A l’occasion des trente ans de la mort de son père le 2 mars 2021, Charlotte Gainsbourg a annoncé l’ouverture au printemps 2022 de la maison Gainsbourg. En raison du covid et de la complexité du projet, le lieu hybride ouvre le mercredi 20 septembre 2023. Il se compose de la maison historique, d’un musée, d’une librairie boutique et du Gainsbarre, un café le jour, qui devient piano bar le soir. Cette nouvelle destination culturelle, “première institution culturelle dédiée à la transmission de l’œuvre et de l’histoire de Serge Gainsbourg”, offrira naturellement une expérience sonore immersive et subjective et fera la part belle aux archives si denses du chanteur et compositeur.
. Dévoiler la personnalité de Gainsbourg
La Maison Gainsbourg vise à présenter l’histoire, la carrière et la personnalité du chanteur, en dévoilant le lieu même ou il passé une grande partie de sa vie.
Et depuis trente ans, rien n’a été touché dans cette maison qui avait déjà tout d’un musée du vivant du chanteur.
« On ne va pas découvrir des choses sur son œuvre mais le cadre de son travail », explique sa fille. « C’est lui, sa personnalité, c’est assez surprenant. On a l’image d’artistes qui sont dans des espaces immenses, luxueux, là c’est relativement modeste. Au départ, ce sont d’anciennes écuries, ce n’est pas haut de plafond, ce n’est pas l’appartement haussmannien par excellence. Il y a une cuisine minuscule. »
Déjà célèbre pour sa façade et ses graffitis, le légendaire intérieur de Serge Gainsbourg, au 5 bis rue de Verneuil, est donc maintenant ouvert au public pour une visite immersive et subjective, en petit groupe. Une expérience qui se prolonge en face, au 14 rue de Verneuil, par un musée, une librairie-boutique et le Gainsbarre, qui accueille un café en journée et un piano-bar de nuit.
Le chantier de l’hôtel particulier du 5bis rue de Verneuil dans le 7ème arrondissement a démarré en 2021, pour une ouverture annoncée en octobre 2021, avant d’être reportée à mars 2022 puis enfin à septembre 2023. Le covid est passé par là mais également la complexité d’un projet et son financement.
- Un projet désiré par Charlotte et soutenu par des mécènes
La Maison Gainsbourg est un projet désiré et porté totalement par Charlotte Gainsbourg. Elle a créé une « société d’exploitation de l’annexe de l’hôtel particulier de Serge Gainsbourg » il y a quelques année puis a obtenu un permis de construire en décembre 2020, afin de transformer la maison en musée.
Plusieurs actions de rénovation ont dû être entrepris tant dans la maison historique que dans l’annexe, et notamment une verrière sur cour et un ascenseur pour les personnes à mobilité réduite.
Tout au long du projet, Charlotte Gainsbourg a été soutenu par le groupe Pinault et son président François Henri, dont une des marques Balenciaga a eu pour égérie Charlotte mais c’est une autre marque du groupe, Yves Saint Laurent, qui apparait aujourd’hui comme partenaire officiel de la maison.
Le projet a également bénéficié du soutien financier de la région Ile de France, à hauteur de 600 000 euros. La maison historique de Serge Gainsbourg a d’ailleurs reçu le label “Patrimoine d’intérêt régional”, comme près de 200 sites depuis 2017.
L’espace est exploité par la société Arteum, jusqu’à maintenant spécialisée dans la gestion de boutiques de musées (musée de l’Armée, Cité des Sciences, Quai Branly, musée Carnavalet, MAD) et de produits dérivés culturels.
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. Un parcours … une expérience
La Maison Gainsbourg est donc composée de deux adresses : le 5 bis rue de Verneuil, domicile de Serge Gainsbourg entre 1969 et 1991, et le 14 rue de Verneuil qui accueille un musée, une librairie-boutique et le Gainsbarre.
Ce parcours jumelé débute à la réception du musée située au 14 rue de Verneuil. C’est une visite très intimiste qui attend ensuite les visiteurs au 5 bis, guidée par une expérience immersive audio d’une trentaine de minutes.
De retour au 14 rue de Verneuil, les visiteurs accèdent au musée qui propose une plongée dans la vie, l’œuvre et la carrière de Serge Gainsbourg, à travers les œuvres inédites et emblématiques de la collection du musée et de son riche fond documentaire.
Le musée est formé d’un espace dédié aux collections permanentes et d’un espace dédié aux expositions temporaires.
D’une durée d’environ une heure, le parcours permanent propose une plongée dans l’univers de Serge Gainsbourg en huit chapitres chronologiques. Il regroupe près de 450 objets originaux : manuscrits, œuvres et objets emblématiques ou encore vêtements et bijoux ayant appartenu à Serge Gainsbourg et provenant de la collection de la Maison Gainsbourg, son riche fonds documentaire ainsi que de prêts exceptionnels de collections institutionnelles et privées.
