Yannis Koïkas, directeur du service de Médiation Numérique de l’IMA présente les activités et l’organisation numériques de l’institution, dresse le bilan de certaines initiatives récentes et dévoile ses nouveaux projets.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je dirige le service de la Médiation numérique de l’IMA depuis sa création fin 2011. Il regroupe les fonctions et tâches suivantes :
- l’élaboration d’une stratégie numérique pour l’IMA,
- l’administration des sites internet de l’IMA et des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Youtube, Instagram, Google+, Soundcloud),
- la production d’applications mobiles,
- la production audiovisuelle et les dispositifs digitaux innovants,
- la communication digitale de l’IMA,
- le projet Qantara/Medelia, portail de ressources sur la Méditerranée.
Après des études en histoire et en gestion du patrimoine et multimédia, j’ai tout d’abord œuvré à la production d’expositions temporaires à l’IMA pendant sept ans. J’ai ensuite conçu et dirigé le portail de ressources sur la Méditerranée médiévale Qantara et mis en place le programme audiovisuel du nouveau musée de l’IMA.
L’IMA m’a ensuite demandé de réfléchir, puis de mettre en place un service orienté sur l’innovation et les nouveaux médias. Le service de Médiation numérique a aujourd’hui pour objectif de déployer l’action culturelle de l’IMA sur le web et de définir et mettre en place la stratégie numérique de l’IMA (2015-2017).
Le service est composé aujourd’hui de 3,5 ETP.
Comment est organisé ce service ?
La gestion des projets numériques de l’IMA est effectuée par le Service de Médiation numérique. Nous intervenons en tant que chef de produit ou chef de projet :
- Audiovisuel : 1 ETP pour la production de vidéos documentaires et promotionnelles et les dispositifs innovants,
- Qantara-med/Medelia : publication web de ressources (textes, photos, vidéos, cartes) sur la Méditerranée médiévale : 1 ETP
- Conception de projets numériques : 1 ETP pour la refonte du site et la conception des webdocs/applications (cadrage, cahier des charges, suivi de production, tests, TMA)
- Internet et réseaux sociaux : 0,5 ETP externalisé pour la mise à jour du site et le community management
La Médiation numérique est un service de production de contenus digitaux innovants et un service support pour les autres services de l’IMA (accompagnement stratégique et technique, aide à la conduite du changement).
L’exposition consacrée à l’art contemporain au Maroc a ouvert fin octobre 2014. Quels sont les dispositifs et outils numériques déployés à cette occasion ?
A l’occasion de l’exposition « Le Maroc contemporain » nous avons mis en place un ensemble de produits digitaux accompagnant et enrichissant l’exposition présentée à l’IMA : (Voir article du Clic France) :
- Un webdoc sur la scène artistique marocaine actuelle : www.imaroc-contemporain.fr dans lequel le public peut retrouver le portrait de 15 artistes dans des domaines aussi variés que le design, la performance urbaine, la peinture ou la sculpture, etc…Les portraits sont également accessibles depuis la chaîne YouTube de l’IMA.
- 15 vidéos de promotion destinées aux réseaux sociaux IMA (format court, moins d’une minute) ;
Bande annonce du webdoc (55 000 vues)
- La bande annonce de l’exposition pour le web et les chaînes de TV de la TNT (54 000 vues)
- Une application d’aide à la visite disponible sur les stores Google et Apple en français et en arabe, mais également en audioguide classique sur Ipod nano à l’entrée de l’exposition.
- Deux vidéos de présentation de l’exposition : les commissaires de l’exposition invitent les visiteurs à les suivre dans les espaces d’exposition et leur apportent des clés de compréhension sur les œuvres exposées (en français et en arabe) ;
- Un jeu-concours pour remporter un voyage (pour 2 personnes) au Maroc intégré au webdoc
- Un dispositif Oculus Rift autour du travail d’Abdelkrim Ouazzani (Tétouan) réalisé avec l’agence Moonrise
- Diffusion d’un sujet sur Future Mag (ARTE) le samedi 15 novembre (disponible en replay : http://www.futuremag.fr/nouveaux-objets/bienvenue-dans-la-realite-virtuelle)
Vous venez de conduire plusieurs enquêtes auprès des internautes sur votre site et sur les produits numériques IMA. Quels enseignements tirez-vous de ces 2 enquêtes ?
