Dans les Yvelines et à  Neuch tel, de nouveaux musées se visitent sur ordonnance

Temps de lecture : 4 min

Inventée au Québec en 2018 par le musée des beaux-arts de Montréal, le dispositif de « prescription muséale » est désormais proposé par plusieurs musées à  travers le monde et se développe rapidement notamment en Belgique, en Suisse et en France. En ce début d’année 2025, de nouveaux musées des Yvelines et de Neuchatel, en Suisse, ont adopté cette démarche innovante qui associe art et mieux être.

• Un nouveau musée des Yvelines rejoint le dispositif « prescription muséale » du programme SolYmusées

Comme dix-sept autres établissements culturels des Yvelines, le musée Grataloup à  Chevreuse, a rejoint, au début de l’année 2025, la dimension « prescription muséale » du dispositif SolYmusées.

Porté par le Département des Yvelines depuis décembre 2024, sous l’impulsion de Joséphine Kollmannsberger, vice-présidente déléguée à  la culture et au tourisme, le programme SolYmusées entend « rendre la culture accessible à  tous, quelles que soient les limitations physiques, mentales ou sociales des visiteurs, et intégrer la culture comme levier de mieux-être ».

Ce programme clé-en-main comprend 3 volets  :

. l’accompagnement des musées et centres d’art yvelinois dans la mise en accessibilité et l’animation de leurs équipements ( €œPromotion 2024-2025 €) ;

. la mise en place des prescriptions muséales ( €œMusée sur ordonnance €) ;

. et l’organisation d’une semaine du handicap.

Pour atteindre ces objectifs d’accessibilité et d’inclusion, des prescriptions muséales peuvent être établies par un soignant, pour favoriser la santé mentale et physique de son patient.

Cette culture sur ordonnance donne accès gratuitement au bénéficiaire et à  un accompagnateur, ces entrées étant prises en charge par le Département.

« La prescription muséale peut être utilisée comme un outil de médecine douce dans les cas de pathologies liées au stress, pathologies entraà®nant des troubles de la personnalité, recherche d’alternatives à  la douleur », détaille le Département sur son site internet.

Dans une démarche d’accompagnement social, une prescription muséale peut également être « délivrée pour des personnes en situation de précarité sociale, susceptibles de tirer bénéfice d’un temps de pause, d’évasion ou de recentrage ».

« Le programme impulse un changement profond en matière d’inclusion culturelle et d’innovation en établissant une véritable politique globale pour accueillir des publics vulnérables », explique au journal l’Echo Républicain Milena Cheynet de Beaupré, présidente des Amis du musée Grataloup. « Pour l’instant, nous n’avons pas encore accueilli de personnes venant sur ordonnance. Mais pour nous, cette distinction reflète son engagement continu à  rendre l’art contemporain accessible à  tous les publics, tout en offrant une expérience enrichissante et pédagogique. En tant que partenaire du programme, le musée renforcera ses initiatives pour accueillir des publics variés dans un cadre adapté et inspirant ».

Les soignants souhaitant devenir prescripteurs doivent faire une demande par mail à  developpementculturel@yvelines.fr.

• A Neuch tel, les médecins pourront prescrire des visites au musée à  leurs patients

Le 5 février 2025, le canton et les communes de Neuch tel ont annoncé leur association pour améliorer la santé des habitants. Les 2 partenaires ont signé un accord qui durera cinq ans et qui prévoit notamment que la Ville de Neuch tel propose désormais des ordonnances muséales.

Concrètement, les médecins vont pouvoir prescrire des visites au musée à  leurs patients. Les visites peuvent être effectuées au Musée d’ethnographie de Neuch tel, au Musée d’Art et d’Histoire, au Musée d’histoire naturelle et au Jardin botanique.  

« Actuellement, la prévention est un parent pauvre du système de santé. On est convaincu qu’investir aujourd’hui dans la promotion, c’est améliorer le bien-être des habitants et contribuer à  la maà®trise des coà»ts », a déclaré Frédéric Mairy, conseiller d’Etat en charge de la santé.