Le Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse innove en proposant au public, notamment toulousain de participer au financement de la naturalisation d’une girafe, prénommée Gaspard. Une opération de «crowdfunding», inédite dans un musée de Toulouse et dans un muséum d’histoires naturelles.
ACTUALISATION (01/12/2015)
Le 1er décembre 2015, le Muséum de Toulouse a annoncé le succès de sa première campagne de mécénat participatif pour la naturalisation de la girafe Twiga. Le Muséum de Toulouse a dépassé son objectif de collecte 16 140 euros collectés pour un objectif de 15 000 euros, soit un taux de financement de 106%. Ceci, grâce à la générosité et à l’implication de plus de 160 mécènes et une recette moyenne de 100, 87 euros.
Pour ses 150 ans en 2015, le Muséum d’Histoire Naturelle va s’offrir une nouvelle girafe. Ce mâle de près de 4 mètres de haut, prénommé Gaspard, était une des vedettes du parc animalier du Reynou, à Limoges. Après sa mort l’été dernier, le zoo souhaitait confier cette dépouille à un musée. Le Muséum de Toulouse a saisi cette opportunité, dans le cadre de son 150e anniversaire.
C’est également un clin d’œil au passé, car la girafe qui trône encore aujourd’hui dans la bibliothèque a été l’un des premiers animaux exotiques à entrer au Muséum à sa création en 1865. Originaire d’Abyssinie, ce mammifère africain était encore assez méconnu en Europe. Quand la girafe mourut en 1844, sa dépouille fut naturalisée à Toulouse pour être présentée lors de l’inauguration du Museum en 1865. Cette girafe est encore exposée à la bibliothèque du Muséum. Plus de 170 ans après, l’arrivée de Gaspard va raviver ces vieux souvenirs.
Une naturalisation par le mécénat populaire
Brian Aiello, qui avait naturalisé l’ourse Cannelle, va conduire la naturalisation de cet imposant mammifère. Les opérations de conservation ont commencé dans le laboratoire du Muséum. Les différentes phases de la naturalisation prendront plusieurs mois, pour un coût estimé à environ 25 000 €.
Pour financer l’opération le Muséum d’Histoire Naturelle a décidé d’innover. Pour la première fois dans l’histoire d’un musée toulousain, la Ville va tester un nouveau mode de financement en plein essor : le financement participatif.
Après la restauration du Panthéon, de “l’atelier du peintre de Courbet”, de la victoire de Samothrace au Louvre, la naturalisation de la girafe pourrait donc se réaliser avec le soutien financier des Toulousains.
La décision a été prise lors du conseil municipal du vendredi 30 janvier, dans le cadre d’une délibération.
“Le mécénat populaire est une piste que nous voulons exploiter. Cela répond à une volonté de diversifier les ressources et de trouver de nouvelles solutions, dans un contexte financier tendu auquel n’échappent pas les musées. Mais aussi cela permet d’associer les Toulousains à la préservation du patrimoine” explique Pierre Esplugas, adjoint au maire en charge des musées.
“L’opération du Muséum aura valeur de test mais j’ai déjà d’autres idées. Nous étudions d’autres pistes de mécénat populaire, peut-être pour rénover un lieu emblématique de Toulouse”, poursuit l’élu. “On tirera les leçons de cette première expérience au Muséum. En tout état de cause le budget pour la naturalisation de cet animal existe. Si l’opération de crowdfunding réussit ces sommes seront réutilisées”.
L’opération girafe se présente donc aussi comme un test.
La plateforme non encore dévoilée
Les dons seraient acceptés à partir de 10 € et les donateurs pourront recevoir en remerciement des contreparties auxquelles le Muséum réfléchit actuellement. L’opération devrait être lancée avant l’été. Ce projet de financement participatif pourrait s’appuyer sur une plateforme internet française de mécénat participatif, non encore dévoilée.
“Nous sommes en train de peaufiner le dossier technique avec une plate-forme internet spécialisée”, précise Francis Duranthon, le directeur de l’établissement, au quotidien 20 Minutes Toulouse.
Fin 2015, le public pourra assister à l’ultime phase de la naturalisation de la girafe, dans le hall du Muséum, durant une quinzaine de jours.
SOURCES: ladepeche.fr (14/02/2015), voixdumidi.fr, 20minutes.fr
Date de première publication: 18/02/2015
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