La rentrée 2025 marque la réouverture du Musée Zoologique, après six années d’un chantier de rénovation porté conjointement par la Ville et l’Université de Strasbourg. Depuis le 19 septembre 2025, le musée accueille ses publics dans des espaces accessibles et repensés pour répondre aux exigences d’un musée du XXIe siècle.
Situé au cœur de la ville et du campus de l’Université, le Musée Zoologique devient un lieu de médiation ouvert aux grands enjeux de société, environnementaux en particulier, et explorant l’évolution de la place des êtres humains dans le monde animal à partir de ses collections patrimoniales.
Au sein d’espaces agrandis et rénovés, le musée propose à son public un voyage au cœur de la diversité du vivant ; le circuit de visite emmène les visiteurs à la découverte de l’histoire des sciences naturelles et du fonctionnement des écosystèmes, aidé par une présence renforcée de la médiation orale et des dispositifs multimédias et interactifs. Cette offre est complétée par une politique d’expositions temporaires et une riche programmation culturelle, ainsi que par l’accès à des ateliers pédagogiques et à une librairie-boutique spécialisée.
Cette rénovation a permis de proposer :
. une entrée et une façade plus accueillantes avec de grandes portes vitrées,
. un réaménagement créant de nouveaux espaces pour les collections et les publics,
. un parcours repensé avec un fil conducteur lisible et facilitant l’expérience de visite,
. un confort de visite amélioré,
. une meilleure accessibilité au plus grand nombre,
. la mise en conformité incendie,
. des conditions de conservation des collections optimales tant dans les réserves que dans les espaces d’exposition,
. et une amélioration de la qualité énergétique du bâtiment.
- Nouveau parcours du musée
. Le parcours permanent
Le parcours permanent commence par la vision du hall de la biodiversité, situé au-dessus de l’accueil du musée, et qui présente la diversité des écozones du globe.
Il se poursuit par un ensemble de sections consacrées à la découverte du monde animal, qui insistent notamment sur l’importance des collections pour la compréhension du monde animal et la transmission des savoirs scientifiques.
L’histoire du cabinet d’histoire naturelle de Jean Hermann, à l’origine des collections du musée, sert ainsi de point de départ à un discours sur l’observation et la classification du vivant, depuis la constitution des disciplines naturalistes et la mise en place de la classification linnéenne au XVIIIe siècle jusqu’aux apports récents de la cladistique.
La classification actuelle est illustrée par la reconstitution de la galerie des oiseaux, dans laquelle 600 spécimens permettent aux publics de mettre en regard les différents ordres de la classe Aves avec les carnivores et mollusques. Les visiteurs peuvent par la suite découvrir la diversité des métazoaires, et prendre ainsi la mesure de la variété des organismes présents sur le globe.
Dans le prolongement de ce cycle, les publics sont sensibilisés à l’utilité des collections zoologiques pour la recherche et l’enseignement. Sont présentés des spécimens ayant fait l’objet d’études scientifiques récentes, ainsi que d’autres appartenant à des espèces disparues ou en voie d’extinction, soulignant l’importance des muséums comme conservatoires de données pour l’écriture d’une histoire environnementale.
Sept salles « totems » enrichissent le parcours permanent et sont consacrées à des pièces phares des collections du musée : morse et éléphant de mer, gorille, éléphant, loup, crocodile, cœlacanthe et modèles Blaschka. Ces pièces, emblématiques pour les visiteurs, permettent de faire le lien entre l’écologie des espèces et les cultures des populations humaines qui les côtoient.
Les 58 modèles d’organismes marins en verre de Léopold et Rudolf Blaschka sont présentés dans leur intégralité au sein d’un de ces espaces. Ces fragiles objets, uniques en France, constituent un tour de force technique, qui témoigne de l’interpénétration des sciences et des arts au XIXe siècle.
Enfin, des salles d’oralité, dans lesquelles peuvent se tenir des ateliers et rencontres avec les chercheurs, ponctuent les quatre espaces thématiques de visite.
. Des expositions semi-permanentes
Le musée rénové accueille également trois expositions thématiques semi-permanentes, destinées à être renouvelées par rotation et permettant de maintenir un ancrage fort avec l’évolution des connaissances et des problématiques environnementales.
