Fermé depuis 2016 pour une complète transformation sous la houlette de l’architecte japonais Kengo Kuma, le nouveau musée départemental Albert-Kahn ouvre ses portes le 2 avril 2022. En bordure d’un jardin exceptionnel, le nouveau bâtiment du musée offre des espaces vastes et aérés et une scénographie particulièrement réussie pour le parcours permanent, l’espace famille avec activités ludiques et l’exposition temporaire. Doté d’un budget de 60 millions d’euros apporté par son propriétaire et gestionnaire, le département des hauts de Seine, le nouveau musée vise à valoriser l’exceptionnelle collection de photographies et de films constituée par le banquier boulonnais Albert Kahn.
[EVENT CLIC] Les membres du CLIC France sont invités à une visite privée, avec démonstration des outils innovants de médiation et discussion avec les équipes du musée et des entreprises ayant été impliquées. Le lundi 9 mai à 15.00. Inscription ouverte: visite@club-innovation-culture.fr
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Le public peut découvrir un site de 4 hectares restructuré, alliant nouveaux bâtiments et restaurations respectueuses de l’histoire du lieu, pour un établissement entièrement repensé, “un musée d’images tourné vers les questions de société, au cœur d’un jardin qui met le monde à portée de main, à l’instar du projet de son créateur, le banquier et philanthrope Albert Kahn”.
Le nouveau bâtiment dessiné par l’architecte Kengo Kuma s’inspire de la relation particulière d’Albert Kahn avec le Japon : le projet architectural met en scène le rapport de la ville, du musée et du jardin.
- Collections photographiques et cinématographiques uniques
Le musée départemental Albert-Kahn est consacré à la conservation, la diffusion et la valorisation de l’œuvre d’Albert Kahn (1860-1940), banquier philanthrope et humaniste, qui mit sa fortune au service de la connaissance, de l’entente entre les peuples et du progrès.
De cette œuvre foisonnante, le musée conserve des collections photographiques et cinématographiques uniques, les Archives de la Planète (1909-1931) et un précieux jardin à scènes paysagères qui fut le cadre de vie et d’inspiration du banquier. Ces collections, restées relativement confidentielles au XXe siècle, s’ouvrent désormais au plus grand nombre, sur le site même de leur conception, la propriété d’Albert Kahn à Boulogne-Billancourt.
- « Garder les yeux grands ouverts »
Le musée se veut un lieu d’éducation à l’image et par l’image où le débat et l’échange sensibilisent les publics à des problématiques sociales, sociétales ou esthétiques.
Pour favoriser cette ouverture, l’expérience sensible de visite, conçue autour de dispositifs immersifs s’appuyant sur les technologies numériques actuelles, se fait l’écho des procédés utilisés par Albert Kahn pour l’enregistrement et la diffusion de ses idées – cinéma, projections d’autochromes et déambulations -, qui suscitaient déjà, à l’époque, émerveillement et émotion.
L’expérience sur site se prolonge hors les murs, notamment à destination des scolaires, et en ligne, dans une volonté de partage et de réappropriation des collections par le grand public.
- “Le génie du lieu : le monde en ce jardin”
L’une des singularités de l’œuvre d’Albert Kahn est la complémentarité des collections végétales et des collections d’images, reflet de l’intérêt que son créateur porte à la question du vivant.
Elle s’incarne en premier lieu dans le jardin de sa propriété boulonnaise, témoignage exceptionnel de l’art horticole au tournant du XXe siècle et miroir sensible de son projet scientifique. Par son caractère unique et sa notoriété mais aussi par son accessibilité à tous les publics, le jardin représente un point d’entrée idéal dans les collections et le projet d’Albert Kahn.
Le musée mobilise pleinement cette continuité, en investissant les espaces du jardin et en intégrant les thèmes du vivant et de l’environnement à sa programmation culturelle.
- Un parcours inédit de découverte des collections pour tous les publics
Ces intentions s’incarnent aujourd’hui dans le parcours de visite du nouveau musée, qui lie intimement les collections d’images aux collections végétales, et se déploie sur l’ensemble du site, du nouveau bâtiment de Kengo Kuma aux pavillons patrimoniaux restaurés et aux scènes paysagères du jardin. Le visiteur est incité à devenir pleinement acteur de sa visite au travers des nombreux dispositifs interactifs proposés ; ses émotions et ses sens sont mobilisés pour mieux comprendre les collections et susciter la réflexion.
