Construit dans le complexe du Palais Royal de Madrid, le nouveau musée “Galeries des Collections Royales” propose un voyage à travers l’histoire de la monarchie espagnole et le goût artistique de chacune de ses figures importantes, des premiers règnes du Moyen Âge à Juan Carlos I. Le nouveau musée a ouvert au public le 29 juin 2023, après plusieurs décennies de développement et 160 millions d’euros d’investissement. Exploité dans le cadre d’un partenariat public-privé, le musée s’appuie sur une communication innovante pour attirer un public déjà très sollicité par les lieux culturels et touristiques de Madrid.
Située entre le palais royal et la cathédrale de l’Almudena, la nouvelle Galerie des Collections Royales est destinée à abriter et présenter au public, des peintures, des sculptures, des tapisseries, des objets de luxe, des voitures et d’autres œuvres d’art et pièces historiques que les différents rois d’Espagne ont collectionné à travers l’histoire.
Le musée sera le principal outil de promotion de l’activité culturelle de l’institution Patrimonio Nacional qui est en charge de sa gestion et une vitrine de l’énorme richesse et diversité des collections royales. Il devient également l’épine dorsale de la visite du complexe du Palais Royal, accessible depuis la Plaza de la Almudena et depuis les jardins Campo de Moro et Madrid Río.
- Un projet né en 1935
Les origines du musée remontent à 1935, sous la 2e République espagnole, lorsque son projet de construction a été lancé. Cependant, cette tentative a été contrecarrée par le déclenchement de la guerre civile en 1936.
En 1998, l’idée a été reprise et la construction du centre a été approuvée. Les travaux ont commencé en 2006 et se sont déroulés en quatre phases jusqu’en 2015. Les travaux ont subi des retards dus à la découverte de vestiges archéologiques dans la zone.
Malgré cette longue gestation, le bâtiment a déjà remporté plusieurs prix d’architecture, dont le premier prix COAM 2016 et le prix FAD d’architecture 2017.
Plus de 40 000 m² sur 6 étages
Le musée s’étend sur une superficie totale de 40 475 m2 répartis sur six étages, abritant trois salles d’exposition d’une hauteur allant de six à huit mètres, une salle de réception pour les œuvres d’art, six salles de réserve, des bureaux, ainsi que des espaces pour les installations techniques.
Le bâtiment a été imaginé par le studio Mansilla + Tuñón et conçu pour réaliser des économies d’énergie maximales.
Le budget global du projet a été estimé à plus de 160 millions d’euros.
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- Un partenariat public privé
En octobre 2018, après un an de retard, un groupement d’entreprises constituée par la société spécialisée dans la muséologie Empty et l’opérateur Telefónica a remporté le concours public pour aménager le musée, assurer la muséographie des salles permanentes, concevoir les outils de médiation, et aménager les espaces publics hors exposition – auditorium, salle de lecture, vestibules, boutique et café – et imaginer une solution pour donner à la salle d’expositions temporaires la modularité des espaces et usages.
- Un parcours chronologique
Le musée disposera de plus de 3 200 m2 destinés à l’exposition permanente et de plus de 1 300 m2 aux expositions temporaires.
Un modèle chronologique a été choisi pour le parcours de ce nouveau musée, avec un itinéraire principal descendant, qui commence au rez de chaussée, dans l’accès situé entre le Palais Royal, la cathédrale de l’Almudena et le musée lui-même, et se termine au niveau -3, par les jardins Campo del Moro.
Son accrochage permanent (650 à 700 œuvres) sera en constante évolution puisqu’un tiers des pièces fera l’objet d’une rotation régulière, afin de valoriser la collection composée de 155.000 œuvres.
Le bâtiment disposera également d’une cafétéria et d’un espace pour les ateliers pédagogiques.
