Le 22 novembre, le ministère de la Culture et de la Communication a mis en ligne un nouveau site consacré au Phare de Cordouan (Gironde), monument historique dont on a célébré les 400 ans en 2011.
Plus de 700 ressources
Ce nouveau site, produit par le Ministère de la Culture, propose notamment une visite virtuelle du phare de Cordouan, situé à l’embouchure de l’estuaire de la Gironde, un chef-d’œuvre de notre patrimoine architectural et technique, en activité depuis quatre siècle, et dont on a fête cette année le 150e anniversaire de son classement au titre des monuments historiques. La visite virtuelle offre une exploration étage par étage, des sept niveaux du phare au moyen de panoramiques 360°.
Le site “phare de Cordouan” présente pour la première fois l’intégralité des connaissances acquises sur l’architecture et l’histoire du phare ainsi que sur les innovations techniques dont il a été l’occasion. Plus de 700 ressources (archives, iconographies, cartes, plans, photographies, restitutions originales, entretiens filmés, etc) réunies auprès de plus de 60 institutions et collectionneurs, illustrent la vie du monument dans toutes ses dimensions (constructions et restaurations, éclairages, gestion, gardiens, visiteurs…). Le site propose également des entretiens avec les chercheurs, une chronologie, un quiz et des ressources éducatives.
Le site offre un parcours original, conçu par une équipe de spécialistess et qui permet d’approfondir la découverte de ce patrimoine architectural et technique, en abordant successivement :
– L’île de Cordouan
– Le monument de la Renaissance
– Le phare des Lumières
– Le laboratoire de Fresnel
– Un phare parmi d’autre
– Le roi des phares
27 ans de travaux.
A l’embouchure de l’estuaire de la Gironde, le phare de Cordouan a été érigé 1584 à 1611, sous les règnes de Henri III et Henri IV. C’est le plus ancien phare de France et le premier à être classé monument historique, en 1862, en même temps que la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Les progrès techniques dans la signalisation maritime ont peu à peu entraîné la disparition des derniers gardiens de phares. Mais c’est aussi, pour des monuments comme Cordouan, le début d’une nouvelle histoire où la dimension esthétique et patrimoniale de l’édifice occupe désormais la première place. Une campagne d’inventaire et de protection des phares, lancée en 2000 et menée en collaboration avec le ministère de l’Ecologie, du développement durable et de l’Energie a conduit, en juin 2012 au classement de 34 phares ou anciens phares et à une quarantaine d’inscriptions sur tout le littoral. Les phares ouvert au public accueillent chaque année près de 600 000 visiteurs.
Coopération 3D avec Dassault Systèmes
Le site “phare de Cordouan”, diffusé au sein du portail Culture.fr s’inscrit dans l’offre de ressources numériques mise en place dans le cadre des politiques de numérisation et d’innovation technologique menées par le ministère de la culture et de la Communication. Il s’inscrit également dans la collection des commémorations nationales éditée par le département de la recherche, de l’enseignement supérieur et de la technologie (DREST) du secrétariat général du ministère de la culture et de la communication. Le site a été réalisé par l’agence La Forme / Makhéia. L’expérience immersive 3D a été produite par Dassault Systèmes dans le cadre d’un mécénat de compétence.
Dans un entretien au site culture.fr, Karine Guilbert a expliqué l’implication de la société dassault dans ce projet. En voici quelques extraits.
Pourquoi ce projet multimédia sur le phare de Cordouan vous a-t-il intéressé ?
