Plusieurs fois par semaine, le site web du CLIC France publie des articles sur les innovations numériques patrimoniales en France et dans le Monde. En 2015, plus de 340 articles ont ainsi été proposés. Pour la quatrième année, à l’occasion de ses Rencontres Nationales Culture & Innovation(s), le CLIC France revient sur cette actualité, la hiérarchise et analyse les évolutions majeures et les leçons qui peuvent en être tirées. Voici le cahier des tendances pour l’année 2015.
1.Des applications mobiles guides de visite de plus en plus riches et élaborées
2.Des collections de plus en plus partagées
3.De nouveaux outils numériques au service de l’éducation et de la jeunesse
4.Des visiteurs de plus en plus acteurs
5.Des contenus virtuels inédits et exclusifs
6.Virtuelle ou augmentée : les nouvelles réalités de l’art et du patrimoine
7.De nouveaux moyens de financement
8.Les coups de cœur 2015 du CLIC France
1. Des applications mobiles / guides de visite de plus en plus riches et élaborées
La transformation des guides traditionnels de visite en applications mobiles, diffusées sur des smartphones s’est poursuivie en 2015.
Des projets très ambitieux tels que le LACMA et son application mobile offrant un accès complet et géolocalisé à 85 000 œuvres de sa collection ou les monuments et collections royales d’Espagne qui vont bientôt mettre à disposition 1 500 terminaux mobiles et 13 applications téléchargeables.
Signe que cette technologie se démocratise, des projets de dimension plus raisonnables ont été lancé en 2015 tels que Paléo muséum, la nouvelle application mobile d’aide à la visite de la galerie de paléontologie du MNHN, la nouvelle application mobile du musée des Beaux-Arts de Calais et OhAhCheck !, l’application lancée par l’Association des Villes d’Art et d’Histoire.
Ces nouvelles applications guide de visite offrent des contenus de plus en plus riches et diversifiés tels que la réalité augmentée, la vidéo et des animations interactives, inclus notamment les plans.
Les musées et monuments incorporent de plus en plus des approches éditoriales ludiques, inspirées par l’univers des jeux. Avec l’application Muséotopia, le public mène ainsi l’enquête au musée Gassendi (Dignes-les-Bains)
La géolocalisation in-door est intégrée de plus en plus dans les applications. La technologie iBeacon / ble est la plus souvent utilisée (notamment au Guggenheim de NY, à la galerie Nationale de Singapour, au Château de Chambord ou à la Villa Cavrois (CMN). Mais la technologie propre à Apple et à Google a été respectivement déployée aux Musées des Beaux Arts de San Francisco et au British Museum.
DOSSIER / 398 applications mobiles muséales et patrimoniales en France (au 20 décembre 2015)
2.Des collections de plus en plus partagées
En 2015, la mise à disposition des collections s’est poursuivie avec la diffusion de
. plus de 40 000 œuvres de la collection asiatique de la Freer and Sackler Gallery (Smithsonian),
. plus de 160 000 œuvres des musées du York
. et de plus de 21 000 images de l’Indianapolis Museum of Art.
Le MKG Hambourg a également rendu une partie de sa collection disponible en ligne pour un téléchargement gratuit et en haute définition. De son côté, Le Kunsthaus Zürich a annoncé la numérisation de sa riche collection Dada afin de la mettre en ligne dès 2016.
En mai 2015, Martijn Pronk (Rijksmuseum), a partagé pendant le séminaire Open Content du CLIC France les résultats de la politique d’ouverture du musée d’Amsterdam et annoncé que «Le Rijksstudio avait attiré quelques 15 millions de visites pour 200 000 comptes personnels créés». (Interview de Martijn Pronk)
En avril 2015, dans une interview au site du CLIC, Emmanuelle Delmas-Glass (en charge de la numérisation au Yale Center for British Art) déclare “Si les musées ne choisissent pas l’Open Content, ils deviendront invisibles et inutiles”.
La France se lance également et progressivement dans une stratégie d’ouverture de ses collections avec plus d’un millier de manuscrits médiévaux mis à disposition sur la nouvelle bibliothèque virtuelle de Clairvaux et 500 000 images d’oeuvres diffusées sur le site de la RMN-GP, Images d’Art. Signe de l’appétit du public pour les contenus français, sur le site du CLIC France, Roei Amit révèle que “Durant sa première semaine, la plateforme images d’art a attiré plus de 42 000 visiteurs”. (Interview de Roei Amit)
. En 2015, le Google Art Projet a poursuivi l’enrichissement de sa “collection” avec 10 000 œuvres Street Art, avec près de 300 modélisations d’objets en 3D et 2 000 reproductions d’oeuvres des musées d’Inde. Surtout, il signe enfin son accord de partenariat avec le British Museum, troisième musée du monde. 4 500 reproductions d’œuvres du British Museum sont intégrées sur la plateforme Google Art Project et les deux partenaires créent un site web commun dédié à l’histoire mondiale de l’art “Musées du Monde”.
