La pandémie du coronavirus a incité les musées et les galeries à repenser la manière dont les œuvres d’art et les artistes peuvent être présentés en ligne à un public plus large. Le samedi 5 septembre 2020, le Musée d’art virtuel en ligne (VOMA) est devenu “le premier musée virtuel entièrement interactif au monde” selon les mots de son créateur. Pour son ouverture, le VOMA présente 2 expositions virtuelles thématiques, accessibles gratuitement.
D’entrée de jeu, Lee Cavaliere annonce ses ambitions: “avec VOMA, nous sommes en train de créer une institution numérique capable de présenter l’art d’une manière dont le public n’a pas eu la chance de faire l’expérience auparavant et, si nous avons de la chance, un héritage numérique qui vivra pendant des années.”
Reconstituant un bâtiment entier et ses jardins dans une modélisation 3D interactive, cette nouvelle institution propose au public du monde entier d’explorer gratuitement des expositions virtuelles imaginaires, présentant des d’œuvres classiques et contemporaines, “accrochées” dans une mise en scène originale.
VOMA existe grâce à “une équipe mondiale d’architectes, de designers CGI, des experts du jeu et des conservateurs pour créer un bâtiment numérique qui peut s’adapter à n’importe quel fuseau horaire ou emplacement géographique spécifique”. Immersif et interactif, avec le VOMA, Il sera possible d’évoluer grâce à un avatar, à l’instar d’un jeu vidéo.
Chaque œuvre d’art, affichée en haute résolution, est présentée avec une gamme d’informations et de références connexes “pour vraiment enrichir la compréhension du visiteur de l’œuvre d’art particulière et de son histoire”.
Caractéristique du projet, le VOMA ne se visite pas en ligne mais après le téléchargement gratuit d’un logiciel sur l’ordinateur, PC ou mac, de l’utilisateur.
Deux premières expositions virtuelles
En forme de clin d’œil a notre époque, cette exposition explore la nature du rapprochement. Elle examine “la rencontre des esprits et des personnes à travers l’histoire de l’art, permettant à différentes visions du monde, positions personnelles et politiques de se faire face et d’entrer en conversation”. L’exposition rassemble des œuvres du monde entier et se penche sur des actes de rencontre, de réunion, de rapprochement.
En 1937, le gouvernement nazi allemand a organisé une exposition à Munich intitulée «Entatrtete Kunst», ou art dégénéré. Les œuvres d’art qui n’étaient pas purement figuratives ou décoratives étaient considérées par les nazis comme une menace pour les valeurs traditionalistes allemandes, pour l’avenir du pays et le mode de vie de ses habitants. Le pouvoir hitlérien a organisé cette exposition pour dénoncer publiquement les œuvres d’artistes tels que Matisse, Dix et Beckmann, qui sont devenus plus tard “certains des artistes les plus fascinants et les plus influents du siècle dernier”.
Certaines des œuvres phares de ces artistes sont rassemblées dans cette exposition inaugurale du VOMA. Cette galerie est là pour “regarder de manière transparente les moments les plus difficiles de l’histoire, où l’art et sa destruction ont été utilisés comme moyen d’oppression ou de soumission, et les moyens par lesquels ces moments ont été ou non surmontés”. Les citations sur les murs sont tirées du catalogue original de l’exposition «Entartete Kunst» et sont recréées ici pour “souligner à quel point nous avons et n’avons pas progressé, depuis ce moment sombre de notre histoire récente”.
Artistes: Otto Dix, Max Beckmann, George Grosz, Henri Matisse, André Derain.
. Exposition “Sculptures on the Pavillon”
A VENIR: exposition monographique consacrée à Phoebe Boswell
La première exposition personnelle de VOMA présentera “le travail unique et brillant de l’artiste kényane-britannique Phoebe Boswell”. Travaillant à travers le dessin, l’animation, le cinéma, le son, la performance et l’interactivité, Boswell explore les histoires personnelles, les lieux et le sans-lieu. Elle crée des installations en couches et profondément immersives pour célébrer la nuance et la complexité des communautés, des voix, des cœurs et des histoires qui, comme la sienne, “sont souvent marginalisées, simplifiées, passifiées, homogénéisées ou mises de côté en tant qu ‘«autres»”.
Dans le cadre du programme Digital Firsts Commission de VOMA, Phoebe créera une œuvre unique répondant à l’espace, avec un paysage sonore créé par l’auteur-compositeur-interprète écossais-nigérian Bumi Thomas.
Financement participatif
Le projet a fait l’objet d’une campagne de crowdfunding sur la plateforme Kicktarter. En 3 mois, 232 contributeurs se sont engagés à 9 165 £ pour aider à concrétiser le projet.
Avec leur projet, les créateurs du VOMA souhaitent aborder (et résoudre?) non seulement les problèmes de fréquentation des musées avec des mesures de distanciation sociale en place, mais également des questions plus complexes concernant l’accès (encore trop limité) aux grandes institutions culturelles.
Comme l’explique son créateur, Lee Cavaliere: “VOMA est plus qu’une simple salle de visionnage en ligne ou la numérisation de quelque chose qui existe dans le monde physique. Nous travaillons sur une fusion magnifique d’un commissariat original et réfléchi, d’une architecture visionnaire, d’interactivité et de communauté mondiale. Nous sommes en train de créer une institution numérique capable de présenter l’art d’une manière dont le public n’a pas eu la chance de faire l’expérience auparavant et, si nous avons de la chance, un héritage numérique qui vivra pendant des années.”
Par sa philosophie, le VOMA se rapproche beaucoup de la plateforme française Universal Museum of Art. Espérons que le français, qui a été pionnier, conserve son avance.
Site Web du VOMA
VOMA est sur instagram, twitter, facebook et youtube.
SOURCES: voma.space, hypebeast.com,
PHOTOS: voma.space
Date de première publication; 07/09/2020
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