Karine Guilbert : Depuis 1981, la vocation de Dassault Systèmes est de fournir à divers secteurs industriels (automobile, aéronautique, biens de consommation, etc.) des logiciels de modélisation, de simulation et d’expérience 3D permettant de concevoir tous types de produits, de tester leur faisabilité, leur ergonomie, de prévoir leur cycle de vie. Ces mondes virtuels 3D, antichambres du réel, sont au cœur de l’innovation industrielle. C’est pour étendre les usages de ces technologies de pointe qu’a été créé le programme “Passion for Innovation”, dont l’ambition est de mettre ces plateformes logiciels et le savoir-faire des équipes de Dassault Systèmes au service de la recherche, de l’éducation et de la culture dans le monde entier. C’est ainsi que sont nés des projets liés au patrimoine architectural comme :Khéops Renaissance, Giza 3D, Paris 3D, ou des projets liés à la préservation et à la transmission du patrimoine industriel. En tant qu’entreprise technologique française nous portons une attention particulière au patrimoine français. Le projet Phare de Cordouan est le premier projet que nous avons initié avec le ministère de la Culture et de la Communication sur ce thème. Reconstituer en 3D, dans sa version d’origine, le premier phare classé monument historique il y a plus de 150 ans était un défi symbolique que nous avons souhaité relever à travers ce projet.
Vous avez réalisé une application en 3D pour le site web. En quoi est-elle innovante ?
K.G. : L’expérience 3D interactive que Dassault Systèmes a réalisé pour le site du ministère de la Culture et de la Communication permet non seulement de voir le phare à différentes époques, mais aussi de le visiter de façon interactive en agissant sur les différents éléments qui peuvent modifier son aspect et son éclairage, par exemple de jour ou de nuit, en cas de tempête etc.
Quelles expériences interactives va pouvoir vivre l’internaute ?
K.G. : Grâce à cette application interactive disponible gratuitement sur internet dès le 22 novembre 2012 sur le sitewww.cordouan.culture.fr, le grand public peut se promener librement dans le passé, en temps réel, et explorer les différentes facettes du phare et de son environnement. Des modules pédagogiques sous forme de visites guidées offrent aux visiteurs la possibilité d’apprendre l’histoire et le fonctionnement de ce monument, avant de prendre la main et de le visiter librement en détail. Ainsi l’internaute pourra choisir de visiter le phare à différentes époques, soit en 1611, 1727, 1790, 1823 ou 2012, de jour ou de nuit, à marée basse ou haute ou pendant une tempête, et ainsi observer les différents systèmes d’éclairage qui se sont succédés au fil du temps.
Avez vous développé un nouveau logiciel ou vous êtes vous appuyé sur des technologies existantes ?
K.G. : Nous nous sommes appuyés sur les technologies 3DVIA de Dassault Systèmes qui permettent de créer des expériences 3D riches disponibles sur de multi-supports. L’expérience sur internet n’est en effet qu’une des nombreuses façons de découvrir cette expérience.
Quelles autres utilisations peut on faire de cette visite en 3D ?
K.G. : En dehors de la version disponible sur internet, l’expérience 3D interactive de reconstitution du phare de Cordouan peut être jouée sur différents dispositifs innovants. Par exemple si vous avez une télévision 3D, il est possible de voir cette expérience en relief. Les systèmes immersifs de réalité virtuelle permettent aussi de pénétrer dans le monde virtuel et à l’utilisateur de vivre une expérience multi-sensorielle inédite ; ce genre de dispositifs peut par exemple être mis en place dans les musées. Enfin, il existe déjà de nombreux systèmes tactiles dans les organismes culturels (musée, etc.) et cette même expérience peut être aussi diffusée sur ce type de système. Le Musée du Phare de Cordouan et des Phares et Balises est par exemple intéressé par l’installation de notre expérience 3D dans leur locaux du Verdon-sur-Mer.
Est ce la première réalisation de ce type que vous menez dans le domaine culturel ?
K.G. : Nous avons, depuis 2007 mené de nombreux projets dans le domaine culturel. L’année 2012 a été une année particulièrement faste avec, par exemple,le lancement d’une plateforme dédiée à l’histoire du plateau de Gizeh en collaboration avec le Fine Art Museum de Boston, l’inauguration d’une salle de classe du futur avec l’université d’Harvard pour enseigner grâce à la réalité virtuelle l’égyptologie, ou encore la production d’un spectacle interactif et immersif dédié à l’histoire de Paris sur le Parvis de l’Hôtel de ville à Paris qui a accueilli plus de 15 000 personnes.
Interview intégrale sur culture.fr
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