. Autres modalités d’ouverture avec le Cooper Hewitt Smithsonian Design Museum qui met une API à disposition des développeurs, le Musée Guggenheim qui « donne » à Wikipedia 100 images d’œuvres pour son second Edit-a-thon et le Le Museo del Prado qui a lancé un nouveau site web personnalisé et sémantique pour « transformer complètement l’expérience numérique du musée ».
. En matière de partage et d’ouverture de collections, l’union fait la force avec l’objectif de constituer des offres et des plateformes de contenus de plus en plus larges et riches. 14 musées américains se sont réunis pour créer une base de données sur l’art américain, 12 museums américains et européens créent un groupe pour mieux préserver et diffuser leurs collections uniques et 14 bibliothèques mondiales d’art s’associent pour diffuser en ligne plus de 30 millions de documents.
3.De nouveaux outils numériques au service de l’éducation et de la jeunesse
En 2015, les développements numériques ont particulièrement mis l’accent sur l’éducation et les jeunes publics.
De nouveaux services éducatifs
. La France a été en pointe dans le secteur des cours en lignes, multimédias et gratuits. Après le succès de l’expérience Impressionniste (en 2014), la RMN-GP, le musée Picasso et le centre Pompidou se sont associés à Orange pour lancer en septembre 2015 un MOOC sur Picasso. Le même mois, le Château de Versailles toujours associé à Orange a lancé son cours en ligne sur la vie de Louis XIV. En mars 2015, la Smithsonian Institution s’est associée à la fondation EDX pour lancer ses 3 premiers MOOCs, dont l’un consacré aux comics et en février 2015, le Prado a annoncé le développement de ses activités éducatives numériques à portée mondiale avec notamment le lancement d’une chaine éducative sur iTunes et d’une série de Moocs.
. De manière plus traditionnelle les institutions ont développé et adapté leurs offres de contenus à destination de la communauté éducative. Le Mémorial d’Auschwitz propose maintenant des cours en ligne pour aider à la préparation de la visite tandis que le musée du Louvre a mis 2 000 documents à disposition des enseignants.
L’éducation joue également la carte du participatif avec l’initiative de l’entreprise Guidigo qui permet à 400 élèves de créer des parcours culturels avec 17 institutions culturelles françaises.
. En matière d’éducation numérique, l’heure est également au partenariat: en 2015, la Cité de l’espace de Toulouse a révélé un projet éducatif international avec le Houston Space Center et le Singapore Science Centre, Volkswagen et le MoMA renforcent leur coopération en matière d’éducation et de numérique et la société 3D Systems s’associe à 100 bibliothèques et musées de sciences américains pour développer les usages de l’impression 3D.
De nouveaux outils jeunesse
Sur internet ou sur les terminaux mobiles, les lieux de patrimoine enrichissent leur offre de contenus destinés aux jeunes publics.
. Le Met Museum a mis en ligne un nouveau site web jeunesse MetKids. Développé pour les 7-12 ans, #MetKids est lancé avec 40 vidéos et plus de 125 objets présentés de manière amusante et décalée, accompagnés par des idées d’activités. De son côté, le Centre Pompidou a lancé le 1er décembre 2015 « Mon Oeil », une web-série vidéo destinée aux enfants. Ce programme hebdomadaire d’une dizaine de minutes (élargi entre 20 et 25 minutes durant les vacances scolaires), conçus pour les enfants à partir de 5 ans, propose une programmation riche et diversifiée sur l’art moderne et contemporain.
. Toujours en ligne, l’Institut du monde arabe et la société PinPin Team ont lancé un jeu vidéo payant sur la Méditerranée médiévale.
. Afin de rendre les collections muséales en ligne plus attractives, les institutions cherchent de nouveaux médiateurs ou prescripteurs. Pour les ados et jeunes adultes, les rappeurs De Jay-Z, Kanye West et Drake ont exploré la collection numérique du Metropolitan Museum of Art.
