Après une épée pour la British Library, les internautes vont pouvoir se pencher sur d’autres mystérieuses inscriptions pour aider une institution patrimoniale. En effet, la Tate a lancé annoTate, un site internet à destination des volontaires et dédié à la retranscription des notes, lettres et journaux des artistes du XXème et XXIème siècles.
La Tate Gallery de Londres a décidé à son tour de faire appel aux internautes afin de l’aider à déchiffrer des calepins de dessins et journaux intimes ayant appartenu à de grands artistes et conservés dans les fonds du musée. En effet, en plus de créer des œuvres d’art, nombre de peintres dédiaient une part de leur temps à l’écriture, en tenant cahiers, correspondances ou notes personnelles. D’autres laissèrent à leur descendance des carnets de croquis emplis d’annotations et de descriptions, témoignages précieux sur la conception créatrice et les diverses sources d’inspiration. Francis Bacon, Ian Breakwell ou Jacob Epstein figurent parmi la liste de ces grands noms qui laissèrent nombre d’écrits derrière eux.
Le musée londonien peut se vanter de posséder les plus importantes archives au monde en matière d’art britannique. Des documents qui ont été récemment numérisées pour que le plus grand nombre puisse y accéder. Or la plupart des textes, écrits sans véritable soin ni attention, sont aujourd’hui illisibles: écrits rapidement, sur du papier de mauvaise qualité, raturé, déchiré…
La Tate s’est donc associée avec Zooniverse (portail de science qui propose aux internautes de traiter bénévolement des bases de données scientifique pour chercher des exoplanètes, classer les galaxy, répertorier les cratères lunaires…) pour lancer le 1er septembre 2015 un site – AnnoTate – livrant les versions numérisées des manuscrits en haute définition.
Un premier corpus de 17 000 documents est mis à la disposition du public. Chaque visiteur est ainsi libre de déchiffrer le document qu’il souhaite depuis son foyer, et de proposer sa transcription à la Tate Modern. Une transcription peut s’effectuer sans aucune identification de l’internaute et concerner une ligne comme une page entière grâce à un système de balise. La page numérisée est manipulable: zoom, rotation…
L’opération est un succès : durant les neuf jours suivant le lancement de la plateforme par le musée anglais, 10 500 visiteurs uniques furent enregistrés.
Les premiers visiteurs ont déclaré avoir apprécié la “flexibilité du site internet, qui permet de ne retranscrire qu’une ligne ou deux si je manque de temps. Il y a aussi une grande sensation de satisfaction quand on revient sur une ligne et qu’on voit soudainement les mots illisibles prendre leur sens. C’est très gratifiant et ça rend la contribution à AnnoTate très addictif.”
SOURCES: Tate, AnnoTate, Exponaute
Date de première publication: 12/10/2015
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