Muséum de la métropole de Nantes : nouveau parcours et positionnement engagé à l’horizon 2028

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Le Muséum d’histoire naturelle de la métropole est un lieu emblématique depuis le début du 19e siècle. Il fêtera ses 150 ans en 2025. C’est dans ce contexte que sera proposé au vote des élus lors du Conseil métropolitain du 23 juin 2023 un projet de restructuration et de rénovation de l’institution dont les espaces sont devenus trop petits pour accueillir le public. Parcours repensé, numérique raisonné et positionnement engagé … les travaux devraient se dérouler de 2025 à 2028, pour un budget de plus de 45 millions d’euros. Objectif: devenir le deuxième muséum de France, avec une fréquentation doublée ! 

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Grâce à la qualité de ses collections, qui le place dans les tout premiers Muséums de France, de ses expositions et de son programme de médiation, l’établissement attire un public de plus en plus nombreux. En 2022, près de 160 000 visiteurs ont été accueillis dont 55 % sont issus de la métropole. Plus de 200 000 visiteurs devraient franchir les portes du Muséum en 2023. L’ambitieux projet de rénovation du muséum de Nantes s’inscrit dans cette dynamique.

“Il s’agira d’un agrandissement et d’une reconfiguration complète”, annonce Johanna Rolland, la présidente (PS) de Nantes métropole. “L’objectif est d’augmenter la capacité, d’améliorer les conditions d’accueil du public, pour en faire le deuxième Muséum de France après Paris”.

L’ambitieux programme de rénovation devrait également permettre de repenser le positionnement et l’identité du Muséum de Nantes “comme acteur majeur d’une société prête à relever les défis liés au climat, à la biodiversité et à la transition écologique pour habiter la Terre demain”. Les travaux seront aussi l’occasion de rénover énergétiquement le bâtiment, de le rendre entièrement accessible et de laisser plus de place à l’exposition des collections conservées depuis la fin du 18e siècle. 

  • Les objectifs du projet

L’ambition du projet qui sera proposé au vote des élus lors du Conseil métropolitain de Nantes, le 23 juin 2023, est multiple :

. développer significativement les espaces ouverts au public et notamment au public scolaire pour répondre à une fréquentation de plus en plus importante ;

. rénover un bâtiment qualifié de vétuste qui ne permet pas d’accueillir les publics dans les meilleures conditions ;

. adopter un positionnement engagé et engageant sur les enjeux écologiques et sociétaux avec la rigueur scientifique qui définit le Muséum d’histoire naturelle ;

. développer un pôle muséal avec le musée Dobrée dans un projet urbain de requalification et participer au projet de Centre International de la Biodiversité Urbaine au parc du Grand Blottereau ;

. répondre aux besoins de culture scientifique, technique et industrielle d’une métropole en développement avec une programmation culturelle autour des enjeux « Science et Société » ;

. redonner au Muséum de la métropole la place qui doit être la sienne parmi les musées de sciences en France et en Europe.

L’enveloppe financière prévisionnelle de l’opération est estimée à 46 M€ TTC.

  • Une identité et un positionnement entièrement repensés pour un Muséum du 21e siècle

Seul musée de sciences généraliste sur la métropole nantaise, le Muséum se veut le “moteur du développement de la culture scientifique, technique et industrielle”.

“Après rénovation, les expositions permanentes de l’établissement proposeront un voyage dans le temps depuis les débuts de notre Univers jusqu’à l’Anthropocène sur une Terre que la vie habite depuis 3,8 milliards d’années. Ce nouveau parcours amènera le visiteur à comprendre au mieux les enjeux environnementaux et le placer en tant que citoyen actif et investi dans les transitions écologiques et sociétales” explique le museum.

  • Sensibiliser aux enjeux environnementaux

Le Muséum aidera tous les publics (scolaires comme adultes) à comprendre les phénomènes actuels d’un monde frappé par l’effondrement de la biodiversité et qui doit répondre à l’urgence climatique.

C’est un projet pour une planète qui s’apprête à accueillir 10 milliards d’êtres humains et dont la question de l’habitabilité se fait chaque jour plus préoccupante. C’est aussi un projet pour une société dans laquelle les résultats de la science sont de plus en plus interrogés et remis en cause.