En complément du parcours permanent, la grande salle dédiée aux expositions temporaires et la salle des plaques restaurée, ancien lieu de conservation des autochromes, sont autant d’écrins pour aborder sous d’autres angles les thématiques des collections et du projet d’Albert Kahn.
Le croisement des disciplines cher au banquier philanthrope est aussi à l’œuvre dans le centre de documentation, lieu ressource pour les chercheurs et les partenaires scientifiques du musée comme pour les curieux, et dans le nouvel auditorium qui accueillera une programmation pluridisciplinaire en lien avec les collections et les expositions.
Pour les enfants – et leurs accompagnateurs – le salon des familles, en accès libre à l’étage du nouveau bâtiment, propose une exploration ludique, créative et interactive des collections, en autonomie ou accompagnée par les médiatrices du musée. On peut notamment visionner à la demande le fonds cinématographique, se mettre dans la peau d’un opérateur de film ou se prendre en photo à la manière des autochromes.
Une librairie-boutique prolonge la visite et un espace de restauration (ouverture mi-2022) offrira un moment de convivialité.
“La tradition d’hospitalité de ce lieu, où Albert Kahn recevait ses invités, est ainsi réactivée, pour construire, à partir d’un projet d’influence du XIXe siècle, un projet de partage pour le XXIe siècle”.
- Un parcours de visite entre images et jardin
Imaginée comme une exploration dans l’ensemble des collections, la muséographie du nouveau parcours de visite conçue par le groupement scénographique Scénorama -d. Gandon et j.c. Ponce (Adequat ingénierie, Atelier 144, Guerillagrafik, Numéro 111, Remote) oscille entre personnalité privée et actions publiques d’Albert Kahn: le visiteur est invité à découvrir l’hôte des lieux, appréhender son projet de consignation du réel, ainsi que les techniques novatrices employées au service de son discours.
Pensé comme un circuit entre jardins et images, le parcours permanent d’environ 1 000 m2 offre une expérience de visite singulière et permet au public de saisir toute la cohérence du projet et la portée de cette collection unique au monde, ainsi que des valeurs universelles qui lui sont associées.
“Assumant son caractère contemporain, la scénographie propose un art de la flânerie, du divertissement familial. Le projet pacifiste d’Albert Kahn, et sa volonté de faire de ses collections des Archives de la Planète une sorte de miroir du monde inspirent cette scénographie”.
Avec pour point de départ les salles d’exposition abritées par le nouveau bâtiment imaginé par Kengo Kuma, la promenade se poursuit ensuite dans les bâtiments patrimoniaux restaurés, pour certains ouverts pour la première fois au public – telles la grange vosgienne et la salle des plaques par exemple.
Grâce aux dispositifs muséographiques de manipulation diversifiés (créations sonores, spectacles audiovisuels, découverte interactive des photographies autochromes, interviews regards croisés, manipulation d’outils techniques reproduits, lectures etc…), le visiteur est acteur de sa visite.
Cette présentation des collections créé une expérience immersive et participative et incite tous les publics à mobiliser leur sensibilité, leur imaginaire et leur curiosité.
- Dans le bâtiment signé par Kengo Kuma, Le Monde d’Albert Kahn
Afin de permettre aux visiteurs de découvrir leur hôte, le parcours permanent s’ouvre sur une présentation de la figure d’Albert Kahn à travers un théâtre d’objets.
Sensibilisé aux goûts, centres d’intérêt et influences de l’homme à travers un programme audiovisuel et un ensemble d’objets emblématiques issus des collections du musée et de dépôts extérieurs (musée Rodin, musée du quai Branly-Jacques Chirac, musée Carnavalet-Histoire de Paris, musée du patrimoine et du judaïsme alsacien de Marmoutier), le visiteur poursuit son expérience en appréhendant les grands projets et fondations d’Albert Kahn (bourses Autour du Monde, Comité de secours national, Laboratoire de biologie, revues de presse, centre de documentation sociale,…) et les personnalités qui ont fait son réseau et ont contribué au rayonnement de son œuvre.
