Un samedi, l’action des militants pour le climat a presque vidé les salles du Rijksmuseum d’Amsterdam

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Le samedi 1er mars 2025, pendant les vacances, le Rijksmuseum d’Amsterdam était presque vide. Cette vision un peu surréaliste résultait d’une « grève des visiteurs » organisée par des militants du climat. Au Royaume-Uni, deux musées majeurs sont également sous le feu des critiques des écologistes.

Les militants pour le climat ont réussi à  vider le Rijksmuseum d’Amsterdam pendant une journée. Selon le musée, seules quelques centaines de personnes ont visité le célèbre musée le samedi 1er février 2025. Ils auraient du être 8 000 un même jour, pendant les vacances scolaires.

  • Des milliers de billets réservés mais non utilisés

Le groupe de protection du climat Extinction Rebellion (XR) avait réservé l’ensemble des des billets d’accès encore disponible pour la journée, sans les utiliser.

Avec cette « grève des visiteurs », les activistes souhaitaient protester contre le soutien apporté au musée par la grande banque ING, accusée d’investir encore de manière trop massive dans les énergies fossiles.  

Sur la page de son site, le groupe écologique justifie l’évènement de cette manière : « Le Rijksmuseum choisit d’accepter l’argent « sale » d’ING : une banque qui injecte 72 millions d’euros par jour dans le pétrole et le gaz et mène des politiques qui violent les droits de l’homme. C’est de l’artwashing : ING utilise l’art pour dissimuler ses activités néfastes et redorer son image. Le Rijksmuseum reçoit environ 700 000 euros par an d’ING, soit moins de 0,6 % de ses revenus totaux. ING a besoin du Rijksmuseum pour prétendre être vert et culturellement responsable. Mais le Rijksmuseum n’a pas besoin d’ING. Alors pourquoi, en pleine crise climatique, continuent-ils à  s’accrocher à  cet argent et à  regarder en silence les catastrophes se dérouler ? »

Un porte-parole du Rijksmuseum a déclaré à  l’agence de presse ANP : « XR nous empêche de remplir notre mandat public ».

La même organisation avait déjà  réservé des billets à  grande échelle en janvier 2025 et en septembre 2024. A cette date, les activistes avait même forcé le Rijksmuseum à  fermer pendant plusieurs heures.

Les deux derniers musées britanniques recevant encore des fonds de parrainage de la part de l’entreprise pétrolière BP font l’objet d’une forte pression pour mettre fin à  leur relation après que le géant pétrolier ait abandonné ses projets de développement des énergies renouvelables.

Au cours de la dernière décennie, au moins 15 institutions culturelles britanniques ont déjà  mis fin à  leurs accords de sponsoring avec des entreprises du secteur des énergies fossiles. La Tate, le Royal Opera House, la National Portrait Gallery et la Royal Shakespeare Company, auparavant soutenus par un parrainage global de BP, ont désormais renoncé à  tout financement du secteur des énergies fossiles.

L’organisation de recherche et de campagnes Culture Unstained milite contre le « blanchiment artistique » des activités des entreprises de combustibles fossiles par le biais d’accords de parrainage avec les musées et les galeries. Le 27 février 2025, l’ONG a déclaré qu’avec « l’abandon par BP de son objectif de réduction de la production de pétrole et de gaz, ces accords de sponsoring étaient désormais intenables. BP s’engageant désormais de manière éhontée dans les énergies fossiles polluantes, les organisations culturelles telles que le British Museum et le Science Museum doivent de toute urgence mettre un terme à  leurs accords de sponsoring avec le plus grand pollueur ».

. Les écologistes ont en ligne de mire la décision du British Museum de signer un partenariat de 10 ans avec BP « indéfendable lorsqu’elle a été annoncée il y a tout juste un an, mais elle désormais clairement intenable ».  

Un porte-parole du British Museum a déclaré : « Le musée se lance dans le projet de réaménagement le plus passionnant et le plus ambitieux de ses 270 ans d’histoire, en modernisant ses b timents emblématiques qui ont un besoin urgent de rénovation. Un soutien financier important est essentiel pour que cela puisse se faire, et nous avons besoin de dons d’entreprises et de particuliers comme BP pour garantir que les magnifiques collections restent exposées au public pendant des siècles à  venir ».

. De son côté, le Science Museum Group est critiqué car sa politique de durabilité exige que les sponsors soient sur une trajectoire alignée sur les objectifs de réduction des émissions de carbone décrits dans l’Accord de Paris. ce qui n’est plus le cas avec la décision récente de BP. Un porte-parole du musée scientifique a déclaré : « Le parrainage que nous recevons d’un large éventail de bailleurs de fonds, y compris BP qui soutient la Science Museum Group Academy, est essentiel à  notre mission d’inspirer des millions de personnes chaque année ».

SOURCES: musées, presse

PHOTO du carrousel : vue intérieure du Rijksmusem, Amsterdam, en 2005. Wikimedia Commons / Justin V. A. Slater. All rights released by the author.

Date de première publication: 05/03/2025

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