Fairmont Reine Elizabeth: quand un hôtel de Montréal se transforme en musée d’art contemporain

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Temps de lecture : 4 min

Rouvert  durant l’été 2017 après un  an de rénovation, le  Fairmont Le Reine Elizabeth  n’a pas  seulement réaménagé  ses chambres et ses espaces communs. L’hôtel a également profité de  son lifting pour se transformer en galerie d’art et accueillir 123 oeuvres d’art, pour la plupart installées dans les espaces publics de l’hôtel.

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L’hôtel possédait déjà  des oeuvres des artistes  montréalais Jean-Paul Riopelle et des Jean McEwen. A l’occasion de sa rénovation complète, l’établissement haut de gamme a décidé d’y ajouter les œuvres de 37  artistes, principalement canadiens.

Construit à  la fin des années 1950 et désormais exploité par la chaà®ne Fairmont, Le Reine à‰lizabeth est la propriété d’Ivanhoé Cambridge,  la filiale  immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).

C’est  dans le cadre du Projet Nouveau-Centre de Montréal, un plan de 1  milliard de dollars canadiens destiné à  «rehausser l’expérience urbaine au cœur du centre-ville », que le célèbre hôtel a subi sa cure de jouvance.

« Comme propriétaire et gestionnaire immobilier, Ivanhoé Cambridge a à  cœur l’expérience des usagers dans ses espaces »  explique  Marie-Justine Snider, conservatrice, Caisse de dépôt et placement du Québec et d’Ivanhoé Cambridge. « L’art anime les espaces et stimule les échanges tout en créant un sentiment d’appartenance avec les propriétés. Investir dans l’art est une façon de contribuer concrètement au patrimoine culturel québécois et à  l’identité de notre ville ».

Environ 80  % des 123  œuvres sont accessibles à  tous les visiteurs et pas seulement aux clients de l’hôtel. Les oeuvres ont ainsi été réparties dans l’ensemble de l’hôtel, avec une forte concentration dans les étages 1 à  3, ainsi qu’au 21e, dans un espace aménagé comme une petite galerie. Deux espaces riches en oeuvres sont réservés aux clients: la Suite royale, au 19e  étage, et la suite mythique de John Lennon et Yoko Ono, au  17e.

« C’était vraiment un souhait du propriétaire de l’hôtel,  Ivanhoé Cambridge. C’est dans leur culture d’entreprise de réanimer des lieux, de donner un nouveau souffle à  l’hôtellerie de cette manière-là «  explique  Arthur Gaillard, directeur et cofondateur de MASSIVart  Collection. « Pour  Ivanhoé Cambridge, c’est une manière d’aller chercher un autre public et de participer à  l’écosystème de l’art ».

« Dans chaque chambre, on a essayé de trouver un artiste qui pouvait refléter le thème », explique  Camille Lalonde, conseillère MASSIVart pour la sélection des œuvres d’art.  « Mais on voulait aussi une ligne directrice avec de jeunes artistes et des artistes intermédiaires ».

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L’hôtel a consacré une partie du budget de rénovation à  l’acquisition d’oeuvres

Les travaux de rénovation du  Reine Elizabeth  ont bénéficié d’un budget de 140  millions. Et l’acquisition de la collection (dont le montant n’a pas été divulgué) s’inscrit d’ailleurs dans ce budget.

« La collection s’inscrit dans l’investissement », affirme Katherine Roux Groleau, conseillère aux affaires publiques à  Ivanhoé Cambridge. « On soutient le patrimoine culturel et cet investissement s’imbrique dans la logique de transformation de l’hôtel. On en a profité pour repenser l’art et la relation des usagers avec les oeuvres. »

Les  peintures, photographies, estampes, dessins, sculptures, mais aussi oeuvres de design ont été choisis par un comité d’experts, formé notamment de Marie-Justine Snider, conservatrice de la collection de la Caisse de dépôt et placement du Québec, et d’Arthur Gaillard de MASSIVart.

Le processus de sélection a débuté il y a deux  ans et visait à  « refléter l’art visuel au Québec en ce moment » précise Arthur Gaillard. Le comité a eu carte blanche pour choisir les 123  œuvres, mais a dà» intégrer les contraintes de lumières et d’espaces.

« Toutes les œuvres qui se retrouvent dans l’hôtel sont de qualité muséale » explique  Arthur Gaillard. « On peut donc aller visiter le  Reine Elizabeth  en se disant qu’on va visiter une collection digne d’un musée.  On voulait se démarquer pour faire comprendre aux gens que les œuvres dans un hôtel ne sont pas que de la décoration, explique Arthur Gaillard. On a un aspect pédagogique autour de la collection, on ne laisse pas les œuvres toutes seules dans un couloir ».

Chaque œuvre est d’ailleurs accompagnée d’un  cartel et les visiteurs ont accès à  un catalogue numérique ou à  un dépliant papier.

Pour mener à  bien ce projet artistique, le Fairmont Le Reine Elizabeth s’est appuyé sur l’expertise de MASSIVart Collection, société spécialisée dans l’évaluation, l’acquisition, la création et la gestion d’œuvres d’art. Parmi ses clients, MASSIVart Collection comptait déjà  le  W  Montréal  et l’hôtel  Alt Ottawa.

SOURCES:  Ivanhoé Cambridge,  MASSIVart Collection, hrimag.com,  ledevoir.com

Date de première publication: 29/11/2017

Photos:  MASSIVart Collection

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