- Enquête de satisfaction sur le nouveau site (4000 retours)
L’objectif de cette enquête était de permettre d’évaluer la qualité du site Internet en terme de service, d’information, de navigation et d’expérience. Nous avons décidé de ce sondage afin de mettre en lumière les éléments améliorables en vue de la refonte du site (chantier DIMA), sur laquelle nous travaillons depuis près d’un an, et pour encore un an (sortie dernier trimestre 2015).
Suite au sondage, une note moyenne de 7,5/10 a été établie, indiquant que la majorité des utilisateurs a une expérience de visite plaisante. 80% des commentaires libres témoignent que le site est clair, intuitif, attractif, élégant, ergonomique et que les informations sont simples à trouver.
Il ressort de l’enquête que les motifs principaux de la visite sur le site sont : à 40% une recherche d’infos pratiques, à 35% l’agenda culturel, à 9% la billetterie et 9% autre (dont les offres d’emploi), enfin 6% concernent une recherche documentaire.
- Enquête sur les produits numériques IMA (800 retours)
L’objectif de cette enquête portait sur le retour d’expérience de visite des utilisateurs et l’impact des outils ou produits numériques sur la visite du public.
L’enquête nous a permis de connaître plus précisément le portrait de l’internaute fréquentant les réseaux sociaux (RS) de l’IMA : ⅔ sont des femmes cadres de 20 à 40 ans résidents en IDF. En revanche, le site n’attire pas ou peu d’adolescents. ⅔ des sondés ont déclaré être venus à l’IMA suite à une publication vue sur les RS.
Enfin, la politique de tarification pourrait être améliorée : de nombreux jeunes de 18 à 30 ans se plaignent des prix des concerts et des expos, et les étudiants aimeraient recevoir plus de bons plans et de réductions.
Par ailleurs, l’enquête nous a permis de noter que le public serait intéressé au développement d’activités culturelles décentralisées, à l’instar de ce que propose l’antenne de préfiguration de l’IMA à Tourcoing et à l’accès à distance à des ressources pédagogiques sur le monde arabe.
Pour l’exposition « Orient Express », vous aviez lancé un site immersif «Journal de bord d’un conducteur» accompagné d’une page Facebook et d’un hashtag Twitter dédiés. Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
L’opération de communication digitale menée autour de l’exposition « Il était une fois l’Orient Express » est le fruit d’un partenariat de l’IMA avec l’école de création digitale e-artsup, du groupe IONIS. Le résultat en fut la production d’un site immersif : nous avons reçu 13 000 visiteurs en 5 mois, pour 1 minute de visite en moyenne.
88% des internautes sont français, 3% de belges. 2 visiteurs sur 10 ont consulté les ressources sur mobile ou tablette (principalement IOS). Chacune des 10 vidéos a été visionnée entre 5 000 et 10 000 fois.
Si le dispositif a connu un succès honorable, il a pâti du manque de visibilité sur les supports de communication traditionnelle associés à l’événement. Nous réfléchissons ainsi à assurer une meilleure visibilité dans les espaces d’exposition pour les prochaines opérations afin de prolonger l’expérience de visite in situ, notamment pour l’exposition Hip Hop, programmée au printemps 2015. Sur Facebook, le Journal de bord d’un conducteur a permis de récolter 5 000 mentions j’aime.
Travaillez-vous sur un projet similaire ?
Oui nous préparons un nouveau partenariat avec l’école e-artsup pour la communication digitale autour de l’exposition Hip Hop (au printemps 2015)
Comment évolue l’audience du site web de l’IMA ?
Le site web a connu une refonte en mars 2014, en préfiguration de la refonte globale, prévue pour fin 2015. Entre 2013 et 2014, le site a connu + 92% de nouvelles visites, avec plus de 3 000 visiteurs uniques par jour (contre 2 000 avant refonte). La durée moyenne des sessions s’est allongée (+ 20sec). Aujourd’hui, 8 visiteurs sur 10 atteignent leur objectif et l’expérience de visite est qualifiée à 7,3/10 par 2500 utilisateurs sondés.
