Cosquer Méditerranée, la réplique de la Grotte invitera le public à “plonger” dans le trésor archéologique englouti

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La Grotte Cosquer est un trésor archéologique englouti dans les calanques de Marseille, comprenant 500 œuvres d’art pariétal. Cosquer Méditerranée, restitution de la grotte originale, ouvrira en juin 2022 à Marseille au sein de la Villa Méditerranée, à quelques mètres du MUCEM.

La réplique de la Grotte Cosquer comprendra :

. une restitution de la grotte Cosquer et de ses panneaux ornés
. un centre d’interprétation sur « la préhistoire et la montée des mers »
. un espace scénographié, dédié à la plongée sous-marine
. un spectacle immersif sur la grande aventure sous-marine de la découverte de la grotte
. un film sur la découverte de la grotte
. une librairie-boutique, un espace de restauration et un amphithéâtre / des salles de conférences.

© Perspective(s) – Région Provence-Alpes-Côte d’Azur – Sources 3D MC
  • Un trésor englouti et en danger

La grotte Cosquer est une grotte paléolithique située dans la calanque de la Triperie, à Marseille, près du cap Morgiou. Elle a été fréquentée, d’après les datations des peintures, entre 27 000 et 19 000 ans avant le présent.

Il s’agit de la seule grotte ornée dont l’entrée s’ouvre sous la mer. Elle est accessible par un tunnel long de 150 mètres dont l’entrée est à 37 m sous le niveau de l’eau. Elle porte le nom d’Henri Cosquer, le plongeur qui l’a signalée en 1991. Avec trois autres cavités de ce même secteur du massif des Calanques, elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques le .

La grotte comporte plus de 200 figurations pariétales correspondant à deux périodes d’occupation. En plus des animaux terrestres habituels de l’art pariétal, on y a également trouvé, dessinés ou gravés dans la roche, des pingouins, phoques, poissons et divers signes pouvant évoquer des méduses ou des poulpes.

Afin de préserver ce site exceptionnel, mais également pour des raisons de sécurité, son accès est fermé au public. Le lieu a fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques et a été quasi entièrement numérisée à plusieurs reprises et par plusieurs technologies. Un site web archeologie.culture.fr/cosquer restitue en grande partie ce travail.

La réplique Cosquer Méditerranée permettra de montrer au public un lieu qui est inaccessible, de conserver un patrimoine archéologique voué à disparaître, mais aussi de faire prendre conscience au grand public de l’impact du phénomène de la montée des eaux.

  • Un partenariat public – privé

La grotte Cosquer est propriété de l’État, tout comme l’ensemble de la documentation, de l’infographie et des données scientifiques récoltées au cours des campagnes d’études initiées dès septembre 1991. La Villa Méditerranée est propriété de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Le groupe Kléber Rossillon, choisi à l’issue d’un appel d’offre, est en charge de la conception, de la réalisation du projet et assurera avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur son exploitation jusqu’en 2045, dans le cadre d’un contrat de Délégation de Service Public.

Deux ans et demi de travaux, menés par des entreprises spécialisées ayant notamment contribuées à la réalisation de la Grotte Chauvet 2 – Ardèche, ont permis la production de la réplique.

La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur contribue au financement à hauteur de 9 millions d’euros sur un budget total de 23 millions d’euros, ce qui fait d’elle le premier partenaire financier du projet porté par le groupe Kléber Rossillon.

 

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  • Un bâtiment spectaculaire, une localisation attractive.

À la différence des autres centres d’art rupestre (Lascaux, Chauvet), « Cosquer Méditerranée » s’installe en milieu urbain, en plein cœur de Marseille et investit un bâtiment existant : la Villa Méditerranée.

Conçue par les architectes Stefano Boeri et Ivan Di Pol, inaugurée le 7 avril 2013, la Villa Méditerranée, propriété de la Région, n’avait pas jusqu’alors trouvé sa vocation. Le bâtiment, à la silhouette atypique, est conçu comme un esquif : il comporte une avancée en porte-à faux de 40 mètres, située à 19 m au-dessous d’un bassin d’eau de mer artificiel de 2000 m2. Pour la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sa localisation est un atout : sur l’esplanade « J4 », du nom du hangar qui s’y trouvait, à l’entrée du vieux port de Marseille, au pied du Fort SaintJean, à 500 m de la Cathédrale.

La proximité avec le Mucem, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, autant physique que thématique, autour des savoirs et connaissances de la Méditerranée, renforcera le potentiel attractif de l’esplanade, fréquentée par 1,5 million de visiteurs.

