Pour sa réouverture dans un b timent rénové, le Centre d’Art Moderne Gulbenkian propose une programmation artistique innovante

Partager :
Temps de lecture : 11 min

Dans un b timent réimaginé par Kengo Kuma qui a rouvert ses portes le 21 septembre 2024, le Centre d’Art Moderne de la Fondation Calouste Gulbenkian présente une programmation repensée, mettant l’accent sur l’innovation, et favorisant la diversification et l’implication des publics. Le lieu culturel de Lisbonne présentera une large gamme d’expériences autour de l’art moderne et contemporain. Le nouveau CAM se veut « une maison ouverte, un endroit o๠vous revenez souvent pour profiter de notre programme d’arts vivants stimulant et pour découvrir l’art dans nos galeries ». Cette programmation a été en partie inspirée par les membres du Groupe consultatif des jeunes créé en 2023.

[EVENT CLIC] Rencontre professionnelle €œInclusion et décloisonnement des publics €, au Musée national de la Marine Paris. mercredi  9 octobre 2024. 09:30   €“  13:00.  A l’occasion de ses 15 ans, le CLIC organise avec le Musée national de la Marine, une matinée d’échanges professionnels sur le thème €œInclusion et décloisonnement des publics €. La matinée se déroule le mercredi 9 octobre 2024.  Activité gratuite réservée à  80 membres du CLIC. Inscription par mail avant le mercredi 02/10/2024, 18.00:  event@club-innovation-culture.fr    www.club-innovation-culture.fr/rencontre-professionnelle-inclusion-decloisonnement-publics-musee-national-marine-paris/

Inauguré en 1983, le b timent original du Centro de Arte Moderna CAM a été conçu pour présenter la vaste collection d’art moderne et contemporain accumulée par la Fondation Calouste Gulbenkian (gulbenkian.pt/museu/en/bienvenue/) pendant plus de 25 ans. Il a également été pensé comme un lieu de présentation d’artistes émergents et de nouvelles formes d’art multidisciplinaires.

Avec un b timent réimaginé par Kengo Kuma dans un jardin agrandi conçu par Vladimir Djurovic, l’histoire du CAM entame donc un nouveau chapitre, avec une nouvelle vision « libérer le pouvoir transformateur de l’art pour promouvoir le changement social et individuel ».  

Son équipe cherche à  s’appuyer « sur la vision et l’ambition des artistes pour établir une relation plus profonde, plus expérientielle et plus stimulante avec l’art ».

« Nous espérons également qu’en rendant l’art plus accessible, nous pourrons encourager nos visiteurs à  en faire une partie de leur vie de la même manière qu’ils se promènent tranquillement dans les jardins Gulbenkian, seuls ou avec des amis et de la famille ».

B timent et jardin du CAM   © Fernando Guerra

La programmation du nouveau CAM a ainsi été élaborée pour offrir diverses expériences d’art et de culture contemporaine à  des publics disposant de différents niveaux de disponibilité temporelle.

  • Des expériences d’art et de culture contemporaine

Pour y parvenir, le CAM propose un ensemble d’expositions organisées par saison, dont beaucoup présentent des sélections d’œuvres tirées de sa collection, ainsi qu’un programme complet d’arts vivants qui comprend des performances, des projections, des conférences et des mini-festivals, certaines activités étant produites en collaboration avec des institutions partageant les mêmes idées à  Lisbonne et au-delà .

Ce programme sera principalement présenté dans le Studio  du CAM, mais aussi dans les galeries, le hall et à  l’extérieur dans l’Engawa ou dans le jardin.

  • Education et projets participatifs

Préparée par l’équipe de l’Espace Apprentissage, une gamme d’activités pour les jeunes, les familles et tous les publics comprend des événements et des projets participatifs, ainsi que de nombreuses visites guidées et ateliers.

Situé à  côté du Studio, l’Espace Projet  continuera de présenter des œuvres de jeunes artistes, principalement des projets conçus pour ce lieu.

  • Une salle de projection portable

Dans la salle CAM, les visiteurs découvriront H BOX, une nouvelle salle de projection portable aux allures de vaisseau spatial conçue par Didier Faustino dans laquelle on peut projeter une sélection de vidéos d’artistes, à  sélectionner sur un écran tactile.

Le nouvel espace de projection vidéo H Box © Pedro Pina
  • Une nouvelle expérience immersive de l’art sonore

Une nouvelle Sound Room offre une expérience immersive de l’art sonore. Cet espace dédié à  l’écoute plutôt qu’à  la contemplation accueillera des œuvres nouvellement commandées ainsi que des pièces sonores tirées de la collection du CAM.