- Des œuvres de Bosch, Titien, El Greco, Ribera, Velázquez et Caravaggio
Après être entré par la Plaza de la Almudena, l’exposition permanente commence dans la première salle (niveau -1) par les Rois Catholiques. Les collections de tapisseries et l’Armurerie royale dialogueront avec des œuvres de Bosch, Titien, El Greco, Ribera, Velázquez et Caravaggio, entre autres. Les monastères royaux en tant qu’espaces féminins de pouvoir et de mécénat occuperont également le devant de la scène. Cet étage offre également une fenêtre privilégiée sur les origines de Madrid : le mur du IXe siècle découvert lors de la construction du bâtiment, qui est également expliqué par une présentation audiovisuelle.
Le niveau -2 commence avec les plans du nouveau Palais Royal de Madrid, commandé par Felipe V après l’incendie de l’Alcázar, complétés par les maquettes du projet des architectes Emilio Tuñón et Luis Moreno Mansilla. Les instruments de musique, le mobilier et les arts décoratifs cohabiteront avec des œuvres de Goya, Tiépolo, Paret et Maella.
La dernière partie inclut la photographie et explique comment l’État a assumé la conservation des Collections royales et l’ouverture des Sites royaux au public par l’intermédiaire du Patrimoine national, organisme créé sous la IIe République.
Le niveau -3 (également accessible depuis Campo del Moro) peut être défini comme l’étage du XXIe siècle. Un cube immersif a été installé ici, dans lequel des images à 360º d’espaces architecturaux et naturels de divers sites royaux seront projetées. La salle d’exposition temporaire se trouvera également à cet étage.
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- Moderniser la monarchie espagnole
L’attrait pour la monarchie s’érodant avec le temps et les polémiques, cette nouvelle galerie doit relever plusieurs défis.
En plus de moderniser la monarchie espagnole, le musée devra attirer autant de visiteurs que le Palais Royal voisin, qui en recense en moyenne environ 1,5 million par an, contre plus de 2,5 pour le palais de l’Alhambra à Grenade, monument le plus visité du pays.
Dans cette conquête du public, la galerie sera en concurrence avec les 2 autres institutions muséales de la capitale espagnole, le Prado et Reina Sofia.
L’établissement peut compter sur son architecture très innovante, récipiendaire de plusieurs prix internationaux (premier prix COAM 2016 et le prix FAD d’architecture 2017) et sur une stratégie de communication décalée sur les nouveaux réseaux.
L’ouverture du nouveau musée s’est accompagnée d’un spectacle videomapping sur sa façade qui a réuni près de 20 000 personnes par séance.
- Comptes Instagram et TikTok
Pour attirer les publics plus jeunes, Patrimonio Nacional mise sur les réseaux sociaux et une communication décalée.
Le 28 avril 2023, l’organisme public National Heritage a annoncé le lancement des comptes Royal Collections Gallery sur les réseaux sociaux Instagram et TikTok (@galeriacoleccionesreales).
Pour se lancer, Patrimonio Nacional a obtenu le soutien de l’architecte et youtubeur Ter, un diffuseur culturel avec plus de 4 millions de followers. A cette occasion, un jeu concours a fait gagner vingt visites guidées de la Royal Collections Gallery. Les gagnants ont ainsi pu découvrir le nouveau musée avant son inauguration.
National Heritage gère déjà des comptes sur Instagram, Twitter, LinkedIn, YouTube et Facebook et y compte plus de 180 000 abonnés.
“Avec l’ouverture de ces deux nouveaux comptes, la Galerie suit le chemin d’autres grands musées dans le but de toucher un nouveau public plus jeune et de faire connaître les collections d’une manière différente, pédagogique et ludique” explique le Patrimoine National.
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Le site web du nouveau musée propose de nombreux contenus sur les collections (vidéo également diffusées sur YouTube) mais également une chronologie interactive qui met en perspective sur une même frise l’histoire de l’art et les œuvres majeures de la collection avec l’histoire de la monarchie espagnole.
www.galeriadelascoleccionesreales.es/
www.patrimonionacional.es/actualidad/noticias/galeria-de-las-colecciones-reales
arquitecturaviva.com/works/royal-collections-museum
SOURCES: Patrimonio Nacional, presse
PHOTOS: Patrimonio Nacional
Date de première publication: 03/07/2023
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