Art-thérapie: le musée du Louvre et le GHU Paris nouent un partenariat de médiation culturelle

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Au terme de sa 4ème semaine de l’accessibilité (28 janvier – 5 février 2020), clôturée par Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, le musée du Louvre a signé un partenariat  avec le Groupement Hospitalier Universitaire Paris psychiatrie & neurosciences pour développer des activités art-thérapie. 

Ce partenariat, signé le 5 février 2020, vient encadrer et renforcer des collaborations expérimentales qui ont fait leurs preuves impliquant des personnes suivies soit en consultation soit en hospitalisation.

Un premier volet, « L’art en partage », prévoit des interventions en milieu hospitalier de professionnels du service Education, démocratisation et accessibilité du Louvre autour des collections du musée, permettant une première sensibilisation avant des visites guidées in situ, volet « Face aux œuvres », conviant patients et équipes soignantes.

Comme l’explique le musée du Louvre dans un communiqué: “en créant de nouveaux espaces de stimulation sensorielle, d’expression et de communication à travers la médiation culturelle, en transformant la relation soignant-soigné également, ce partenariat s’inscrit dans la lutte contre la forte stigmatisation et le risque d’isolement et de retrait social qui touchent les individus vivant avec des troubles psychiques”.

“Cette démarche s’appuie sur des expérimentations existantes depuis plusieurs années notamment au sein du pôle 16ème arrondissement, et rendues possibles par la loi du 11 février 2005, dite de l’égalité des chances. En définissant la notion de handicap et en inventoriant une série de mesures propres à « inclure » tout individu dans la cité, la loi crée des dispositifs en particulier dans le domaine culturel visant à « rendre accessibles les œuvres capitales de l’humanité » selon les termes de Malraux. C’est tout l’enjeu de la Mission Démocratisation culturelle & action territoriale du Louvre avec laquelle collabore le GHU, en particulier les professionnels formés en tant que « relais du Louvre” explique le GHU sur son site web.

Formations croisées 

La convention de partenariat entérine également un dispositif de formations croisées qui se déploient en plusieurs temps.

D’une part une sensibilisation aux troubles psychiques, et plus précisément aux impacts cognitifs ou relationnels qu’ils peuvent engendrer, assurée par les hospitaliers du GHU Paris à l’attention des personnels du musée du Louvre.

De son côté, le Louvre associera les soignants volontaires à un programme de formation à l’animation et à l’organisation d’un projet artistique et culturel. A l’issue de ces formations, les professionnels seront à-même d’accompagner des groupes de patients de manière autonome à travers les collections du musée.

C’est la première fois que le Louvre, très investi dans les politiques d’accessibilité, s’engage dans une collaboration hospitalière spécifique bénéficiant aux personnes atteintes de troubles psychiques.

Pour le GHU Paris, ce partenariat d’exception avec le plus grand acteur culturel français s’inscrit dans la continuité de la politique déjà mise en œuvre (activités d’art-thérapie et de médiation artistique ; résidences d’artistes éphémères ; musée labellisé Musée de France situé au sein du site Sainte-Anne…). Le Pôle 16ème arrondissement, les unités mères ou parents-bébés du Nord et du Sud, le site d’Avron ont déjà pu profiter de ces rencontres avec le musée national Eugène-Delacroix, rattaché au musée du Louvre. En 2020, s’y ajouteront le centre médico-psychologique Sampaix et le pôle Précarité.

Une expérience menée au musée Delacroix depuis 2018

Grâce à la loi du 11 février 2005, dite de l’égalité des chances, une série de mesures a été votée qui vise à inclure tout individu dans la cité. Des dispositifs ont été créés en particulier dans le domaine culturel visant à « rendre accessible les œuvres capitales de l’humanité » selon les termes de Malraux.

C’est dans ce cadre que le GHT Paris a formalisé un partenariat construit et pérenne avec le Musée Delacroix.

Grâce à un travail associant accompagnateurs hospitaliers et référents du musée, alliant sensibilisation, initiation et formation, plusieurs espaces de rencontres seront proposés: visites-conférences, visites-ateliers, visites autonomes, exposition délocalisée, mallette sensorielle, reproductions d’œuvres…

Cette collaboration unique implique le musée Delacroix, les équipes du secteur G28 adultes (Avron) et les unités mères-bébés du GHT Paris.

En 2018, trois visites ont été organisées :

. 23 Octobre 2018: première visite maman/bébé (appropriation du lieu).

Visite d’une heure pour les mamans, leur bébé et les soignants.

. 6 novembre 2018 : découverte multi sensorielle du tableau de l’éducation de la vierge.

Cette deuxième rencontre a attisé la curiosité des visiteurs et développé leur capacité d’imagination.
Michel Lo Monaco, animateur de la Mission Démocratisation culturelle et action territoriale du Musée du Louvre, a fait découvrir une œuvre sans la montrer. Il a utilisé les sons, les goûts, les odeurs pour rendre vie à l’œuvre. Chacun a imaginé leur œuvre en fonction de ce qu’il ressent, avant de découvrir le tableau original.

. 18 décembre 2018 : échanges et appropriation autour d’une œuvre par les mamans et leur bébé.

Cette démarche reposait sur un travail préliminaire d’appropriation réciproque entre les correspondants du Louvre et les équipes hospitalières. Il s’agissait de se familiariser avec un environnement nouveau et souvent méconnu ou inconnu pour les publics accueillis et de sensibiliser les professionnels concernés à la médiation artistique.

Pour aller plus loin : rendez-vous les 26 mars à l’auditorium de l’hôtel de Ville  pour le colloque « Santé mentale & discriminations » 

A propos du GHU Paris psychiatrie & neurosciences :

Le 1er janvier 2019, les hôpitaux Maison Blanche, Perray Vaucluse, et Sainte-Anne se sont unis pour devenir le Groupe Hospitalier Universitaire (GHU) Paris psychiatrie & neurosciences. Après avoir élaboré un projet médico-soignant, repensé l’organisation territoriale des soins parisiens avec 170 lieux de prise en charge répartis dans la capitale, unifié leur gouvernance, il s’agit de permettre à ces trois établissements de devenir le 1er acteur hospitalier parisien des maladies mentales et du système nerveux. Au total, 60 000 usagers, soit 1 parisien sur 40, sont accueillis chaque année par les 5600 professionnels de santé du GHU, qui compte 600 médecins. L’alliance des neurosciences et de la psychiatrie constitue à la fois un héritage et une identité singulière de ce nouvel hôpital, reconnus par les acteurs du territoire tels que la Ville de Paris. La dimension universitaire du « GHU » rend possible des interactions permanentes entre pratique clinique, formation, enseignement et recherche. En savoir plus 

A propos des activités “accessibilité” du musée du Louvre : 

Être accessible aux visiteurs en situation de handicap constitue depuis de longues années une des priorités du musée du Louvre, malgré les contraintes liées à l’architecture historique du Palais. Cette action s’inscrit dans les missions de service public du musée qui participe, sous le pilotage du ministère de la Culture, à la mission RECA (« Réunion des établissements culturels pour l’accessibilité »).

Le musée cherche à répondre aux attentes de chacun en termes de confort, d’accueil et de services : pour les personnes en situation de handicap comme pour les personnes les plus fragiles ou tout simplement celles qui sont peu familières du monde des musées et de l’art en général. Le musée noue ainsi depuis plusieurs années différents partenariats avec des services hospitaliers dans le cadre de son programme « Le Louvre à l’hôpital », mené en collaboration avec l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris. En savoir plus

SOURCE: musée du Louvre (CP)

PHOTOS: GHU

Date de première publication: 10/02/2020

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