Du sous-sol au 3ème étage, le bâtiment a été réinventé pour accueillir les différentes entités d’un parcours qui s’effectue totalement en intérieur et conduit les visiteurs du rez-de-chaussée, au niveau -2 jusqu’à une remontée vers la lumière, au 3ème étage, dans les espaces du porte-à faux, véritable vigie sur la baie de Marseille.

L’architecte Corinne Vezzoni orchestre ce réaménagement inédit : « La principale contrainte du bâtiment, avec son grand porte-à-faux, est une multitude de poteaux d’ancrage, entre lesquels je dois lover la réplique de la grotte, soit 60% de la totalité ».

L’objectif est de faire renaître le bâtiment, d’utiliser, d’optimiser tous les espaces disponibles avec leurs contraintes et leur potentiel. Les aménagements contribuent à plonger le visiteur dans l’univers marin, dès l’accès à la Villa Méditerranée.

© Kléber Rossillon & Région Provence-Alpes-Côte d’Azur / Sources 3D MC
  • Un parcours immersif

La Villa Méditerranée offre aux visiteurs une plongée dans la grotte Cosquer, à la manière de découvreurs, et prolonge leur expérience grâce au Centre d’interprétation archéologique, situé dans le porte-à-faux du bâtiment.

Une exposition permanente, ouverte à tous les publics, y est consacrée à la Préhistoire et à la montée du niveau des mers.

© Kléber Rossillon
L’entrée du public s’effectue par une passerelle sinueuse flottant sur des plots, au-dessus d’un bassin où est amarré une réplique du bateau, nommé Cro-Magnon, à partir duquel Henri Cosquer a réalisé ses plongées.

“C’est en déambulant sur cet ouvrage que le visiteur commencera son exploration maritime. Ce parcours sur l’eau sera un premier clin d’œil au cabotage le long des calanques pour accéder à la grotte sous-marine de Cosquer” explique Maxime Claude, associé du cabinet Vezzoni.

Premier contact. Dans l’Atrium, au rez-de-chaussée, un espace scénographié évoque l’univers de la plongée sous-marine à Cassis, au temps de la découverte de la grotte. Les visiteurs entrent dans un « Club de plongée » où sont exposés des scaphandres des années 1980-90, des mélanges pour grande profondeur, mais aussi des objets, des affiches et de la documentation (règles de sécurité, langage des signes, cartographie des clubs de plongée…).

À la sortie du centre de plongée, la visite se poursuit par « Le France », bar connu des plongeurs locaux, reconstitué comme il l’était dans les années 1980. Il ne reste qu’à emprunter une rue pavée de Cassis pour regagner l’Atrium et amorcer la phase sous-marine de la visite, à bord d’une cage de descente.

À la manière d’un plongeur. Pouvant accueillir 24 personnes, la cage de descente est scénographiée, des écrans simulent la descente à 37 mètres de profondeur avant d’arriver au niveau -2 dans une station sous-marine, un univers métallique façon « Vingt mille lieues sous les mers » d’où les visiteurs embarquent dans des modules d’exploration. Visite de la grotte à bord de modules d’exploration.

Les modules* sont des nacelles électrifiées au fonctionnement silencieux, d’une capacité de 6 personnes. Elles effectuent les 220 mètres du parcours dans une semi-obscurité, à la vitesse de 0,377 km/h, en 35 minutes.

Dotés de casques audio synchronisés, les visiteurs découvrent progressivement les panneaux ornés qui s’éclairent à leur approche. Le circuit permet de voir toutes les entités d’art pariétal et d’en comprendre l’intérêt. Tout concourt à rendre l’illusion d’être dans la vraie grotte y compris par la présence de plans d’eau.

Huit minutes pour revivre l’aventure Cosquer. Complétant la visite de la grotte, le public assiste à une projection dans l’amphithéâtre Jean Courtin situé au niveau R-2. Le film de l’aventure Cosquer raconte en huit minutes la découverte de la grotte et les recherches qui ont suivi, sous la conduite de la DRAC-Provence-Alpes-Côte d’Azur.

La remontée à la lumière s’effectue par un escalier… pour aboutir au 3ème étage, dans le porte-à-faux où sont distribués les espaces du Centre d’interprétation archéologique.

Les espaces du Centre d’interprétation archéologique s’articulent autour de deux grandes thématiques : la Préhistoire et l’art pariétal, la montée des eaux et le réchauffement climatique. Des personnes ressources, notamment des historiens et des climatologues, accompagnent la conception et la scénarisation des parcours. Collections historiques, fac-similés, outils numériques, animaux naturalisés sont autant de vecteurs de médiation proposés pour poursuivre l’exploration de la grotte Cosquer.

