Google poursuit son incursion dans le monde de la culture virtuelle. Après Google Art Project consacré aux musées et World Wonders Project consacré aux monuments, la firme californienne a décidé de mettre en ligne des archives numériques sur les grands faits de l’Histoire au XXe siècle. La plateforme Google Cultural Institute, lancée le 10 octobre 2012, propose déjà 6 millions de photos, documents-textes et films sur l’Holocauste, Nelson Mandela ou encore Mai 68, apportés par 17 musées et instituts culturels de différents pays.
Le Google Cultural Institute a pour vocation de promouvoir la culture en ligne en associant le savoir-faire informatique et technologique de Google et les archives des institutions culturelles mondiales.
« Les documents sont repartis sous forme d’expositions thématiques, dont 42 ont été mises en ligne mercredi. D’autres devraient s’ajouter prochainement, le projet étant évolutif », a précisé à la presse le directeur du projet de Google Mark Yoshitaka. « C’est un outil fantastique, qui permet de transgresser les frontières géographiques, rendre un musée ouvert 24 heures sur 24 et accessible en plusieurs langues. C’est une vraie révolution », a estimé Robert Kostro, directeur du Musée de l’Histoire de la Pologne. « Aujourd’hui, la mémoire exige que nous utilisions toutes les technologies restant à notre portée. Car rien n’est gagné une fois pour toutes », a souligné Piotr Cywinski, directeur du musée d’Auschwitz, qui a préparé deux expositions thématiques centrées plus sur l’histoire de personnes que sur l’histoire en chiffres et en dates.
Google Cultural Institute en chiffres:
• 6 millions de photos et de documents
• Archives de 17 musées et instituts culturels
• 42 thématiques.
• de 1905 à 2008
• site disponible en 21 langues.
Un contenu riche et évolutif
Dès son lancement, le Google Cultural Institute met en ligne gratuitement plus de 6 millions d’archives sur l’histoire du XXème siècle, en partenariat avec 17 musées et instituts du monde entier.
Le site est conçu comme une collection d’expositions en ligne, composées de documents écrits, photos, vidéos et manuscrits, accompagnés de textes écrits par des historiens issus des institutions partenaires (Maison d’Anne Franck, Istituto Luce Cinecittà, Mairie de Paris, le Centre Neslon Mandela, The Polish History Museum, Yad Vashem, musée d’Auschwitz-Birkenau, la Fondation France Israel, Anne Frank House ou encore des sociétés comme Getty Images, la collection de photos du magazine LIFE…).
La collection porte sur des grands évènements de l’histoire (Mai 68, les révoltes de Soweto en Afrique du Sud, le débarquement du 6 juin 1944, la déportation pendant la Seconde Guerre Mondiale) mais aussi des personnages célèbres comme Nelson Mandela, la Reine Elisabeth II ou Anne Frank et des sujets ou des épisodes moins connus tels que l’histoire d’Edek et Mala au camp d’Auschwitz-Birkeneau.
Une navigation permettant l’immersion et le zapping historique
La navigation verticale, la frise chronologique et le séquençage des expositions visent à immerger l’internaute dans chaque épisode mais également à inciter l’internaute à découvrir facilement les différentes périodes ou sujets, en zappant dans l’histoire du XXème siècle. La place prépondérante de la photo en fond et en plein écran attire le regard et incite également à la découverte et à la navigation. L’utilisateur peut faire ses propres recherches par période ou par mots clefs.
Youtube propose sur sa chaîne dédiée au Google Cultural Institute, une vidéo explicative (en anglais sous-titré en français).
Les premières expositions historiques mises en ligne
Pour son lancement, le Google Cultural Institute propose 42 histoires sous forme d’expositions. Parmi elles, les gouvernements sud-africains, Anne Frank, les enfants juifs du marais de Paris, le Jour J, Steve Biko, le couronnement de la Reine Elizabeth II, Les années Dolce Vita, Nelson Mandela, les émeutes de Soweto, Mai 68 et les historiens ….
Le dernier projet de l’Institut Culturel Google
Lors du lancement à Varsovie du Google Cultural Institue, Mark Yoshitaka, en charge de ce projet chez Google a déclaré à l’AFP : “Nous voulons apporter les technologies de pointe dont nous disposons – les services, les produits, la cartographie – au secteur culturel.”
La plateforme Google Cultural Institute a été conçu et développé par l’Institut Culturel Google, créé en mai 2011 et basé à Paris. Avec son équipe de 20 ingénieurs réunis autour de Steve Crossan, l’Institut ambitionne de “promouvoir et préserver la culture locale”. L’Institut Culturel s’inscrit dans le cadre du plan d’investissements de Google en France annoncé en septembre 2010 par Eric Schmidt, le PDG de Google) et qui a choisi Paris “pour saluer la place de la France dans tout ce qui est culturel.”
L’institut coordonne et développe les autres projets lancés par Google dans le domaine de la numérisation des richesses du monde : the Art Project, qui met en ligne des centaines d’oeuvres d’art issus de musées prestigieux, World Wonders qui permet d’explorer des merveilles du patrimoine mondial, mis aussi des projets plus ponctuels ou ciblés comme Versailles en 3D. des expositions innovantes au Science Museum de Londres, les manuscrits de la Mer Morte ou encore les oeuvres du met de NY diffusées sur Googles.
Google met son savoir-faire à disposition des institutions gratuitement et annonce ne pas attendre de retour sur investissement à court terme. Interrogé en novembre 2011 par le New York Times, Steve Crossan, directeur du Google Cultural Institute, expliquait : “Il y a une logique d’investissement derrière tout ça : avoir du bon contenu sur le web, dans des standards ouverts, est bon pour le web, est bon pour les utilisateurs. Si vous investissez dans ce qui est bon pour le web et pour les utilisateurs, ça portera ses fruits.”
Auteur: PY Lochon
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