De nouvelles plateformes numériques françaises dédiées à l’art contemporain

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Peut-on vendre ou promouvoir une œuvre d’art comme n’importe quel autre objet ? L’approche traditionnelle de l’art, contemporain ou non, veut que l’œuvre soit appréhendée physiquement, voire que le lien entre l’œuvre et l’acheteur se renforce au contact du galeriste ou de l’artiste. Pourtant, ces considérations sont en pleine mutation, dans le monde mais également en France. Notre pays vient ainsi de donner naissance à deux nouvelle plateformes de ventes et de circulation des œuvres et des expositions.

• Artsper pour promouvoir les artistes et les galeries

Le potentiel d’Internet au service de l’art. Depuis le début du mois de mars, Hugo Mulliez et François-Xavier Trancart ont lancé la plateforme Artsper (www.artsper.com). Sur ce site sont regroupées de nombreuses œuvres d’art contemporain, présentées par une sélection de galeries françaises, belges, et à terme, européennes. L’internaute découvre virtuellement les œuvres, les artistes et les galeries, évitant ainsi, selon les fondateurs du site, “les inconvénients de la visite physique : la peur de poser des questions, les contraintes géographiques…”. Artsper met ainsi 41 galeries (leur nombre devrait encore augmenter) à portée de clic. Ces dernières sont libérées des problématiques d’espace et peuvent exposer leurs œuvres sans limite de nombre. Côté acheteur, la devise d’Artsper est « l’art vous appartient ». Son but est aussi d’élargir le public de l’art contemporain en rendant l’offre plus accessible au niveau de la diversité des œuvres, mais également au niveau des prix : de 95€ à 15 000€. L’internaute n’a donc plus qu’à se laisser porter et dès que son choix est fixé, valider son achat : Artsper fonctionne comme n’importe quel site de e-commerce.

La vente en ligne occupe déjà une place importante sur le marché de l’art contemporain depuis déjà plusieurs années, notamment dans les pays anglo-saxons. Aux Etats-Unis par exemple, les sites Paddle 8, Artsy ou Artspace offrent un concept similaire à celui d’Artsper.

Artspace, dont la plateforme française s’est directement inspirée, a été créé en avril 2011 comme une sorte de galerie virtuelle géante proposant les œuvres de galeries indépendantes.

Si le succès a été au rendez-vous outre-Atlantique, le pari n’est pas encore gagné en France où de nombreux professionnels du monde artistique et culturel sont encore réservés à l’égard de ce type de concept. Il a néanmoins convaincu des professionnels de renom qui accompagnent les fondateurs d’Artsper, tels que Steve Rosemblum, fondateur de Pixmania, Séverine Boutry, directrice du développement international de GlossyBox (et ancienne directrice commerciale chez Lagardère), Philippe Charpentier, directeur de la galerie Mor Charpentier, ou encore Alexandre Mulliez, fondateur d’Hartodesign. Ces investisseurs ont certainement pris connaissance d’un rapport Artprice publié en 2011 qui prévoit que d’ici 5 ans, plus de la moitié des œuvres d’art s’achèteront en ligne, sans qu’aucun contact physique n’ait été établi entre l’acheteur d’une part et le vendeur et son œuvre d’autre part.

• Exposare pour faire voyager les oeuvres

La Bête, New Mexico, © Joel-Peter Witkin, courtesy Baudoin Lebon

Le web est un moyen de mieux vendre l’art, mais aussi de le faire voyager !

C’est l’idée d’Anne Clergue, la fille du photographe Lucien Clergue. Le principe de la plateforme Exposare (www.exposare.com) est simple : il s’agit de mettre en relation les artistes ou producteurs d’exposition d’art contemporain avec les structures et lieux d’accueil potentiels.

Le site offre aux producteurs la possibilité de communiquer sur les expositions qu’ils souhaitent faire voyager et de les valoriser auprès des lieux d’exposition du monde entier.

Exposare se veut donc un moyen de faciliter la tournée des expositions mais aussi un outil pour les professionnels qui pourront choisir leur futur événement facilement et rapidement, parmi un large choix d’artistes émergents ou qui bénéficient déjà d’une certaine notoriété, tels que Joel-Peter Witkin (représenté par la galerie Baudoin Lebon).

Rédaction : Carole Heulin

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