Renouant avec la pratique des projections d’Albert Kahn, un silo central invite le visiteur à une exploration sensible des Archives de la Planète, entre découverte et contemplation. Il peut animer le corpus d’images en sélectionnant une thématique sur une tablette numérique, enclenchant le lancement d’un spectacle audiovisuel sur le mur d’images. Les images défilent, s’agrandissent, des sélections thématiques apparaissent ainsi que des focus permettant un décryptage plus fin de cette gigantesque collection. Pour faire sentir la complexité de la collection, remettre cette démarche dans son contexte et donner des clés de lecture aux visiteurs, les collections sont organisées autour de quatre pôles thématiques exploratoires : géographie, ethnologie, voyage et actualité.
Ce dispositif central constitue un écho animé et poétique du mur inventaire qui court tout autour de la salle d’exposition, véritable plongée dans l’infini des images de la collection, ici reproduites selon leur format d’origine (9×12 cm) et rétroéclairées.
Ce mur de plus de 2 000 images suit l’inventaire des collections, partant de la première plaque inscrite sur les registres. Il se poursuit à l’entrée de chaque espace du parcours permanent des collections, leitmotiv visuel guidant le visiteur dans sa déambulation.
Placé au revers du noyau central des Archives de la Planète, le dispositif « planète d’archives » évoque une réserve d’archives patrimoniales. Reprenant les quatre thèmes majeurs de lecture des collections (voyage, ethnographie, géographie, actualité), ce programme interactif explore des fonds d’images et de films extérieurs, antérieurs ou contemporains des Archives de la Planète.
L’exploration de ces images produites en Occident au tournant du XXe siècle permet, en contextualisant l’entreprise d’Albert Kahn et de Jean Brunhes, géographe et directeur scientifique des Archives de la Planète, de mieux comprendre les enjeux propres aux Archives de la Planète. Chacune des quatre stations de ce dispositif est introduite par un focus sur une personnalité qui fait figure de « passeur » entre
les Archives de la Planète et les fonds extérieurs présentés : le géographe Jean Brunhes, le voyageur-photographe Jules Gervais Courtellemont, le Père missionnaire Francis Aupiais et l’opérateur cinématographique Lucien Le Saint.
Après avoir proposé au visiteur un aperçu représentatif du fonds, le parcours se poursuit sur une réflexion autour de l’histoire de la collection qui a aujourd’hui un siècle d’existence. Les témoignages de différents utilisateurs et amateurs de la collection sont présentés : huit témoignages filmés d’historien, archéologue, ethnologue, réalisateur, universitaire etc. invitent les visiteurs à partager leurs regards sur les collections et expliquent comment ils les ont utilisées dans leurs projets professionnels, proposant ainsi des regards croisés et un tête-à-tête autour de l’appropriation contemporaine des collections des Archives de la Planète.
- Le Salon des Familles
Ce nouvel espace de découverte de 166 m2 au 1er étage du nouveau bâtiment, avec vue sur le jardin, est conçu pour favoriser les échanges entre les membres d’une famille en amont ou à l’issue de la visite du parcours permanent.
Il est accessible gratuitement, en toute autonomie, et permet une exploration différente des collections au travers de modules ludiques et pédagogiques.
Les modules proposés s’adressent tout autant aux enfants qu’à leurs accompagnants.
“Par la manipulation et la mobilisation des sens, enfants et adultes sont mis en situation d’observer et d’analyser des images fixes et animées mais également d’en produire. Les familles apprennent et s’amusent, partagent leurs idées, créent des souvenirs communs et font de leur visite du musée une expérience partagée”.
. « À chacun son portrait »
Une sélection de 52 portraits autochromes est présentée sur un mur incurvé. Ces portraits sont de natures diverses : à dimension ethnographique, sociale, etc. avec des cadrages variés : portrait en pied, en demi-grandeur, en buste ou en gros plan. A l’aide d’indices, adultes et enfants cherchent le ou les portraits correspondant(s).
. « Studio Kahn »
Ce dispositif propose de prendre la pose et d’être photographié comme les invités dans le studio à Boulogne (fond vert uni) au temps d’Albert Kahn.