La fréquentation du site en croissance continue s’explique par le contexte de l’institution : suite à la nomination de Jack Lang à la tête de l’IMA et à la dynamisation de la programmation qui en a résulté, la nécessité de changer le site web a paru évidente.
Cette refonte n’est qu’une première étape ?
Oui, l’objectif principal des refontes actuelles est de moderniser le site de l’IMA, notamment par une réflexion poussée sur les contenus et le design du site. Nous avons travaillé à rendre le site accessible sur tablette, à améliorer le service au visiteur avec une présentation des contenus plus claire. Nous avons également créé des rubriques transversales par typologie de publics : famille, adhérents, pros, journalistes, collectivités, enseignants, mécènes et amis de l’IMA, et des liens de billetterie en ligne ont été apportés.
Le service a également œuvré à la mise en place d’un workflow efficient et à former des correspondants web dans chacun des services programmateurs : une charte éditoriale et juridique a été définie en vue d’homogénéiser les publications sur le site.
Enfin, une nouvelle architecture de l’information a pu être proposée aux internautes sur le site.
Où en êtes-vous de votre exposition sur les réseaux sociaux ?
Les réseaux sociaux de l’IMA sont en plein essor depuis la création du service de Médiation numérique. Si les deux premières années ont permis une meilleure visibilité de l’action de l’IMA sur les RS et un accroissement constant des communautés, l’année 2014 a vu la mise en place d’une stratégie de publication et de fidélisation des publics, ainsi qu’une distinction sur les posts publiés, fonction du réseau choisi.
Voici les chiffres actuels :
- Facebook
- + 30 000 abonnés en 2014 soit 81 000 abonnés
- 1300 likes en moyenne par semaine (-14% par rapport à 2013)
- 500 partages en moyenne par semaine (-34% par rapport à 2013)
Les posts les + populaires sont en lien avec le calendrier (fête des mères, saint valentin, etc.) et les hommages aux grands artistes du monde arabe). Les mots français d’origine arabe sont également très appréciés des internautes.
- + 6000 abonnés en 2014 soit 9000 abonnés
- 170 retweets par sem (+ 50% par rapport à 2013)
- 41 mentions par sem (+46% par rapport à 2013)
Les tweets les + populaires sont les jeux-concours, le partenariat avec le Louvre sur les expositions autour du Maroc, les mots français d’origine arabe, les live tweets autour des activités (Jeudis de l’IMA, conférences, colloques, etc.).
- YouTube (2014)
- + 900 abonnés en 2014 soit 1300 abonnés,
- 470 000 vues,
- 1 900 000 minutes regardées,
- 1022 partages/320 commentaires/1000 j’aime.
Les vidéos les plus populaires sont les épisodes de la websérie sur les Mille et Une Nuits, la venue de La Fouine à l’IMA, les bandes annonces du webdoc et de l’exposition Maroc, les vidéos autour de l’exposition Orient Express. Origine : France : 60 %, Maghreb 15 %.
Avez vous étendu votre présence à d’autres réseaux comme Google + ou Instagram ?
L’alimentation des réseaux sociaux à l’IMA reposant sur une personne à mi-temps, pour le moment nous associons automatiquement Google + avec le compte Facebook.
Instagram connaît un succès croissant, puisque 6 mois après son ouverture, nous possédons 800 followers partageant des photos des activités de l’IMA, de son bâtiment et récemment des photos du tournage du webdoc sur le Maroc en juin dernier en amont de sa sortie publique.
Soundcloud connaît également un succès grandissant avec la mise en ligne des enregistrements des activités de l’IMA : musique, conférence, colloque, Jeudis de l’IMA, Mercredi du Café littéraire. Le réseau nous a permis une décentralisation dans les services concernés de la mise en ligne. Il constitue un test pour l’avenir et l’investissement des services producteurs sur les réseaux de l’institution.
Préparez-vous de nouvelle initiatives sur les réseaux sociaux ou sur internet ?
A l’occasion du lancement de l’exposition et du webdoc « Le Maroc contemporain », nous avons lancé notre première campagne Adwords que nous étudions avec attention. Cependant, nous privilégions surtout le référencement naturel et la qualité de nos publications, notamment en terme de ressources documentaires (posts du type « le saviez-vous ? »).
