Avec sa nouvelle exposition “L’Abîme Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial 1707 – 1830”, le musée d’histoire de Nantes propose d’interroger ses collections sous un nouvel angle, afin de “révéler les traces invisibles au premier abord mais bien présentes, du destin de celles et ceux qui furent victimes du système colonial”. Au-delà de la vision économique et commerciale habituelle,
l’exposition lèvera le voile sur la complexité du réel d’une ville qui fut négrière et esclavagiste. De nombreux dispositifs numériques accompagnent les publics tout au long du parcours de visite.
L’exposition “L’Abîme Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial 1707 – 1830” programmée du 16 octobre 2021 au 19 juin 2022, propose de nombreux dispositifs numériques accompagnent les publics tout au long du parcours de visite
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- Timelapse d’introduction
L’exposition commence par une vidéo timelapse de Slave Voyages, site internet répertoriant l’ensemble des campagnes de traite atlantique, hébergé par l’Université d’Emory, à Atlanta, USA, et d’une introduction oralisée en français.
Cette carte animée de 6 minutes montre les campagnes de traite qui ont eu lieu de 1515 à 1866. Sont représentés selon diverses couleurs les pays qui ont participé à ce commerce d’êtres humains. Par ce dispositif, le visiteur est directement confronté à l’ampleur de la traite atlantique.
- Des cartes animées
Trois cartes animées sont ensuite présentées aux visiteurs. Elles ont été produites par Anamnesia, et permettent de comprendre les différents échanges qui se sont opérés entre les pays du monde :
. 1415 – 1498 : A la recherche d’une nouvelle route maritime vers l’Asie (1min46)
. 1523 – 1763 : Le premier empire colonial français (4min59)
. 1783 – 1784 : L’activité et la traite atlantique de Nantes (2min33).
- Mapping vidéo “Quatre Nantais”
Ce dispositif, d’une durée de près de 5 minutes, produit par Buzzing Light, permet de décrypter deux tableaux accrochés côte à côte, mais rend aussi compte du contexte esclavagiste français, et notamment à Nantes, premier port négrier.
Des éléments précis sur les tableaux sont mis en lumière, accompagnés d’une bande son en français. La traduction anglaise est présente sous les tableaux de manière synchronisée.
- Projection « mur des noms »
A côté du dispositif de mapping, un autre appelé « mur des noms » est une projection dynamique de noms de personnes mises en esclavage à Nantes aux 17e et 18e siècles.
Lorsqu’on traverse ce mur, on entend une sélection de noms. Ils ont été enregistrés par des membres d’associations nantaises qui luttent pour la mémoire de l’esclavage (Hetsika, Métisse à Nantes, Association des Antillais et Guyanais de Loire-Atlantique, Association Mémoire de l’Outre-Mer, Les Anneaux de la mémoire et Le Cercle du Marronnage).
Ce dispositif a été produit par des membres de Zadig Productions, qui faisait partie du marché scénographique remporté par Marc Vallet.
- Modélisation du navire négrier La Marie-Séraphique
Par la suite, une modélisation du navire négrier La Marie-Séraphique est présentée en français et en anglais.
Cette modélisation en vidéo (4min34) a été réalisée pour le musée d’histoire de Nantes et pour Slave Voyages, en partenariat avec un consortium d’universitaires anglais et américains.
Elle retrace les 4 campagnes de traite réalisées par La Marie-Séraphique, intégrant les aquarelles qui permettent de mieux comprendre les actes de vente et d’achats de captifs ainsi que leur transport.
- Mapping – La Marie-Séraphique
Un dispositif immersif confronte durant plus de 4 minutes le visiteur à ce que pouvait être l’entrepont d’un navire négrier, l’espace où étaient stockés les captifs.
Les images projetées au sol et sur les deux murs parallèles sont issues de deux aquarelles des collections du musée d’histoire de Nantes. Une bande-son, réalisée par Martin Gracineau, vient accompagner ce mapping, produit par Electroson, pour renforcer le sentiment d’immersion.
La Marie-Séraphique est le seul navire ayant fait l’objet de représentations (5 aquarelles au total) par un marin à bord décrivant l’exactitude des opérations de traite et notamment une vue unique qui est celle de l’entassement dans l’entrepont. Les autres dessins de l’entassement, produits à la fin du 18e siècle et au 19e
siècle, ont été réalisés par les abolitionnistes à partir de témoignages indirects.
- Scan d’objets
Un dispositif de scan d’objets, produit par Buzzing Light, est proposé au rez de chaussée de l’exposition, dans un espace dédié aux enjeux contemporains liés à l’esclavage, au racisme et à la mémoire.
Cinq objets ont été sélectionnés : un rouge à lèvre, des bijoux, du chocolat, un jean et un smartphone. Le principe : scanner un code barre présent sous l’objet via une douchette, ce qui enclenche une courte vidéo qui montre différentes données liées à l’exploitation de populations dans le monde.
