Le musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon rouvre ses portes avec une médiation repensée

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Temps de lecture : 7 min

Le 16 novembre 2018, le musée des beaux-Arts et d’archéologie de Besançon a rouvert ses portes, après quatre ans de travaux et 11 millions d’euros investis. Inauguré en 1970, le b timent s’était progressivement  dégradé, le parcours muséographique était devenu  obsolète et l’accueil du public n’était plus adapté. Les travaux ont eu pour objectif de repositionner la structure comme un acteur central de la vie  culturelle et éducative au niveau local et régional,  et à  renforcer sa notoriété au niveau national et  international.

Crédit photo : Yohan Zerdoun

Pour mener à  bien la transformation  du Musée des Beaux-Arts & archéologie de Besançon pas moins de 11 millions d’euros auront été nécessaires, un investissement réparti entre quatre acteurs :

. l’Etat (DRAC) : 1 672 241 ‚¬ (soit 20%)

. la Région Bourgogne-Franche-Comté :  1 672 241 ‚¬ (soit 20%)

. le département du Doubs :  1 400 000 ‚¬ (soit 17%)

. la ville de Besançon :  6 255 518 ‚¬ (soit 43%).

Le projet du cabinet Architectures A. Scaranello  est fondé sur le respect et la valorisation des  deux architectures historiques du musée :  l’ancienne halle aux grains de Pierre Marnotte  (1843) et la structure intérieure en béton brut de  Louis Miquel.  Pour retrouver le caractère propre  de chaque entité, l’architecte Adelfo Scaranello a  proposé de retirer les nombreux rajouts et scories  apportés depuis 30 ans pour gagner en surface  d’exposition.

Visite vidéo du nouveau musée (source: L’Est Républicain) :

1 500 m2 supplémentaires sont ainsi rendus accessibles au public pour la présentation  d’œuvres dans des conditions de conservation et  d’accueil modernisées.  Lors des travaux, un changement spectaculaire  a eu lieu : les plafonds ont été retravaillés pour  filtrer la lumière naturelle qui est désormais  présente dans l’ensemble des pièces du musée.  Des puits de lumière ont fait leur apparition dans  plusieurs salles d’exposition ainsi qu’au sein du  carré Besson.

. Un nouveau projet scientifique et culturel (PSC) en trois axes

Crédit Photo : Yohan Zerdoun

« Les siècles passent. La muséographie s’adapte aux temps qui changent. La fréquentation du  public pousse à  de nouvelles et légitimes exigences qui vont de pair avec celles qu’impose  la conservation des œuvres », Jean-Louis Fousseret, Maire de Besançon.

Si le musée fait peau neuve, il ne se contente pas de modifications architecturales. Il a également revu son  projet scientifique et culturel (PSC).

Le « premier musée de France » (1964) ne souhaitait pas être le musée le plus désuet et a donc b ti  son nouveau PSC autour de trois axes forts :

  • un parcours de l’archéologie régionale au XXIe  siècle généreux avec pas moins de 1 500 œuvres
    exposées au public et 40 % d’œuvres  inédites qui ne pouvaient plus être présentées  en raison de leur mauvais état de conservation.
  • un  service des publics et un service public prêt à  emprunter au marketing la méthode du storytelling,  nouvel enjeu pour les musées du XXIème   siècle. Le musée souhaite proposer une « médiation narrative » et raconter des histoires. Il compte également développer la co-construction de ses contenus, notamment les outils internet en faisant appel « aux communautés »
  • une politique  volontariste en direction des publics éloignés de  la culture et des publics en situations de handicap.  Le musée des beaux-arts et d’archéologie a  décidé de conforter et développer les actions  en direction du champ social. Des actions seront  menées afin que le musée, souvent perçu comme  le lieu de l’exclusion, soit au contraire un outil d’inclusion.

Le musée des Beaux Arts inauguré par Emmanuel Macron (France 3):

. Une médiation pour tous

Crédit vidéo : Didier Viode

Le musée s’engage à  offrir une médiation pour tous, avec dans un premier temps la mise en accessibilité du musée pour les personnes à  mobilité réduites, et une démarche d’accessibilité volontariste avec la sollicitation du label « Tourisme et Handicap ».

à€ la réouverture, l’offre de médiation pour les  publics s’appuie sur de nouveaux espaces  spécialement aménagés.

  • Le hall, libéré de ses  fonctions annexes, est un espace de transition  avec l’extérieur, une respiration avant ou  après la visite, un carrefour. Des événements,  spectacles et autres manifestations conviviales y  prendront régulièrement place. Le hall donne directement accès au vestiaire, aux sanitaires, à 
    la boutique, à  la banque d’accueil et aux ateliers  pédagogiques. Ces deux ateliers accueillent  les activités pédagogiques du musée avec les  scolaires, des temps l’animation, des ateliers de  pratique artistique pour jeunes et moins jeunes.
  • Un salon de médiation au rez-de-chaussée  permet aussi de faire une pause dans la visite  du musée. Ce lieu confortable et lumineux est l’occasion de consulter catalogues et documents,  d’expérimenter des supports tactiles et pour les  plus jeunes, de s’adonner à  des activités d’éveil. Un livret tout public avec le  plan des salles, un livret jeune public illustré par  une illustratrice et un livret pour les visiteurs en  situation de handicap sont aussi disponibles à   l’accueil du musée.
  • Enfin, une salle de conférence au premier étage  permet d’accueillir une cinquantaine de  personnes pour des interventions multiples, des  spectacles de petites formes et des projections.