1ère exposition dans la nef du nouveau Centro de Arte Moderna Nef © Nick Ash

Dans la    Nef et la Mezzanine, le CAM présentera des projets in situ de grande envergure qui intègreront une sélection d’œuvres tirées de la collection du CAM. Le centre y proposera également des dialogues entre artistes modernes et contemporains, ainsi que des expositions collectives thématiques, qui incluront également des œuvres de la collection du CAM.

L’Espace Engawa  accueillera des expositions jusqu’à  l’été 2025, après quoi il deviendra un lieu d’expérimentations, avec de nouvelles stratégies d’exposition et des projets participatifs.

  • Des réserves partiellement ouvertes

Le nouveau niveau inférieur, connu sous le nom de  C1, abrite la Galerie des collections, un espace dédié à  la présentation des œuvres de la collection du CAM.  Les expositions de cet espace resteront visibles pendant deux ans.

Nouvelle Galerie de la collection   © Pedro Pina

La collection sera également présente dans deux autres espaces du même étage: l’Open Storage et le Drawing Room  (inauguré au printemps 2025). Ces deux espaces ont pour vocation de présenter une sélection évolutive d’œuvres dans un cadre plus informel. Ils ont été conçus comme des salles o๠les professionnels peuvent examiner les œuvres ou effectuer des recherches, sous le regard es visiteurs qui pourront ainsi « se familiariser avec les œuvres tout en prenant conscience de tout le travail institutionnel habituellement réalisé en coulisses ».

  • Programme culturel pour la réouverture

Le Centre d’art moderne Calouste Gulbenkian a rouvert ses portes le XXX avec une programmation diverse, à  l’image des nouvelles orientations du lieu culturel.

. Exposition « Tide Line » (21 septembre 2024 €“ 11 mai 2026;  Galerie de collection, accès inclus dans le billet)  

S’appuyant largement sur la collection du CAM, l’exposition « Tide Line » part de la Révolution du 25 avril 1974 pour arriver à  nos jours, en réfléchissant aux révolutions en cours, notamment celles liées à  l’état de la planète.

Installation de l’exposition « Tide Line » © Pedro Pina

Organisée autour de grandes installations, l’exposition se définit par le rythme qu’elles imposent et par le lien qu’elles trouvent avec d’autres œuvres voisines. Ce dispositif correspond, de manière fluide, à  un ensemble d’idées qui ont encadré le choix des œuvres : la transgression (par rapport à  la dictature portugaise), le manifeste (le premier manifeste artistique écologique portugais), l’intériorité (de l’expérience proposée par l’œuvre), la mutation (technologique, post-humaine) et l’évocation (d’un lien réel avec le monde vivant).

La majorité des œuvres contemporaines dialoguent avec une sélection d’œuvres modernistes, illustrant la diversité de la Collection CAM et créant des lignes de tension entre les différentes périodes qu’elle couvre.

. Exposition ‘Léonor Antunes, the constant inequality of leonor’s days » (21 septembre 2024 €“ 17 février 2025;  Mezzanine et nef, entrée libre jusqu’au 07/10)

Pour l’ouverture de son nouveau b timent, le CAM a invité l’artiste de Lisbonne, Leonor Antunes à  présenter un nouveau projet qui occupe la totalité de son espace de galerie principal.

Dans deux salles adjacentes,  Leonor Antunes  (née en 1972) fait rencontrer son travail €“ une installation conçue pour l’ensemble de l’espace de la nef €“ et les œuvres d’une trentaine de femmes artistes de la Collection du CAM présentées en mezzanine, créant ainsi un lien réciproque entre son propre travail et sa pratique et ceux de ces artistes.

La première exposition personnelle de Leonor Antunes au CAM constitue un retour à  Lisbonne, la ville o๠elle est née.

« Prometheus Trilogy » (2019-2023) est une adaptation poétique en réalité virtuelle (VR) du mythe grec par l’artiste Meiro Koizumi.

Dans son dernier chapitre, présenté au CAM, « les humains sont devenus des êtres entièrement différents gr ce à  une petite opération biotechnologique, dans un futur mythique o๠les gens, la technologie et la nature se dissolvent les uns dans les autres ».

Plongé dans l’expérience VR de Koizumi, à  travers laquelle les contours du corps se brouillent, le public est amené à  ressentir qu’il fait partie d’un corps collectif composé de nombreux autres corps et à  vivre une histoire de transformation de ce que signifie être humain.  Chaque personne s’immerge dans l’expérience de réalité virtuelle de manière autonome gr ce à  un casque d’écoute. Six personnes peuvent découvrir l’œuvre en même temps.

L’artiste Meiro Koizumi présente également à  Lisbonne une autre partie de cette trilogie « Prometheus Unbound », diffusée au Studio. Un pass inclut les deux parties de la trilogie.

