Le musée océanographique de Monaco propose un nouveau parcours immersif au cœur des pôles

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Temps de lecture : 9 min

Depuis le 4 juin 2022, la nouvelle exposition du Musée océanographique de Monaco offre une immersion en 5 étapes au cœur de l’Arctique et de l’Antarctique. Les visiteurs peuvent y croiser les grands explorateurs qui s’y sont aventurés, les espèces qui se sont adaptées à ces milieux extrêmes, les hommes qui ont choisi le Grand Nord pour y habiter, les chercheurs qui font avancer la science… Point d’orgue de ce parcours permanent de visite, la salle « IMMERSION » propose 650 m2 de projection, “pour ressentir, au plus près, la beauté mais aussi la fragilité des mondes polaires”. 

L’exposition « Mission Polaire » investit le Musée océanographique depuis le 4 juin 2022. Cinq espaces thématiques, répartis sur deux niveaux, rythment ce nouveau parcours de visite. De la découverte des pôles à la vie sauvage qu’ils abritent, en passant par les hommes qui les peuplent et les explorent. Objets et documents, contenus numériques et dispositifs immersifs se côtoient et se complètent pour une expérience à 360°.

  • Célébrer les 100 ans de la disparition du Prince Albert Ier

C’est parce que des pôles en bonne santé sont absolument essentiels à l’équilibre de la planète Terre, que le Prince Albert Ier, au tournant du XIXe siècle, et S.A.S. le Prince Albert II, aujourd’hui, ont inscrit ces territoires de l’extrême dans l’ADN de Monaco.

Ce sera l’Institut océanographique pour l’un, la Fondation Prince Albert II pour l’autre. Cette grande exposition, qui en est une nouvelle illustration, célèbre également le centenaire de la disparition du Prince Albert Ier, fondateur de l’Institut océanographique de Monaco.

“J’espère que l’émotion suscitée par la beauté des régions polaires, alliée à la connaissance de leur rôle essentiel à l’échelle du globe conduiront l’Humanité à les considérer avec respect et précaution”, explique S.A.S. le Prince Albert II, “car ce que nous savons désormais de façon certaine c’est que l’avenir des pôles préfigure le nôtre”.

  • Des visiteurs reporters

Pour mieux sensibiliser les visiteurs aux enjeux de la protection des pôles, l’exposition a été conçue de manière très participative.

Chaque visiteur incarne un reporter de terrain en mission polaire. Muni de son billet d’entrée qui se matérialise sous la forme d’une « carte de presse », il déclenche des contenus et informations complémentaires tout au long de sa visite.

En fin de parcours, les visiteurs sont invités à livrer leur reportage sur les pôles par l’intermédiaire d’une borne interactive. Un moment privilégié leur permettant de s’exprimer sur ces terres lointaines et de restituer de manière ludique ce qu’ils en ont retenu. Comment ? Le visiteur se prend en photo, choisit un titre et un visuel de couverture, comme le ferait un reporter. L’occasion de constituer un souvenir de leur expédition sur ces territoires de l’extrême, à partager en famille.

S’ils le souhaitent, les visiteurs peuvent également s’engager au côté de l’Institut océanographique et de la Fondation Prince Albert II de Monaco, en soutenant activement les actions menées pour la protection des pôles et tout particulièrement la création de nouvelles Aires Marines Protégées dans les océans polaires.

À titre individuel, chaque visiteur a également la possibilité d’adopter des gestes au quotidien, contribuant à la préservation de ces territoires lointains.

“L’avenir des pôles est aussi le nôtre” rappelle Mélanie Laurent, la marraine de l’exposition dans un message aux visiteurs avant d’ajouter : “si votre mission polaire touche à sa fin, c’est en fait ici et maintenant qu’elle commence réellement !”.

  • Un parcours en 5 espaces

Le parcours de l’exposition est organisé en 5 espaces.

. ESPACE N°1: Rencontrer les explorateurs des pôles d’hier à aujourd’hui

Dès les premiers pas dans le salon d’Honneur, un face-à-face avec les grands noms de l’exploration est proposé.

Choisis pour leur contribution à la connaissance des pôles, ces explorateurs d’hier et d’aujourd’hui, hommes et femmes, témoignent de leurs travaux et de leurs découvertes.

Au nombre de trente, leurs portraits et un bref résumé de leur histoire s’affichent sur une immense carte.

