Vestiges des années 90, les cabines téléphoniques de New York restent des témoins discrets d’une époque où les smartphones et les tablettes n’étaient même pas imaginables. A l’occasion de l’exposition “NYC 1993: Experimental Jet Set, Trash and No Star” au New Museum, l’agence Droga5 s’empare de ces cabines téléphoniques pour nous faire remonter le temps.
A l’origine du projet, l’exposition “NYC 1993: Experimental Jet Set, Trash and No Star”, qui propose un regard singulier sur l’art produit et exposé à New York durant toute une année, l’année 1993. L’exposition est conçue comme une capsule historique, jouant avec la mémoire collective et la possibilité de capturer une époque spécifique à travers l’art, la pop culture et la politique.
Afin de promouvoir et prolonger l’exposition, le New Museum a fait appel à l’agence Droga5 pour une expérience auditive d’un nouveau genre. En déambulant dans les rues de New York, il suffit de s’arrêter à une cabine téléphonique et de composer un numéro unique, le 1-(855)-FOR-1993 pour que la magie s’opère. Des voix, d’un historien, d’un chômeur, d’une religieuse, d’un videur de boite de nuit et bien d’autres encore racontent au bout du fil une anecdote sur le quartier où est localisé l’appel, il y a 20 ans de cela.
“L’acte même de décrocher le combiné d’une cabine téléphonique vous transporte en 1993 et joue un rôle dans l’expérience” explique Jerry Hoak, directeur associé de Droga5. “Nous avions considéré l’ajout d’une fonction GPS sur notre site mobile, mais à la fin de la journée nous sentions que cela nuirait à l’idée de départ. Les choses n’étaient pas aussi faciles, claires et accessibles 20 ans auparavant et pour vraiment faire l’expérience de ce que pouvait être la vie en 1993, nous devions mettre de côté le smartphone”.
5 000 cabines téléphoniques dans 17 quartiers de New-York ont été investies pour donner vie à ce projet. Pour trouver la cabine téléphonique la plus proche, une carte interactive est disponible sur le site internet développé à l’occasion de cette opération.
Pour que les cabines délivrent l’histoire appropriée aux oreilles des passants selon leur localisation, l’agence a créé un système qui détecte les appels entrants en fonction des quartiers d’implantation des cabines : “Nous avons créé une base de donnée à partir d’informations publiquement disponibles auprès de sources gouvernementales et du secteur privé, puis sortis dans la rue pour combler les trous manuellement.” David Justus, le directeur technique de l’agence continue d’expliquer : “Le plus grand obstacle que nous ayons rencontré était la quantité de réglementations et de lois autour des cabines téléphoniques. Du fait de l’utilisation de cabines pour le trafic de drogue durant le siècle dernier, il y avait beaucoup de restrictions que nous devions contourner pour traiter correctement les appels entrants.”
Pour avoir un avant-goût, 8 de ces témoignages peuvent être écoutés sur le site internet, même si l’expérience urbaine reste la plus probante. Pour preuve, plus de 6800 appels ont d’ores et déjà été émis selon l’agence.
Auteur: Marine Baudry
Date de première publication: 21/05/2013
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