Le Muséum national d’histoire naturelle fait revivre les animaux disparus grâce à la réalité augmentée

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Temps de lecture : 5 min

À partir du 16 juin 2021, le Muséum national d’Histoire naturelle, en coproduction avec le studio SAOLA, va redonner vie à 11 espèces d’animaux aujourd’hui éteintes ou en danger d’extinction grâce à un parcours de réalité augmentée inédit au sein de la Grande Galerie de l’Évolution. Le projet REVIVRE apporte une nouvelle dimension à l’ambition du Muséum qui œuvre quotidiennement à la protection de la biodiversité, sensibilise et alerte sur les dangers de sa disparition : une prouesse technique et poétique qui met à l’honneur les collections du Muséum, une première en France au sein d’une galerie iconique, la Grande Galerie de l’Evolution. 

[VISITE CLIC] Une visite privée guidée, réservée aux membres du CLIC France, sera organisée le mardi 29 juin 2021 (14.30 – 16.00). Inscription réservée aux membres, par mail : visite@club-innovation-culture.fr avant le 26/06, 12.00.

  • Une expérience inédite

La Salle des espèces menacées et disparues de la Grande Galerie de l’Évolution est l’un des espaces emblématiques du Muséum.

Le visiteur entre généralement en silence dans ce long couloir aux lumières tamisées où défilent les vitrines d’animaux et de plantes que l’on ne trouve plus ou quasiment plus aujourd’hui sur Terre.

Les causes ? Elles sont le plus souvent liées à l’Homme qui n’a pas toujours su préserver cette nature dont il faisait partie.

L’expérience REVIVRE, développée par le studio français SAOLA, permet de prendre conscience de la proximité de nos proches ancêtres avec ces espèces et d’observer de manière originale ces impressionnants animaux du passé.

  • Déroulement de l’expérience

Par petits groupes de 5 personnes maximum, le visiteur est invité à emprunter des lunettes de réalité augmentée (Hololens 2 de Microsoft) et à se laisser porter dans une déambulation inédite.

Il parcourt la salle en se laissant guider par la voix qui lui contera, durant une quinzaine de minutes, l’histoire de ces espèces et de leurs interactions avec l’Homme.

Le guide ? Un pigeon migrateur – disparu au début du XXe siècle – aux ailes roses argentées qui accompagne le visiteur d’espèce en espèce. Deux sont enrichies par des dispositifs vidéo et sonores (Grand pingouin, Calao à casque rond). Toutes les autres sont entièrement modélisées en réalité augmentée et animées dans leur taille réelle (Rhytine de Steller de 8 mètres, Tigre à dents de sabre, etc.).

Les lieux de vie des espèces sont suggérés et le visiteur se trouve sous la mer, au cœur d’une forêt thaïlandaise ou dans une paisible prairie africaine. Il découvre le quotidien de ces animaux, là à portée de main. Cette expérience, qui émerveille, est une manière de comprendre leurs histoires. Elle nous éclaire sur les espèces actuelles souffrant de pressions anthropiques et sur les bonnes pratiques des peuples autochtones dont on peut s’inspirer. À l’issue du parcours, les espèces animées se réunissent pour un dernier salut.

  • Pourquoi la réalité augmentée ?

Dès le début, la réalité augmentée est apparue comme la solution technologique la plus à même de concrétiser l’ambition de REVIVRE. Car à la différence de la réalité virtuelle, qui déconnecte l’utilisateur de son environnement pour le plonger dans un univers totalement virtuel, la réalité augmentée permet une expérience immersive spectaculaire et conviviale.

Ici, le scénario met en lumière les espèces naturalisées de la Salle des espèces menacées et disparues. Ce sont les éléments virtuels qui, via les lunettes, s’intègrent au réel, tels des hologrammes en 3 dimensions avec lesquels les visiteurs, seuls ou à plusieurs, peuvent interagir tout en profitant du magnifique décor qui les entoure. Entre amis, ou en famille, les visiteurs peuvent commenter ce qu’ils voient, c’est un moment de partage et d’apprentissage. Il s’agit de l’outil idéal pour faire revenir à la vie des espèces trop tôt disparues et créer une relation sensible entre les visiteurs et l’animal observé.

  • Les espèces du parcours

Le grand pingouin : cette espèce de l’Atlantique Nord ne pouvait pas voler. Les hommes la chassaient facilement pour sa viande et son huile. Le dernier couple fut tué en 1844.

Le pigeon migrateur : ces oiseaux d’Amérique du Nord se réunissaient par millions pour picorer dans les champs. Incendies, destruction des nids, les hommes chassèrent massivement
l’oiseau. Le dernier représentant mourut dans un zoo en 1914.

Oiseau-éléphant : espèce essentielle aux écosystèmes de Madagascar grâce à sa dispersion des graines, elle n’aurait pas résisté à l’arrivée de l’Homme et sa chasse intensive.

La Rhytine de Steller : avec une population déjà affaiblie, la Rhytine, pouvant peser jusqu’à 11 tonnes, ne survécut pas à sa rencontre avec l’Homme. Découverte en 1741 dans le Pacifique Nord, les humains la chassèrent pour son huile et sa viande jusqu’à la dernière en 1768.

Tortue géante de Rodrigues : cette tortue endémique était une ressource alimentaire précieuse pour les marins qui capturaient de nombreux spécimens pour leurs voyages. La dernière tortue s’est éteinte en 1800.

Thylacine : très présent en Australie, aussi appelé Tigre de Tasmanie, il fut la victime des hommes et de leurs chiens, les dingos, devenus concurrents de l’animal.

Calao à casque rond : cet oiseau, très recherché pour son bec surnommé « ivoire rouge », a vu sa population décliner drastiquement dans son milieu naturel : la forêt thaïlandaise.

Dodo : espèce endémique de l’Ile Maurice où il vécut sans encombre, le dodo fut décimé en quelques années suite à l’arrivée de marins européens qui le chassèrent et apportèrent dans leurs cales de nouveaux prédateurs (rats, animaux domestiques).

Quagga : entre zèbre et cheval, cet équidé d’Afrique australe s’est éteint en 1880 en raison de
chasses massives pour sa peau et sa viande.

Grand scarabée aptère d’Angola  : la diminution de sa population est probablement liée à la baisse du nombre d’éléphants en Angola car il se nourrit des résidus de végétaux contenus dans leurs déjections. Considéré comme disparu, il a récemment été revu dans son aire d’origine longtemps inaccessible en raison des conflits armés.

Grand tigre à dents de sabre : avec des canines pouvant mesurer jusqu’à 28 cm, c’était un prédateur exceptionnel vivant en Amérique centrale et du Sud. Lorsqu’il y a 10 000 ans, les hommes arrivèrent sur ces terres, la population diminua avant de disparaitre.

  • Informations pratiques

Âge minimum conseillé : 8 ans

Durée de l’expérience : 15 minutes.

Tarif plein : 13 € / Tarif réduit 10€ (incluant la visite de l’exposition permanente, Cabinet de réalité virtuelle, Galerie des enfants)

Dispositif en français et anglais.

Accessible aux personnes à mobilité réduite

SOURCE: Muséum national d’Histoire naturelle (CP)

PHOTOS : (c) Muséum national d’Histoire naturelle, SAOLA

Date de première publication: 26/05/2021

Le Muséum national d’Histoire naturelle est membre du CLIC France.

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