Des copies 3D des marbres du Parthénon, “sculptées” par un robot, bientôt exposées à Londres

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L’Institut d’archéologie numérique, basé à Oxford, a créé une copie 3D de certains éléments des marbres du Parthénon conservées au British Museum de Londres, qui seront exposées plus tard dans la capitale britannique. Depuis juin 2022, un robot conçu par l’Institut, qui peut créer des reproductions fidèles d’objets historiques à grande échelle, a commencé à “sculpter” une copie détaillée de l’un des marbres du Parthénon du BM, dans un atelier à Carrare, en Italie. Un projet de plus mené par l’institution de recherche dans le cadre de sa bataille sur la restitution des œuvres par les grands musées du monde.

Selon le New York Times. qui révèle l’information dans un article du 8 juillet 2022, la première pièce créée est une tête de cheval grandeur nature. Une seconde œuvre, un panneau sculpté, a également été reproduite par le même robot qui permet de créer des doubles en 3D, en grande dimension.

Roger Michel, directeur exécutif de l’ida (The Institute for Digital Archaeology), a déclaré que les deux modèles seront achevés d’ici la fin juillet 2022 et exposés dans un lieu de Londres, non révélé.

 

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  • Remplacer les originaux restitués par des copies ? 

Ce nouveau projet innovant de l’Institut soulève à nouveau la question du rôle des répliques dans la problématique de la restitution. Ces doubles numériques pourraient-ils remplacer un jour l’objet réel dans les collections des musées ? 

“Des copies comme celle-ci permettront au British Museum de remplir, voire d’élargir considérablement, sa mission éducative, tout en promouvant la gestion éthique d’objets patrimoniaux importants”, indique le site Web de l’Institut.

Roger Michel a également déclaré au New York Times : “Notre seul but est d’encourager le rapatriement des marbres [du Parthénon]. Lorsque deux personnes veulent le même gâteau, préparer un deuxième gâteau identique est une solution évidente”.

  • 2ème initiative autour du Parthénon conservé par le British Museum

Avec cette reproduction 3D, l’Institut entame à nouveau un bras de fer avec le British Museum, autour des frises du Parthénon qu’il conserve jalousement.

En mars 2022, l’équipe ont souhaité numériser une partie des marbres du Parthénon exposée au British Museum, mais les responsables de l’institution ont refusé la demande officielle. Roger Michel avait alors déclaré qu’il avait l’intention de déclencher une injonction contre le musée, et l’équipe a quand même scanné une partie des œuvres du musée à l’aide d’un outil de scan miniaturisé et donc discret, un “iPad sous stéroïdes, équipé de capteurs Lidar très sophistiqués qui facilitent la création d’œuvres 3D”. (ARTICLE CLIC: Des «archéologues numériques» ont scanné officieusement les marbres d’Elgin au British Museum)

Le musée de Londres avait ensuite publié une déclaration disant que : “le British Museum était profondément préoccupé d’entendre des suggestions selon lesquelles une numérisation non autorisée avait eu lieu dans nos galeries. Toute activité de ce type constituerait une violation de nos réglementations relatives aux visiteurs. Nous recevons régulièrement des demandes de numérisation de la collection d’un large éventail d’organisations privées… et il n’est pas possible de répondre systématiquement à toutes ces demandes”.

  • Un arc romain de Palmyre reproduit en taille réelle

Ce n’est pas la première tentative par l’Institut de reproduction 3D en temps réel d’un objet monumental. 

En 2016, l’Institut d’archéologie numérique avait présenté une réplique 3D grandeur nature d’un arc romain de Palmyre vieux de 2 000 ans à Trafalgar Square à Londres et à Times Square à New York pour marquer la Semaine du patrimoine mondial. (ARTICLE CLIC: Détruite par Daech, l’arche de Palmyre sera bientôt reconstruite en 3D taille réelle et exposée à Londres et NY)

Simulation de l’installation de l’Arche 3D sur la place Trafalgar (IDA)

L’institut avait déjà collaboré avec la société italienne Torart / Robotor pour cette reconstitution 3D.

“Torart / Robotor est notre collaborateur de longue date sur nos projets de reconstruction, y compris l’arche de Palmyra. Ils ont conçu et construit les dispositifs de sculpture robotisés”, a expliqué Roger Michel.

 

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SOURCES: The Institute for Digital Archaeology, New York Times, presse

PHOTOS: Torart/Robotor

Date de première publication: 15/07/2022

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