Un musée mobile et gratuit pour le Centre Pompidou

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Temps de lecture : 4 min

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Le ministre de la Culture et de la communication, Frédéric Mitterrand, annonçait hier le lancement du premier musée français itinérant : le Centre Pompidou mobile. Conçu comme une structure ambulante par Patrick Bouchain, le musée commencera son itinérance en octobre 2011 en présentant une quinzaine de chefs d’œuvres de l’art moderne. La gratuité et mobilité de la culture est au cœur de cette initiative originale.

Un musée d’art contemporain nomade

La mobilité devient une thématique récurrente dans le monde muséal et si le public ne vient pas à la culture, la culture vient désormais à lui (article à lire). Le Centre Pompidou mobile est composé de trois modules en aluminium et acier recouverts d’une toile colorée, représentant 650 m² d’exposition.

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« Je suis persuadé que ce musée à taille humaine est à même de lever les préventions et les intimidations de ceux qui n’osent pas franchir les portes des temples de la culture », a déclaré Frédéric Mitterrand, lors de la présentation du projet au ministère.

La première exposition imaginée par le Centre Pompidou est consacrée au thème de ” la couleur” et rassemblera des oeuvres majeures de Fernand Léger, George Braque, Henri Matisse, Pablo Picasso, Alexander Calder ainsi qu’une installation contemporaine d’Olafur Eliasson. L’entrée sera gratuite et des médiateurs et comédiens commenteront les oeuvres au public.

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Question budget …

Le coût de la conception et de la construction du Centre Pompidou mobile se monte à 2,5 millions d’euros, financé par le ministère de la Culture, le Conseil de la création artistique (récemment disparu) et le mécénat. Chaque étape représente des frais de 400.000 euros, pris en charge pour moitié (200.000 euros) par les collectivités locales partenaires. Le projet est financé jusqu’en 2013.
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Interview du Ministre de la Culture et de la Communication

Où s’installera le Centre Pompidou mobile (CPm) pour sa première halte ?
A Chaumont, en octobre 2011. Puis il visitera trois villes par an. Chaque année, il y aura un thème. Cette année, ce sera «La couleur» avec des œuvres de Braque, Fernand Léger, Picasso… Le nombre d’œuvres présentées n’est pas considérable, entre quinze et vingt, mais chaque fois il s’agira d’œuvres d’une qualité exceptionnelle.
Comment sont choisies les villes ?
La force du désir nous sert de critère de sélection. Il faut que quand le CPm quitte la ville, les pratiques culturelles locales ne retombent pas dans la torpeur. Le Plan Musées que j’ai mis en place l’an dernier permet d’accompagner des municipalités dans leurs efforts de rénovation des musées qui y sont implantés.
Y a-t-il beaucoup de candidatures ?
La réponse des villes est plus qu’enthousiaste et nous sommes d’ores et déjà confrontés à un succès d’appel. On en est presque à se dire qu’il ne faut pas trop le faire savoir parce que tout le monde veut y être. lll

Le grand public est parfois réticent à se confronter à l’art moderne…
Dans l’approche de l’art, il faut recréer la surprise, l’extraordinaire, l’événement, l’amusement, la fantaisie. Il faut réinstaller tout ça. Au bout du bout du bout, le contact avec la beauté restera un contact intimidant, dans la pratique intime. On peut voir une œuvre et s’en souvenir toute sa vie. Mais pour aller jusqu’à elle, il y a un chemin mystérieux où s’installent des habitudes, des fatigues, des réticences… Avec la structure nomade, on aura sans doute la possibilité de surmonter toutes ces réticences.

Un musée mobile serait moins intimidant qu’un musée traditionnel ?
Certaines personnes ont intériorisé le fait que s’ils n’avaient pas accès aux œuvres, c’est qu’elles n’étaient pas pour eux. Quand on leur dit que c’est pour eux, ils viennent avec enthousiasme. La muséophobie n’est pas un mal incurable.

Et quel est le remède ?
Les médiateurs ont un rôle primordial. On ne dit pas au visiteur : « On vous apporte des chefs-d’œuvre, admirez tranquillement et silence dans les rangs. » Au contraire, il faut permettre à chacun, dans l’intimité de sa réflexion, de s’approprier les œuvres. Il faut faire ça sans arrogance, sans contrainte morale.

N’avez-vous pas peur du syndrome soucoupe volante et que le public ne s’approprie pas cette structure ?
La dernière soucoupe volante qui est venue sur Terre nous a laissé E.T., qui est devenu un personnage très populaire. Quelquefois, l’arrivée d’E.T. permet aussi de rendre les familles plus heureuses.

Interview : Source 20minutes

Après Chaumont en Haute-Marne d’octobre à décembre 2011, le Centre Pompidou mobile visitera Cambrai (Nord) puis Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) en 2012. De prochaines étapes sont prévues à Bordeaux et au Havre. Une initiative originale qui défend la célèbre “démocratisation culturelle”.

Vidéo sur Youtube
Photos : © Construire, Maquette du Centre Pompidou mobile, par Patrick Bouchain et Loïc Julienne et AFP.

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Un commentaire

  1. Pingback: Le Centre pompidou mobile s’installe à Chaumont en Haute Marne pour sa première étape

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