Les familles s’installent dans le mini-studio puis définissent le nombre de participants à la prise de vue. Les familles se mettent en scène, reproduisent les poses, seuls ou collectivement pour réaliser leurs portraits. Ils prennent le temps de pose, éprouvant l’immobilité prolongée indispensable à la réalisation d’une autochrome réussie. La photographie apparaît au fur et à mesure devant l’utilisateur, reproduisant les trois couleurs de l’autochrome.
La photographie produite est envoyée directement aux visiteurs sous format numérique via mail et apparait à l’extérieur du studio sur un écran.
. « Un, deux, trois… Moteur ! »
Ce troisième dispositif s’intéresse à la technique du cinéma en proposant aux visiteurs de réaliser un panoramique, technique notamment utilisée pour capter des paysages.
Les familles se mettent dans la peau d’un opérateur d’Albert Kahn et se munissent d’une caméra factice pour produire un panorama de la ville de Constantinople. Pour réaliser ce panorama, les familles enclenchent le mécanisme de la caméra afin d’actionner la bobine, pour cela la cadence est ajustée
pour obtenir une fluidité dans le film. « L’air de Sambre et Meuse » accompagne le visiteur afin de lui donner le bon rythme.
En même temps, les familles utilisent la poignée panoramique pour faire pivoter la caméra. Elles contrôlent et ajustent le résultat grâce à l’affichage de leur film en temps réel sur un écran. Quatre écrans extérieurs explicitent les différences entre plan fixe, travelling et panorama.
L’espace familles comprend également :
– Un banc de visionnage pour découvrir en autonomie le fonds d’autochromes et de films. Cet espace pourra également prolonger la visite de l’exposition temporaire du moment, située au même étage, par la présentation de films en lien avec la thématique de l’exposition. Un accès à la base de données des collections autochromes vient compléter cette exploration au choix du fonds des Archives de la Planète.
– Un espace salon, qui offre l’occasion de se reposer, discuter, et réaliser de petites activités (plastiques, jeux, questions intergénérationnelles, histoires en images).
Son décor inspiré des années 1930, aux velours colorés, est en effet propice aux échanges interfamiliaux, à la sollicitation de l’imaginaire, au repos.
Le parcours permanent se prolonge dans le jardin.
- Dans le verger-roseraie: La Fabrique des images
La Fabrique des images propose de découvrir les techniques de production d’une image, de la prise de vue, avec ses paramètres et ses contraintes, à la phase de post-production.
Alors qu’un planisphère illustre le parcours des différents opérateurs à travers les frontières et le temps, un diorama permet de remettre en contexte l’utilisation du matériel de prise de vue sur le terrain ainsi que les techniques de développement en laboratoire. Quatre opérateurs des Archives de la Planète sont également mis en lumière dans leur individualité et leur rapport à l’image.
“Si une image est conditionnée par des paramètres techniques, le visiteur découvre qu’elle est aussi construite selon la personnalité de l’opérateur et ses décisions plus ou moins subjectives”.
La scénographie de cet espace décline l’objet « malle de voyage» pour exposer les collections, à l’image de la bagagerie rouge commandée par Albert Kahn au malletier Vuitton et dont se servaient les opérateurs.
- Entre la forêt bleue et le marais: La salle des plaques et le cabinet de projection
Les images des Archives de la Planète, réalisées grâce aux missions couvertes par les opérateurs d’Albert Kahn dans une cinquantaine de pays, étaient destinées à être projetées aux invités du banquier.
Le parcours de visite se poursuit en faisant revivre ces projections, dans une salle aménagée à cet effet. Une lanterne de projection d’autochromes met à l’honneur la collection d’objets techniques
conservée par le musée. Dans cet espace évoquant le décor d’origine des salles de projection (chaise et lustre), une liste de quelques-uns des invités prestigieux à ces projections est affichée, identifiant le visiteur tel un invité privilégié à son tour.
La séance est composée de quatre projections, qui seront régulièrement renouvelées afin de diversifier la programmation pour le visiteur et montrer la richesse des collections.
La salle des plaques restitue, par la présentation des boîtes originales de conservation des plaques autochromes, la méthode de classement des images opérée à l’époque et constituant un projet documentaire d’archivage du monde.
Cet espace, ouvert pour la première fois au public, est dédié à la présentation de travaux d’artistes contemporains invités à travailler autour du thème de l’archive ou à dialoguer avec les images de la collection, ainsi qu’à la valorisation de projets d’action culturelle menés par le musée sur le territoire des Hauts-de-Seine.