- Questionnaire
Un questionnaire, dont l’interface a été réalisée par opixido, est présent dans l’espace du rez de chaussée. Il propose une cinquantaine de questions à propos de la science, de l’art, de la société et de l’histoire.
Les visiteurs peuvent répondre à 8 questions lors d’une partie, et en refaire autant qu’ils le veulent, les questions étant présentées de manière aléatoire. Il y a une version française et une version anglaise.
- Plusieurs films
Différents films sont proposés sur des écrans et à travers des interfaces conçues par mgdesign :
– « Le dessous des cartes – Les mémoires du racisme »
– Des extraits du film « Paroles d’esclavage – les derniers témoignages » de Serge Bilé et Daniel Sainte Rose-Franchine
– De nombreux films d’archives : inauguration du mémorial de l’esclavage de Nantes, des films de l’Unesco sur des chants et danses traditionnels par exemple, des films pour le jeune public sur l’esclavage contemporain, etc.
Ces films proposent également des liens vers trois associations mémorielles de Nantes (Mémoires de l’Outre-Mer, Métisse à Nantes et Les Anneaux de la Mémoire).
- Immersion sonore
Le son a une place importante dans l’exposition, une boucle a donc été créée pour que le « Mapping – Quatre Nantais », le « Mapping – La Marie-Séraphique » et le « morceau de Rameau » ne jouent pas en même temps.
- Un podcast avec Slate
À l’occasion du lancement de l’exposition le Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes s’associe au média Slate.fr pour produire et diffuser une série podcast en trois épisodes “Les mémoires vives”.
“Comment Nantes s’est-elle emparée de la question de son passé esclavagiste ? Comment la France en porte-t-elle encore les stigmates ? Que sait-on de ce qu’était la vie des personnes mises en esclavage ? »
Autant de questions auxquelles tente de répondre Les mémoires vives, un podcast en trois épisodes du musée d’histoire de Nantes, écrit par Nina Pareja et Christophe Carron, réalisé par Aurélie Rodrigues et produit par Slate.fr.
Épisode 3 – La France face à son passé esclavagiste: Faut-il déboulonner Colbert ?
- Une programmation culturelle originale
Visites guidées, séances de dédicace, concert … le musée propose une programmation culturelle originale autour de l’exposition et de ses thèmes.
. Visite guidée de 2.5 à 12 euros incluant l’entrée de l’expo (du 24/10 au 30/12/2021), visite guidée en LSF (20/11/2021), visite guidée sensorielle de 2.5 à 12 euros incluant l’entrée de l’expo (4/12/2021)
. Concert Gospel le 23 décembre 2021, à 16.30 (gratuit)
. Rencontre dédicaces, le 7 Novembre 2021, de 15h à 17h (gratuit)
À l’occasion de l’exposition L’abîme, une série d’ouvrages livrant une approche renouvelée de Nantes dans la traite atlantique est publiée. Le catalogue de l’exposition L’abîme, Nantes dans la traite atlantique et l’esclavage colonial (1707-1830), par Krystel Gualdé, commissaire de l’exposition, aux Éditions du Château des ducs de Bretagne (29.95 euros); Nantes 1716, Pauline, une esclave au couvent, dans la collection «Cette année-là», aux Éditions midi-pyrénéennes: une bande dessinée Enchaînés. Dans l’entrepont de La Marie-Séraphique, aux Éditions Petit à Petit. Rencontre en présence des auteurs, des illustrateurs et des éditeurs de Petit à Petit. Ouvrages vendus sur la boutique en ligne du Château-musée.
. Festival le mois Kréyol, 24-28 novembre 2021
Entre tradition et modernité, le Mois Kréyol, festival pluridisciplinaire des langues et des cultures créoles, est un panorama immanquable des cultures ultra-marines. En métropole, en outre-mer et à l’international, le public navigue entre lieux officiels et alternatifs à la découverte des patrimoines matériels et immatériels créoles. Cinq jours de découvertes et de partages autour de multiples aspects de la riche culture créole proposée par des artistes et les associations antillaises nantaises.
Plusieurs stages et ateliers permettront aux initiés comme aux néophytes de pratiquer le chant, la danse ou la musique. Les participants aux stages et ateliers pourront même, dans certains cas et s’ils le souhaitent, participer à ces spectacles !
Propositions du week-end : une lecture performée, un spectacle alliant danse et art lyrique, une pièce mêlant chant, danse et texte, un spectacle participatif et un conte sur la culture antillaise. En co-organisation avec le CCNN Centre National Chorégraphique de Nantes.
Du 16 au 28 novembre 2021, un film La biguine, une histoire créole, de Bertrand Dicale, (France Musique – 2021), d’une durée de 8 minutes 53, sera également diffusé en salle 12bis du musée.
L’exposition bénéficie du mécénat d’un cabinet comptable de Nantes, RSM.
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Tour de France des expositions 2021 et leurs dispositifs / contenus numériques et innovants
SOURCE: Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes
PHOTOS: musée d’histoire de Nantes
Date de première publication: 30/11/2021
Le Château des ducs de Bretagne – musée d’histoire de Nantes est membres du CLIC France
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