En regard de ces vitrines, huit écrans diffusent une sélection d’archives télévisuelles, photographiques, cinématographiques et radiophoniques rares et pour certaines inédites dans lequel Serge Gainsbourg, en voix off, raconte lui-même sa propre trajectoire.
Le sous-sol du musée est dédié à de petites expositions temporaires qui mettent en lumière certains événements clés de la vie ou de la carrière de Serge Gainsbourg.
. Le Gainsbarre est le piano-bar de la Maison Gainsbourg qui s’inspire des premières années de la carrière musicale de Serge Gainsbourg, pendant lesquelles il œuvrait en tant que pianiste chez Flavio au Touquet, ou dans les cabarets de la capitale. De jour c’est un café-restaurant ouvert aux petits déjeuners, déjeuners et afternoon-teas, et de nuit un bar à cocktails et un restaurant. Décoré par Jacques Garcia, Il est l’épicentre de la vie du musée et de sa programmation. Ouvert au public pour une large palette d’évènements (concerts live, projections cinéma, ateliers, conférences), privatisable pour des événements d’exception, le Gainsbarre aura sa propre programmation à l’image de celle du musée : diversifiée et plurielle.
. La librairie-boutique de la Maison Gainsbourg a été pensée comme un concept store. Elle propose différentes collections d’objets conçus et sélectionnés avec soin pour évoquer le riche univers de l’artiste : disques, photographies, objets iconiques, vêtements ou encore accessoires de mode côtoient un espace librairie.
Cette “nouvelle adresse parisienne” aborde chacune des facettes de l’artiste à travers les différentes époques traversées durant sa carrière : la Rive Gauche du début des années 60, le Swinging London des années 70 et les années 80 entre les palaces et le Palace.
Dans la librairie, le visiteur retrouvera une sélection des ouvrages de référence ayant attrait à Serge Gainsbourg, une sélection de livres rares et de certains des classiques du paysage littéraire de Serge Gainsbourg, tirés de sa bibliothèque personnelle au5 bis.
- Immersion sonore subjective
Lieu capital tant dans sa vie personnelle que pour le développement de sa carrière, le « 5 bis » est le cœur du projet de la Maison Gainsbourg. L’espace a été – avec les objets qu’il renferme – conservé intact par Charlotte Gainsbourg après la disparition de son père il y a plus de 32 ans.
La maison de Serge Gainsbourg se visite maintenant grâce à une bande son originale créée par Soundwalk Collective en collaboration avec Charlotte Gainsbourg.
Composée à partir d’un fonds d’archives sonores inédit, cette création superpose l’histoire, les archives et les sons collectés dans l’intimité du lieu.
Par petits groupes, les visiteurs munis de casques géo-localisés, se déplacent sur les deux étages de la maison.
Une immersion sonore d’une trentaine de minutes pendant laquelle, le public déambule guidé par la voix de Charlotte Gainsbourg, qui, pas à pas, fait écho aux souvenirs et anecdotes liés à son père et à la maison de son enfance. (article du Monde sur l’expérience sonore)
Les photos et les vidéos y ont interdites afin de profiter pleinement du moment et de garder le mystère.
- La collection numérisée
La collection de la Maison Gainsbourg compte environ 25 000 références. Elle est constituée d’objets, d’œuvres, de mobilier, de photographies, de documents et de vêtements ayant appartenu à Serge Gainsbourg.
Dans cette collection, on retrouve des oeuvres artistiques majeures, telles que l’Homme à Tête de Chou de Claude Lalanne, le manuscrit original de la Marseillaise de Rouget de Lisle, ou encore la Chasse aux Papillons de Salvador Dali.
La Maison Gainsbourg conserve également un vaste fonds documentaire constitué de plus de 3 000 manuscrits, une large archive de la presse ainsi qu’une archive photographique de diapositives et tirages originaux.
“On a recensé et pris en photo chaque objet et archive de presse, partitions, manuscrits… qu’il y avait dans la maison, et réalisé des fiches explicatives pour dire où on l’avait trouvé. Au total, on a fait près de 24.000 numérisations”, précise Sébastien Merlet, directeur scientifique de la Maison Gainsbourg et biographe ultime de l’artiste à qui il a consacré le Gainsbook (éd. Seghers, 2019), arrivé en 2020 sur le projet.
- Exploration numérique des archives
En parallèle à ce parcours physique, les visiteurs ont accès à une expérience numérique qui débute en amont de la visite et se poursuit ensuite avec un accès à des contenus exclusifs et inédits.
Sur le site web, chacun est invité à découvrir gratuitement une partie des archives inédites des collections du musée, ainsi que des images des salles de la Maison Gainsbourg.
Pour son ouverture, le musée virtuel est consacré à 3 thèmes: accrochage des oeuvres dans le musée, les singes de Serge et la bibliothèque (partie 1).
