Dans des programmes scientifiques récents, l’intelligence artificielle a permis de révéler des mystères sur 2 œuvres artistiques du passé. Par l’utilisation d’algorithmes, des découvertes fascinantes ont ainsi été réalisées sur deux tableaux de Raphael et sur des dessins géants du désert de Nazca, au Pérou. Au même moment, d’autres chercheurs conçoivent un outil basé sur l’IA pour révéler les sites archéologiques enfouis sous les dunes.
L’intelligence artificielle a permis de rendre visible aux yeux des humains des détails ignorés jusqu’ici dans 2 tableaux de la Renaissance et de découvrir 300 dessins géants, tracés sur le sol dans un désert du sud Pérou.
Ces 2 découvertes majeures ont été révélées sur le portail Science Advisor et dans la revue PNAS (de l’académie nationale des sciences américaines) qui a publié, le 23 septembre 2024, les travaux de deux équipes de chercheurs.
- Des détails de tableaux de Raphael révélés
Des scientifiques italiens ont réussi à découvrir dans deux tableaux du peintre Raphaël, datant du XVIe siècle, le détail de la composition chimique des peintures et des pigments utilisés, la superposition des coups de pinceaux qui ont permis notamment de créer les effets de sfumato ou de clair-obscur.
Les chercheurs ont même repéré dans les 2 œuvres (“Eterno tra cherubini” et “testa di Madonna”, “God the Father and the Virgin Mary”, 1501, issus du retable de San Nicola da Tolentino, appartenant à la collection du Museo e Real Bosco di Capodimonte de Naples) des traces de restauration réalisées deux siècles plus tard.
Ces découvertes ont été faites grâce à l’utilisation de la “spectrométrie de fluorescence des rayons X” combinée à de l’intelligence artificielle.
Comme l’expliquent les chercheurs dans une publication de la revue Pnas, “c’est une technique, utilisée déjà depuis plusieurs dizaines d’années qui permet en bombardant de rayon X, la surface d’une peinture, d’identifier les atomes présents sur la toile. La nouveauté ici, c’est qu’en combinant ce système d’analyse de la chimie d’un tableau, à de l’intelligence artificielle, la puissance de calcul de l’IA, permet de tirer des conclusions inédites à partir de l’énorme masse des données obtenues sur les atomes grâce aux rayons X”.
Au delà de révéler les mystères de certains tableaux, cette découverte pourrait également permettre de mieux restaurer les tableaux à l’avenir.
En décembre 2023, l’IA avait permis à des chercheurs de “prouver” qu’un tableau célèbre de Raphael n’avait pas et entièrement peint par le maitre. (ARTICLE CLIC: Grâce à l’Intelligence Artificielle, des chercheurs révèlent un mystère dans un chef-d’œuvre de Raphaël)
- Des géoglyphes géants repérés au Pérou
L’IA a aidé une équipe japonaise à repérer 303 géoglyphes, dans le désert de Nazca dans le sud du Pérou. Les géoglyphes sont des dessins géants, créés il y a presque 2 000 ans, qui représentent des figures géométriques ou des silhouettes d’animaux et qui ne peuvent être vus que du ciel.
Jusqu’ici, 430 géoglyphes avaient été déjà repérés en l’espace d’un siècle en analysant à l’œil nu des images aériennes. Mais cette fois-ci, en combinant images aériennes et intelligence artificielle, cette équipe japonaise a réussi à découvrir 303 nouveaux dessins géants, en l’espace de six mois.
Ce n’est pas la seule illustration de ce que l’IA pourrait apporter aux archéologues.
- L’IA peut détecter des sites archéologiques enfouis sous les dunes
Dans le cadre d’un autre programme, les chercheurs de l’Université Khalifa, en collaboration avec l’Université Sorbonne Abu Dhabi et l’Université Mohamed bin Zayed d’Intelligence Artificielle, ont développé une méthode innovante combinant imagerie radar satellitaire et intelligence artificielle pour localiser des sites archéologiques enfouis sous les dunes du Moyen-Orient.
Cette approche inédite, publiée dans la revue Geosciences et relayée par le site web de Science et Vie, permet de détecter des structures sous le sable avec une précision de 50 centimètres, facilitant ainsi les fouilles archéologiques dans des environnements arides.
L’utilisation de cette technologie à Saruq Al-Hadid a révélé de nouvelles zones d’intérêt archéologique, promettant des découvertes majeures et ouvrant la voie à son application dans d’autres déserts du monde.
SOURCES: PNAS, France Infos, Le Figaro
PHOTO du carrousel: Un des géoglyphes de Nazca, le Colibri, 2015 Photo: Wikimedia Commons / Diego Delso
Date de première publication: 01/10/2024
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