Pour la réouverture, ces trois expositions thématiques sont :
. Un premier espace est consacré aux écosystèmes du Rhin supérieur, et met en valeur la diversité de la biodiversité régionale. Les publics peuvent s’immerger parmi les espèces caractéristiques du bassin rhénan et questionner, grâce à des dispositifs interactifs, le rôle des activités humaines et des aménagements du fleuve dans l’évolution de ces écosystèmes. Ils sont mis en perspective avec des documents soulignant la pluralité des enjeux — écologiques, économiques et culturels — du Rhin et l’importance de leur appropriation citoyenne.
. Un deuxième espace explore la baie de Sagami (Japon), terrain d’étude privilégié de Ludwig Döderlein (1855-1936), conservateur du musée pendant la période allemande. Pendant à l’écosystème local du Rhin supérieur, cette section permet aux publics de découvrir les biotopes de la baie — des côtes jusqu’aux fonds marins — et les espèces qui y vivent. La baie de Sagami est aujourd’hui encore un lieu de recherche océanographique, et un exemple illustrant la nécessité d’une protection concertée des milieux marins face aux changements globaux.
. Un dernier espace, « la nature au laboratoire », est consacré aux moustiques et aux abeilles. Cette partie fait le lien entre l’étude du vivant et les questionnements sanitaires et sociaux liés aux contacts accrus entre humains et faune sauvage, met en valeur la recherche contemporaine, et notamment le rôle de l’Université de Strasbourg dans l’étude des insectes et de l’immunité. Ces recherches témoignent de l’importance de rendre compte des problématiques de cohabitation avec le reste du vivant, et de faire du musée une interface entre science et société.
- Démarche participative
La rénovation du musée a fait l’objet d’un long processus d’implication des publics.
. Une première enquête a été lancée en 2022 auprès de plusieurs centaines de personnes provenant du territoire de l’Eurométropole de Strasbourg, du Bas-Rhin et du reste de la France. Cette démarche visait à connaître les attentes et représentations des publics potentiels du musée à sa réouverture, et de répondre à leurs attentes en recueillant les témoignages d’un échantillon représentatif. L’enquête a permis de réaffirmer la place du Musée Zoologique comme un lieu de sociabilité et de transmission intergénérationnelle pour les publics, mais également l’attachement de ces derniers à son identité et à son caractère patrimonial.
. Deux nouvelles phases de travail, accompagnées par des prestataires spécialisés (Mêtis et Artizest), ont permis d’inscrire le musée rénové dans une démarche participative, et d’impliquer ses publics dans la définition d’une offre culturelle accessible à toutes et tous.
Cette démarche fait écho au « Pacte pour la démocratie locale » lancé en 2020 par la municipalité, et fait l’objet d’un accompagnement par la Direction de la Participation Citoyenne. Elle répond également à la politique de sciences participatives portée par l’Université de Strasbourg.
Les groupes de travail constitués ont permis de faire émerger une méthodologie pour un investissement pérenne des publics du musée, et retenu les options du mur des idées et des rendez-vous « crash test » pour tester régulièrement les propositions conçues par les équipes. Ce fonctionnement en mode agile s’ajoute à une offre pédagogique entièrement renouvelée, et à une programmation culturelle insistant sur les opportunité d’échanges intergénérationnels.
ARTICLE CLIC: Futur Musée Zoologique de Strasbourg : la consultation des publics se poursuit
- Les collections
Les collections du Musée Zoologique offrent un panorama de la biodiversité mondiale depuis la fin du XVIIIe siècle. Le musée conserve plus de 1 200 000 spécimens sous des formes diverses : naturalisations, ensembles séchés ou préservés en alcool, préparations ostéologiques.
Ces collections se distinguent par leur exhaustivité, qui en fait un ensemble de référence tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Ainsi, ces collections comprennent plus de 10 000 mammifères et 18 000 oiseaux, 5 000 reptiles, 200 000 mollusques, 900 000 insectes et de nombreux autres invertébrés, provenant de tous les continents et les océans.
Elles renferment des spécimens particulièrement précieux, appartenant à des espèces difficilement observables, comme le cœlacanthe, ou aujourd’hui disparues, comme le thylacine et le grand pingouin. Certains constituent des types – des spécimens de référence pour la description de leur espèce – ou sont associés à des figures scientifiques importantes, comme Jean Hermann (1738-1800).