. Exposition « Le calligraphe occidental. Fernando Lemos et le Japon » (21 septembre 2024 €“ 20 janvier 2025,  Espace Engawa; entrée libre Jusqu’au 07/10)

L’exposition est consacrée à  l’œuvre de l’artiste multidisciplinaire Fernando Lemos et à  sa relation avec le Japon.

L’exposition offre une occasion unique de découvrir une vaste collection de photographies et de dessins de l’artiste luso-brésilien qui n’ont jamais été exposés au Portugal auparavant. Nombre de ces photographies ont été prises lors de son séjour au Japon, o๠Fernando Lemos (Lisbonne, 1926- Sà£o Paulo, 2019) est arrivé pour la première fois gr ce à  une bourse de la Fondation Gulbenkian pour étudier la calligraphie et l’art japonais, et témoignent de l’influence fondamentale de la culture japonaise sur sa pratique artistique.  La relation entre les dessins et les photographies exposés est soulignée par le dialogue avec ses œuvres sur d’autres supports, avec des œuvres d’autres artistes de la collection du CAM et avec des estampes japonaises de la collection du Musée Gulbenkian.

. Engawa €“ Une saison d’art contemporain du Japon

« Engawa » est une programmation qui réunit à  Lisbonne un groupe de créateurs du Japon et de la diaspora japonaise, dont beaucoup pour la première fois au Portugal.

Les 9 membres du Youth Advisory Group 23/24 du Centro de Arte Moderna
  • Groupe consultatif des jeunes 23-24 (YAG)  

En 2024, le nouveau CAM €“ Centre d’Art Moderne Gulbenkian confirme et conforte l’une de ses priorités : élargir et approfondir la relation avec le public, en particulier avec les jeunes.

à€ cette fin, en 2023, le centre a créé un Groupe Consultatif Jeunesse (Youth Advisory Group – YAG) composé de neuf personnes qui, pendant 10 mois, ont réfléchi avec l’équipe du CAM sur les besoins des nouvelles générations. Ils ont influencé la transformation du CAM depuis leur perspective, en apportant des idées et des suggestions, et en participant à  la conception de la programmation du CAM.

« Nous espérons que cette expérience sera un véritable espace d’écoute et d’ouverture à  la participation des jeunes aux décisions stratégiques du CAM dans les domaines de la programmation, de la conservation, de la collecte, de la diffusion, de la communication et de l’éducation » explique le CAM.

Portrait des jeunes qui ont composé le Groupe consultatif jeunesse pour l’année académique 2023-2024.

Témoignage d’un des membres

  • Les résidences d’artistes du CAM

. Projet annuel « Lugar »  

La nouvelle édition de « Lugar » [Lieu], un projet du CAM €“ Centre d’Art Moderne Gulbenkian débute en septembre 2024 et accueille Maja Escher comme artiste en résidence.

à€ partir de la question « Comment pouvons-nous être tous les lieux en un seul ? », l’artiste lance un travail de pensée et de création qui se concentrera sur « la notion d’écologie des relations et la fabrication de futurs fertiles basés sur l’interconnexion et l’interdépendance entre les espèces, la durabilité et l’imagination ». Aux côtés de plus d’une centaine d’élèves d’écoles primaires de Lisbonne, l’artiste en résidence du projet « Lugar » [Lieu] travaille avec des enseignants et des médiateurs pour concevoir et développer ce projet qui, les années précédentes, a généré les installations « Lugar(es)   » [Lieu(x)] et «  Lugar Infinito   » [Lieu infini].

« Lugar » [Lieu] est un projet participatif axé sur la citoyenneté, les droits de l’homme et la justice sociale. « Sur un terrain partagé entre le musée et l’école, l’art est utilisé comme langage de pensée et explore de nouvelles voies possibles pour l’éducation artistique dans le monde contemporain. « Lugar » [Lieu] investit dans des valeurs telles que l’empathie, l’inclusion, l’équité, l’interculturalité et la démocratie » explique le CAM.

. Nouveau projet « à‰cologies affectives »

En juin 2024, le CAM a lancé un appel à  candidature pour une nouvelle résidence d’artiste pour le projet « à‰cologies affectives ». Organisée par le Centre de recherche artistique de Lisbonne Hangar, en partenariat avec la Fondation Calouste Gulbenkian, invite les artistes visuels à  réfléchir sur la durabilité et la communauté.

Le projet Affective Ecologies propose à  un groupe d’artistes de développer des échanges pendant une quinzaine de jours, dans un format de résidence intensive dans l’espace Hangar. Les candidatures sont ouvertes aux artistes du domaine des arts visuels, résidents et ressortissants d’Angola, du Cap-Vert, de Guinée-Bissau, du Mozambique et de Sà£o Tomé-et-Principe, gés de 25 à  35 ans.