© Kléber Rossillon & Région Provence-Alpes-Côte d’Azur / Sources 3D MC
  • Le bestiaire grandeur nature

Les espèces animales représentées sur les parois de la grotte se côtoient dans les espaces du Centre d’interprétation.

Treize pièces à l’échelle 1, ont été réalisées par trois entreprises. La société OPHYS (à Prayssac, dans le Lot-et-Garonne) fabrique le bouquetin, le grand cerf, le chamois, l’antilope saïga, le mégacéros, le bison des steppes et le lion des cavernes; l’Atelier Adess (en Aveyron) réalise le cheval de Przewalski, le phoque moine de Méditerranée et l’aurochs et Pierre-Yves Renkin, sculpteur animalier, est en charge des trois pingouins.

Certains animaux sont taxidermisés, notamment le chamois et le cerf, mais pour l’essentiel il s’agit d’espèces disparues ou protégées, pour lesquelles on utilise des fourrures d’autres animaux et des fourrures synthétiques. La restitution du bestiaire de Cosquer n’a pas seulement un objectif naturaliste : le public est invité à faire le lien avec l’art pariétal, à imaginer ce qui présidait au travail des artistes du paléolithique.

  • Objectif: 500 000 visiteurs

« Cosquer Méditerranée » est conçu pour absorber une fréquentation importante, de 500 000 visiteurs par an, sans doute plus l’année de l’ouverture.

Le site s’adresse à tous les publics : des férus de Préhistoire aux aventuriers passionnés de plongée sous-marine, des spécialistes aux simples curieux, aux touristes de passage et bien sûr au public scolaire qui sera accueilli tout au long de l’année, avec des tarifs privilégiés.

L’offre pédagogique privilégiera la participation active des élèves, dans le cadre d’ateliers pédagogiques adaptés aux cycles scolaires et traitant de la Préhistoire à travers l’art pariétal, l’archéologie sous-marine, la relation entre l’homme et la mer… Elle sera notamment mise à l’honneur dans le cadre d’un partenariat avec la Fédération française d’études et de sports sous-marins. Pour les lycéens, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur proposera la carte Pass Jeunes pour l’accès à l’équipement.

  • Un lieu de ressources scientifiques 

« Cosquer Méditerranée » a vocation à devenir un lieu de référence pour le monde scientifique et de diffusion et de vulgarisation des connaissances pour tous les publics.

Les champs d’exploration sont multiples, tant sur la grotte Cosquer, dont l’étude est toujours en cours, que sur la Préhistoire, l’archéologie, l’art pariétal, mais aussi l’environnement et le monde de la plongée sous-marine. Le Centre d’interprétation se fera l’écho de ces thématiques lors de cycles de conférences, de projections, en participant aux événements nationaux en lien avec l’archéologie, le patrimoine et la science.

Enfin, le site internet www.grotte-cosquer.com offrira des ressources numériques pour préparer la visite, proposera des ressources pédagogiques et des liens vers l’actualité de la recherche.

  • La visite en chiffres 

1700 m2 : surface de restitution de la grotte Cosquer au niveau R-2
44 : nombre de modules d’exploration de la restitution
6 : nombre personnes par module
0,377 km/h : vitesse des modules
48 secondes : intervalle entre chaque départ de module
220 mètres : longueur du circuit de visite dans la grotte
35 minutes : durée du parcours
404 : nombre de places dans l’amphithéâtre Jean Courtin
1 325 m2 : surface de la zone d’exposition permanente au R+3
13 : nombre d’animaux naturalisés

  • Le calendrier

Décembre 2016 Le projet Cosquer est initié par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Septembre 2019 Le groupe Kléber Rossillon emporte l’appel d’offre
Juin 2020 La Région remet les clefs de la Villa Méditerranée à Kléber Rossillon
Septembre 2020 Début du chantier
Juin 2022 Ouverture au public.

TARIFS Individuels Adultes : 16 € Enfants de 10-17 ans : 10 € Enfants de 6-9 ans : 5 € Groupes Adultes : 14 € Scolaires : 5 €

Dossier de presse du projet

www.grotte-cosquer.com/

www.facebook.com/grottecosquer  twitter.com/grotte_cosquer  www.instagram.com/cosquermediterranee

SOURCE: Kleber Rossillon

PHOTOS: Kleber Rossillon

Date de première publication: 08/02/2022

Kleber Rossillon est membre du Clic France

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