Le programme du cabinet de projection à l’ouverture: L’Albanie et les Albanais : Cours donné par le professeur Jean Brunhes à la Sorbonne le 20 décembre 1913 en présence du Président de la République; – Visions du monde : Séance de projection d’autochromes du 1er Juillet 1914 à Boulogne, en présence de la poétesse Anna de Noailles et du dramaturge Edmond Rostand, invités par Albert Kahn; Le Japon. La nature et la vie : Conférence donnée par l’écrivaine Kikou Yamata et Jean Brunhes dans le Grand amphithéâtre de la Sorbonne le 24 mars 1928 et Actualités parisiennes de l’année 1921 : Manifestation de soutien à Sacco et Venzetti, Incendie aux grands magasins du Printemps, Éclipse de soleil.
- Au cœur du jardin à la française: La Serre
Le banquier fait de son jardin de Boulogne le lieu clé de son œuvre prolifique. Les deux ailes de la serre située au centre du site du musée donneront à voir le jardin comme une incarnation même du
projet d’Albert Kahn.
Dans l’aile gauche de la serre, l’espace souligne la dimension spectaculaire et féerique de l’expérience de visite vécue par les invités d’Albert Kahn à l’époque, lors de leurs déambulations entre les scènes paysagères, les fondations installées au sein du domaine et l’espace de projections. Cartographie illustrée, autochromes, films et témoignages matérialisent ce « jardin de société », démontrant comment ce lieu unique est un outil de production au service des idéaux du banquier : pacifisme, progrès social, connaissance.
Dans l’aile droite de la serre, le jardin est abordé comme un laboratoire d’étude pour l’exploration du vivant, un lieu fascinant d’observation de la vie elle-même : un « jardin philosophique ». Les figures fondatrices ayant inspiré à Kahn ce goût pour le vivant sont présentées : le philosophe Henri Bergson, le poète indien Rabindranath Tagore, ou encore le biologiste Jean Comandon. Un kaléidoscope d’images du jardin (dont la collection compte environ 2 500 autochromes) et de films sur la croissance des végétaux réalisés par Jean Comandon est proposé dans un dispositif audiovisuel et sonore immersif.
- Dans la forêt vosgienne: La Grange vosgienne
Nouvel espace accessible au public, la grange vosgienne constitue un lieu d’interprétation sur les questions de patrimoine vivant et de préservation du jardin.
Entre passé et présent, l’art des jardiniers et les techniques horticoles à l’époque de Kahn sont mis en perspective à travers les techniques de gestion d’un jardin historique aujourd’hui. Le ton poétique de la promenade du film projeté en triptyque offre au visiteur une autre appréhension du jardin, des points de vue qui lui auraient échappé et qu’il pourra expérimenter à sa sortie de la projection.
Ce film pose également la problématique du maintien du caractère patrimonial du site aujourd’hui Comment gère-t-on un jardin historique ? Comment est-il restauré ? Comment rester fidèle à l’esprit initial avec un patrimoine végétal qui évolue sans cesse ?
À l’entrée, est présenté en grand format, un herbier photographique réalisé à partir d’échantillons de plantes emblématiques du jardin: azalées, gingko, épicéas etc. glanés par les jardiniers et confiés au
laboratoire photographique du musée pour être directement scannés.
- Services, programmation et médiation
Plusieurs espaces d’accueil et services sont offerts au public et favorisent un accueil attentif, confortable et convivial
→ Un café situé au rez-de-chaussée du musée et un restaurant (ouverture fin 2022) au dernier étage qui offre une vue privilégiée sur la canopée du village japonais et ses maisons traditionnelles.
→ Une boutique consacrée à la diffusion des publications du musée, enrichie de papeterie donnant la part belle aux images et d’objets orientés vers la beauté des essences du jardin.
Pour aller plus loin dans les collections
→ Le centre de documentation du musée départemental Albert Kahn met à la disposition de ses lecteurs des ouvrages sur l’histoire de la photographie – en particulier l’autochrome –, les débuts du cinéma, l’histoire des jardins ainsi que des dossiers documentaires et archives privées sur les collections du musée,
en particulier les fonds de photographies et de films produits dans le cadre des Archives de la Planète, sur Albert Kahn et son oeuvre. Ouvert du mardi au vendredi, de 14h à 18h, il accueillera également des évènements liés à la programmation du musée.