Le programme de résidence, soutenu par une équipe de curateurs et d’artistes, comprendra une série d’activités créatives et de formation telles que des travaux en studio, des ateliers et des visites de musées, de centres d’art, de galeries et d’ateliers d’artistes. Le programme se terminera par une séance publique autour de la résidence d’artiste avec la présentation des œuvres réalisées durant la résidence et une conférence publique dans le nouveau b timent du CAM.

  • Le réaménagement du CAM et de ses jardins

Le 21 septembre 2024, la Fondation Gulbenkian a  réouvert son Centre d’art moderne, métamorphosé par l’architecte japonais Kengo Kuma.

Ouvert en 1983, le b timent du CAM (Centro de Arte Moderna) a été   entièrement rénové et modernisé, pendant quatre ans et pour un budget de 58 millions d’euros.

€œNous ne voulions pas détruire l’édifice précédent, nous ne voulions pas rompre le lien avec l’histoire €, explique  Kengo Kuma.

L’architecte japonais a respecté le b timent historique conçu par Leslie Martin et José Sommer Ribeiro, mais il en a  accru la surface en ajoutant 800 m2, creusés en sous-sol aux dernières normes sismiques.    

. Intégrer parfaitement l’architecture et la nature

Le b timent du CAM a été repensé par Kengo Kuma, qui a collaboré avec l’architecte paysagiste Vladimir Djurovic pour intégrer parfaitement l’architecture et la nature.

La reconfiguration majeure de l’ancien b timent du CAM fait partie d’un projet plus vaste qui vise à   établir une plus grande connexion entre le b timent et le jardin Gulbenkian.

La  grande verrière qui marque désormais la façade du nouveau b timent  transforme son entrée principale en un espace de passage entre le CAM et le jardin, conçu pour un meilleur accueil des visiteurs.   €œUn espace qui peut être à  la fois protecteur et relaxant, accueillant et libérateur €.

. Inspiration Engawa

Kuma s’inspire de la typologie  Engawa, un chemin protégé par l’avant-toit, ni entièrement à  l’intérieur ni à  l’extérieur, que l’on retrouve couramment  dans les maisons traditionnelles japonaises. Le concept  Engawa  se reflète ainsi dans  diverses caractéristiques du b timent, de la conception de nouveaux espaces d’exposition à  l’ouverture de divers points d’accès.  

€œLa transparence des volumes et la façon dont la lumière naturelle tombe à  l’intérieur visent à  souligner l’idée du CAM comme un centre d’art ouvert et accessible, o๠chacun est encouragé à  s’approprier cet espace €  explique la Fondation.

En collaboration avec l’architecte paysagiste Vladimir Djurovic,  la relation entre la nature environnante et le b timent, qui est désormais plus immergé dans le paysage, a été renforcée.  

. Une forêt urbaine

Le projet propose la  création d’une « forêt urbaine », définissant un nouveau front paysager pour la Fondation Gulbenkian au sud.   €œUn paysage résilient avec un haut niveau de biodiversité, offre un environnement o๠les gens se sentent proches de la nature et créant des habitats pour la faune, établissant une transition subtile et naturelle avec le jardin d’origine €.

La conception de cet espace naturel intègre la végétation existante et y ajoute des plantations de végétation indigène, tout en incorporant  des chemins sinueux qui traversent cette « forêt urbaine », conduisant le visiteur au Centre d’Art Moderne et, au-delà , au jardin existant.

Avec l’extension du Jardin et son ouverture sur la ville au sud, le b timent du CAM devient la porte d’entrée principale de la Fondation Calouste Gulbenkian et des Jardins,   €œpermettant aux visiteurs d’entrer en contact avec une offre plus expérimentale et innovante €.

Le projet crée également  une relation plus étroite entre le CAM et les autres b timents de la Fondation, ainsi qu’une  plus grande connexion avec les quartiers environnants et les communautés qui y vivent et y travaillent.

Basé à  Lisbonne, la Fondation Gulbenkian est l’une des plus riches d’Europe avec un fonds de dotation de plus de 3,5 milliards d’euros à  fin 2023. Elle présente sa collection dans son musée d’art ancien et son centre culturel, ouvert en 1969.

https://gulbenkian.pt/cam/en

SOURCE: Gulbenkian Foundation

PHOTOS : Gulbenkian Foundation

PHOTO du carrousel: exposition « Tide Line »   © Pedro Pina

Date de première publication: 03/10/2024

groupe linkedin clic

Laisser un commentaire