Le 3 décembre 2020, le collectif Obvious a révélé ses nouvelles créations inspirées par les fresques de Lascaux. En partenariat avec RAWS, un street-artiste allemand et en s’appuyant sur l’intelligence artificielle, les artistes français ont imaginé une nouvelle série, “Parietal Burners”, à la croisée du street-art, de l’art pariétal et de l’IA. Après avoir travaillé sur les portraits classiques avec un résultat exceptionnel chez Christie’s, avoir traité des estampes Japonaises et des masques Africains, Obvious réinterprète donc les plus anciennes créations artistiques de l’homme grâce aux algorithmes. Décidément, ce collectif d’artistes aime les grands écarts !
A l’occasion du lancement en ligne de cette nouvelle série, le collectif Obvious répond aux questions du Clic France et explique cette double collaboration, originale et très innovante.
- Pouvez vous présenter en quelques mots le collectif Obvious ?
- Comment est né le projet Parietal Burner ?
Le projet Pariétal Burner est né de deux de nos envies, que nous avons décidé de fusionner. Nous voulions depuis longtemps travailler sur le sujet de l’art pariétal, qui représente la plus ancienne forme d’art que nous connaissons. Nous trouvons intéressante l’idée d’en offrir une réinterprétation avec les technologies les plus récentes. Nous aimons également beaucoup le street art pour son esthétique et pour le message qu’il transmet. Ces deux formes d’art ayant des points communs, nous avons décidé de les fusionner en un seul et unique projet.
- En quoi consiste t il ?
Ce projet consiste à utiliser des algorithmes d’IA appelés GANs, qui permettent de répliquer une partie de la créativité humaine, pour créer des nouveaux dessins préhistoriques à partir d’un grand nombre de dessins existants. En résultent des dessins d’animaux inventés par des algorithmes. La deuxième étape consiste à les croiser avec le style d’un street artiste à l’aide d’autres algorithmes de transfert de style, pour obtenir en finalité le dessin créé par l’algorithme, infusé du style d’un artiste de street art.
- Comment l’institution Lascaux a t elle été impliquée dans le projet ?
- Présenterez vous des œuvres du projet Parietal Burner #1 dans les espaces du centre d’interprétation de Lascaux ?
Ca n’est pas convenu pour l’instant avec eux, et compte tenu des conditions actuelles les présentations physiques sont toutes reportées. Néanmoins, nous aimerions beaucoup présenter les œuvres de cette série à Lascaux, compte tenu du fait qu’elles offrent une certaine réinterprétation contemporaine de leur patrimoine !
- Pourquoi vous êtes vous associé à Kai “Raws” Imhof ? qu’apporte t il au projet ?
Raws est un artiste qui a un style unique et reconnaissable, ce qui le rend emblématique. Nous souhaitions pour ce projet offrir des œuvres aussi diverses que représentatives du street art, et c’est pourquoi nous avons contacté des artistes tels que Raws. Nous nous sommes également basés sur nos goûts personnels et matière d’art pour sélectionner nos partenaires !
- Vos premières séries ont été présentées dans de nombreux musées du monde (Hermitage Russia, the National Museum of China, the museum of Civilization Quebec, Haus der Kunst Germany) Pourquoi pas en France ? les musées hexagonaux ne sont-ils pas trop frileux en la matière ?
Notre portée a été internationale dès nos premiers pas, avec une enchère chez Christie’s NY et des expositions dans des musées internationaux, comme vous l’avez fait remarquer. Nous observons également de l’intérêt en France, de la part des institutions et du public, mais il est vrai que les musées ne nous ont pas contacté. Nous avons hâte qu’ils le fassent, car nous aimerions beaucoup partager notre travail ici.
- Quels sont vos projets futurs ?
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Avez vous des projets avec des musées ou des collections de France ?
Nous avons sorti en Septembre dernier une collection de masques africains, intitulée Facets of AGI. Nous travaillons en ce moment avec le musée du Quai Branly pour approfondir ce projet et lui donner une dimension historique.
Nous sommes également en relation avec l’organisation des Musées de Paris (Paris Musées) pour explorer différentes pistes de création. Enfin, nous sommes en relation avec le Clot Lucé, pour une participation à une exposition sur De Vinci.
- Travaillez-vous toujours avec Christie’s ?
Nous sommes restés proches de personnes chez Christie’s qui suivent notre travail, mais nous ne pouvons pas révéler de projet à proprement parler avec eux pour l’instant ! (Résultat exceptionnel chez Christie’s)
- En quoi pensez vous que l’AI peut transformer durablement le monde de l’art de la création visuelle ?
SOURCES: OBVIOUS
PHOTOS: OBVIOUS
Date de première publication: 03/12/2020
. Tour du monde des projets et initiatives 5G dans le patrimoine et les musées
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