Notre expérience sur ces deux dernières années nous permet d’obtenir aujourd’hui une meilleure visibilité sur les types de contenus rencontrant un franc succès auprès de nos communautés :
- Sur Facebook :
- Valorisation de la culture : posts sur les savants et lettrés arabes classiques et contemporains et célébration d’évènements religieux non valorisés en France,
- #FF : funky & friendly : les actualité (hommage disparition, fêtes, etc.), la météo (IMA sous la neige, arc-en-ciel, orage, etc.), la valorisation iconographique (photo de l’architecture ou d’un pays arabe, etc.)
- Humanisation de l’IMA : les coulisses de l’IMA (participation à #jourdefermeture), la présentation des équipes, des bureaux, etc.
- Pushs sur la programmation foisonnante de l’IMA.
- Sur Twitter :
- Bons plans à Paris, exclusivité : les sorties touristiques (Nuit blanche, Hammam, restaurant, etc.), les infos en exclusivité sur les prochaines expositions ou activités et les sorties de produits culturels,
- Live tweets sur les activités du type colloque, conférence, Jeudis de l’IMA,
- Promotion des dispositifs innovants comme l’Oculus Rift.
Quel est le rôle de ces réseaux sociaux dans la communication de l’IMA ?
Les réseaux sociaux évoluent très rapidement. L’IMA réfléchit à l’embauche d’un community manager pour la mise en ligne des informations, en lien avec les services programmateurs, même si nous tentons d’investir ceux-ci à l’instar du rôle des correspondants web pour le site internet.
Nous réfléchissons à des formations en interne et à la mise en place d’un comité éditorial pour définir chaque semaine la ligne éditoriale, en lien avec chaque correspondant métier.
Les réseaux sociaux nous permettent un lien direct avec le public et un relais de notre activité extraordinaire auprès de la communauté des amis de l’IMA mais également au-delà. Ils permettent à l’IMA de mesurer en temps réel l’impact de telle ou telle manifestation, d’améliorer le service rendu au public et une réactivité à chaud aux événements culturels de l’institution et du monde arabe.
L’action de l’IMA sur les réseaux est également quantifiable immédiatement, à l’instar de l’action sur le site internet, par l’analyse précise des statistiques générées. Une campagne de promotion peut être améliorée en fonction des retours obtenus et les ressources documentaires distillées au public largement relayées au quotidien.
Globalement quel est l’apport des réseaux sociaux dans l’audience du site web de l’IMA ?
L’apport des RS sur l’audience du site est encore assez marginal, mais ceux-ci nous permettent l’acquisition et la fidélisation de publics in situ, d’inscrire l’IMA comme un référent sur la culture arabe, et de faire de l’IMA un espace ouvert et favorisant le dialogue des communautés et des cultures.
Revenons au réel et à l’exposition Hajj pendant laquelle vous aviez sollicité la contribution des visiteurs via une plateforme de témoignages. Quel bilan en tirez-vous ?
L’opération s’est révélée un succès pour notre premier dispositif in situ et dématérialisé : la plateforme était disponible dans l’exposition à l’IMA et en ligne : 350 témoignages ont été recueillis, pendant la durée de l’exposition. L’idée est de faire vivre cette bibliothèque de témoignages, souvent touchants, et de la laisser vivre sur le site. La difficulté du projet reposait sur l’énorme travail de médiation et de modération à apporter sur les témoignages, dont nous n’avions pas suffisamment mesuré le caractère chronophage !
Nous souhaitons que la plateforme reste disponible sur le site de l’IMA, dans la rubrique IMA numérique, mais également consultable comme tous nos produits digitaux dans la Médiathèque de l’IMA à sa réouverture (2015/2016) où une médiation humaine sera disponible pour accompagner les visiteurs.
Vous avez lancé une application handicap avec des partenaires ? Quel en est le premier bilan ?
Cette application est le fruit d’un partenariat avec la Fondation Orange (mécène) et l’association Interface Handicap. Elle souhaite apporter au public un outil de médiation culturelle dans le Musée et améliorer le service aux visiteurs.
Nous avons réfléchi avec le département de la conservation et Interface handicap à apporter un outil numérique innovant en vue de faciliter l’approche du patrimoine arabe, aux non-initiés, dans un bâtiment parfois considéré comme peu accessible.