→ L’auditorium du musée, à la charpente dessinée par Kengo Kuma, participe pleinement à la programmation scientifique et culturelle du musée. Conférences, tables-rondes, séminaires de
recherche alterneront avec ciné-concerts ou lectures. D’une capacité de 100 places, il est le lieu privilégié de la valorisation des collections cinématographiques des Archives de la Planète et de leur mise en contexte.
Une médiation pour tous : aperçu des activités proposées pour la réouverture
Des visites commentées thématiques aux visites plus singulières, les visiteurs individuels pourront (re)découvrir les collections du musée accompagnés d’une conférencière, d’un jardinier, d’une
conteuse ou encore d’une professeure de yoga.
Les propositions qui impliquent autant l’adulte que l’enfant se veulent inclusives, pour vivre une expérience commune et partagée au musée.
→ Les visites thématiques permettent de traverser différentes parties de l’exposition permanente et de l’exposition temporaire en abordant les collections sous différents angles :
– Focus Architecture : la visite emmène les visiteurs à la découverte du nouveau musée et de son langage
architectural.
– Arrêt sur images : visite découverte des Archives de la Planète.
– Conversation au jardin : visite à deux voix en compagnie d’un médiateur et d’un jardinier pour découvrir le jardin patrimonial à scènes paysagères du musée.
- Musée et bien-être
Des visites décalées offrent une découverte différente des collections, en impliquant le corps :
– Yoga Kahn : une immersion sensible dans les collections végétales et visuelles de la collection, grâce à la pratique du yoga. Menée par Ulrika, professeure de hatha yoga et diplômée en sciences de l’éducation, la visite permet de découvrir autrement le riche patrimoine des Archives de la Planète.
– Balade méditative : un moment de détente en famille pour apprendre à voir le jardin autrement. Petits et grands suivent Ulrika ainsi qu’une médiatrice du musée lors de ce moment privilégié.
– Visite éveillée : diplômée en Body Mind Centering, conteuse et artiste, Violaine sort du cadre de la visite guidée pour la rendre active et joyeuse. Les corps se déploient, s’agitent et se recomposent autour du regard porté sur les images ramenées par les opérateurs d’Albert Kahn.
– Cérémonies du thé : les visiteurs pourront assister à la cérémonie du thé japonaise, rituel incitant à la méditation. Elle est réalisée par l’école Urasenke dans le pavillon de thé situé dans le jardin du musée.
Les visites en famille permettent de sensibiliser les familles, les jeunes publics et les adolescents au projet d’Albert Kahn, en leur donnant rendez-vous à chaque période de vacances scolaires, et certains mercredis et week-end pour des ateliers de pratique artistique, des stages… :
– Bébé au musée (pour les enfants de 2 à 18 mois) : parents et bébés utilisent leurs sens pour s’éveiller à l’art et s’émerveiller des formes et des couleurs, au milieu des images du monde d’Albert Kahn.
– Parenthèse contée (pour les enfants de 2 à 3 ans) : une médiatrice fait découvrir le monde d’Albert Kahn, à
travers les images, le jardin et les contes qui l’habitent.
– Mini Yoga (à partir de 5 ans) : cette visite en famille propose une immersion sensible dans les collections végétales et visuelles de la collection, grâce à la pratique du yoga.
– Atelier « un petit monde végétal » (à partir de 3 ans) : les collections végétales et d’images d’Albert Kahn nous racontent le monde. Après une visite de l’exposition permanente et du jardin, les participants sont invités à créer un « Kokedama », une sphère de mousse qui représente un monde miniature.
– Atelier « Le monde en cartes » (à partir de 7 ans) : les images des Archives de la Planète illustrent 50 pays
différents. Les participants sont invités à créer un jeu à partir des images des collections.
– Stage « Images en mouvement » (à partir de 7 ans) : à chaque période de vacances scolaires, les jeunes
visiteurs sont invités à rencontrer des artistes, à aiguiser leur sens critique, à se plonger au coeur des collections d’images des Archives de la Planète en les animant grâce à la technique du stop motion et à réaliser ainsi leur film.
