ambitieux graphe de connaissances alimenté par la technologie sémantique et est doté d’un métamoteur de recherche capable de connecter œuvres, artistes, documents, références bibliographiques et expositions dans un environnement numérique unique ».

« Cela signifie que pour la première fois, des milliers d’œuvres d’art, de notices bibliographiques, de documents historiques et de documents d’archives sont interconnectés dans un seul écosystème numérique. Les visiteurs peuvent désormais passer en toute fluidité d’un tableau à la biographie de son artiste, d’une exposition connexe à des essais critiques et du contenu multimédia » annonce le musée.

« Il s’agit de créer un musée sans murs », explique Irune Martínez, responsable du projet (Compte Linkedin). « Nous souhaitons que notre public puisse explorer librement, qu’il s’agisse d’amateurs d’art découvrant Bilbao pour la première fois ou de chercheurs en quête d’informations historiographiques détaillées. »

  • Un nouveau site organisé en 3 axes

Le nouveau site web est organisé en trois axes principaux :

. Explorer : le cœur de la plateforme, où se concentrent le moteur de recherche, les collections, les expositions, les archives et le multimédia.

. Visiter : espace pour planifier l’expérience en personne, avec des informations sur les activités et un historique complet des expositions depuis 1914.

. Le musée : espace institutionnel avec ressources presse, éducation et communauté.

Chaque recherche, expliquent ses responsables, ouvre des voies multiples : d’une approche initiale à une exploration historiographique approfondie.

  • Des archives cachées à l’accès mondial

L’un des aspects les plus passionnants du nouveau portail est la présentation de plus de 70 000 documents d’archives numérisés. Nombre de ces documents, auparavant conservés dans les coffres du musée, sont désormais accessibles au public pour la première fois.

On y trouve des articles critiques de l’historien de l’art Xabier Sáenz de Gorbea, de la peintre Isabel Baquedano, et même une collection inédite de Le Corbusier.

La plateforme intègre également la section Arteder, une sorte d’encyclopédie vivante présentant des entrées sur les architectes, les critiques, les galeries, les collectionneurs et les associations qui constituent l’épine dorsale de l’écosystème artistique basque et espagnol.

La section Histoires, quant à elle, met en lumière les étapes marquantes de l’histoire du musée et offre de nouvelles perspectives, telles que des essais de l’écrivaine Kirmen Uribe.

Le portail est trilingue (basque espagnol et anglais).

Les fiches oeuvres sont très complètes avec une ou plusieurs reproductions de chaque oeuvre parfois zoomables et des vues de salle dans lesquelles elle est accrochée. Les textes et informations sur les oeuvres sont également en 3 langues.

  • Une première numérique : Vue de Bilbao au XVIIe siècle

Pour marquer ce lancement, le musée propose une première numérique d’une vue inédite du XVIIe siècle de Bilbao, récemment acquise.

La peinture offre un aperçu rare de la ville à son début de l’ère moderne et illustre « comment la plateforme servira de pont entre le passé et le présent ».

Vue de Bilbao vers 1700 Huile sur toile 206,5 x 270,2 cm Acquis en 2025

La nouvelle plateforme représente « une porte vers la découverte, que vous recherchiez un artiste par période, style ou technique, ou que vous plongiez dans les relations culturelles qui ont façonné l’héritage du musée ».

  • La nouvelle plateforme en chiffres

L’ampleur du projet peut se résumer en quelques chiffres :

. 6 600 œuvres d’art en ligne
. 1 300 artistes représentés
. 57 000 références bibliographiques
. 700 expositions documentées
. 300 activités et 400 fichiers multimédias
. et 500 articles d’actualité.

  • Bâtir une communauté mondiale

La stratégie numérique du musée va au-delà de l’accès ; elle vise à constituer et développer une communauté en ligne dynamique et participative.

En regroupant ses collections et ses archives sur une plateforme intuitive, le musée espère non seulement attirer les chercheurs, mais aussi inciter les visiteurs occasionnels à ainsi pénétrer dans ses galeries physiques.

« Il ne s’agit pas seulement de regarder en arrière », souligne Sònia López, conservatrice numérique. « Il s’agit de créer de nouvelles voies de dialogue entre l’art et la société. »

bilbaomuseoa.eus/en

SOURCE : Museo de Bellas Artes de Bilbao, presse

PHOTO : Museo de Bellas Artes de Bilbao

Date de première publication : 01/10/2025

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