Ces collections naturalistes sont complétées par un riche fonds d’ouvrages anciens et de modèles pédagogiques qui témoignent de la diversité des supports de transmission des savoirs au cours du temps. Parmi eux, L’Histoire naturelle des oiseaux de Georges-Louis Leclerc de Buffon, et ses 1 008 planches peintes à la main, mais aussi les modèles en papier mâché du docteur Auzoux, et les pièces en verre de Léopold et Rudolf Blaschka. Ces derniers constituent un ensemble virtuose unique en France, qui est présenté dans son intégralité dans le nouveau musée.
. La place des collections dans le musée rénové
1 800 spécimens ont trouvé leur place au sein du nouveau parcours de visite. Ce nombre, important, correspond à une volonté forte de contribuer à la lisibilité du discours scientifique porté par l’établissement, tout en montrant un maximum de collections.
Parmi les pièces sélectionnées figurent des spécimens historiques et emblématiques du musée, mais aussi des espèces jamais montrées jusqu’alors, issues des réserves du musée ou naturalisées pour la réouverture. L’objectif est également de permettre leur rotation pour des questions de conservation.
L’ensemble des spécimens présentés dans le musée a fait l’objet d’une campagne de restauration de grande ampleur, afin d’accueillir les publics sous leur meilleur jour !
- Porteurs et partenaires du projet
La singularité du Musée Zoologique tient à son inscription — historique — dans un double réseau municipal et universitaire. Dans le cadre de l’Opération Campus, les équipes des Musées de la Ville de Strasbourg et du Jardin des sciences de l’Université de Strasbourg ont ainsi travaillé conjointement à la rénovation du Musée Zoologique, dont le portage opérationnel des travaux a été confié à la Direction du patrimoine immobilier de l’Université de Strasbourg.
Le montant des travaux s’élève à 17,117 millions € TTC.
. Musées de la Ville de Strasbourg
Le Musée Zoologique de Strasbourg, qui dispose de l’appellation « Musée de France », est un musée en régie directe de la Ville de Strasbourg et appartient à son réseau de musées municipaux. Il bénéficie ainsi de la richesse et de la proximité des dix autres institutions muséales portées par la Ville et de la dynamique de programmation qui en émane. Son inscription au sein de ce réseau témoigne de l’engagement historique de la municipalité en faveur de son patrimoine scientifique et naturel, renforcé par la rénovation en cours. Les équipes mutualisées du réseau — communication, éditions, documentation des collections, régie des oeuvres, département éducatif, gestion budgétaire et ressources humaines — se sont investies dans le projet de rénovation aux côtés de l’équipe du musée. La rénovation du Musée Zoologique, mené de concert avec l’Université de Strasbourg, figure parmi les projets ambitieux menés par les Musées de la Ville de Strasbourg, avec l’objectif de conforter sa place d’acteur de premier plan de la politique d’éducation environnementale de la Ville, en partenariat avec les autres services concernés de la collectivité.
. Jardin des sciences de l’Université de Strasbourg
. Partenaires institutionnels
La rénovation du musée est portée par la Ville et l’Université de Strasbourg, avec le soutien de l’État, de l’Eurométropole et de l’Union Européenne (fonds Feder). Avec le soutien du contrat triennal Strasbourg capitale Européenne
. Les mécènes
Le projet n’aurait pas pu être réalisé dans son entièreté sans la participation exceptionnelle de mécènes, dont la générosité a permis de financer la nécessaire restauration de certains spécimens exposés, et d’améliorer la qualité des vitrines d’une partie du parcours permanent, dans le but d’assurer des conditions de conservation et de présentation optimales aux collections du musée.
Strasbourg Électricité Réseaux a ainsi soutenu le délicat chantier de restauration des modèles en verre Blaschka, tandis que les groupes Mutest et Stradim ont participé à la rénovation du hall de la biodiversité du musée. Ce dernier accueille à la réouverture un squelette de baleine suspendu, dont la restauration, le montage et l’installation ont été rendus possibles par l’aide de l’entreprise Würth.
Les principaux financeurs du projet sont :
– État – Opération Campus 8 770 000 € (sur un budget total de17,122 millions € TTC)
– Ville de Strasbourg 3 490 000 €
– FEDER 1 975 000 €
– Eurométropole de Strasbourg – Opération Campus 1 500 000 €
– Fonds national d’Aménagement et de Développement du Territoire (État) 480 000 €
– Mécènes 372 000 €
– Contrat triennal, Strasbourg Capitale européenne 315 000 €
– Collectivité européenne d’Alsace via le fonds culture du triennal 100 000 €
– Fonds propres Unistra 120 000 €
– Région Grand Est 100 000 €
- Générique du projet
Maîtrise d’ouvrage : Direction du Patrimoine Immobilier, Université de Strasbourg
Maîtrise d’œuvre : Architecte : Freaks Architecture (Paris); Architecte d’exécution : Florent LUKAS (agence LFA!); Scénographe : dUCKS scéno (Paris); Bureau d’études TCE : M. H. Ingénierie (Strasbourg); Économiste : Rbeco (Schiltigheim); Acousticien : Peutz France (Paris); Concepteur lumière : ATELIER H.AUDIBERT (Paris) et Graphiste : Formaboom (Paris).