– Stage « Bande son » (à partir de 12 ans) : mené par Thomas Aguettaz, artiste, les adolescents sont invités à
créer la bande son idéale des films issus des Archives de la Planète. Grâce aux outils numériques mis à leur
disposition, ils pourront réaliser leur propre montage sonore.
- La collection en Open Content
Dans la cadre de sa réouverture, le site internet du musée a fait l’objet d’une refonte totale.
Mis en ligne le 16 novembre 2021, il se prolongera par le nouveau portail des collections : des
recherches thématiques aux galeries virtuelles, le portail permettra de découvrir une large sélection d’œuvres (photographies, films ou objets), de documents ou de fonds d’archives conservés par
le musée.
La réutilisation des images sera largement encouragée grâce à la mise en ligne sous licence Creative Commons d’une grande partie des collections : l’ouverture des données fait ainsi écho à celle du nouveau musée.
Le @museealbertkahn propose également de nombreux contenus, utiles pour préparer sa visite ou pour aller plus loin, sur ses différents réseaux sociaux : Facebook, Instagram, Twitter et Vimeo.
La médiation numérique est un axe fort de la programmation : chaque année, un dispositif numérique innovant sera intégré à l’offre, lié aux expositions temporaires ou au parcours de visite.
La production de tels dispositifs s’appuiera en particulier sur la collaboration avec des start-up.
- Un chatbot de communication et de médiation
Ainsi, depuis mars 2021, par exemple, le Département des Hauts-de-Seine s’est associé à la société Ask Mona, spécialiste de la médiation numérique culturelle, pour créer « Madame Laurent », le guide virtuel du musée départemental Albert-Kahn.
Ce chatbot- robot conversationnel gratuit répond aux questions pratiques des visiteurs et accompagne les déambulations dans le jardin en présentant le site et ses collections.
Sur ce chatbot, lancé pendant les travaux, Marie-Marthe Laurent, fidèle intendante d’Albert Kahn, répond aux questions pratiques et livre les secrets des lieux grâce à deux parcours commentés : Le jardin de M. Kahn et Qui est M. Kahn ?.
D’abord centré sur le jardin et son créateur, il est déployé à la réouverture complète du site sur l’ensemble du parcours des collections du musée.
Ce guide virtuel, dont l’interface prend la forme d’un dialogueur numérique ou « chatbot », est accessible sur le site internet du musée, sur ses réseaux sociaux ou, en mobilité, depuis le smartphone des visiteurs, via Facebook Messenger. (ARTICLE CLIC: Le département des Hauts de Seine lance « Madame Laurent », le nouveau guide virtuel du musée Albert-Khan)
- Un nouveau logo
Le département des Hauts de Seine, propriétaire et gestionnaire du lieu culturel, a profité de la fermeture du musée pour en refondre la charte graphique et le logo.
En prenant comme point de départ les collections du musée, l’atelier Guerillagrafik a conçu et développé la nouvelle identité graphique du musée. Elle souligne les valeurs chères au musée : celles d’ouverture et de partage de collections aux accents universalistes.
“Le nouveau logo du musée incorpore dans sa composition graphique son identité : du cercle de « l’objectif» s’échappe une nuée de points, à la fois grains de fécule de pomme de terre, la matrice organique de composition d’une plaque autochrome, et envol de graines du jardin planétaire d’Albert Kahn.La diagonale créée par l’envol de ces grains ainsi que le décalage des mots traduit, visuellement, un mouvement vers l‘extérieur, vers l’autre et évoque, par cet envol, la transmissions aux générations futures” explique le département.
- La vallée de la culture des Hauts-de-Seine
Le nouveau musée Albert Kahn s’intègre dans le projet plus vaste lancé en 2008 par le Département des Hauts-de-Seine de déployer une politique culturelle autour de la vallée de la culture des Hauts-de-Seine.
Cette approche territoriale innovante se structure autour de plusieurs axes :
• développer l’attractivité du territoire,
• favoriser l’émancipation et la citoyenneté par l’éducation artistique et culturelle,
• garantir l’accès pour tous les publics à des offres culturelles de qualité.
