La Bibliothèque Humaniste à Sélestat dans le Bas-Rhin a rouvert ses portes le 30 juin 2018 après 4 ans de travaux. Le musée, réaménagé entièrement par l’architecte Rudy Ricciotti et offrant une médiation numérique très enrichie, est inauguré le 13 novembre 2018.
Un réaménagement radical
La nouvelle bibliothèque humaniste se présente comme “un lieu de transmission des savoirs centré sur l’humanisme et le livre dont l’un des objectifs principaux est également la conservation de sa collection rare constituée pour l’essentiel au XVIe siècle”.
L’objectif des travaux étaient la modernisation des lieux tout en gardant l’aspect du vieux bâtiment. L’architecte Rudy Ricciotti, à l’origine du Mucem de Marseille, parle d‘un projet architectural « entre héritage et modernité ».
En complément du réaménagement du bâtiment historique, des surfaces supplémentaires ont été créées grâce à l’ajout d’une extension en grès rose et à l’aménagement des sous-sols pour les réserves.
“Nous souhaitons doubler la fréquentation qui se situait autour de 20.000 visiteurs par an avant les travaux“, explique Benjamin Fendler, son directeur.
Une muséographie audacieuse
La muséographie de l’exposition permanente a été confiée à l’atelier A Kiko. Le nouveau parcours de visite accessible à un large public est centré sur le livre. Il est incarné par Beathus Rhenanus, qui offre aux visiteurs l’occasion de découvrir une large sélection d’ouvrages et de facsimilé numériques retraçant le parcours et la pensée de l’humaniste sélestadien au XVe siècle.
Une série de dispositifs de médiation numérique dans le parcours permanent
- La découverte du trésor
Grâce à une grande table tactile le visiteur va découvrir une sélection des pièces principales du trésor. Par défaut, les ouvrages présentés dans la vitrine sont aussi présentés sur la surface de la table, la double page ouverte est identique à celle présentée dans la vitrine.
Quand un livre de la vitrine est en consultation sur la table, un projecteur éclaire le livre alors qu’un «espace personnel de consultation» se déploie sur l’écran numérique. Lors de la mise en veille, les livres présentés dans la vitrine sont affichés sur la table, ouverts à la même double page.
- L’atelier du copiste
Le dispositif permet de réaliser une expérience : écrire comme au Moyen Âge. Grâce à deux écrans tactiles le visiteur reproduit des gestes proches de ceux du copiste médiéval. Puis, les mots sont compilés dans un livre numérique pour former une œuvre réalisée par tous les visiteurs : une nouvelle copie d’une pièce maîtresse de la collection le « Livre des miracles de Sainte Foy ». Le résultat de cet atelier est présenté dans l’écran du hall.
C’est une animation générative qui prend la forme d’un livre blanc dont les pages se remplissent au fur et à mesure par les visiteurs. Ainsi le dispositif présente un objectif à court terme : réaliser une « manip » dans l’atelier du copiste et un objectif à long terme: recopier un des chefs d’œuvres de la collection en faisant appel à la « communauté » des visiteurs du musée.
- L’atelier de l’imprimeur
Sur un écran tactile, le visiteur expérimente les gestes de l’imprimeur typographe. Il compose un mot en manipulant des caractères mobiles dans une « casse », puis fait fonctionner un fac similé en 3D de la presse de Gutenberg pour in fine découvrir sa composition. Sera-t-elle lisible ? Ultime étape, le visiteur peut imprimer son mot sur un ticket et ainsi garder un souvenir personnalisé de sa visite.
- Les gravures du Münster
Rangées dans 2 caissons au centre d’une assise, quarante plaquettes en bois présente une sélection de quelques une des gravures du Münster, une sorte d’encyclopédie du XVe siècle. Le visiteur pioche une gravure et la glisse dans le logement se trouvant à proximité. La plaquette est équipée d’une borne RFID, qui lorsque qu’elle entre en contact avec le lecteur déclenche la lecture en voix off de la définition extraite du livre. Le dispositif joue sur l’effet de surprise, et le caractère étonnant de certaines descriptions farfelues.
Campagne de financement participatif
La Bibliothèque Humaniste a fait appel au public pour participer au financement de sa rénovation.
Jusqu’au 31 mai 2018, tout donateur de plus de 500 € pouvait voir son nom s’afficher sur la plaque des
principaux donateurs, à l’entrée du salon Erasme.
Comme l’expliquait la BH: “devenir mécène de la Bibliothèque Humaniste, c’est s’engager en faveur de la préservation et de la diffusion d’un patrimoine exceptionnel, qui, pour la bibliothèque de Beatus Rhenanus, est inscrit au Registre Mémoire du monde par l’UNESCO”.
La Fondation du Patrimoine, organisme national reconnu d’utilité publique, a assuré le traitement de la
collecte et reversé les fonds recueillis à la Ville de Sélestat.
Des Expositions temporaires
En parallèle du parcours permanent, le musée propose aussi des expositions temporaires. Du 15 septembre au 31 décembre 2018, la nouvelle bibliothèque humaniste présente “C’est quoi ce truc ? Voyage au cœur de la curiosité des bibliothèques”. Cette exposition présente la variété de la collection d’objets de la Bibliothèque Humaniste. Les visiteurs peuvent découvrir des œuvres remarquables de l’art rhénan, mais également d’improbables objets dont on ne connaît ni l’origine, ni la fonction!
SOURCES: site web du musée, Mosquito, France TV
Photos: Bibliothèque Humaniste
Date de première publication: 13/11/2018
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