AREA 17, société basé à Paris et New York, a développé la plateforme digitale de la Maison Gainsbourg. Elle permet aux visiteurs de découvrir le musée, sa programmation ou d’acheter leur billets.
- Ouverture à guichet fermé
La billetterie est ouverte depuis le 4 avril 2023 et a rencontré un vrai et rapide succès puisque tous les créneaux de visites « Maison + musée » sont pris jusqu’en décembre 2023. La réservation a même été suspendue. Depuis trois ans, la rumeur ne faisait qu’enfler, et quand 15 000 billets ont été mis en vente en ligne au mois d’avril, c’est dans la journée qu’ils ont été écoulés.
On peut en revanche toujours réserver pour visiter le musée seul, mais pour mettre les pieds dans l’antre du musicien, il faudra donc patienter…
- La presse en parle
. Sortir à Paris (13/09/2023): “Expérience immersive audio, aussi incroyable que déroutante. Avant de pénétrer dans la première pièce, dissimulée derrière une porte qu’on nous demandera de fermer dernière nous, on nous invite à nous essuyer les pieds, comme si l’on pénétrait chez nous ou chez des amis, et pour ne pas abimer non plus la moquette et les tapis qui recouvrent une grande partie de la demeure. On est alors rapidement traversé par une étrange sensation : celle de voyager dans le temps et de faire un bond dans le passé, il y a plus de 30 ans de cela. À la voix de Charlotte, toujours aussi touchante, se mêle un enregistrement où l’on entend Serge Gainsbourg parler aux enfants. Emotion garantie avec cette étrange sensation de partager leur quotidien passé. On apprend aussi qu’il mangeait toujours avec la même fourchette, et que la famille avait pour habitude de regarder la télévision à table. Au final, on ressort de la Maison Gainsbourg, où ont aussi habité Jane, Charlotte, Kate, et plus tard Bambou, avec l’étrange sensation d’avoir vécu une immersion incroyablement intimiste et unique, d’avoir remonté le temps sur les traces d’un immense artiste qui continue encore aujourd’hui de fasciner les foules et d’une famille qui a véritablement marqué le cœur des Françaises et des Français. Une expérience à faire et à refaire !” (article)
. RTL (18/09/2023); “Ce n’est plus une maison qu’on visite, c’est le cabinet de curiosités d’un collectionneur célibataire. C’est le mausolée d’un artiste qui s’était construit ce savant capharnaüm plein de livres, de bibelots, de journaux, de photos, de tableaux, de sculptures, pour finir par l’objet le plus précieux de tous, le piano, un Steinway qui semble le cercueil de toutes les notes, rimes, murmures et scandales de l’auteur du Poinçonneur des Lilas. Le sommet de l’émotion est atteint quand on arrive dans la chambre et qu’on entend Charlotte nous raconter que c’est sur ce lit qu’elle a retrouvé son père mort le 2 mars 1991… et comment elle est restée blottie de longues journées contre lui, après qu’il ait été embaumé écoutant les fans dans la rue chanter Je suis venir te dire que je m’en vais.” (article)
. Vanity Fair (14/09/2023): “Une expérience intimiste et émouvante, qui cultive avec élégance un certain goût du secret. La Maison Gainsbourg, c’est Charlotte, avant tout : l’hommage fou d’une fille à son père, un projet de plus de trente ans sans cesse repoussé, rendu acrobatique par l’exiguïté des lieux (120 mètres carrés), les financements, la nécessité de trouver un espace adjacent (une ancienne salle d’aquabiking a finalement fait l’affaire). La mission est réussie, et la visite intimiste, au sens propre du terme, échappe au travers qu’aurait pu être celui du mausolée.“ (article)
La Maison Gainsbourg est ouverte du mardi au dimanche. Les mardis, jeudis, samedis et dimanches de 9h30 à 20h. Les mercredis et vendredis de 9h30 à 22h30. Fermeture le lundi. La réservation se fait exclusivement en ligne.
2 tarifs sont proposés: Billet « Musée seul » (de 6 à 12 euros) et billet couplé « Maison et Musée » (de 16 à 25 euros). Tarif réduit pour les jeunes jusqu’à 25 ans inclus, les demandeurs d’emplois, les bénéficiaires de minimas sociaux, les personnes en situation de handicap et leur accompagnant.e (cf Accessibilité), sur présentation d’un justificatif.
La librairie boutique et le Gainsbarre, au 14 rue de Verneuil sont en accès libre.
La visite du musée est accessible aux personnes à mobilité réduite, une visite virtuelle de la maison est proposée pour découvrir les lieux et leurs objets, et des dispositifs sont mis en place dans le musée pour en faciliter l’accès et assurer la meilleure expérience de visite à tous nos publics.
www.facebook.com/maisongainsbourg www.instagram.com/maisongainsbourg
SOURCES: Maison de Gainsbourg, presse
PHOTOS: Maison de Gainsbourg
Date de première publication: 20/09/2023