Neuf autres sont représentés en taille réelle : des contemporains, Jean Malaurie, Jean-Louis Étienne, ou Frederik Paulsen et des pionniers, Jean-Baptiste Charcot ou encore Matthew Henson – le premier à avoir rejoint le pôle Nord géographique – ainsi que deux femmes, dont Ada Blackjack. Bien qu’Inuit, Ada, élevée par des missionnaires, connaissait très mal le terrain. Ce fut pourtant la seule qui survécut à l’expédition menée par quatre scientifiques, pour laquelle elle avait été embauchée comme cuisinière et couturière.

. ESPACE N°2: Pénétrer dans le monde des Inuits

Figure emblématique de l’exploration polaire, Jean Malaurie cède à l’Institut océanographique une très large partie de ses collections, archives et effets personnels, illustrant 70 ans d’une vie consacrée aux peuples de l’Arctique. C’est à travers cette collection que les visiteurs sont invités à s’immerger dans la culture des Inuits (vie en société, vie en famille, éducation…). De nombreux objets du quotidien (vêtements, masques de danse, objets d’art, objets liés aux croyances…) sont également exposés dans une scénographie reproduisant un environnement de glace, avec son traditionnel igloo.

Mais il s’agit aussi de montrer combien le mode de vie et les traditions des Inuits, étroitement liés à la nature, sont aujourd’hui menacés par les changements climatiques, par la pollution et sont sans cesse bousculés par la modernité.

. ESPACE N°3: Percer les secrets du pôle Nord et du pôle Sud

L’enjeu de ce troisième espace situé dans le salon Océanomania est de mieux appréhender le rôle capital des pôles pour l’équilibre de la planète. Comprendre leur fonctionnement, c’est aussi prendre davantage conscience de l’impact des immenses bouleversements qui s’y opèrent en raison du changement climatique.

Les visiteurs prennent connaissance des différences entre ces deux extrêmes. Si la vie est foisonnante aux beaux jours en Arctique, elle reste concentrée sur les côtes et dans l’océan en Antarctique. Des animaux naturalisés, provenant de diverses récoltes scientifiques entre la fin du XIXe et celle du XXe siècle, viennent illustrer la différence de faune entre ces deux opposés : l’ours blanc au nord quand le manchot est une exclusivité du sud. Il s’agit de bien comprendre que chaque espèce est au cœur d’un écosystème : si un seul élément est menacé ou disparaît c’est souvent tout l’écosystème qui peut s’écrouler.

 . ESPACE N°4: Voyager en immersion du pôle Nord au pôle Sud

Dans la salle « IMMERSION », la beauté sauvage et grandiose de ces contrées glacées prend vie dans un dispositif immersif et interactif inédit. (voir ci-dessous)

. ESPACE N°5: Comprendre les défis de la recherche scientifique polaire

Que serait la connaissance sur les pôles si la science n’y était pas partie prenante depuis de nombreuses années ? Une science que les visiteurs perçoivent dans ce dernier espace avec la présentation de données essentielles permettant de comprendre en un instant ce qui se déroule en Arctique et en Antarctique, ainsi que les impacts de ces changements à l’échelle de la planète et dans notre quotidien.

Dans un premier module sont présentées les connaissances actuelles sur le climat et les conséquences de son réchauffement : fonte des glaces, hausse du niveau de la mer… Avec des explications très concrètes, les visiteurs peuvent ainsi comprendre les enjeux qui entourent le glacier Thwaites en Antarctique. Ce monstre de 600 km de long, 120 km de large et environ 3 km de hauteur qui est en train de se fissurer pourrait se détacher. Sa fonte dans l’océan pourrait représenter à elle seule une hausse de quelque 60 cm du niveau de la mer.

Un deuxième module est plus spécifiquement axé sur les impacts du réchauffement sur la biodiversité : comment le réchauffement climatique impacte les espèces comme les manchots empereurs, les narvals, l’ours polaire, le krill…

Enfin, le dernier module rappelle ce que l’on sait des conséquences pour l’homme : qu’il s’agisse des déplacements de populations liés à la hausse du niveau des mers ou de la fonte du pergélisol qui s’accompagne de la menace de voir ressurgir des virus et des bactéries extrêmement dangereux tels que l’anthrax. Trois modules qui n’ont qu’une seule vocation : comprendre pour mieux anticiper.

  • La technologie immersive au service de la connaissance

Contempler les aurores polaires, plonger sous les icebergs à la rencontre des phoques, bélugas et narvals, assister au repas des baleines, découvrir les manchots à travers le blizzard… Ou comment repousser les limites du réel et offrir une expérience unique en son genre, qui mobilise le vivant. C’est ce que propose la salle « IMMERSION » (étape n°4 du parcours).

Cet espace offre un voyage au cours duquel les visiteurs peuvent interagir avec le contenu, l’environnement et les espèces.