C’est pour ces raisons que le positionnement et l’identité seront complètement repensés pour affirmer le Muséum comme :

. un établissement engagé et engageant, exemplaire en matière environnementale ;

. un espace accessible à toutes et tous, inclusif, familial et populaire ;

. et un établissement qui raconte l’histoire de la Terre et son habitabilité par le vivant.

Il s’agira d’intéresser tous les publics et en priorité le public familial, de les émerveiller grâce aux outils du musée constitués en premier lieu par ses collections.

L’esthétique d’un musée du 19e siècle sera préservée avec les galeries et matériaux tels que le bois, le verre ou le métal. Le soin apporté à la scénographie, le choix des objets, des spécimens, des installations concourront à une expérience de visite enrichissante, ludique et plaisante pour toutes et tous.

“Nous irons au-delà de la présentation”, annonce Philippe Guillet, le directeur du Muséum. “Le parcours imaginé comme un voyage dans le temps fera du lien, démarrera à l’origine de l’univers et parlera des questions de climat, de biodiversité… De nouvelles espèces, comme des papillons, seront présentées”. 

  • “Une invitation à la déconnexion”

Philippe Guillet décrit avec ses mots la place du numérique dans le nouveau muséum: “Sans bannir tout usage du numérique, nous sommes conscients de toutes les potentialités qu’il apporte, à la fois en termes de transmission de contenu et d’expérience de visite. Il permet, par exemple, d’expliquer facilement et simplement un phénomène scientifique, de projeter un environnement inconnu et difficile à imaginer, de faire le lien entre une réalité passée et ses traces visibles dans le présent. C’est aussi un formidable outil pour emmener les visiteurs loin de leur quotidien, les immerger dans un ailleurs, concentrer leur regard et leur attention sur un élément de détail. Nous utiliserons la valeur ajoutée du numérique lorsqu’il est au service de l’ambiance et au service de la connaissance.

Philippe Guillet, Directeur du Muséum de Nantes. (DR)

La conception de nos expositions sera donc guidée par la juste place du numérique : utilisé lorsque nécessaire, laissé de côté lorsque d’autres solutions s’avèrent aussi efficaces. L’ensemble des outils numériques sera perçu comme une palette de couleurs à utiliser avec parcimonie et pertinence. Cela ne doit pas être une barrière, une mise à distance entre les contenus, les messages, les collections et
les visiteurs. Nous ne l’utiliserons pas lorsque des éléments physiques peuvent dire la même chose, transmettre les mêmes messages. Nous privilégierons l’expérience phygitale, contraction de physique et digitale. Nous ferons appel aux outils numériques lorsqu’ils nous permettent d’augmenter l’expérience de visite, à une échelle individuelle ou collective. Ils seront alors pleinement intégrés à la trame narrative de l’exposition et en seront une composante essentielle.

Nous envisageons aussi les outils numériques comme des dispositifs inclusifs permettant à tous, et à chacun, d’accéder à un message, à un contenu. Le choix d’un dispositif numérique peut s’effectuer lorsqu’il apparaît plus durable qu’un autre dispositif, à condition que « le numérique » soit en adéquation avec la capacité technique qu’il incombe, tant du point de vue humain que financier.

Bien calibrés, ces outils participeront à la pluralité du discours et au mille-feuille de l’exposition dans lequel chaque visiteur, suivant son niveau de connaissances et ses spécificités, pioche pour fabriquer son propre parcours.

En dehors de l’exposition permanente, le muséum investira pleinement le champ du numérique et développera un véritable lien avec les visiteurs grâce à ces outils. Ce sont des moyens de communication et d’échange avec nos visiteurs qu’il est important de conserver et d’amplifier. Des éléments de pré visite et de post visite sont envisagés afin de permettre aux publics de s’approprier notre institution, nos contenus et nos activités. Les outils numériques seront aussi utilisés pour associer nos visiteurs à la science en marche, notamment dans le cadre de projets de science participative.”

En résumé, Philippe Guillet prône effectivement une certaine modération mais ne veut surtout pas se priver de ce que le numérique peut apporter pour faire passer les messages. “Il y aura donc des espaces immersifs, de la 3D etc. Mais hors de question d’avoir son smartphone ou sa tablette pour suivre l’exposition”.

  • 2025-2028: 3 ans de travaux et d’activités hors les murs

Les succès de fréquentation du Muséum enregistrés depuis 10 ans ont amené Nantes Métropole à proposer un grand projet de rénovation du bâtiment qui fêtera ses 150 ans en 2025.

