Le vendredi 20 septembre 2024, après plus d’un siècle d’absence, la « mise au tombeau du Saint-Sépulcre » a fait son retour au Ch teau de Biron, en Dordogne, sous la forme d’un fac-similé, dévoilé pour les Journées du Patrimoine. Ces statues périgourdines de la Renaissance rejoignent la reproduction d’un autre ensemble déjà installée dans leur chapelle d’origine en octobre 2023. Ce projet ambitieux est le fruit de longues années de travail et de collaboration avec le Metropolitan Museum de New York.
Le 20 septembre, à la veille des journées du patrimoine, le ch teau de Biron et la Semitour qui l’exploite pour le compte du département de la Dordogne ont dévoilé l’installation d’une reproduction grandeur réelle de l’un de ses plus beaux chefs-d’œuvre de la fin du XVe siècle: « La mise au tombeau du Saint-Sépulcre ».
Ces statues périgourdines de la Renaissance, exposées au Metropolitan Museum (MET) de New York, ont été reproduites quasiment à l’identique et en taille réelle.
Les œuvres originales avaient été vendues en 1907, par le marquis de Biron à John Pierpont Morgan, fondateur de la banque JPMorgan et président – premier donateur du MET. 117 ans après, la chapelle a donc retrouvé ses trésors, même sous la forme d’un facsimilé, gr ce au travail minutieux de l’atelier des fac-similés du Périgord.
En octobre 2023, le facsimilé d’un autre groupe de sculptures également exposée au Met Museum, une Pietà (la représentation de Marie tenant sur ses genoux son fils Jésus-Christ au moment de la descente de la croix) avait déjà été installé dans la chapelle du Ch teau de Biron. (ARTICLES CLIC : €œRestitution numérique €: 116 ans après, une des deux statues du Met revient au ch teau de Biron en Dordogne ET Dialogue en ligne Projet innovant €“ Retour numérique des statues du Met au Ch teau de Biron (Semitour) €“ le replay audio et vidéo)
« Ces magnifiques statues devraient redonner leur charme à cette chapelle », se félicite auprès de l’AFP, André Barbé, directeur général de la société touristique Semitour Périgord, qui gère notamment le ch teau de Biron et le site préhistorique de Lascaux.
- Entre histoire et innovation
Le « retour » de « la mise au tombeau du Saint-Sépulcre » au Ch teau de Biron est l’aboutissement d’un long processus débuté avec la vente de la sculpture au Metropolitan Museum de New York.
Cette œuvre majeure et « la Pietà » de Biron ont alors quitté le Périgord de manière définitive, laissant un vide dans l’histoire et la collection du ch teau.
Sébastien Cailler, responsable du Ch teau de Biron, pour la Semitour, explique à Radio France : « les faire revenir, même sous forme de fac-similé, a demandé des années de travail, de négociations ».
Lorsque les discussions entre les 2 institutions françaises et américaines ont abouti, la restitution des 2 ensemble sculpturaux a représenté un défi technique majeur. Gilles Lafleur, directeur de l’atelier des fac-similés du Périgord, explique que le processus de reproduction s’est appuyé sur les technologies de la photogrammétrie, qui consiste à assembler des milliers d’images sous différents angles afin de reconstituer les volumes et les textures de l’œuvre avec une précision inédite. Gr ce à des milliers de photos très haute résolution fournies par le musée américain à l’Atelier du Périgord, les 2 sculptures ont été reproduites de manière ultra réaliste et à la même échelle.
Les 2 œuvres originales ont également été analysées dans les moindres détails par les équipes de l’atelier des fac-similés, afin de restituer au plus près de la réalité, les expressions des visages et les drapés des vêtements.
Reportage vidéo de Sud Ouest :
Gr ce aux photos du MET, à des relevés photogrammétriques et à des imprimantes 3D, ces 2 répliques imitant l’aspect de la pierre et les moindres caractéristiques des œuvres ont pu être réalisées en huit mois, pour un budget de 350 000 euros.
« C’est un travail de précision », résume André Barbé, au Figaro. « C’est vraiment très bluffant. Vous avez l’impression d’avoir les œuvres devant les yeux ».

- Les conservateurs américains « stupéfaits » par la qualité des facsimilés
Les conservateurs américains du Met Museum, venus assister à l’installation du second facsimilé et à l’inauguration de l’exposition complète ont avoué avoir été « stupéfaits » par la qualité et le réalisme des fac-similés.
Christine Brennan, experte de la section médiévale au MET, a déclaré : « C’est incroyable qu’ils soient parvenus à réaliser un tel travail en si peu de temps ». Son collègue Griffith Mann, également conservateur au MET, a confirmé : « c’est l’une des plus belles reproductions que j’ai jamais vues ».
Selon Sud Ouest, le directeur du MET s’est montré ravi en découvrant l’œuvre et son écrin : « Le travail réalisé à partir des seules images est impressionnant. Les détails sont magnifiques [ €¦] Un autre travail commence maintenant. Nous allons voir comment faire pour connecter Biron et nos visiteurs à New York et leur montrer d’o๠ça vient ».
- Quand la technologie comble le vide de la chapelle !
Durant leur visite du Ch teau de Biron, les conservateurs américains ont reconnu que la sculpture du XVe siècle devait manquer à sa chapelle.
« Il y avait comme un vide à Biron, un vide historique et artistique. Le retour de cette mise au tombeau, c’est juste incroyable et beaucoup d’émotions » reconnait Sébastien Cailler, qui n’éprouve aucune rancœur envers le marquis de Biron, qui s’était séparé de son œuvre en 1907. « Gr ce à lui, les sculptures ont pu être conservées en bon état. Quand on lui a proposé de les acheter, il a forcément dit oui parce qu’elles allaient se retrouver dans l’un des plus grands musées du monde ! ».
- Découverte par le public lors des JEP
à€ l’occasion des Journées du Patrimoine, durant le week-end du 21 et 22 septembre 2024, les visiteurs du Ch teau de Biron ont pu découvrir les 2 œuvres remarquables, « réinstallées » dans la chapelle construite à la Renaissance.

Ils ont pu ainsi ressentir et revivre les impressions du maà®tre imagier anonyme qui à réalisé les deux ensembles sculpturaux durant le XVème siècle.
Une exposition dédiée raconte l’histoire fascinante de la Pietà et de la Mise au Tombeau du Christ : de leur création jusqu’à leur retour au Ch teau.
Pour faciliter la compréhension et enrichir la médiation, le MET et le ch teau de Biron souhaitent désormais installer des QR codes, pour que les visiteurs puissent accéder à des explications sur l’histoire respective de ces statues et de leurs facsimilés, mais également visualiser en images leurs emplacements respectifs.
Les 2 sculptures de la Chapelle devraient attirer de nombreux curieux, habitués des lieux ou primo-visiteurs. D’autant plus que le ch teau de Biron, pourra également bénéficier de la promotion apportée par la diffusion de la nouvelle série historique de France Télévisions, « Fortune de France », dont certaines scènes ont été tournées dans ses salles et jardins.
Le plus grand ch teau d’Aquitaine a accueilli plus de 60 000 visiteurs en 2023.
Présentation du projet global de coopération entre le Ch teau de Biron et le Met
chateau-biron.fr/fr/de-new-york-a-biron/
https://chateau-biron.fr/fr/de-new-york-a-biron/SOURCES: Ch teau de Biron, Semitour Perigord, presse
PHOTOS: Ch teau de Biron (page facebook)
Date de première publication: 03/10/2024
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