Le 21 mai 2016, le musée des Impressionismes Giverny achevait une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank afin que le tableau Parterre de Marguerites de Caillebotte s’installe en Normandie. Le CLIC France a profité de cette actualité pour interroger Frédéric Frank, Directeur Général du musée.
Pouvez-vous présenter votre parcours ?
Diplômé de Sciences Po Paris et de l’IREST, après une première carrière dans la production audiovisuelle, le spectacle vivant et le conseil en ingénierie culturelle, je prends en 2007 la direction de la Citadelle de Belfort puis en 2010 celle du Mémorial de la Marseillaise à Marseille. Après un passage par les services centraux des musées de la Ville de Marseille, je prends en janvier 2015 la direction du musée des impressionnismes Giverny.
Pouvez-vous présenter le musée des Impressionnismes ?
Le musée des impressionnismes Giverny est un établissement public de coopération culturelle (EPCC), EPIC, créé en 2009, qui accueille depuis son ouverture environ 200.000 visiteurs par an avec un budget de 4,5 millions d’euros. Il est financé par les collectivités à hauteur de 2,3 millions d’euros au premier rang desquels le Département de l’Eure, suivi de la Région Normandie, le Département de la Seine-Maritime, la Communauté d’Agglomération des Portes de l’Eure et la Ville de Vernon.
Le musée d’Orsay et la Terra Fondation for American Art sont membres fondateurs et contribuent au développement et au rayonnement du musée à travers des dépôts et des prêts.
Vous venez de mener une campagne de financement participatif pour financer une partie de l’acquisition du tableau de Caillebotte; pourquoi avoir choisi le financement participatif pour ce projet ?
Le musée des impressionnismes Giverny est un tout jeune musée qui a démarré sans collection propre – il paraissait fondamental pour l’avenir d’en constituer une et les premières années ont permis de faire entrer une centaine d’œuvres dans les collections à travers acquisitions et donations.
L’œuvre de Caillebotte, Parterre de marguerites, a constitué la première opportunité de faire entrer dans cette collection une œuvre d’un artiste au cœur du mouvement impressionniste et emblématique des thèmes abordés à Giverny. Ainsi, cette œuvre est appelée à faire figure de porte-drapeau des collections du musée.
Film de présentation de la campagne de financement participatif Caillebotte du musée des impressionnismes Giverny
Il fallait donc non seulement multiplier les canaux de financement, eu égard au prix à atteindre (360 000 €) mais également dès maintenant faire connaître cette œuvre. C’était également l’opportunité de créer une communauté et une dynamique autour d’un musée souvent mal identifié et confondu avec la Fondation Monet qui gère sous l’égide de l’Académie des Beaux-Arts la maison et les jardins de Monet.
Vous avez atteint votre objectif le 21 mai 2016 et récolté 23 000€; quel bilan tirez-vous de cette première expérience ?
L’implantation du musée sur les réseaux sociaux est récente – compte Facebook depuis 2013, compte Twitter créé en 2015 – et ces outils sont assez fondamentaux dans la stratégie d’atteinte des objectifs.
Toutefois, il est à noter que, outre ce nombre d’abonnés et de followers en plein essor, c’est la communication et notamment un passage dans un sujet du JT de 20h sur France 2 qui ont peut-être le plus fait pour la réussite du projet. Sur les réseaux sociaux, le relais effectué par les blogueurs culturels et les sites spécialisés a été non négligeable.
Le don moyen, autour de 60 €, est assez élevé et les 380 donateurs présentent des profils très variés, même si ce sont souvent des franciliens et des publics plus jeunes que nos soutiens habituels.
Quelle a été votre stratégie pour communiquer autour de cette campagne ?
Un plan de communication avait été établi avec quelques achats d’espaces ciblés et surtout une inclusion dans les éléments remis à la presse à l’occasion de l’exposition. Une stratégie de préparation et de sensibilisation par cercles concentriques successifs autour du musée avait été également dessinée. Par ailleurs, en relais, un recueil de dons plus traditionnels (urne et adresse postale) a été mis en place, qui fonctionne toujours, et permettait d’assurer le cas échéant des dons supplémentaires pour abonder le fonds et atteindre la somme visée, ce qui n’a pas été nécessaire.
Pourquoi avez vous choisi KissKissBankBank ?
Après des rencontres avec plusieurs plates-formes, KissKissBankBank nous a semblé l’opérateur le plus motivé à la réussite du projet et nous a proposé des garanties en termes d’accompagnement et une méthodologie rigoureuse.
Quelle aide avez-vous reçu de la part de KissKissBankBank ?
KissKissBankBank nous a aidé à peaufiner notre stratégie et à identifier les points clefs de la réussite. Il a également relayé auprès des médias l’information du projet.
Avez-vous un profil type de vos donateurs ?
Les données sont en cours d’analyse.
Film de présentation du musée des Impressionnismes Giverny
Comment allez-vous entretenir cette communauté de donateurs ?
L’œuvre devenant emblématique du musée, nous leur enverrons des nouvelles de ses voyages et des recherches autour d’elle. Par ailleurs, le nom des donateurs, au-delà d’un certain seuil, sera présenté en marge de son accrochage en 2017.
Avez-vous de nouveaux projets de crowdfunding ?
Pas à ce jour, car cela se fera en fonction des opportunités.
Le musée a-t-il déployé dans le musée des outils numériques durant les 12 derniers mois ?
Le lien ADSL, en fin de boucle, est très mauvais à Giverny, et ne permet pas le déploiement de projets ambitieux à ce jour. Toutefois, nous avons anticipé l’arrivée en 2017 de la fibre et du TTHD pour développer un projet de plate-forme interactive, à mi-chemin entre les FAQ et le MOOC.
Avez-vous des projets numériques ?
En 2017, si nous sommes à même de fournir le wi-fi, nous avons d’ores et déjà prévu deux applications mobiles qui permettrons de découvrir les jardins et de rayonner sur les terres des impressionnistes. Nous projetons aussi une numérisation de la collection et présentation en ligne
Comment est organisé le numérique au musée ?
Le numérique est supervisé à la fois par la responsable de la communication et par la responsable des publics. Notre chargée de communication fait à ce jour également office de CM et gère le web. Le service des publics gère les audioguides.
Propos recueillis par mail le 21/06/2016
Photos: © Musée des Impressionnismes Giverny
Date de première publication: 22/07/2016
. En 2016, le festival Normandie Impressionniste s’enrichit de nombreuses touches numériques
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