Avec son collègue Loïc Petitgirard, maître de conférences en histoire des sciences et des techniques, l’enseignant a voulu “réactiver cette tradition oubliée à travers un Mooc” (Massive online open course) qui repose sur “deux paris : utiliser les objets, et mêler l’histoire et la gestion”.
Intitulé «La Fabrique de l’innovation», le cours, qui démarre le lundi 9 janvier 2017, se propose de comprendre, grâce à l’histoire, comme naissent des innovations.
Les porteurs du projet l’expliquent de cette manière: “Comment se fabrique concrètement l’innovation, et en particulier l’innovation de rupture ? Ce Mooc mobilise des objets des collections du Musée des arts et métiers pour faire comprendre les processus de l’innovation.
Le Mooc croise une perspective gestionnaire et une perspective historique. Il s’intéresse, d’une part, à des « objets patrimoniaux », qui n’existent plus aujourd’hui, comme la machine à vapeur, l’avion de Clément Ader ou le Fardier de Cugnot. D’autre part, il s’attache à des « objets lignées », comme le micro-ordinateur, ou des services numériques (inspirés par le Minitel), qui existent encore mais dont la préhistoire, souvent oubliée ou méconnue, a beaucoup à nous apprendre. Les objets du passé portent la mémoire de leur invention, ils permettent de retracer précisément les processus de conception en les resituant dans leur contexte politique, social, technologique et managérial.
Avec ce Mooc,
- vous comprendrez les conditions du passage de l’invention à l‘innovation,
- vous comprendrez les processus de conception dans leurs dimensions d’organisation (comment collaborer pour innover ?), de raisonnement créatifs (comment s’engendrent les idées nouvelles ?) et d’analyse de la valeur (comment donner de la valeur ?),
- vous développerez une capacité d’analyse et de critique des situations d’innovation.
Les objets du musée des arts et métiers nous parlent ! Tirons les leçons du temps long pour apprendre à innover aujourd’hui”
Présentation vidéo du MOOC:
FUN MOOC : Fabriquer l’innovation par fr-universite-numerique
Comment et pour qui ?
Ce Mooc est organisé en 4 modules sur une durée de 4 semaines. Chaque module se compose de 5/6 séquences vidéos, de 10 minutes chacune en moyenne, suivies d’une ou deux questions qui permettent aux apprenants de faire le point sur leurs acquis. Les inscrits auront accès à tous les contenus (vidéos, documents et quiz) dès l’ouverture du Mooc et conserveront l’accès après sa fermeture. Pour chaque séquence, des discussions sont ouvertes sur le forum. Les retours hebdomadaires aux principales questions posées sur les forums se feront en direct par Hangout.
Ce Mooc s’adresse à tous ceux qui sont désireux de s’acculturer à l’innovation, qui s’intéressent au management de l’innovation et à l’histoire de l’innovation. Il intéressera tout autant des managers en entreprise, des cadres de collectivités territoriales, des étudiants, des élèves, des entrepreneurs, des membres de communautés d’innovation, des ingénieurs, des innovateurs sociaux, des designers, etc.
Drones et animations numériques
Pour raconter cette histoire des inventions et de l’innovation, les enseignants ont été filmés dans le musée des arts et métiers. Un travail et les nouvelles technologies permettent aussi de faire fonctionner virtuellement des engins comme la machine à vapeur, alors que les maquettes ne bougent plus. Les réalisateurs du Mooc ont même utilisé des drones pour survoler les salles du musée installé dans un ancien prieuré.
Le résultat est bluffant. Le MOOC devient un vaste panorama de l’histoire de l’innovation à la fois instructif et ludique.
Un outil pour rapprocher le Cnam et son musée
Au-delà du Mooc, les 2 enseignants espèrent contribuer à “resserrer les liens entre le Conservatoire et le musée des arts et métiers”.
Comme l’explique Loïc Petitgirard: “Depuis une dizaine d’années, la volonté d’un rapprochement se fait entendre dans les discours, mais se traduit peu dans les faits. Certains enseignants jouent à l’occasion le rôle de commissaires d’exposition quand la thématique abordée croise leur domaine de recherche, tandis que quelques autres emmènent au musée leurs élèves ou auditeurs – nom donné aux salariés en formation continue qui suivent les cours du soir au Cnam. Le Mooc est la preuve visible de tout ce qu’il est possible de faire au sein du musée“.
Depuis cinq ans, l’enseignant a pris l’habitude de dispenser une partie de ses cours au milieu du pendule de Foucault et de l’aéroplane de Blériot. Et ce, aussi bien face à des élèves ingénieurs que des apprentis ou des stagiaires en formation continue. Aujourd’hui, il souhaite systématiser ces parcours physiques au sein du musée, et pourquoi pas proposer aux entreprises des sessions de quelques heures ou une journée pour sensibiliser les salariés à la problématique de l’innovation, que celle-ci soit technique, managériale ou organisationnelle.
Les Internautes ont quatre semaines pour découvrir le fonctionnement de l’Obéissante, sorte d’autobus à vapeur, ou redécouvrir le minitel et les premiers ordinateurs. Ils seront notamment guidés par le professeur de Harvard et théoricien de l’innovation, Clayton Christensen.
Gilles Garel table sur 5.000 inscriptions.
Le MOOC est diffusé sur la plateforme FUN-MOOC, lancée par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en octobre 2013, qui vise à fédérer les projets des universités et écoles françaises pour leur donner une visibilité internationale.
Fin des inscriptions: 02/02/2017
Fin des cours: 04/02/2017
Page facebook du mooc Page twitter du mooc @InnovaFab
SOURCES: Cnam, le Monde
Date de première publication: 09/01/2017
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