Culturespaces continuera d’exploiter les Carrières des lumières aux Baux-de-Provence

Partager :
Temps de lecture : 4 min

Le mardi 24 octobre 2023, le Conseil d’État a annulé une décision de mettre fin à la délégation de service public de l’entreprise Culturespaces pour l’exploitation des “Carrières des Lumières, aux Baux  de Provence. Un an plus tôt, le 28 novembre 2022, la cour administrative d’appel de Marseille avait mis un terme à la convention de délégation de service public conclue en 2010 entre la mairie de la commune et la société. Culturespaces va donc pouvoir poursuivre l’exploitation du spectacle immersif jusqu’à la fin du contrat en cours, en 2027. Même si une autre procédure judiciaire au civil fait actuellement l’objet d’un appel

Expérience “Van Gogh” aux Carrières des Lumières (c) Eric Spiller

Cet arrêt de la Cour d’Appel est “pour nous une grande joie et un grand soulagement», cela signifie que «le contrat peut aller jusqu’à son terme” en 2027, a réagi auprès de l’AFP Étienne Devic, directeur des Carrières des lumières pour Culturespaces.

“Je suis excessivement soulagée de cette décision sage et juste” a indiqué à l’AFP Anne Poniatowski, maire des Baux-de-Provence, village du massif des Alpilles. “Non seulement on va pouvoir avancer plus sereinement sur la commune des Baux-de-Provence mais aussi sur tout le territoire des Alpilles qui bénéficie des retombées économiques générées par les Carrières des lumières”. 

  • Contestation de la délégation de service public

La cour administrative d’appel de Marseille avait été saisie par la société Cathédrale d’Images qui, avant d’en être évincée, avait aménagé et exploité pendant 35 ans les spectacles de vidéo mapping dans les anciennes carrières de calcaire.

Inspiré par le tournage dans ce lieu unique du Testament d’Orphée par Jean Cocteau, Albert Plécy avait ainsi imaginé la première expérience mondiale de vidéo projection artistique, ouverte au public en 1975.

Cathédrale d’Images, Baux de Provence. Photo d’archive. Wikimedia Commons

Cathédrale d’Images contestait l’attribution de la gestion du site à Culturespaces, estimant que cette société avait à l’époque obtenu le marché public aux Baux-de-Provence grâce à “des avantages anticoncurrentiels”.

  • Demande de résiliation du contrat avant le 1er novembre 2023
Le 28 novembre 2022, la cour administrative d’appel de Marseille avait mis un terme à la convention de délégation de service public conclue en 2010 entre la mairie des Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône) et la société Culturespaces pour l’exploitation des Carrières des lumières.

La décision demandait que le contrat soit résilié le 1er novembre 2023 afin que la commune ait le temps de trouver un nouveau prestataire pour le site, dont elle est propriétaire. 

Par son arrêt du 24 octobre 2023, le juge administratif a décidé d’annuler l’arrêt du 28 novembre 2022 de la cour administrative d’appel de Marseille et de rejeter la requête présentée par la société Cathédrale d’Images devant cette instance.

Le Conseil d’État estime que la société Cathédrale d’Images n’a pas apporté la justification qu’elle avait été “lésée dans ses intérêts de façon suffisamment directe et certaine par la poursuite de l’exécution de la convention de service public conclue le 23 avril 2010. La demande qu’elle a présentée devant le tribunal administratif de Marseille n’est ainsi pas recevable et sa requête d’appel doit, par suite, être rejetée”.

A la demande du Conseil d’Etat, Cathédrale d’Images devra en outre verser 3 000 euros à la société Culturespaces et une somme équivalente à la commune des Baux-de-Provence.

Il est intéressant de noter que le rapporteur public avait conclu lors de l’audition du 17 octobre 2023 que “la motivation, retenue par la Cour administrative d’appel de Marseille le 28 novembre2022, n’encourait pas la censure du Conseil d’État“. Autrement dit, Culturespaces devait rendre les clés des carrières le 1er novembre 2023. Les juges n’ont finalement pas suivi ces conclusions. Des points de vues divergents qui prouvent la complexité de la procédure.

Dans l’autre volet commercial de cette bataille judiciaire qui dure depuis plus de dix ans, Culturespaces a été condamnée en février 2023 pour “recel de favoritisme” dans l’obtention du marché des Carrières des lumières par la 11e chambre correctionnelle de Paris. L’entreprise a fait appel de cette décision.

  • Exploitation par Culturespaces jusqu’en 2027 

Suite à cette décision du Conseil d’Etat, qui ne peut pas faire l’objet d’un recours, Culturespaces va pouvoir poursuivre l’exploitation du spectacle immersif des Carrières des Lumières jusqu’à la fin du contrat en cours, en 2027.

“Un an avant la fin de la délégation de service public, on relancera un appel d’offres comme il se doit pour la suite”, a précisé la maire des Baux de Provence.

Les Carrières des Lumières sont essentielles pour Culturespaces car la marque “Lumières”, le succès d’audience du premier lieu et l’expertise technologique qui y a été développée ont été la base du développement des activités immersives de la société, en France et dans le Monde.

La société exploite ou licencie actuellement sa marque dans 8 villes, dans lesquelles des espaces ont été progressivement ouverts : Baux de Provence, Paris, Bordeaux, Jegu, New York, Amsterdam, Séoul et Dortmund. Des projets de nouveaux espaces “des Lumières” sont en cours de développement à Hambourg (“Port des Lumières”, ouverture au printemps 2024) et sur d’autres continents.

En 2022, Culturespaces a été vendue par Engie à deux fonds hexagonaux, IDI et Chevrillon. Bruno Monnier, fondateur de la société, en est resté actionnaire (10%) et dirigeant. 

SOURCES: Conseil d’Etat, presse, Culturespaces

PHOTOS: Culturespaces

PHOTO du carrousel: expérience Klimt aux Carrières des Lumières

Date de première publication: 25/10/2023

Culturespaces est membre du CLIC

banner clic avril 2024

Laisser un commentaire