Durant l’été 2017, le Los Angeles County Museum of Art (LACMA) accueille en résidence sa première artiste instagram, Guadalupe Rosales. C’est une première pour le musée californien mais également pour une grande institution culturelle dans le monde.
Le LACMA a annoncé cette initiative sur son propre site web le 5 juillet 2017 et accueilli le même jour l’artiste en résidence.
Guadalupe Rosales est une artiste et archiviste basée à Los Angeles, fondatrice de Veteranas et Rucas (@veteranas_and_rucas, un compte “dédié aux femmes rebelles des années 90 et plus tôt) et Map Pointz (@ map-pointz), deux archives numériques de photographies que l’on peut retrouver sur Instagram.
L’artiste, décrit elle-même ses sites comme des “sites dédiés aux jeunes issus des contre cultures de la Californie du Sud“, et comme des “endroits où chacun peut soumettre ses photos et partager ses histoires”. Il s’agit donc avant tout d’une démarche artistique collaborative.
Un projet de conservation et de représentation
En préservant les artefacts et autres objets mémorables via ses plateformes numériques, le travail de Guadalupe déconstruit et réaménage les histoires marginalisées ou oubliées, offrant des dispositifs de conversation mais aussi de représentation. Son projet en cours est celui d’une archive de photographies, d’objets et d’installations éphémères tournant autour de Latinx, une bande issue des minorités dans les années 90, à Los Angeles. Une manière de prolonger son travail qui porte avant tout sur la question de la mémoire des communautés et la préservation de leur histoire.
“Je suis partie à New York et je suis resté là pendant 15 ans. Au fil du temps, j’ai commencé à me demander comment mes amis, la famille et la communauté de Los Angeles faisaient. J’ai commencé à suivre les changements à Los Angeles et il semblait que la gentrification effaçait mon histoire, et c’est ce qui m’a poussé à me reconnecter avec ma communauté que j’avais laissée” déclare-t-elle sur son site internet.
Guadalupe Rosales a donné des conférences dans diverses institutions telles que UCLA Chicano Studies Research Center, New Museum, Vincent Price Art Museum, New York University et Graduate Centre à New York, pour parler de son travail et expliquer son intérêt pour les archives et le travail de mémoire.
Un projet sur les années 90, qui a attiré l’attention du LACMA
Avec son dévouement à documenter la vie de la communauté latine des années 90 dans le sud de la Californie, via son projet Latinx, Guadalupe Rosales a attiré un grand nombre de curieux.
Notamment le LACMA, qui l’a choisie comme son “premier artiste Instagram en résidence“. Guadalupe Rosales a très vite été attirée par le projet parce qu’il lui permet de parler d’art alternatif et de communautés sous-représentées, via une institution prestigieuse – alors qu’habituellement, peu d’institutions de ce genre prennent le parti de représenter ce type d’art.
Durant les prochaines semaines, Rosales publiera ses photographies d’archives et tiendra des conférences sur l’art.
Sur le site web du LACMA, Guadalupe Rosales explique ainsi le principe de sa résidence: “J’utiliserai la plate-forme Instagram du LACMA pour montrer et parler de l’art d’une manière différente, en commençant par ma position personnelle, puis en offrant la plate-forme au public pour une discussion ouverte. Je veux avoir des conversations sur l’art avec des gens de milieux différents, et Instagram est un endroit idéal pour cela. C’est là que nous allons tous nous croiser et dialoguer autour d’œuvres d’art à l’intérieur et à l’extérieur des musées. Ce projet sera éducatif et encouragera les conversations occasionnelles sur l’art à Los Angeles. Il n’y a pas une bonne ou une mauvaise façon de parler de l’art. Par exemple, deux personnes peuvent regarder la même sculpture ou la peinture et avoir deux expériences différentes. Les deux sont tout aussi valables. Que quelqu’un ait étudié l’art ou non, tous les sentiments et les opinions sont valides”.
Avec cette première initiative, le LACMA souhaite lancer des programmes d’artistes en résidence pour son propre compte Instagram et ainsi établir une autre forme de dialogue et d’interaction avec ses publics et avec les artistes.
Sources: LACMA
Mise en ligne le 9/07/2017
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