Avec 650 m2 de surface de projection, le visiteur est propulsé au cœur de paysages polaires pour vivre 6 scènes emblématiques. D’abord au pôle Nord en compagnie d’une ourse et de ses oursons, ou sous la banquise pour nager en apnée aux côtés de phoques, de baleines et de narvals. Puis au pôle Sud où les visiteurs croisent des baleines, prêtes à engloutir des centaines de kilos de krill, avant de s’enfuir sous leurs pieds. Sans oublier les éléphants de mer qui se prélassent sur les côtes, surveillant des orques prêtes à surgir de l’eau ; des manchots empereurs serrés les uns contre les autres pour lutter contre le blizzard et protéger les petits. Une féérie qui s’achève dans le rêve des aurores polaires.

Mais une voix off, présente dans chaque tableau, rappelle la fragilité de cet écosystème et les menaces qui pèsent sur ces espèces. Comme la difficulté que rencontrent les ours pour trouver de la nourriture, du fait de la fonte de la banquise.

Cette expérience, proposée dans le parcours de l’exposition « Mission Polaire », a pu être réalisée grâce à une réplique virtuelle des régions de l’extrême, de leur environnement, de leur atmosphère et des espèces qui les peuplent. Ce dépaysement est rendu possible grâce à des technologies hors normes et un système de projection monumental.

Ce « simulateur du vivant » est conçu autour d’un mélange de matte painting, d’images de synthèse et d’animations 3D temps réel. Le matte painting est un procédé cinématographique qui consiste à peindre un décor sur une surface plane, dans lequel sont intégrées une ou plusieurs scènes animées réalisées en postproduction. Une image de synthèse en temps réel est réalisée en direct en fonction des actions des visiteurs ou des situations, à l’inverse d’images produites en postproduction. Le dispositif utilisé au sein de la salle «IMMERSION» juxtapose ces deux techniques pour gagner en réalisme et en vitesse d’interaction.

“S’appuyer sur l’émerveillement mais aussi sur l’émotion pour sensibiliser les visiteurs aux menaces qui pèsent sur les pôles, à leur grande fragilité et aux risques que cela fait courir à l’ensemble de la planète, tel est l’un des objectifs de cette mise en scène” explique le musée. “Il s’agit de créer un lien entre l’Homme et un écosystème qui lui est généralement inaccessible, être spectaculaire tout en faisant sens, éblouir tout en sensibilisant”. 

  • Des visites et contenus pédagogiques

Le dispositif immersif offre également un mode pédagogique permettant aux animateurs du Musée océanographique de prendre la main sur la séance et de guider les visiteurs dans une expérience “encore plus savante”.

Durant les périodes de vacances et à l’occasion d’accueils de scolaires, le service éducatif du Musée océanographique propose des animations dédiées. Une visite sur mesure et adaptée au jeune public est rendue possible grâce à ce « mode pédagogique » spécialement conçu à cet effet. L’animateur peut ainsi, à la demande, figer certaines scènes du dispositif pour mieux observer une espèce ou commenter son comportement.

Une bibliothèque multimédia est également accessible à l’animateur qui peut projeter à tout moment une fiche pédagogique, un film ou encore une planche anatomique afin d’enrichir l’expérience.

  • Un riche programme d’activités

Durant les week-ends et les vacances scolaires, le public bénéficie gratuitement de visites guidées thématisées (durée : 20 min).

Pour chaque visite, un espace de l’exposition « MISSION POLAIRE » est choisi et mis en lumière à travers des jeux de piste, des quizz et de passionnants échanges avec un guide.

Informations pratiques

Dates & horaires d’ouverture du musée océanographique
Exposition « Mission Polaire » à partir du 4 juin 2022
Ouvert tous les jours (sauf le week-end du Grand Prix de Formule 1 et le 25 décembre)
. De 10 h à 18 h (Janvier / Février / Mars / Octobre / Novembre / Décembre)
. De 10 h à 19 h (Avril / Mai / Juin / Septembre)
. De 9 h 30 à 20 h (Juillet / Août)

Tarifs
Adulte (à partir de 18 ans) : 18 €
Étudiant (carte valide) : 12 €
Enfant (4 à 17 ans inclus) : 12 €
Personne en situation de handicap : 9 €

https://musee.oceano.org/le-parcours-mission-polaire/

SOURCE: Musée océanographique de Monaco

PHOTOS: Musée océanographique de Monaco

PHOTO du carousel: espace immersif de l’exposition “mission polaire” du Musee océanographique de Monaco ©Musée océanographique de Monaco

Date de première publication: 15/06/2022

Le Musée océanographique de Monaco est membre du CLIC France 

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