. Les musées et monuments offrent également des applications mobiles spécifiques pour la cible jeunesse. La Collection Royal Trust a lancé sa première application iPad jeunesse payante, sur l’histoire royale d’Angleterre. Avec son application Quantum Arcana, le musée d’Aquitaine souhaite continuer de « s’adapter aux jeunes générations ». Avec France TV et Gédéon, le Museum d’Histoire Naturelle a également publié sa première application jeunesse consacrée à la girafe Adeline.
Signe de la priorité donnée à la jeunesse et à l’éducation dans les musées du monde, avec son agrandissement de 60%, la Tate Modern de Londres promet en juin 2016 une version réinventée du musée, avec notamment plus d’activités pour les jeunes publics.
. Information rassurante, selon Médiamétrie, « les jeunes français de 15-24 ans qui jouent aux jeux vidéo vont davantage au musée et au théâtre ».
4.Des visiteurs de plus en plus acteurs
Contribution aux contenus, immersion et implication, recommandations et prescriptions .. les visiteurs continuent de transformer leur visite en expérience active voire interactive.
Crowdsourcing et implication dans les contenus
En 2015, les musées et centres de science ont mobilisé leurs visiteurs et leurs publics pour enrichir les contenus de leur collection et parfois même de leurs expositions.
. La Tate et Zooniverse ont lancé AnnoTate, le site de crowdsourcing destiné à déchiffrer 17 000 manuscrits d’artistes britanniques et la British Library a fait appel aux internautes pour déchiffrer la mystérieuse inscription d’une épée médiévale, exposée dans son exposition “Magna Carta”. Certains des commentaires du public sont intégrés sur une page dédiée du site web de la BL.
. Casablanca annonce son souhait de se doter d’un musée virtuel basé en partie sur le crowdsourcing.
. Le Chicago History Museum a proposé sa première exposition interactive dont le thème a été choisi par le public. Le samedi 17 Octobre 2015, Chicago Authored, consacrée à la ville et ses écrivains a ouvert ses portes au public.
. Le muséum de Toulouse a également demandé à ses visiteurs et aux internautes d’imaginer ses collections de demain. Avec l’initiative « IMAGINONS LE MUSEUM DE DEMAIN – Témoignez aujourd’hui pour les générations futures », les visiteurs et les internautes sont invités à réaliser une vitrine collective d’objets qui témoignent des relations Homme-Nature-Environnement et qui fera sens pour les générations futures.
Visiteurs immergés, visiteurs impliqués
En 2015, les musées se sont mis sens dessus dessous pour mieux impliquer les visiteurs
. Le Museo Prado de Madrid a encouragé les visiteurs malvoyants à toucher 6 de ses œuvres
. et avec sa nouvelle campagne #startdrawing, le Rijksmuseum a encouragé les visiteurs à dessiner les œuvres qu’ils admirent.
Visiteurs prescripteurs
Contributeur, acteur, le visiteur devient également prescripteur en recommandant sa visite ou en la partageant.
. En 2015, le Musée d’Orsay a été sacré meilleur musée d’Europe et second musée du Monde par les utilisateurs de TripAdvisor
. et le Louvre est à nouveau le premier musée mondial sur instagram. Sur cette plateforme, six musées figurent parmi les lieux les plus géotagués de France.
5.Des contenus virtuels de plus en plus inédits et exclusifs
En matière de contenus patrimoniaux, virtualité rime de plus en plus avec inédit et exclusivité.
Des contenus numériques exclusifs
. En 2015, les musées ont proposé des oeuvres ou des expositions uniquement accessibles de manière numérique. Le Musée d’art contemporain d’Australie (Sydney) a ainsi diffusé en ligne sa première commande d’oeuvre d’art numérique tandis que le Guggenheim de New York lancait sa première exposition numérique sous la forme d’une installation hors les murs.
Les artistes suivent la même tendance. The Wrong a été la première biennale mondiale d’art numérique uniquement accessible sur le web tandis que le Deserteur se présentait comme le premier “musée éphémère d’art numérique” qui ne se visite que sur un iPad.
Des visites ou expositions virtuelles inédites ou décalées
L’expérience des visiteurs en ligne se veut également de plus en plus originale et inédite, voire décalée.
. En novembre 2015, L’Université du Texas a créé la visite virtuelle web d’un Musée Shakespeare ouvert à Londres en 1789. Ce musée virtuel est d’autant plus important qu’il s’inspire de la visite du musée par Jane Austen, en 1796 et reconstitue ce qui fut sans doute l’un des premiers musées du monde.
. De son côté, le Gardner Museum de Boston commémore les 25 ans de son cambriolage massif en créant avec Google une visite virtuelle qui permet d’imaginer la richesse ses salles avant ce hold up.