. un audioguide diffusé par le wifi  

Crédit photo : Jean-Charles Sexe

Différents supports digitaux sont proposés aux visiteurs  pour mieux appréhender les problématiques  du musée et ses collections. Le musée a fait le  pari de la médiation humaine en limitant ses  outils numériques à  un compagnon de visite  et quelques bornes tactiles judicieusement  positionnées dans ses espaces.

Ce compagnon  de visite sur tablette et sur smartphone est  à  la fois un médiateur virtuel donnant accès  à  des commentaires audio et vidéo sur une  sélection d’œuvres, un support multilingue (français, mais également anglais et allemand) pour  les visiteurs non-francophones et un outil de  compensation pour les visiteurs en situation de  handicap.

Selon le choix des visiteurs, le parcours  numérique de visite express (10 oeuvres, 1 heure) ou complet (30 oeuvres) donne accès au commentaire d’une sélection de chefs d’oeuvre,  mais aussi à  des approches originales  et décalées dans le ton ou dans la forme. Ce  compagnon permet aussi d’agrandir les images des  œuvres exposées, d’accéder à  leur notice en gros  caractères, d’explorer une image à  360 °, et même de découvrir des œuvres en  audiodescription (construite avec des associations). Le compagnon de visite sera prochainement doté d’une fonction géolocalisation.

Le compagnon de visite est disponible sur une tablette Huawei louée 3 euros mais également utilisable gratuitement via le wifi sur le terminal du visiteurs (smartphones ou tablettes).

Dans les salles, le musée a installé 4 écrans numériques tactiles de 20 pouces, mais à  terme 17 seront déployés à  terme.

L’ensemble du musée est couvert par le wifi.

. Une solution innovante de gestion des contenus  

Nous avons souhaité uniformiser le back office et la gestion des contenus diffusés sur l’ensemble de nos supports, c’est à  dire le compagnon de visite, l’écran affichage dynamique d’accueil et sur les écrans dans les salles. Le musée pourra donc enrichir les contenus de ses différents terminaux.

L’appel d’offre a été remporté par la société Livdeo, qui a également été chargée de produire les contenus diffusés (commentaires audio, vidéos audiodescription, images 360 °, interactifs sur les écrans).

. Un nouvel espace dédié aux expositions temporaires

Alors que le musée ne disposait d’aucun  lieu consacré aux expositions temporaires à   l’exception du carré des dessins, le réaménagement créé une surface de 600 m2 qui leur sera  dédiée, répartie en quatre salles permettant  différentes configurations.

La programmation se fondera avant tout sur  la mise en valeur des collections, complétée par des demandes de prêts. Le  rythme de trois expositions par an permettra de présenter à  la fois des expositions de dessins,  d’archéologie, de beaux-arts et des expositions  transversales.

à€ sa réouverture, le musée accueillera deux expositions temporaires :

  • Maà®tres carrés :  Marnotte et Miquel au pied du mur, du  16 novembre 2018 €“ 14 avril 2019
  • Dessiner une Renaissance  Dessins italiens des XVe et XVIe siècles, du 16 novembre 2018 €“ 18 février 2019.

Une campagne de communication décalée

Plusieurs vitrines de la ville de Besançon ont été décorées laissant penser l’ouverture prochaine d’un kebab, d’un magasin primeurs, d’un toiletteur canin et d’un coiffeur. Cette campagne teasing a été réalisée par vingt étudiants de deuxième année en BTS design graphique du lycée Pasteur, pour annoncer la réouverture du musée des Beaux-Arts.

Le « Mustapha » de Géricault revisité pour la fausse vitrine d’un kebab
(c) www.estrepublicain.fr

Les premiers visiteurs nocturnes du nouveau musée (France 3):

. Quelques chiffres clés sur le musée :

création graphique : Thierry Saillard / musées du Centre – ville de Besançon

1 000 :  nombre d’œuvres restaurées pendant la période  de fermeture du musée.

1 500 :  nombre de m2 supplémentaires rendus au public.

11 000 000 : Onze millions d’euros, budget global de la rénovation du musée  des beaux-arts et d’archéologie de Besançon

40 :  pourcentage d’œuvres inédites présentées à  la réouverture.

3 600 :  en mètres carrés, la superficie totale du musée accessible au public.

30 :  nombre d’œuvres acquises pendant les quatre années  de fermeture du musée.

6 000 :  nombre de dessins conservés au cabinet d’art graphique du musée,  faisant de celui-ci l’un des plus importants de France.

2 000 :  surface en m2 des réserves externalisées des musées du Centre.

 

Sources :  Musée des Beaux-Arts & archéologie de Besançon,  estrepublicain.fr

Date de première publication : 28/11/2018

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