Nous avons donc conçu une application d’aide à la visite pour tous types d’handicaps proposant :
- Un mode non voyant et mal voyant : adaptation des contenus pour une navigation avec un logiciel de lecture d’écran, création de pistes sonores,
- Un mode facile à comprendre : adaptation des contenus textuels et des fonctionnalités,
- Un mode malentendant : ajout de fichiers textuels,
- Un mode navigation simplifiée : adaptation de fonctionnalités et travail sur le parcours du visite du musée,
- Enfin, un mode classique : partant du constat que ce travail d’accessibilité pouvait finalement bénéficier à tous les types de publics, un mode application pour tous.
L’application se veut en définitive une application universelle et un audioguide, destiné à tous publics. Elle va sortir en janvier 2015.
Avez-vous d’autres projets d’applications mobiles à l’Ima ? Pourquoi ne pas proposer une application mobile permanente ?
En 2014, nous avons sorti l’application sur l’exposition «Le Maroc contemporain». Le Service de Médiation numérique a créé avec Smartapps cette application d’aide à la visite de l’exposition, mis en place une borne wifi pour télécharger l’application sur place et mis à disposition 50 iPods aux visiteurs non pourvus de smartphones. L’application est bilingue français-arabe et téléchargeable sur l’AppStore et GooglePlay.
Nous prévoyons par ailleurs sur la période 2015-2016, une application d’aide à la visite du bâtiment car la plupart des visiteurs connaissent l’IMA pour son architecture de Jean Nouvel.
Et nous rêverions de pouvoir développer une application associée à une signalétique dynamique et intégrant l’agenda culturel de l’IMA.
Enfin, nous avons fait le choix de développer le futur site DIMA dans une logique de responsive design (mobile first) pour le site et ses contenus, plutôt que de développer une application IMA indépendante.
Le jeu est à la mode dans le secteur du patrimoine. L’IMA va-t-il également y succomber ?
Bien sûr l’IMA est sur tous les fronts !
A partir du portail documentaire sur la Méditerranée médiévale Qantara www.qantara.org qui fédère une large communauté de scientifiques et de spécialistes, l’IMA désire élargir sa cible à un public enfant et plus généralement, au grand public.
Nous avons travaillé toute cette année à la réalisation d’un jeu vidéo destiné aux enfants de 7 à 11 ans. Développé en 8 langues, il propose aux enfants de créer leur avatar et de partir à l’aventure en Méditerranée pour réunir les 7 clés magiques ouvrant la porte du trésor de MEDELIA. Le joueur découvre alors les décors grandioses de 6 villes médiévales de Méditerranée : Constantinople, Damas, Le Caire, Kairouan, Cordoue et Venise.
Pour progresser dans le jeu, les joueurs participent à des missions : ils dialoguent avec des personnages, collectent des œuvres d’art cachées et résolvent des énigmes.
Les thématiques abordées – la littérature, le commerce, les sciences, la religion, les langues, les écritures, la ville et l’urbanisme témoignent des échanges et des influences mutuelles.
Les ressources pédagogiques reposent sur le travail de spécialistes reconnus de la Méditerranée. De plus, chacun peut approfondir ses connaissances à travers les cartes, les fiches historiques, les photos et les vidéos documentaires du site internet du portail Qantara :
Le jeu est développé en co-production avec l’Institut du monde arabe et le studio français Pinpin Team.
L’IMA va soumettre une demande, pour laquelle nous avons été encouragé par Eduthèque, de RIP (reconnu d’intérêt pédagogique). Le jeu vidéo MEDELIA pourrait s’intégrer dans le programme scolaire puisqu’il traite de l’Islam, de Byzance, de la Méditerranée. Nous souhaiterions ainsi voir le jeu distribué dans les écoles primaires, voire les collèges.
En quoi consite la Plateforme Djehouti sur la transmission du savoir en Méditerranée à la période médiévale ?
La plateforme déployée sur Djehouti a permis de faire comprendre l’importance de développer des produits/contenus numériques en lien avec chaque exposition (expo-dossier du Musée) pour préparer au mieux sa visite de l’exposition du moment, prolonger la visite de l’exposition, enrichir la visite par des contenus complémentaires, proposer des contenus in extenso (disponible en version courte dans l’expo), conserver une mémoire du travail documentaire réalisé.