- Week-end festif de réouverture du 19 au 21 septembre 2025
À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, le Musée Zoologique accueille gratuitement les visiteurs pendant un weekend pour célébrer sa réouverture. Un musée métamorphosé accueille son public, de même que des animations dans tout le quartier.
Durant le weekend, l’équipe du musée est présente dans les espaces d’expositions pour répondre aux questions, partager son regard sur les collections, et parler du chantier de rénovation du musée.
Dans une salle, les membres du collectif bim et leurs performances animent le musée samedi et dimanche.
Le vendredi 19 septembre à 21h : spectacle Léonard de Vinci et la nature.
Programmation dans le quartier culturel du Jardin des sciences
Le 20 septembre 2025 de 10h à 18h. Le 21 septembre 2025 de 10h à 18h.
Événement totalement gratuit.
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La rénovation du Musée Zoologique s’inscrit dans une vague de rénovation à l’échelle nationale initiée par la réouverture du Muséum de Bordeaux en 2019 le Muséum d’Orléans pour la Biodiversité et l’Environnement en 2021 et le Muséum d’histoire naturelle de la Rochelle, en 2022. Des vastes chantiers en cours portent également sur le Muséum d’histoire naturelle Victor-Brun de Montauban (réouverture le 12/11/2025), le Muséum d’histoire naturelle du Havre (13/12/2025), le Museum d’Histoire Naturelle de Nice (fin décembre 2025), le muséum d’histoire naturelle de Brunoy (2026), le Musée d’histoire naturelle de Lille (2028), le musée Beauvoisine de Rouen (2028), le Muséum de Nantes (2029) et hors de France, le musée d’Histoire Naturelle et Vivarium de Tournai (fin 2025), le Museum d’histoire naturelle de Londres (2025-2031) et le Muséum de Genève (2025-2026) et le Muséum régional des Sciences naturelles de Mons (2026).
« Ces lieux partagent aujourd’hui les questionnements scientifiques, afin de donner des clés de lecture et permettre à leurs visiteurs d’effectuer des choix éclairés sur les enjeux
environnementaux et sociétaux de ce début de XXIe siècle » explique la ville et métropole de Strasbourg.
- La rénovation du Musée Zoologique de Strasbourg en chiffres
. Fermeture du Musée Zoologique : septembre 2019
. Déménagement des collections : mai à octobre 2021
. Début de chantier de rénovation : automne 2021
. Ouverture du musée : septembre 2025
. Budget total : 17,117 millions € TTC
. 1,2 millions de spécimens
. 2 000 m² d’expositions
. 800 m² d’espaces annexes : accueil, bibliothèques, ateliers pédagogiques, salle enfants, salles hors-sac, vestiaires, boutique
. 1800 m² de lieux de travail pour les équipes et étudiants : laboratoire d’archéozoologie, salles de préparation de spécimens, espaces de travail, salles de cours et de travaux pratiques pour la Faculté des sciences de la vie
- Informations pratiques sur Musée Zoologique de Strasbourg
29 boulevard de la Victoire
Ouvert tous les jours sauf le lundi
De 10h à 13h et de 14h à 18h en semaine
De 10h à 18h le week-end
Tarif plein : 9€ — Tarif réduit : 4€50
www.musees.strasbourg.eu/musee-zoologique
www.instagram.com/musee_zoologique_strasbourg/
www.facebook.com/Musee.Zoologique.Strasbourg/
fr.wikipedia.org/wiki/Mus%C3%A9e_zoologique_de_la_ville_de_Strasbourg
SOURCES: Musée Zoologique de la ville de Strasbourg (site web et CP), presse, wikipedia
PHOTOS : Musée Zoologique de la ville de Strasbourg
Date de première publication : 20/09/2025
Le Musée Zoologique et les musées de la ville de Strasbourg sont membres du CLIC
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