De nouvelles surfaces vont être créées pour accueillir davantage de public et dans de meilleures conditions. Avec ce nouveau projet architectural, l’espace ouvert au public passera de 2 200 m² à près de 3 900 m².

Les travaux sont prévus pour une durée de 2 ans à partir de 2025 et l’établissement rouvrira ses portes au public à l’horizon 2028.

Durant les travaux, un programme d’expositions temporaires, d’animations et de spectacles sera proposé par le Muséum dans les 24 communes de la métropole.

“Le programme est en cours de constitution, mais c’est une demande très forte des communes que le Muséum y soit présent. Cela pourra être des expositions, des animations, des spectacles arts-sciences…” explique Philippe Guillet.

  • Un projet architectural pour rénover, doubler les espaces et les rendre accessibles à toutes et tous

Le projet architectural a pour but :

. de quasiment doubler les surfaces ouvertes au public pour passer de 2 200 m² en 2022 à près de 3 900 m² à la réouverture. La fréquentation pourrait ainsi être doublée et passer de 160 000 visiteurs en 2022 à plus de 300 000 à l’horizon 2028 (dont 75 000 scolaires). Il n’est pas proposé de nouveau bâtiment : les surfaces nouvelles seront créées au sein même du bâtiment qui dispose de locaux vacants ou d’espaces mal configurés ;

. de proposer une nouvelle circulation des visiteurs en cohérence avec la narration et la composition des espaces du Muséum, dans la logique de proposer un voyage dans le temps depuis l’origine de l’Univers jusqu’à aujourd’hui. Le regroupement des espaces administratifs sera aussi un bénéfice pour les conditions de travail des agents du Muséum ;

. de rénover un bâtiment vétuste qui ne respecte pas toutes les normes des équipements recevant du public. Le projet prévoit donc une remise en état de l’ensemble du Muséum ainsi qu’une accessibilité complète ;

. de transformer un bâtiment conforme à un nouveau positionnement lié à la transition écologique et aux enjeux environnementaux avec l’usage notamment de matériaux bio-sourcés.

  • Le futur parcours « Habiter la Terre demain » organisé autour du Dôme

Les espaces de visite seront organisés autour du dôme du Muséum qui surplombe l’amphithéâtre, espace aujourd’hui clos.

Il s’agira, demain, de révéler ce dôme de qualité patrimoniale en le transformant en lieu  central pour desservir plusieurs espaces. Ouvert, il sera source d’une importante lumière au sein de l’établissement.

Les nouvelles surfaces seront à découvrir à travers 7 galeries, 7 alcôves, 4 « arrêts sur images » et 3 « respirations ».

. Les galeries conserveront l’esthétique exceptionnelle du 19e siècle, les alcôves bénéficieront d’une scénographie contemporaine.

. Les « arrêts sur images » feront appel à des dispositifs spectaculaires, immersifs et poétiques.

. Les « respirations » seront des espaces ouverts dans les galeries permettant d’accueillir des groupes de 15 à 20 personnes (médiation ou repos).

  • Une nouveauté : l’Agora des sciences

L’Agora des sciences, médiathèque tiers-lieu, constituera un nouvel espace créé pour être une interface entre les publics et les sciences.

Les publics pourront y accéder librement afin d’obtenir l’information scientifique souhaitée, aidés par des professionnels de bibliothèque qui puiseront dans les ressources disponibles. Ils pourront ainsi y rencontrer des scientifiques issus du Muséum, de l’Université ou des organismes de recherche que ce soit pour des recherches, des renseignements personnels ou pour des programmes de sciences participatives développés par l’institution.

  • Calendrier prévisionnel :

23 juin 2023 : délibération du Conseil métropolitain ;

Automne 2023 : appel d’offre restreint ;

Printemps 2024 : résultat du concours de maîtrise d’œuvre ;

2024-2025 : conception ;

2025 : déménagement du Muséum, préparation du chantier et démarrage des travaux ;

2025-2027 : programmation « hors les murs » dans plusieurs communes de la métropole lors de la période de travaux ;

Horizon 2028 : réception des travaux et ouverture au public.

museum.nantesmetropole.fr/

SOURCE: Métropole de Nantes, Muséum de Nantes

PHOTOS: Muséum de Nantes

Date de première publication: 19/06/2023

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