Avec ArtMaps, la Tate propose au public de géolocaliser les œuvres de sa collection

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Temps de lecture : 4 min

Le 20 Février 2014, la Tate a annoncé le lancement public de son projet ArtMap, un projet qui permet aux internautes et mobinautes d’aider le musée à localiser des œuvres d’art de la Tate sur une carte mondiale.

Tate artmaps tate

Ce dispositif innovant, organisé autour d’une application mobile, permet d’utiliser la géolocalisation en ligne, les appareils mobiles et le crowdsourcing pour enrichir les données géographiques sur les œuvres de la collection des musées de l’institution Tate (Tate Britain, Tate Modern, Tate Liverpool et Tate St Ives). Ce dispositif numérique est le résultat de deux années de recherche, tests et évaluations.

Contribution du public

ArtMaps est un outil numérique qui connecte les œuvres des collections de la Tate avec des lieux sur des cartes interactives Google Maps et qui incite le public à contribuer à la documentation géographique des œuvres d’art sur cette carte globale.

Tate artmaps hodgkinLes œuvres qui possèdent une localisation apparaissent sous forme d’épingles rouges sur la carte, des points sur lesquels on peut cliquer pour avoir plus d’information sur l’oeuvre mais également enrichir cette information. Les contributeurs peuvent même partager leurs souvenirs ou leurs impressions sur ces lieux.

Seul un tiers des 70 000 œuvres de la collection est indexé avec des informations géographiques précises, l’institution muséale espère que les contributions des internautes permettront de compléter cette documentation, parfois très générale, sur les œuvres et sur les lieux en lien avec ces œuvres.

L’application a d’abord été conçue pour une utilisation sur appareil mobile, mais elle peut également être utilisé à partir d’un PC connecté au web.

Pour pouvoir faire des suggestions ou des commentaires (add a pin), le contributeur doit s’enregistrer. Il peut alors cliquer sur un lien (View on Tate Online) pour avoir accès à des informations sur les œuvres ou lire les commentaires des internautes ayant déjà ajouté des informations de localisation.

Le public contributeur peut également utiliser twitter via #ArtMaps.

2 ans de recherches

Depuis 2012, les équipes numériques et conservation de la Tate travaillent avec leurs partenaires de l’Université de Nottingham et l’Université d’Exeter pour explorer les possibilités de crowdsourcing appliqué à la géolocalisation et à l’art. Durant 2 ans, le dispositif a été testé dans son utilisation sur les appareils mobiles, avec une gamme de différents participants, y compris des familles de Westminster, des visiteurs des galeries de la Tate Britain, des volontaires en ligne, un groupe de plus de 60 ans de l’Est de Londres et un groupe de migrants arrivés récemment à Londres.

Un  blog raconte ce projet et ses défis techniques. Trois artistes, Simon Pope, Nye Parry et Susan Stockwell, ont également été invités à “jouer” avec le site. Nye Parry raconte d’ailleurs son expérience sur le blog.

Un projet international

Les régions géographiques représentées et associées aux œuvres ne se limitent ni à Londres ni au territoire britannique. Les collections de la Tate sont en effet composées d’œuvres d’art britanniques (à partir de 1500) mais également d’œuvres d’art internationales (à partir des années 1900).

Les artistes dont des œuvres font partie de la collection de la Tate ont vécu ou ont été inspirés par de nombreux lieux sur la planète, sur les cinq continents. Le public du monde entier est donc invité à compléter les informations, à annoter les œuvres et les lieux.

Cette participation du public peut prendre la forme de textes, de photographies ou de vidéos à télécharger sur le site de Tate.

Les objectifs multiples du dispositif

Tate artmaps liam-2_1Outre l’enrichissement des données géographiques sur les œuvres, l’objectif de cet outil est de faciliter l’éducation à l’art à partir des collections et d’encourager la naissance de nouvelles communautés autour des internautes qui contribuent.

Au delà, la Tate souhaite explorer comment les technologies mobiles peuvent contribuer à l’éducation à l’artélaborer des protocoles et des processus autour de la publication de contenu du public sur le site de la Tate, tester la valeur de l’information et des contributions du public et développer (en open source) une interface web mobile qui peut ensuite être utilisée ou réutilisée par d’autres institutions.

En utilisant les résultats d’ArtMaps, on pourrait également comprendre comment la représentation des sites et les sites eux-mêmes changent avec le temps, ou comment la représentation d’un lieu par tel ou tel artiste diffère de l’espace réel. L’application pourrait aussi permettre de créer des itinéraires de voyage dans des villes, en suivant les œuvres d’un artiste, d’un mouvement artistique ou d’un thème.

ArtMaps, et avant ce projet les initiatives hexagonales la France des Ecrivains ou Cinema City témoignent du potentiel du mariage des technologies de géolocalisation et de l’art et de son intérêt pour rapprocher l’art et son public. 

Site web ArtMaps

Blog du projet ArtMaps

SOURCES: Tate

Date de première publication: 07/03/2014

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