Le Muséum d’histoire naturelle de Londres accélère la numérisation de l’ensemble de sa bibliothèque de spécimens et d’objets, constituée de 80 millions de pièces au fil de ses 300 ans d’existence. L’institution, qui a démarré sa campagne de photographie et scan en 2014, compte numériser 20 millions d’objets dans les prochaines années, en s’appuyant notamment sur un dispositif spécifiquement développé par ses équipes.
Jusqu’à une époque récente, l’équipe des collections numériques du musée était obligée d’enregistrer chaque objet à la main, en “recopiant” le contenu des étiquettes manuscrites décrivant chaque objet en détail, avec ses mots clés dans son système informatique. Cette procédure a rendu le processus laborieusement lent.
Traiter 200 objets à la fois
Comme l’explique un article du magazine Wired: “la plupart des objets de la collection vieille de 300 ans du musée portent entre trois et six étiquettes manuscrites, décrivant les détails de chaque artefact. Auparavant, les scientifiques devaient retirer les épingles des spécimens et transcrire les informations en ligne à la main, une tâche qui pouvait prendre du temps et endommager les objets délicats. En 2006, le directeur de l’informatique du musée, Vince Smith a calculé qu’il faudrait environ 1 500 ans pour numériser manuellement la vaste gamme de spécimens de la collection”.
En 2014, l’équipe a donc décidé de concevoir son propre logiciel permettant le traitement de l’information en masse et de manière automatique. Le nouveau process et son logiciel fonctionne avec 6 caméras DSLR et permet de traiter jusqu’à 200 éléments à la fois, en s’appuyant sur des fonctions de reconnaissance d’objets, capable de catégoriser de manière plus automatique les objets numérisés.
“Nous avons écrit un logiciel pour aider à reconnaître chaque spécimen lorsque vous le photographiez dans un groupe” explique Vince Smith.
Ce processus révolutionnaire de numérisation et de traitement de l’information documentaire est décrit en images dans l’article du magazine Wired, publié le 18 décembre 2017.
Objectif : 20 millions de specimens numérisés
Le musée espère maintenant numériser, documenter et classer 20 millions de spécimens au cours des prochaines années. Un objectif ambitieux alors même qu’à présent, seulement 4,5% de la collection a fait l’objet d’un traitement informatique, soit 3.6 millions d’objets.
Le museum n’attend pas la fin de la campagne de numérisation en cours de sa collection pour la valoriser. Une partie des ressources est déjà disponible sur son moteur web de collection et surtout l’institution travaille avec Google depuis 2016.
Partenariat avec Google
Le 16 septembre 2016, Google et le Natural History Museum ont lancé “une nouvelle expérience en ligne qui permet de rencontrer des géants jurassiques et d’explorer des spécimens de l’une des collections d’histoire naturelle les plus importantes au monde”.
L’espace du museum sur Google Art & Culture g.co/naturalhistory invite à “découvrir la diversité et la fragilité de la nature par de nouvelles voies à travers des expériences technologiques immersives” et la reproduction de plus de 300 000 spécimens de la collection du Musée d’histoire naturelle, dont le premier fossile de T. rex jamais trouvé, des mammouths éteints et un crâne d’un narval, ou «licorne de mer», qui a inspiré les histoires de sirènes.
Avec l’aide de Street View intérieur, les visiteurs peuvent se promener dans les salles et les galeries les plus célèbres du Musée, y compris Hintze Hall, la galerie Treasures, Dinosaures et bien d’autres. Utilisant la technologie gigapixel, Google offre l’exploration numérique du plafond Hintze Hall, qui est orné de 162 panneaux complexes affichant une vaste gamme de plantes du monde entier.
L’espace propose également 11 expositions virtuelles. Une chronologie interactive raconte une histoire de découverte de l’histoire naturelle – un voyage dans le temps qui rassemble plus de 80 millions de spécimens depuis le début de la vie sur Terre, jusqu’aux dinosaures, aux oiseaux, aux insectes et aux premiers humains.
Les expériences YouTube 360 et Google Cardboard permettent une immersion dans l’incroyable hall des fossiles marins et un “face à face” avec le rhomaleosaurus – un dragon de mer découvert dans le Dorset.
Des panoramas à 360 ° et des images 3D supplémentaires ont été également utilisé pour créer une expérience éducative distincte adaptée aux enseignants et aux étudiants. Dans le cadre des Google Expeditions, un outil d’enseignement de réalité virtuelle construit avec Google Cardboard, le museum permet aux enseignants d’amener des étudiants à travers le monde lors de voyages virtuels au musée.
Sir Michael Dixon, directeur du Musée d’histoire naturelle a déclaré: “nous voulons mettre au défi le plus de gens possible de penser différemment au monde naturel, car plus que jamais, comprendre notre passé et notre présent peut nous aider à façonner l’avenir. Travailler avec Google Arts et Culture nous aide à inspirer la prochaine génération de scientifiques et également à découvrir de nouvelles perspectives scientifiques de la collection en utilisant la technologie numérique. C’est la première étape d’un nouveau grand voyage de découverte”.
Le museum recrute une “directrice de l’engagement”
Le 18 décembre 2017, le Museum d’histoire naturelle a annoncé la nomination de Clare Matterson au poste de “directrice de l’engagement”. À ce titre, elle dirigera le programme d’expositions spéciales du Musée, d’amélioration des galeries et des activités d’apprentissage et de sensibilisation, ainsi que la supervision des activités commerciales du Musée et des développements numériques destinés au public.
Sir Michael Dixon a précisé que “la nomination de Clare était une étape importante dans le développement et la transformation du Musée, au moment où l’institution porte une plus grande attention aux grands défis environnementaux et lance des changements importants de ses espaces publics“.
Clare Matterson commencera à travailler au Musée en Février 2018.
Quelques infos sur le Museum d’histoire naturelle de Londres:
. Le musée d’histoire naturelle de Londres (Natural History Museum) est l’un des trois grands musées installés le long de Exhibition Road, dans le quartier de Kensington à Londres (les deux autres étant le Science Museum et le Victoria and Albert Museum).
. Il accueille des collections de sciences de la vie et de la terre (environ 80 millions de spécimens), composé notamment des trésors rapportés de l’ex-empire colonial, et des découvertes de l’explorateur James Cook et du naturaliste Charles Darwin.
. La collection a pour origine première un legs de Sir Hans Sloane (1660-1753), médecin naturaliste anglais et le museum a ouvert ses portes en 1881
. Le musée est resté un département du British Museum jusqu’en 1963. Son nom était le British Museum (Natural History). En 1963, le musée devint indépendant avec son propre conseil d’administration.
. Plus de 5.2 millions de personnes visitent les sites de South Kensington et de Tring chaque année
. et le site Web reçoit plus de 500 000 visiteurs uniques par mois.
SOURCES: Museum d’histoire naturelle de Londres, wired.co.uk, irishnews.com,
Date de première publication: 22/01/2018
. Une nuit au musée et en 3D avec Sir David Attenborough et le National History Museum de Londres
. La carte NaturePlus du Natural History Museum prolonge la visite
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