Pour ce faire, le Département met en place :
• des projets d’investissement ambitieux, par la création d’équipements culturels au rayonnement national et internationale des archives départementales
• des offres culturelles accessibles à tous les publics, par une politique tarifaire attractive et un attachement à la qualité de l’accueil, in situ comme en ligne
• une politique partenariale active à l’appui des acteurs structurants du territoire partageant les objectifs d’accessibilité et d’exigence culturelle.
Les différents projets d’investissements du Département sont :
• La Seine Musicale sur l’Ile Seguin à Boulogne-Billancourt, qui a ouvert ses portes en avril 2017,
• Paris La Défense Arena à Nanterre-La Défense, stade du Racing 92 et salle dédiée aux spectacles grand format, qui a ouvert ses portes en octobre 2017,
• L’œuvre Les Dessous chics de Claude Lévêque, créée pour le pont d’Issy-les-Moulineaux, inaugurée en septembre 2018,
• Le musée départemental Albert-Kahn à Boulogne-Billancourt
• L’implantation de l’œuvre monumentale Ether sur la pointe aval de l’Île Seguin en automne 2022 à Boulogne-Billancourt dans le cadre d’un concours international,
• Le futur Jardin des métiers d’art et du design (JAD) à Sèvres et Saint-Cloud, qui ouvrira ses portes en 2022,
• L’ancienne Caserne Sully à Saint-Cloud, qui accueillera le musée du Grand Siècle, consacré à l’histoire et aux artistes du XVIIe siècle. Son ouverture est prévue en 2025,
• La valorisation du Domaine départemental de Sceaux avec notamment la restauration des cascades et perrés du Grand canal achevée en 2021 et la réhabilitation du pavillon de Hanovre en 2022,
• Sans oublier le Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups à Châtenay-Malabry.
- Le budget du nouveau musée Albert Kahn
. 60 millions d’euros pour le projet de rénovation
. 1,4 million d’euros pour le projet scénographique
. 400 000 euros pour l’exposition de réouverture
Le musée départemental Albert-Kahn a bénéficié de plusieurs mécénats pour la restauration de son patrimoine et de ses collections :
• La restauration du Palmarium a bénéficié du soutien de la Fondation du patrimoine grâce aux mécénats de la TotalEnergies Foundation et de la société CGPA.
• La restauration d’une sélection de films des Archives de la Planète consacrés aux pratiques rituelles au Dahomey a été soutenue en 2019 et 2020 par la Fondation d’entreprise Neuflize OBC. Le Dahomey est un ancien royaume africain (XVIIe – XIXe siècles), situé dans l’actuel Bénin. La sauvegarde et la conservation de ces images animées tournées en 1930 par l’opérateur Frédéric Gadmer sous la direction du Père Francis Aupiais permettront d’assurer la pérennité d’un patrimoine visuel et culturel majeur pour le premier tiers du XXe siècle.
- Les dates clés
. 2012 : Concours d’architecture et choix de l’atelier Kengo Kuma le 29 octobre 2012
. 2016 : Début des travaux
. Septembre 2019 : réouverture du jardin à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine
. Mars 2022 : ouverture du nouveau musée départemental Albert Kahn
- Le projet de rénovation en chiffres:
. 4.600 m2 de surface totale du musée
. 2.300 m2 de surface du nouveau bâtiment de Kengo Kuma
. 8 bâtiments rénovés (7 bâtiments patrimoniaux du site et l’ancienne galerie)
. 3 maisons japonaises traditionnelles restaurées
. 1 000 m2 consacrés au parcours permanent sur l’ensemble du site
. 600 m2 dédiés aux expositions temporaires
. 100 m2 destinés au Salon des familles
. 1 nouvel auditorium de 100 places.
albert-kahn.hauts-de-seine.fr/
parissecret.com/le-nouveau-musee-departemental-albert-kahn-rouvre-ses-portes-en-mars-2022/
https://albert-kahn.hauts-de-seine.fr/
https://albert-kahn.hauts-de-seine.fr/le-musee/presentation
https://albert-kahn.hauts-de-seine.fr/le-musee/architecture
SOURCE: département des hauts de Seine (DP)
PHOTOS: département des hauts de Seine © CD 92 / Julia Brechler et Sinapses Conseils
Date de première publication: 01/04/2022
Le département des hauts de Seine est membre du CLIC France
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