La nouvelle a fait le tour de la planète. Le 24 octobre 2014, la Reine Elizabeth II a twitté pour la première fois. Un coup de maitre marketing pour médiatiser l’ouverture d’une nouvelle galerie permanente du Science Museum de Londres, consacrée aux technologies de la communication.
L’exposition permanente “Information Age” de 2.500 m² retrace deux cents ans d’une révolution quasi-permanente, allant de l’invention du télégraphe transatlantique ayant relié Europe et l’Amérique du Nord, au pouvoir des smartphones modernes. Un tour du monde des NTIC en plus de 800 objets et de nombreuses installations interactives.
Trois années et un investissement de 15,6 M £ auront été nécessaires pour monter cette exposition, qui est l’un des projets les plus ambitieux du Musée.
«Information Age raconte l’histoire des 200 dernières années de la technologie de l’information et se concentre sur la manière dont la vie des gens a été transformée par ces appareils et par les réseaux», a annoncé Jessica Bradford, manager du contenu de l’exposition.
Un nouvel espace dédié dans le Musée
Divisée en six parties consacrées chacune à une avancée technologique (le câble, le central téléphonique, la diffusion radio et télévisuelle, la constellation, le cellulaire et le web), la nouvelle galerie du Science Museum retrace l’histoire de la communication de façon captivante, invitant le visiteur à comprendre le monde connecté dans lequel il vit aujourd’hui .
La galerie abrite désormais la plus grande exposition, située dans la nouvelle aile du Musée.
La structure architecturale de la galerie, ainsi que les vitrines et les étalages de l’exposition a entièrement été dessinée et conçue par le cabinet d’architecture et de scénographie Universal Design Studio.
Universal a utilisé des façades double-hauteur pour créer «six boites à histoires immersives», qui délimitent les différentes sections de l’exposition.
«Les boites à histoire aideront les visiteurs autour des objets, des expositions, et des moments clés dans la galerie» se sont félicité les architectes d’Universal, qui a également créé un chemin élevé elliptique «pour contraster avec la structure orthogonale de la galerie».
Une exposition allant du télégraphe au web
L’intérêt principal de cette galerie est surtout de revenir sur les débuts de l’ère informatique. Le visiteur pourra ainsi (re)découvrir la première souris (créée en 1963) et le fameux Macintosh d’Apple, l’ordinateur « du peuple » lancé en 1984.
Lors de sa visite, le visiteur aura l’opportunité d’observer des objets qui ont marqué l’histoire de la télécommunication, depuis l’invention du télégraphe, au début du XIXe siècle, jusqu’aux technologies que nous connaissons actuellement.
L’un des éléments majeurs de l’exposition est le premier cable transatlantique qui a relié l’Europe à l’Amérique du Nord, permettant de communiquer par télégrammes. Au centre de la pièce, se trouve également un «aerial tuning inductor» une antenne inducteur de la Rugby Radio Station, faite de cuivre et de bois, et qui fut un jour l’un des transmetteurs de radio les plus puissants du monde.
Parmi les objets exposés, un certain nombre ont été légués au musée par l’Institution of Engineering and Technology (IET), y compris un standard manuel de 50 lignes créé par Jones Bros autour de 1879, qui selon John Liffen, conservateur du musée, est susceptible d’être l’une des plus anciens standards encore en existants. La collection de l’IET comprend le matériel utilisé par Guglielmo Marconi dans les toutes premières expériences de transmission radio et qui avait été donné à l’ IET par la société Marconi. Elle est notamment composée d’un semi-conducteur de carbone-mercure-fer de basé sur les dessins du scientifique indien Jagadish Chandra Bose, qui est, selon Liffen , effectivement le tout premier transistor.
«C’est l’un des deux seuls connus et les deux peuvent avoir été utilisé dans la première transmission radio transatlantique de Marconi, ce qui en fait un dispositif très précieux», a déclaré John Liffen.
Une exposition très interactive, incluant l’utilisation des balises iBeacon
Tout au long de sa visite, le visiteur est amené à interagir avec le contenu de l’exposition, et à profiter d’expériences interactives, grâce notamment aux écrans interactifs omniprésents.
C’est grâce à ces dispositifs qu’il pourra observer une série de télégrammes papier d’époque numérisés pour l’occasion ou encore s’intéresser aux histoires personnelles de ceux dont les vies ont été changées par chaque nouvelle vague technologiques.
Le Science museum offre également un autre exemple d’interactivité intelligente: des vétérans de la première guerre du Golfe racontent comment ils ont utilisé pour la première fois un GPS pour avancer dans le désert saoudien.