. Toujours avec Google, les châteaux de Versailles et de Vaux-le-Vicomte créent ensemble une exposition virtuelle qui célèbre le 300e anniversaire de la mort de Louis XIV tandis que le Grand Palais se dévoile sous tous ses angles eten 4 expositions virtuelles.
. En cette année de saccages du patrimoine mondial, plusieurs institutions collectent les images numériques des temples de Syrie et d’Irak pour pouvoir les remodéliser et les mettre à disposition du public de manière numérique. Dans le même esprit, un jeune développeur passionné par le patrimoine de son pays a lancé un site web composé des scans 3D de sculptures anciennes mises à mal par le temps et les guerres.
. Le virtuel se met également au service du patrimoine industriel. Saint-Gobain raconte par exemple 350 ans d’histoire dans une exposition en ligne inédite et ouverte aux contributions du public.
. La virtualité peut enfin faire sourire et être très tendances lorsqu’un musée virtuel sur Tumblr imagine une exposition des grands chefs d’œuvres de l’histoire de l’art, mais sans gluten.
6.Virtuelle ou augmentée : les nouvelles réalités de l’art et du patrimoine
Oculus, google glass, bulle d’immersion … 2015 signe incontestablement le début de la grande bataille réalité virtuelle / réalité augmentée. Le patrimoine et l’art seront aux premières loges de de cette grande révolution qui s’annonce.
L’immersion et le virtuel pour une nouvelle réalité
. Avec les lunettes Oculus Rift, un musée virtuel propose de découvrir des œuvres d’art perdues tandis qu’un artiste Iranien donne vie aux oeuvres de Magritte. Vincent Van Gogh a peint le tableau «Café Nuit» à Arles en 1888. 127 ans plus tard, la réalité virtuelle et les lunettes interactives permettent d’explorer ce tableau lors d’un voyage immersif. expérience encore plus inédite avec le Dimoda, musée de l’art numérique qui se visite en réel ou sur lunettes immersives.
. Des lunettes immersives permettent également une visite virtuelle de la cathédrale de Strasbourg et pour la première fois en France, d’un château, celui de Selles-sur-Cher.
. L’immersion et le virtuel enrichissent également la médiation des lieux de culture et de science. Ainsi, le Musée d’histoire naturelle de Londres a proposé un voyage immersif en réalité virtuelle au centre de l’océan. Durant un week-end, Samsung et le British Museum ont proposé un voyage à l’âge du bronze en réalité virtuelle.
Le patrimoine augmenté
Avec la réalité augmentée, le patrimoine et les monuments se reconstruisent et les visites se transforment en expériences vivantes et interactives.
. C’est notamment le cas avec une nouvelle génération d’applications mobiles. Elles peuvent dorénavant offrir une visite enrichie de la Villa Cavrois restaurée et du musée de l’Armée, une visite immersive de Chambord sous le règne de François 1er, ou de Fontainebleau et de son musée chinois reconstitué. Une autre application de réalité augmentée ravive les flammes du château de Nottingham, propose de (re) détruire la Bastille, raconte l’histoire de Montréal ou fait découvrir Paris au fil de la Seine via les collections des musées de la capitale.
. La réalité augmentée est également un nouvel outil de médiation muséale. Le musée d’Orsay et Orange s’associent pour faire vivre « l’atelier du peintre » de Courbet tandis qu’au Museum d’histoires naturelles de Washington, une application fait renaître les fossiles et squelettes.
. Enfin la réalité augmentée est parfaite pour marier patrimoine et tourisme. L’ascenseur de l’observatoire du nouveau World Trade Center offre ainsi une visite très augmentée de NY.
7.De nouveaux moyens de financement numérique ou du numérique
En 2015 le numérique a permis aux institutions patrimoniales de générer de nouvelles ressources tandis que de nouvelles forme de mécénat sont venues financer les développements numériques des institutions.
Forte croissance du financement populaire appliqué au patrimoine
. Aux Etats-Unis, un record, la Smithsonian Institutiona réussi à collecter 700 000 $ pour sa première campagne destinée à restaurer la combinaison de Neil Amstrong.
. En Europe, 111 111 dollars sont collectés sur Kickstarter pour financer la création du Musée d’Art Numérique de Zurich, la Royal Academy of Arts de Londres et Kickstarter reçoivent 100 000 £ pour financer une installation d’Ai Weiwei,« Loveitaly », plateforme de crowdfunding, est créée pour sauver le patrimoine italien et dans le même pays, Patrum, l’application de mécénat populaire des musées du Vatican suscite la polémique.