Quels sont vos autres nouveaux projets ?
Notre projet principal en cours est le projet de refonte du site DIMA. Financé par l’IMA et bénéficiant d’un mécénat de compétences techniques en système d’information de la société ALTRAN, l’IMA souhaite proposer un site internet entièrement repensé.
Pour nous accompagner sur cet ambitieux projet, nous avons sélectionné l’agence IS&ABLOOM après réception et audition de 11 dossiers.
Notre volonté est claire : augmenter la visibilité des multiples activités de l’IMA, accroître la vente en ligne, et proposer des ressources pédagogiques sur le monde arabe.
Nous visons un allongement conséquent du temps de visite du site et une hausse du trafic web (de 1 à 2 millions de visiteurs par an).
A partir du chantier de numérisation des ressources de l’IMA (musée, bibliothèque, librairie, photothèque, vidéothèque, etc.) menés depuis 2009, et constatant le foisonnement des activités culturelles relatives à l’arrivée de notre nouveau Président, nous sommes partis du constat que le site internet actuel n’était plus à la hauteur des ambitions de l’IMA : les contenus sont aujourd’hui disponibles sur plusieurs plateformes externes, le site est trop lent et repose sur un CMS daté, sans s’adresser au public à l’international.
L’idée est donc de proposer une centralisation des 20 bases de données documentaires de l’IMA dans un référentiel DAM, d’assurer l’interfaçage entre le DAM et le CMS pour faire remonter les ressources documentaires, de mettre en place une boutique en ligne, de rendre le site accessible sur tous les devices et de le concevoir en 3 langues (français, arabe, anglais).
Dans le projet DIMA, une attention particulière est portée sur l’UX design, à la valorisation du système d’information documentaire, à la migration pérenne des contenus existants, et à l’intégration du e-commerce.
La société Altran vous accompagne depuis plusieurs mois en mécénat de compétence. Comment se déroule cette coopération ?
Nous bénéficions d’un accompagnement de la société ALTRAN sur 24 mois avec en moyenne 1 ETP à temps plein. Les consultants ALTRAN se révèlent être force de proposition non seulement sur l’aspect technique du projet mais également sur les aspects organisationnels. Ce sont des profils séniors très qualifiés qui sont d’une grande aide pour garantir la qualité, les délais de livraison et le budget du projet.
Jusqu’à présent, nous avons mené ensemble les chantiers de cadrage du projet de site internet, de recueil des besoins, de rédaction du cahier des charges, de sélection du prestataire lors de l’appel d’offre.
Si vous aviez le budget ou le mécène, quel serait le projet numérique que vous souhaiteriez lancer ?
Après 3 années intenses d’activités, je fais le constat d’un manque criant de personnel qualifié, plus que de moyens ou de mécènes ! Même si heureusement nous bénéficions d’un excellent service mécénat et que le financement des projets numériques a le vent en poupe.
Si nous obtenions carte blanche sur les budgets et les RH, nous aimerions en priorité développer une activité de partenariat et de fédération d’ambassadeurs des communautés du monde culturel arabe.
Nous aimerions également mettre en place un système de signalétique dynamique à l’accueil pour améliorer le flux de visiteurs et le service d’expérience de visite et développer une belle application sur le bâtiment et ses activités (3D, RA…). La médiathèque de l’IMA qui ouvrira bientôt ses portes constitue également un défi de taille que nous sommes prêts à relever et l’Action éducative, très dynamique à l’IMA, mériterait un soutien conséquent dans sa volonté de développement sur le digital !
Enfin, nous souhaiterions inscrire l’IMA comme un acteur culturel incontournable spécialisé du le monde arabe sur le web (à l’instar de son positionnement physique) et offrir une gamme exhaustive de ressources documentaires de qualité.
Comme vous pouvez le constater, les projets digitaux ne manquent pas !
Yannis Koikas est présent sur Linkedin.
Interview réalisée par mail du 10 au 20 novembre 2014.
Date de première publication: 11/12/2014
.Avec l’IMA, le Maroc contemporain se raconte sur un webdoc et sur des lunettes Oculus Rift
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