Une étude inédite co-financée par Art Fund et le Psychiatry Research Trust fournit la preuve scientifique la plus convaincante à ce jour selon laquelle la visualisation d’œuvres d’art présente des avantages immédiats et mesurables pour notre santé et notre bien-être. Réalisée par le King’s College de Londres, la recherche a mesuré les réponses physiologiques des participants face à des oeuvres de Manet, Van Gogh et Gauguin, dans les salles de la Courtauld Gallery de Londres.
Le Dr Tony Woods, chercheur au Kings College de Londres (Institute of Psychiatry, Psychology and Neuroscience), a déclaré : « La recherche montre clairement les propriétés anti-stress de la visualisation d’œuvres d’art originales et leur capacité à nous exciter, à nous engager et à nous stimuler simultanément. D’un point de vue scientifique, le résultat le plus prometteur est que l’art a un impact positif simultané sur trois systèmes corporels différents : les systèmes immunitaire, endocrinien et autonome. C’est une découverte unique qui nous a véritablement surpris. »
Ces résultats, révélés le 28 octobre 2025, offrent aux musées et aux institutions culturelles de nouveaux arguments fondés sur des preuves pour défendre leur rôle dans la santé et le bien-être publics.
- 50 volontaires âgés de 18 à 40 ans face aux chefs d’oeuvres de la Courtauld Gallery de Londres
L’étude a porté sur 50 volontaires âgés de 18 à 40 ans, qui ont admiré des œuvres originales à la Courtauld Gallery de Londres. Elle a comparé leurs réactions à celles d’un groupe témoin observant des reproductions des mêmes tableaux dans un environnement autre qu’une galerie.
Les œuvres d’art étudiées comprennent Jane Avril à l’entrée du Moulin Rouge (vers 1892) d’Henri de Toulouse-Lautrec, Un bar aux Folies-Bergère (1882) et Les bords de Seine à Argenteuil (1874) d’Édouard Manet, Autoportrait à l’oreille bandée (1889) de Vincent van Gogh et Te Rerioa (Le Songe) (1897) de Paul Gauguin.
Elle s’est déroulée entre juillet et septembre 2025. La variabilité de la fréquence cardiaque et la température cutanée des participants ont été surveillées à l’aide de montres numériques de pointe afin de mesurer leur niveau d’intérêt et d’éveil. Leurs taux de cytokines et de cortisol ont également été mesurés grâce à des échantillons de salive, fournissant ainsi une indication claire de leur niveau de stress.
Le Dr Tony Woods a précisé : « Le résultat le plus excitant est que l’art a un impact positif sur trois systèmes corporels différents en même temps : les systèmes immunitaire, endocrinien et autonome – simultanément, un phénomène jamais observé auparavant ».
Les personnes admirant des œuvres originales présentaient des caractéristiques physiologiques indiquant que l’art stimule les émotions tout en régulant le stress.
- Réduction du stress de 22 %
Les participants ayant contemplé des œuvres originales ont constaté une réduction de 22 % de leur taux de cortisol (l’hormone clé du stress), contre seulement 8 % pour ceux qui ont observé des reproductions.
Les niveaux de deux marqueurs clés de l’inflammation dans l’organisme, L-6 et TNF-α, étaient environ 30 % inférieurs chez les personnes qui ont visité la galerie, tandis qu’aucun changement n’a été observé dans le groupe placé face aux reproductions.
Les hormones du stress et les marqueurs inflammatoires comme le cortisol, l’IL-6 et le TNF-alpha sont liés à un large éventail de problèmes de santé, allant des maladies cardiaques et du diabète à l’anxiété et à la dépression.
Le fait que la visualisation d’œuvres d’art originales ait réduit ces marqueurs suggère que « l’observation d’une oeuvre d’art a un potentiel effet calmant sur les réponses inflammatoires de l’organisme et peut donc jouer un rôle réel dans la protection du corps et de l’esprit. »
- L’excitation s’est accrue
Les participants ont également manifesté des signes physiologiques d’excitation lors de la contemplation d’œuvres d’art.
Parmi ceux-ci, on a observé une baisse de température de 0,74 °C et une plus grande variabilité du rythme cardiaque. La fréquence cardiaque globale était plus élevée, témoignant d’une excitation émotionnelle.
Le Dr Woods a décrit cela comme « un véritable exercice culturel pour le corps », ajoutant : « En résumé, notre étude unique et originale apporte des preuves convaincantes que la contemplation d’œuvres d’art dans une galerie est bénéfique et contribue à approfondir notre compréhension de ses bienfaits fondamentaux. En substance, l’art ne se contente pas de nous émouvoir, il apaise aussi le corps. »
L’étude a révélé que ni les traits de personnalité ni l’intelligence émotionnelle n’influençaient les réactions. Cela suggère que « les bienfaits pour la santé sont universels ».
Ces résultats suggèrent que l’art peut simultanément stimuler, détendre profondément et réduire le stress lorsqu’il est exposé dans une galerie – ce qui, selon les experts, constitue un véritable « entraînement culturel pour le corps ».
Des études antérieures avaient établi un lien entre la fréquentation régulière de galeries d’art et le bien-être à long terme. La nouvelle étude du King’s College de Londres a permis de saisir en temps réel les effets physiologiques positifs survenus lors de la contemplation d’œuvres d’art, démontrant ainsi ses avantages immédiats.
- inciter le public à aller admirer des oeuvres d’art
Art Fund, l’organisme de bienfaisance national du Royaume-Uni pour les musées et les galeries, qui a co-financé l’étude avec le Psychiatry Research Trust espère que ces résultats inciteront davantage de personnes à visiter les musées et galeries de leur quartier pour découvrir ces bienfaits avérés pour la santé.
Le National Art Pass d’Art Fund encourage le plus grand nombre possible de personnes au Royaume-Uni à découvrir les oeuvres d’art et à se fare du bien en mettant à disposition une entrée gratuite ou à prix réduit dans des centaines de musées, galeries et maisons historiques à travers le Royaume-Uni.
Jenny Waldman, directrice d’Art Fund, a déclaré : « Cette étude confirme pour la première fois ce que nous pensons depuis longtemps à Art Fund : l’art est réellement bénéfique. Le plus encourageant est que les résultats montrent que ces bienfaits sont universels et accessibles à tous. Nous encourageons chacun à prendre le temps de visiter son musée ou sa galerie d’art local et à expérimenter ces puissants effets. Avec un National Art Pass, vous pouvez accéder gratuitement ou à prix réduit à des centaines de lieux inspirants à travers le Royaume-Uni et découvrir à quel point l’art peut vous apporter du bien-être. »
L’étude représente une collaboration de co-financement réussie entre Art Fund et l’organisme de bienfaisance pour la santé mentale, le Psychiatry Research Trust.
Le président du Psychiatry Research Trust, le professeur Carmine Pariante, a ajouté : « Nous sommes ravis d’avoir collaboré aussi étroitement avec l’Art Fund. Le Trust finance la recherche et la formation en santé mentale, et ce type de recherche interdisciplinaire, pertinente à la fois pour la science et le bien-être, correspond exactement aux études nécessaires pour comprendre l’influence des arts sur le corps et l’esprit. »
Cette recherche, disponible ici , n’a pas encore fait l’objet d’une évaluation par les pairs.
www.kcl.ac.uk/news/the-positive-impact-of-art-on-the-body
SOURCES : Art Fund, Psychiatry Research Trust
PHOTO du carrousel : Art Fund
Date de première publication: 29/10/2025



