. En France, après les monuments, les Muséums sollicitent avec succès leurs visiteurs et amis. Le Muséum de Toulouse et le musée d’Histoire naturelle de Lille réussissent leur campagne de crowdfunding. Comme l’explique Anne Carré (du Musée d’histoire naturelle Lille) “Le financement participatif est fondé sur des valeurs partagées par le musée”. Une seconde campagne de financement participatif permet au musée Guimet d’acquérir une armure de samouraï.
En 2015, en France, 46 campagnes de crowdfunding réussies dans le secteur du patrimoine ont permis une collecte globale de 540 893€ (DOSSIER CLIC France).
De nouveaux produits dérivés et de nouvelles recettes:
Les musées imaginent également de nouvelles manières de générer des recettes commerciales:
. les clones numériques des œuvres du musée Van Gogh s’exposent et se vendent à Dubai au prix de 25 000 euros,
. le site ecommerce Etsy a créé une ligne de cadeaux pour le Musée américain d’histoire naturelle de NYC,
. le « Ticket Mécène » de Bordeaux essaime au musée des Beaux Arts de Chartres. Ce dernier dispositif, initié par le CAPC de Bordeaux en 2013 et renouvelé en 2014, propose au public de faire un don pour l’acquisition d’une œuvre lors de l’achat de son ticket d’entrée au musée.
Un Phénomène nouveau : le mécénat et crowdfunding pour financer l’innovation numérique
. Une nouvelle tendance qui voit le jour aux Etats-Unis. Hyundai et le Lacma concluent un accord de mécénat de 10 ans pour notamment soutenir l’art numérique et deux mécènes apportent 3.4 M de $ à la Bibliothèque numérique publique d’Amérique pour connecter les collections des 50 états américains.
. …mais atteint également l’Europe: la British Library reçoit 9.5 millions de £ de la Loterie Nationale pour sauver les «sons de la nation» et le mécène KPN redonne vie aux toiles de Rembrandt pour une expo du Rijksmuseum:
. et la France. La BNF bénéficie du mécénat de Dai Nippon Printing pour numériser en 3D 55 globes anciens et la Fondation du Patrimoine et Total financent la restauration numérique de 130 films Lumière présentés lors de l’exposition du Grand Palais. La nouvelle application mobile du Musée de l’Armée a quant à elle été “mécénée” par la banque CIC, tout comme les outils numériques de son exposition.
Toujours en France, Artips a financé son application en collectant 24 000 euros tandis que le crowdfunding contribuait également au financement d’un livre interactif sur l’histoire de l’imprimerie, d’une nouvelle scénographie interactive, d’une web-série artistique jeunesse, et d’une chasse au trésor sur smartphone.
Médiation, communication, fidélisation … le numérique est ainsi en passe d’impacter également le financement des institutions patrimoniales.
8.Les coups de cœur 2015 du CLIC France
En dehors de ces 7 tendances, le CLIC France a sélectionné 9 expériences particulièrement innovantes en France et dans le Monde. Ce sont ses coups de cœur pour 2015.
- Le Lam (Villeneuve d’Ascq) et son dispositif d’expo audacieux
Pour la triple audace numérique de son exposition « Là ou commence le jour »: un catalogue papier remplacé par un e-album en ligne, les cartels de salles remplacés par des tablettes, autant d’outils numériques financés par des mécènes régionaux.
- Malevitch en immersion à Monaco
Pour son exposition d’art russe consacrée « de Chagall à Malévitch », le Grimaldi Forum a proposé aux visiteurs de composer, s’immerger et partager leur accrochage numérique.
- Alice réinventée par la British Library et les étudiants
Le manuscrit original d’Alice au pays des merveilles transformé en jeu vidéo par des étudiants dans le cadre d’un concours de la British Library.
- Les vestiges détruits du Moyen Orient « reconstruits »
Des archéologues anglais prévoient d’inonder le Moyen Orient d’appareils photos numériques pour « sauver » les trésors menacés par l’Etat islamique et reconstituent une des arches de Palmyre en taille réelle pour une expo à Londres et NY.
- Strasbourg et son exposition d’outils numériques patrimoniaux
Pour le soutien apporté par la Métropole de Strasbourg aux outils numériques de médiation patrimoniaux et leur promotion dans le cadre de Monumeric, exposition complètement dédiée au numérique dans le patrimoine.
- Le projet outings autour du Monde
Avec Julien de Casabianca et son projet Outings, les peintures des musées du monde se collent sur les murs de Lens, Genève, Hong Kong, San Francisco, Hambourg, New York, Dijon, Londres, Riga….
Date de première publication: 01/02/2016
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