Des écrans interactifs et animés, des graphiques à grande échelle, des projections, des jeux interactifs et audio font tous partie de la solution de conception intégrée par Universal, qui selon elle «rapporte les histoires complexes à la vie d’une manière simple, l’engagement».
Les visiteurs seront également conviés à une série de collaborations avec les plus grands artistes et penseurs, dont des projection vidéo du concepteur Finn Ross, l’artiste Matthew Robins, le diffuseur Bonnie Greer et l’informaticien Sir Tim Berners- Lee, qui créa le net au début des années 1990.
Le Musée des sciences a également commandé à Rafael Lozano-Hemmer, l’artiste ayant remporté le BAFTA British Academy Award for Interactive Art en 2005, une œuvre dynamique de son et lumière d’art appelée Fiducial Voice Beacons, avec laquelle les visiteurs peuvent interagir. 40 balises « beacons » lumineuses interactive sont installées sur le plafond de la galerie. Chacune d’elles contient un enregistrement sonore qui est représenté par des faisceaux de lumière scintillant qui éclairent doucement la galerie. Ces enregistrements sont les voix des pionniers de la communication moderne qui ont influencé notre compréhension des technologies de l’information, ainsi que des poètes, des scientifiques, des artistes et des philosophes. Les visiteurs accèdent aux enregistrements en utilisant une application gratuite avec une carte de la galerie en réalité augmentée, qui leur permet d’interagir avec la pièce. Un dispositif entre installation artistique et outil de médiation numérique extrêmement innovant.
“Nous voulions contester l’idée que l’innovation se produit uniquement avec le travail des hommes dans des laboratoires fermés et montrer que c’est grâce des équipes de personnes et des collaborations, et surtout que ce sont les utilisateurs qui changent la technologie en l’utilisant». affirme les responsables du musée.
Une série d’applications mobiles
En partenariat avec un de ses principaux sponsors, Bloomberg, le musée a créé une série d’applications mobiles et d’outils internet pour mieux visiter la galerie:
. InfoAge + (une application pour les familles et les publics scolaires qui propose du contenu vidéo, des visites audio et des chasses au trésor) AppStore / Google Play
. InfoAge AudioEyes (une application qui permettra aux visiteurs aveugles et malvoyants de localiser et d’écouter des descriptions audio tout au long de la galerie) et
. Transmission (une application de jeux) AppStore / Google Play.
Une version en ligne des jeux et des ressources d’apprentissage numériques conçus pour les écoliers sont également proposées sur le site web pour les encourager à explorer la structure des réseaux, de leurs composants et leur rôle dans l’information.
Des courtes séquences vidéos retraçant l’histoire des communications sont également proposées dans la galerie et en ligne.
La galerie étant conçue pour mettre en évidence le rôle des ingénieurs et des informaticiens dans la technologie que nous utilisons tous les jours, la parole est donnée à ces techniciens et inventeurs. Une partie de l’exposition présente ainsi un affichage numérique où Sir Tim Berners- Lee et la comédienne Josie Long expliquent comment s’est façonné le World Wide Web que nous connaissons aujourd’hui et ce qui se passe lorsque les utilisateurs cliquent sur des liens sur une page Web .
«Je pense que l’information devenant de plus en plus invisible et immatérielle, nous oublions l’énorme infrastructure qui la soutient», s’est exprimé Bradford.
Tim Berners-Lee a déclaré: “la question que l’on me pose le plus souvent est ce qui se passe réellement lorsque vous cliquez sur un lien. C’est quelque chose que nous faisons tous chaque jour et très rares sont ceux qui pensent à que ce qui se passe en arrière-plan».
La nouvelle galerie du Science Museum a bénéficié du soutien de plusieurs mécènes: la loterie nationale britannique (Heritage Lottery fund), British Telecom, Google, et comme évoqué auparavant la Fondation Bloomberg Philanthropies.
Le coup de pouce marketing de la Reine
A l’occasion de cette exposition, la Reine Elizabeth II, 88 ans, a fait son entrée dans le monde des réseaux sociaux en envoyant vendredi son premier message à partir du compte Twitter de la Couronne.
«C’est un plaisir d’ouvrir l’exposition sur l’ère de l’information aujourd’hui à @sciencemuseum. J’espère que cette visite sera appréciée», a déclaré la reine signant son message Elizabeth R (Regina).
On ne pouvait rêver lancement marketing mondial plus efficace !
SOURCES: Science Museum London
Auteur: Aurélie Weigel
Date de première publication: 01/11/2014
Photos: Science Museum, Universal Design Studio
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